On se pinte pour oublier qu'on a oublié de vivre. On s'enivre pour évacuer le néant. On se cuite sans voir que tout est cuit. On se saoule les yeux grands ouverts en espérant la lumière, aveugles qu'on est. Ici, la vie vous saisit de l'intérieur, par la tripaillle encore, dans le silence et l'angoisse de l'immensité. Il faut savoir fermer les yeux, mourir au monde, et saisir tendrement les mamelons de notre mère la terre.
C'est si simple de conter la misère du monde quand on a toute la glace qu'on souhaite pour arrimer sa tente. C'est tellement commode d'invoquer l'enfer et la guerre quand l'ours, le tigre et le loup se relaient autour du bivouac pour vous protéger de vous-même...
Sais-tu comment on distingue le moujik du bourgeois ? Mets-leur à chacun une mouche dans la soupe. Le bourgeois repoussera l'assiette, dégoûté, le moujik rendra grâce, enchanté !