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2.25/5 (sur 6 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Tchernihiv , le 06/07/1960
Mort(e) à : Moscou , le 24/10/2015
Biographie :

Margarita Mikhaïlovna Khemlin (en russe : Маргарита Михайловна Хемлин) est une écrivaine russe, d'ascendance juive-ukrainienne.

Elle fait ses études à l'Institut de littérature Maxime-Gorki de Moscou (1980-1985). Elle travaille ensuite dans les éditions Fizkultura i sport, dans la rubrique théâtrale de "Nezavissimaïa Gazeta" (1991-1992), dans la section des arts du quotidien "Segondnia" (1993-1996), comme rédactrice de la rubrique politique dans la revue "Itogi". En 1996-2007, elle travaille pour la chaîne télévisée Pierviy Kanal.

Son cycle de nouvelles "Adieux d'une juive", publié dans la revue mensuelle "Znamia" en 2005, a obtenu de nombreux prix, ainsi que son roman "L’Investigateur" (2012).




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Source : Wikipédia
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Bibliographie de Margarita Khemlin   (1)Voir plus

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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
J’ai montré ma carte de police, je me suis présenté.
La vieille a grommelé je ne sais quoi et a appelé quelqu’un au fin fond de la maison.
– Eva, viens ! C’est pour toi !
Après avoir écarté une tenture en broderie richelieu, une
femme qui semblait être la citoyenne Lilia Vorobeïtchik,
laquelle était morte, a avancé dans ma direction. Une chose était bien claire : la femme entraperçue la veille dans l’obscurité était, je puis l’affirmer, vivante. Elle portait une combinaison, pareille à celles que j’ai vues en Allemagne en 1945.
Elle s’est approchée de moi sans la moindre gêne, alors
qu’elle avait les cheveux en bataille et était pieds nus.
Elle m’a demandé :
– Qu’est-ce que vous voulez ?
J’ai reprécisé mon nom et indiqué ma profession, je lui ai
montré ma carte.
Elle l’a examinée attentivement : on était encore autorisé à l’époque à laisser des mains étrangères prendre nos documents.
– Tsoupkoï, Mikhaïl Ivanovitch. Capitaine de la police,
a-t-elle lu à haute voix, en détachant sciemment chaque syllabe
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Il régnait une bonne odeur dans la maison, proche de celle du pain chaud ou des gâteaux secs. La cuisine étant située juste après l’entrée, j’ai tout de suite remarqué sur la table des galettes rondes et très fines qui semblaient percées de petits trous. Une roulette munie d’un manche en bois pour faire des perforations bien régulières était posée là également. Le tablier de la vieille était entièrement saupoudré de farine, il y en avait aussi par terre. Je ne suis pas né de la dernière pluie et je savais que cela s’appelle des matzas. Un truc spécial qu’ils mangent pour leur Pâque à eux. Ce que ma vie ainsi que le genre de profession qui est la mienne m’avaient appris, c’est que leur Pâque était passée. De plus, non seulement la confection des matzas n’était pas approuvée par les organes soviétiques de maintien de l’ordre, mais elle avait été condamnée dans certains cas et avait coûté cher aux contrevenants. La sanction allant jusqu’à de longues peines de prison
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Des rumeurs circulent en ville sur le meurtre de Vorobeïtchik.
Personne parmi la population ne croit en la culpabilité de
Moïsseïenko, le défunt acteur. On m’accuse d’avoir des a priori dans ma relation avec les citoyens juifs et d’avoir étouffé l’affaire. Bref, on constate que le dossier n’est pas clair. Et quand Malka Tsvintar a bavardé avec les voisins à propos de ma visite et de ma rencontre avec Eva Vorobeïtchik, on lui a fait remarquer que personne ne s’attendait à autre chose de ma part, car j’aurais personnellement mis arbitrairement fin à l’enquête qui avait été ouverte et que j’avais maintenant l’intention d’exiger qu’Eva Vorobeïtchik la ferme, elle, en particulier, en tant que plus proche héritière de Lilia.
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Les chefs m’ont chaleureusement félicité pour la rapidité
de mon enquête. Mais un jour avant l’audience préalable,
Moïsseïenko s’est suicidé par pendaison. Il n’a pas laissé de lettre, car il n’avait sur lui ni stylo ni crayon, et dans la mesure où il n’était certainement pas écrivain ni révolutionnaire dans les geôles tsaristes, il n’a pas demandé au préalable de quoi écrire.
Son aveu personnel pesait plus lourd dans la balance que
tous les arguments en faveur d’une poursuite de l’enquête. On avait largement de quoi faire par ailleurs. C’était une époque de grande tension. Les dossiers en cours ont relégué au second plan ce qui venait de se passer
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La voisine de la victime m’a indiqué une certaine Laïevskaïa, Paulina Lvovna, à la fois modiste et amie de la victime. Femme d’âge moyen ; physique désagréable – yeux à fleur de tête ; lèvres barbouillées de rouge comme un petit cœur en pointe ; réputée pour son excellence ; ayant, par ailleurs, une grande aptitude à la réflexion. Pas une femme simple. Vivant dans la solitude après tous les
malheurs auxquels personne n’avait échappé, mais, d’après ses calculs, elle en avait connu plus que d’autres. En conséquence, on lui devait attention et respect. Cela dit incidemment.
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Je travaillais à l’époque dans les organes de la police de
Tchernigov, une ville de la République socialiste soviétique d’Ukraine. Un endroit merveilleux où tout un chacun peut écouter les rossignols et le bruissement des peupliers dans les rues anciennes, admirer le calendrier composé d’un parterre de fleurs sur la place centrale ou se promener dans les sites remarquables du temps jadis.
Envisagée sur cet arrière-plan, l’affaire Vorobeïtchik semblait inhabituelle. C’est précisément ce que je me suis dit quand on me l’a confiée.
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Compte tenu de mon âge alors peu avancé, j’avais le désir
d’aborder cette affaire avec la plus grande méticulosité, afin que le dossier soit irrécusable : la mission qu’on m’avait confiée allait devoir être exécutée scrupuleusement.
Je ne prenais pas de notes extrêmement détaillées : c’est la raison pour laquelle j’ai maintenant l’esprit tranquille. Inutile d’aller fouiller dans les papiers pour procéder à des vérifications. L’expérience de la vie m’a appris une chose : le contrôle des documents ne mène à rien de bon.
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Suite à ma rencontre avec Laïevskaïa, je suis tombé sur un certain Moïsseïenko, Roman Nikolaïevitch, qui entretenait une relation amoureuse avec la victime.
Compte tenu de la spécificité de cette année-là, le nom de
famille juif de l’assassinée m’a aussitôt inquiété : est-ce que dans le cas présent, la politique du pays et cette affaire seraient intriquées ? Même si, de toute façon, tous les peuples sont égaux chez nous. Particulièrement après la Grande Guerre patriotique
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Les principaux soupçons se sont portés sur Moïsseïenko.
C’est ce qu’on admet habituellement : les premiers soupçons
tombent sur l’amant. S’il n’y a pas de mari, bien entendu.
De surcroît, il s’agissait d’un comédien et, d’après les dépositions, d’un grand consommateur d’alcool. Dans ces années-là cependant, c’était pratiquement le cas de tout le monde. Il allait falloir élucider la spécificité du suspect sous cet angle
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Le lendemain matin, je suis allé à la maison de la rue Clara
Zetkin. Le portillon était entrouvert, si bien que j’ai pu entrer
en toute légalité.
J’ai frappé à la porte. Une vieille d’apparence juive m’a
ouvert. Si juive qu’elle avait même ajusté son fichu à la juive
en le passant d’abord derrière les oreilles avant de le nouer
comme tout le monde, sous le menton.
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