Citations de Marianne Granier (21)
Un temps humide à crisper toutes les articulations fragiles et à troquer l'apéro contre une tisane sous la couette.
Elle était tellement réjouissante avec ses yeux en 3D et son sourire tout ridé.
Et tellement plus fraîche que tant de gens blasés de son entourage.
Maxime avait fini par aimer ces heures matinales où la journée se préchauffait avant d'ouvrir vraiment les paupières. La rue commerçante où se trouvait "Bandes Sons" s'ébrouait au rythme des boutiques qui s'illuminent, des camions de livraisons qui débarquent leurs caisses et des échanges entre livreurs et boutiquiers.
Un type aussi , disons ...brut de boulon et tartinant du lieu commun au kilomètre !
Faudrait qu'Ikéa fasse un truc pour moi : inventer le mec en kit à monter soi-même. Tu choisis la taille, la couleur, et tu rajoutes les options personnalisées qui vont bien. Genre humour, charisme, répartie, patience, créa...
Mais à 20 ans, tu as le temps de te tromper, de tester des vies sans mesurer le temps qui passe. Plus tard, le même temps se remplit mais sans retour possible.
- Méfie-toi des a priori, jeune fille. On connaît parfois mal ceux qui nous entourent. Et si la blouse ne fait pas le chirurgien, la salopette peut faire le mélomane.
Elle aimait voir ces vies qui se croisent sans se toucher, ces gens qui se posent, tendus ou avenants, ces riens échangés au-dessus d'une tasse ou ces serments prononcés au détour d'un dessert. Une salle de café, c'est le miroir du monde. Comme une symphonie sans partition et dont elle, Macha, se sentait chef d'orchestre.
Pleurer le passé ne sert à rien. La vie ne s’arrête pas là !
La jeune esthéticienne gazouillait sur fond de musique sirupeuse aux accords japonisants prétendument relaxants. Dans les aigus, ça confinait à des miaulements de chat affamé.
- On trinque à quoi ? A l'avenir ?
- On trinque au présent Victor ; le présent, ce n'est déjà pas si mal. Plus, ce serait de l'orgueil !
- Ma petite sœur est autiste, la coupa Maxime.
(...)
- C'est joli comme tu parles de sa maladie.
- Elle n'est pas malade, elle est différente ! réagit immédiatement le jeune homme.
- Tu as foison, se corrigea Carmen. L'essentiel est que la différence, celle de ta sœur ou une autre, n'isole pas. Tu sais, poursuivit-elle, je me rends bien prompte que moi aussi, je deviens "différente". Ne crois pas que j'ai complètement perdu la bête ; un peu seulement.
Pour son fils, elle voulait une vie de possibles et non d'interdits. Une vie où ce n'est pas grave de se tromper, où hésiter c'était mieux qu'affirmer, où essayer c'était mieux que répéter.
Quand l'amour est dans le cocotier, il faut savoir grimper aux arbres !
- Les rails sont comme les artères du corps humain, commença Monsieur Armand. Elles serpentent, se croisent, distribuent. Elles font le job, pour que la vie palpite.
"Je suis comme le mobilier d'ici", pensait parfois Macha : Moi aussi je suis en récup', détournée d'une autre vie que je ne vivrai jamais.
La Mouette portait son passé comme une signature à demi effacée et traversait son présent sous perfusion. Quant à son avenir… Macha savait bien que La Mouette avait 60 ans d’âge et que tout tombait en panne et bientôt en ruine. Un peu comme elle. Mais de là à l’admettre, il y avait une ligne qu’elle ne franchissait pas. Pas encore. Car elle ne faisait qu’un avec ce café.
les grands cinéastes aussi s’inspiraient du quotidien pour tourner leurs chefs d’œuvre.
"Tu es vraiment comme une gosse !"
Ben oui, justement, comme une gosse, têtue et frivole. Une gosse qui laisse les interdits et les responsabilités à d'autres. C'est tellement chiant d'être adulte. On ne vous pardonne rien. Pour Gloria, passer de l'enfance à l'âge adulte fut comme de passer de la couleur au noir et blanc et en baissant le son en plus !
Au bout d'une demie-heure, sortant de la baignoire et vierge d'un quelconque souvenir, elle avait demandé à Maxime pourquoi elle s'était lavée tout habillée.
- Remarque, c'est pratique, ça fait bain ET lessive en même temps, s'était-elle esclaffée ! J'aurais dû instaurer ça quand je tenais l'antenne des pestos du cœur, on aurait gagné du temps !