- "Et comme nos rois, dit M. de Malouet, tiennent leur pouvoir de la nation, avant l'établissement des lois actuelles, il doit y être dit expressément que le pouvoir lui est délégué par la nation et la loi constitutionnelle."
Cet argument qui donnait à la nation et au Roi des droits antérieurs à l'existence de l'Assemblée, fut écarté et combattu par Barnave.
"Si vous détruisez la noblesse, dit M. de Faucigny, vous aurez à la pace la distinction de banquiers, usuriers, agioteurs et propriétaires de trois cent mille francs de rentes et l'amour des richesses remplacera l'honneur français, âme de la noblesse."
Nous cheminâmes en silence, et dans une grande inquiétude sur ce qui se passait dans les rues de Paris. Nous ne vîmes rien d'effrayant jusqu'à la place de Grève, où il y avait une foule énorme qui se pressait et s'étouffait pour se sauver plus vite. Nous demandâmes à un homme qui paraissait plus calme que les autres si nous pouvions passer les ponts sans danger pour retourner au faubourg Saint-Germain. Il nous conseille de nous éloigner des quais, de passer promptement le pont Notre-Dame, et de nous enfoncer dans l'intérieur de Paris. Le passage du pont était effrayant ; on voyait la fumée et la lueur des canons qui ne discontinuaient pas de titrer ;
M. Lambel, avocat, M. le vicomte de Noailles et Mathieu de Montmorency, demandèrent la suppression de la noblesse, de tout titre héréditaire, des livrées, des armoiries ; et Charles de Lameth ajouta que l'on regarderait comme ennemis de la constitution ceux qui continueraient à les porter : plus d'Altesse, d'Excellences et d'Eminences ! S'écria Lanjuinais.
Qu'on supprime les noms de terre, dit M. de Saint-Fargeau, et qu'on oblige chacun à reprendre celui de sa famille.