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3.27/5 (sur 11 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 09/10/1968
Biographie :

Marc Blanchet, né en 1968 à Bourges (Cher), est est un écrivain,poète et essayiste,
photographe et dramaturge français. Il est également chroniqueur, intervenant littéraire et musical, et enseignant.poète et essayiste.

Il a obtenu le Prix de la Vocation en poésie en 1998 pour "Poèmes de la Chartreuse", le Prix Kowalski en 1999 pour son recueil "Sanctuaires", et le Prix International de Poésie Francophone Yvan Goll en 2007 pour "Les naissances".

Il vit actuellement à Tours, écrit des chroniques dans la revue "Vient de paraître" (Ministère des affaires étrangères), organise et anime des rencontres littéraires.

Source : http://www.m-e-l.fr/Marc%20Blanchet,38
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Tout se multiplie——se paie de mots
S’inverse s’éternise en gloses
S’interdît s’exclame
Gémit pour éloigner l’aurore
Se revend exacerbe
Donne du poing pour ne pas tendre la main
Murmure son poison à l’oreille
Tire la langue aux témoins
Tend une jambe à l’aveugle
Crie bien haut
Être de son temps jusqu’à demain » …
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J’étais nu



J’étais nu – mille ans passent.
J’étais nu.
Des incendies et la lande morte.
J’étais nu.
De grandes eaux arrivèrent.
Tout était promis – chacun de vous
Sait qu’il faut des genèses, non ?
Seulement
Seulement aucun ne fut là à me vêtir.
J’étais chaussé de sable.
Le mieux toujours est de tomber à terre
Tracer quelque chose.
Ce fut le commencement.
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Extrait 9
 
 
Toc toc, fit donc Grenade. Elle venait d'enchanter l'assistance ;
chacun était mort à sa façon. La politesse fait que nous restions
à ses côtés. Lors d'une telle pâmoison, la mort se satisfait des
apparences. Toc toc.  La porte s'ouvrit  — l'œil se referma.
Simultanément. Je vous ai raconté comment à peine en face
l'un de l'autre s'inviter fut danser. Eh bien là, sachez-le : entre
ces deux protagonistes, ce fut le même type d'aventure. La
mort ferma son œil au même instant où Grenade fermait les
siens. Il devait bien être minuit quand je me retrouvai avec
un cadavre sur les bras.
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Pas de nom…



Pas de nom
Pour signer sa différence.
On est du nombre.
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III



E //

Tout est enveloppé d’une bâche
Épaisse comme un linceul.
Un règne de plastique colore
Ces tentes de fortune
Où des souffles se réchauffent
Oubliant qu’ils furent des voix.

(...)

Une éclaircie au soir.
Le trajet d’un rapace
Au-dessus de l’onde.
Tous ces signes que l’on ne voit pas
À l’image des vies qui passèrent.
Aucune n’est la nôtre.
Et pourtant dans ce qui s’efface
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Quelqu’un vient vers vous.



Quelqu’un vient vers vous.
Vous en faites un visage
Et vous avez raison.
Vous admettez ensuite
Qu’il ait un corps
Et devenez ami de son nom.
Suivent de nombreux jours ensemble.
Vieillir devient deux visages.
Enfin ce sont des funérailles.
Elle arriva à la dernière heure
Et bien sûr eut raison.
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Extrait 5
 
 
Oui, tout corps est une projection solide émanant du
regard de la mort.  Il vit sa vie, tantôt belle,  tantôt
morne. Comme si des pieds à la tête, nous n'étions
que l'émanation d'un regard, d'un point de vue, d'un
coup d'œil. Là, par exemple — et je m'en veux d'être
en matière de mort le seul exemple — assis devant le
luisant clavier des mots, tout en angles, dos droit et
jambes pliées, ne suis-je pas projeté sur l'écran de la
terre comme une image mouvante, appliquée à cette
heure à écrire, et dont la tête sérieuse coule délicate-
ment de l'œil de la mort ? Ensuite, ignoble vérité, je
mourrais quand le regard fixe de la mort d'un coup
sec se refermera. Clic clac. Adieu ma vie, et pas mo-
yen, à moins d'être pourvu d'une âme, pour vérifier
cette effrayante théorie.
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L'ondine venait en battant de cette jambe vers moi, m'enchaînant à ses virevoltes, ouvrant gueule, vulve et anus - les mêlant dans l'étreinte de l'eau, l'un devenant l'autre, chacun avalant mon membre, ou se satisfaisant du mouvement de ma main. Là où nous tournions, dessus dessous, avalant gorgées et recrachant, là était enfin, dans ce branle continu, le point d'ancrage du monde [...] Chaque fois que je revenais vers elle, elle me reconnaissait. Sa jambe remuait pleine d'impatience. Elle tendait son corps vers moi tout en humidifiant ses orifices. Les yeux clos, la petite madone des eaux ouvrait ses flancs. Voilà pour la fécondité, voilà pour la semence. Jouir ne suffit pas : il faut aussi entretenir le jeu. Aussi durions-nous dans l'extase, l'un dans l'autre, l'un de l'autre rêvant, pour elle les mots qui manquaient à son entendement, pour moi la langue oubliée des origines, ce secret où tout respire et jamais ne se prononce. Elle enracinait en moi sa langue, fouillant mon propre anus, palpant mes chairs intimes, puis, retirant l'objet de tels plaisirs, caressait ce membre baveux contre mes bras, parcourant ma poitrine (mes seins pointant sous de telles étreintes). Belle découverte, dont je lui rendais la pareille, sa vulve grasse adorant que je morde jusqu'à ce que son jus se teinte de sang. Belle vulve que je pétrissais pour en rouler le volume et le branler aussi dans sa longueur [...] Quelquefois un pied glissait dans l'orifice, quitte à disparaître un instant. Exercice agréable, que je réalisais assis sur le bord, faisant aller et venir le corps allongé le long de ma position. J'avais l'impression de la conduire. Le pied ressortait verni de gras. Dans l'eau, la matière se fissurait. Les plaques, après un court instant de suspension, tombaient dans les profondeurs. Après m'être abandonné aux délices de tant d'oubli, je revenais à la charge. Un plongeon et nous étions face à face. Je caressais son visage poilu, ajustais ses cils autour de ses yeux pâles - presque sans reflet. Je la regardais ainsi, mes yeux humides l'entouraient d'une sorte de halo.
L'image sainte était pour moi seul.
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La forme de la pensée



De toutes parts, cette chambre est close. Et pourtant, un éclair a surgi en elle. Je viens de l’apercevoir, semble-t-il. Ou bien, à l’endroit où nous sommes, n’est-ce en fait qu’une réalité radieuse ? Cet éclair est-il, peut-être, maintenant passé quelque part ailleurs, au dehors ?

Mais comment, voyons, une telle chose serait-elle possible ? Ici, aucune brèche, en aucun endroit. Même les carreaux des fenêtres sont recouverts d’épais rideaux.

Cela n’a-t-il été qu’une illusion de ma part ? Cet éclair-là n’est-il donc passé qu'en moi ?

Ce malentendu entre le dedans et le dehors m’a fait entendre un grondement violent. Alors que, dans ce vide obscur, c’est à peine si la respiration se fait sentir, qu’un silence impassible reste couché et endormi, avec sur lui un couvre-pied.

Ce qui frémit, et fit frémir coins et recoins de ce lieu, a provoqué dans les forêts voisines un cri de douleur soudain, qui fut audible jusqu’à chambre si bien murée, apparaissant pour disparaître aussitôt, sans disparaître vraiment. Les rayons, qui pénétrèrent et lacérèrent cet instant si fragile, se sont enfuis et s’enfuient encore, vers le haut et le bas, le nord, le sud.

Est-ce donc ce ciel immense où je me trouve assis à présent ? Quelle vision incroyable pour la cécité de mes yeux ! Mon siège tourne et m’entraîne en tournant dans une orbite circulaire, une planète en mouvement parmi des milliers d’autres dans l’infini. Ainsi se présente donc la forme de ma pensée ? Ainsi ce monde, un royaume céleste dans la chambre ?

/traduit du bengali en collaboration entre Lokenath Bhattacharya et Marc Blanchet,
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Ruminer à toute heure
  
  
  
  
Ruminer à toute heure
une éternité déjà recensée.

Les membres brisés,
un visage git dans son ombre.
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