AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Marie Avril (71)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Divine : Vie de Sarah Bernhardt (BD)

🎶Rien ne me fut facile jamais

Depuis l'enfance où j'errais

Petit fantôme sans racine

Qui n'avait rien d'une héroîne

Père inconnu et mère volage

J'étais un encombrant bagage

On me condamne dés le baptème

Eh bien, moi, je vivrais "Quand Même"



Grandir envers et contre tous

Lutter quand le vent me repousse

A la manière des marins

qui ne rebroussent jamais chemin

J'apprends la honte et l'injustice

Je sais le prix du sacrifice

Récolte t'on ce que l'on sème

Et bien moi, j'y croirais "Quand Même"



Dans cette enfance sans avenir

Où il est de mise de souffrir

Je découvre un jour dans les livres

Les mots qui enfin, me délivrent

C'est le théatre qui m'appelle

L'art de la parole m'ensorcèle

S'il faut mourir pour un poète

Eh bien moi je le dirais "Quand Même"



En route vers la célébrité

Je ne laisse rien m'arrêter

Jalousie, coups bas, trahison

Je crie, j'enrage, mais je tiens bon

Les ragots, les rumeurs infames

On ne passe rien à une femme

Qui ne doit sa place qu'à elle même

Eh bien moi, j'y resterais "Quand Même"



J'ai une cour de soupirants

On me dit croqueuse d'amant

On me croit toujours la plus forte

Pourtant je pleurs mes amours mortes

La démesure et la passion

L'emportent toujours sur la raison

Si tu ne m'aimes pas je t'aime

Tu t'en vas, je t'aimerais "Quand Même"



Ainsi va ma vie de bohème

Revers de fortune ou problème

J'ai toujours le même stratagème

A l'obstacle je réponds "Quand Même"

Ces deux mots toujours me redressent

Planche de salut dans la détresse

Payer le prix pour ce que j'aime

Tomber mais avancer "Quand Même"

Avoir peur, mais oser "Quand Même"🎶

Sa devise était "𝓠𝓾𝓪𝓷𝓭 𝓜ê𝓶𝓮"

-Marsaudon Fabienne- 2013 -

"La Dame des Poulains" album dédié à Sarah Bernhard (1844-1923)

2023 Centenaire de sa disparition,

Tout est si bien dit dans cette chanson,

Découvrez vite sa vie en Illustre à Sion.

Mais j'trouve pas d'refrain à cette histoire

Tous les mots qui m'viennent sont dérisoires

Je sais bien que je l'ai trop dit

Mais je vous le redis : "𝓠𝓾𝓪𝓷𝓭 𝓜ê𝓶𝓮"

Mémento Mori

Quitter la scène

Partir "𝓠𝓾𝓪𝓷𝓭 𝓜ê𝓶𝓮"...
Commenter  J’apprécie          993
Confidences à Allah (BD)

À 16 ans, Jbara, bergère, n'a rien connu d'autre que Tafafilt. Dans ce petit village marocain perdu au coeur des montagnes, la jeune fille vit très modestement avec sa maman qui s'occupe d'elle et de ses sept frères et sœurs, de son père qu'elle n'aime pas et de ses brebis. Dans ce trou perdu, elle se dit qu'Allah ne voit pas les parties de jambes en l'air qu'elle s'octroie en échange de quelques yaourts, biscuits ou chewing-gum. Jbara, bien qu'elle ne le sache pas, est une très belle jeune fille. Priant souvent Allah, elle lui supplie qu'il se passe quelque chose dans sa vie. Tous les mercredis et les samedis, elle guette le car de Belsouss. Ce jour arrive enfin où une valise en tombe. Une belle valise rose avec de magnifiques vêtements de jeune fille et de l'argent. Heureuse qu'il lui arrive enfin quelque chose. Malheureusement, Jbara se découvre enceinte. Aussitôt, ses parents, déshonorés, lui ordonne de partir. La jeune fille va devoir dorénavant faire ses propres choix...



Adapté du roman éponyme de Saphia Azzeddine, cet album dresse le portrait saisissant et étonnant de Jbara, une jeune bergère qui, dans un pays aux fortes traditions, refuse de se soumettre à celles-ci et rêve d'une certaine liberté. Sans tabou, dans un langage le plus souvent cru et sur un ton assez léger, Jbara s'adresse à Allah, dans un monologue en voix-off. De sa bergerie de Tafafilt aux riches demeures de Belsouss, cette jeune fille au fort caractère mène sa vie comme elle l'entend, disposant librement de son corps. Un album original, surprenant et un brin amoral. Graphiquement, Marie Avril magnifie ce portrait de femme libertine, décomplexée et émouvante : un trait subtil et de superbes couleurs orientales.
Commenter  J’apprécie          736
Confidences à Allah (BD)

Jbara rêve d’une vie meilleure, mais comme la majorité des femmes dans ce coin reculé du Maroc, l’autorité des hommes impose soumission et silence. Mais le jour, ou la jeune femme est rejetée par les siens, elle est bien décidée à vivre comme elle l’espère. En ayant à rendre compte de ces choix qu’à Allah. Et si la route de Jbara est cruelle et difficile, c’est celle qu’elle assume. Très belle adaptation du roman de Saphia Azzedine, avec un portrait saisissant à la fois dur et cru d’une femme prête à assumer ces choix, quitte à heurter les consciences, à remettre en cause un patriarcat intransigeant. Les dessins magnifiques de Marie Avril renforcent le parcours tumultueux de la jeune femme, et la rende à la fois charismatique et terriblement émouvante. Au cœur d’une religion qui suscite beaucoup de débats, le livre comme la BD apportent un regard intéressant et difficile sur nos croyances. Une belle réussite.
Commenter  J’apprécie          610
Confidences à Allah (BD)

Quand le néant s’adresse à l’infini, ça sonne occupé.

-

Ce tome contient une histoire complète, indépendante de toute autre, l’adaptation du livre Confidences à Allah (2008) de l’autrice Saphia Azzedine. Sa première édition date de 2015. Il a été réalisé par Eddy Simon pour le scénario, et par Marie Avril pour les dessins et la couleur. Il compte quatre-vingt-six pages de bande dessinée.



À Tafafilt, petit village de montagne au Maroc, la jeune adolescente Jbara s’ennuie et elle considère que ce village c’est la mort, même si elle y est née. Elle a seize ans et elle a pris l’habitude de s’adresser à Allah dans sa tête. Il paraît qu’elle est belle, mais elle ne le sait pas. Un homme est en train de la pénétrer, et elle ne pense qu’à son Raïbi Jamila, un délicieux yaourt à la grenadine qu’on boit par-dessous, en faisant un petit trou. Elle se doute bien que ce qu’elle fait, c’est Haram. Vu qu’il n’y a rien à Tafafilt, elle se dit qu’Allah ne la voit pas. Avec un peu de chance… Elle regarde les yaourts, le paquet de biscuits au chocolat, les chewing-gums dans le sac en plastique… Lui, il gémit comme un porc. Heureusement, il est derrière. Lui, il s’appelle Miloud. Il est marron, il est amer, il la débecte. C’est un berger. Il habite dans un bled à une cinquantaine de kilomètres de chez elle. Il passe de temps en temps faire du commerce avec des mecs comme lui… Et se faire du bien avec elle. Elle, elle s’en moque. Elle a son raïbi Jamila. Pour elle, c’est le summum du plaisir. Elle est pauvre et elle habite dans le trou du cul du monde. Avec son père, sa mère, ses quatre frères et ses trois sœurs. Elle est une bergère et elle ne connait rien d’autre. Ses brebis sont tout ce qu’elle a. Non, elle a sa mère aussi. Elle aime sa mère, elle l’aime parce qu’elle lui fait pitié. Elle met des oignons dans tous ses plats pour pouvoir pleurer en paix. Le plus dingue pour Jbara, c’est qu’elle supporte son père. Son père est un gros idiot chez qui elle déteste tout ! Elle a beau essayer d’avoir pitié de lui, elle n’y arrive pas. Quand il parle, il a du blanc au coin des lèvres, ça la dégoute ! Elle sait qu’elle est injuste, il n’y est pour rien. C’est qu’un idiot !



Jbara est sortie à l’extérieur de la tente familiale pour s’adresser à Allah, lui faire des confidences, agenouillée à même le sol. Elle le remercie pour la santé de sa mère, de ses frères, de ses sœurs. Pour ses brebis, pour tout quoi. Elle veut lui dire qu’il doit être très beau et très miséricordieux, et très glorieux aussi. Mais quand même, pourquoi l’a-t-il laissée là ? Ce n’est pas une vie Tafafilt. Elle le supplie pour qu’il se passe quelque chose dans sa vie. Puis elle va s’occuper de ses moutons, tout en savourant un de ses yaourts. Le lait tourné de Miloud a tellement collé qu’elle a du mal à séparer ses cuisses. Ça tombe bien, c’est le jour du bain. Un jour, Miloud lui a dit qu’on n’était définitivement plus vierge quand on perdait tous ses poils d’en bas. Tout en se lavant, elle constate que sa touffe est toujours là. Elle se sèche et elle se sent encore plus vierge qu’avant. Elle sort de la tente de bain, sans s’être rendu compte qu’un homme s’était masturbé en la regardant. Prise d’une crampe soudaine, elle s’agenouille et vomit à même le sol.



Cette adaptation est celle d’un premier roman, d’une écrivaine née au Maroc, d'une mère française d’origine marocaine et d'un père marocain, qui n’a rien d’autobiographique, une pure fiction. Le lecteur découvre une jeune adolescente ayant grandi et habitant dans un petit hameau, dans une famille pratiquant la religion nationale, et étant devenue l’objet du désir de plusieurs hommes de la région. Pour autant, la tonalité de la narration ne relève pas du féminisme. Le lecteur voit crûment le comportement de certains hommes vis-à-vis de Jbara : un simple objet utilisé pour leur plaisir, parfois avec une forme de rémunération, des denrées pour commencer, de l’argent par la suite, d’autre fois sans aucune compensation d’aucune sorte, juste parce qu’ils sont en position dominante. D’une certaine manière, cette violence reste feutrée : elle ne prend pas la forme de violences physiques et cette jeune femme a complètement intégré ce fonctionnement systémique de la société. Elle s’y est adaptée, apprenant progressivement à en tirer pour profit pour elle-même, sans se voir comme une victime. Les choses sont comme ça, elle accepte cet état de fait et elle le vit comme étant l’ordre naturel des choses. Progressivement, elle prend conscience que le mode de vie qui est le sien est incompatible avec les préceptes de la religion, en aucune manière. Là encore, elle sait s’y adapter et elle fait évoluer son mode de vie en conséquence : elle s’éloigne peu à peu de la religion, tout en continuant à s’adresser à Allah.



Le personnage principal est également présenté comme appartenant à une classe sociale pauvre, voire très pauvre. La vie dans le village n’est pas juste simple : il n’y a aucun confort moderne. Pas d’électricité, pas de réseau et d’ailleurs même aucun téléphone portable, même pas l’eau courante. Lorsqu’elle présente ses parents, Jbara le fait comme une adolescente, sans beaucoup de nuance, mais en même temps de manière très pénétrante : sa mère qui met beaucoup d’oignons partout pour masquer ses pleurs, son père pas très futé et embobiné par le représentant religieux local, ce dernier profitant sans vergogne de la foi des personnes qui l’accueillent. La jeune adolescente souhaite une autre vie, en particulier plus confortable grâce à des biens matériels. L’écrivaine fait évoluer le statut de son héroïne grâce à une valise providentielle et une grossesse non désirée. Bientôt, Jbara a trouvé un gite en ville, et gagne même de l’argent ce qui lui permet de s’acheter des choses, autonomie relevant du délire seulement quelques semaines auparavant encore. Pour autant l’organisation systémique de la société la cantonne dans le rôle d’individu exploité par d’autres : du fait de sa condition de femme, mais aussi comme femme de ménage, comme personne entretenue, comme employée sans contrat, sans protection sociale, à la merci de la fantaisie de son employeur ou de son protecteur, ou d’événements sur lesquels eux-mêmes n’ont aucune prise.



Pour raconter cette histoire, les dessins s’avèrent assez doux. Le lecteur le remarque dès la première page avec les couleurs. Elles s’inscrivent dans un registre chaud, orangé et un peu foncé, pour montrer la ferme de Tafafilt. Puis vient la scène de sexe qui se déroule dans l’ombre de la tente : les dessins s’avèrent peu explicites, dépourvus de charge érotique, avec un pudeur dépourvue d’hypocrisie, car il n’est pas possible de se tromper sur ce qui est en train de se dérouler. Ainsi que l’artiste choisit des teintes pouvant aller du clair au foncé, toujours avec des dégradés adoucis, neutralisant toute forme potentielle d’agressivité. Même le soleil du Maroc ne semble jamais implacable, ou la chaleur accablante, ou les lumières artificielles trop vives. Les contours des personnages sont réalisés avec un trait fin, les couleurs apportant plus d’informations en termes de reliefs des corps, de luminosité de la peau, et renforçant les expressions de visage. Ce choix graphique participe également à rendre les individus plus gentils, même ces militaires qui effectuent un raid chez le cheikh ne semblent pas méchants, alors que pourtant leurs actions sont violentes. En fait la personne qui apparaît la plus mal intentionnée au regard de Jbara s’avère être la belle-mère.



Marie Avril impressionne tout de suite par son savant dosage entre traits de contour et mise en couleurs, composant des images avec une belle consistance en termes d’informations visuelles, sans pour autant qu’elles n’apparaissent chargées. Au fil des scènes, le lecteur se retrouve dans des endroits bien décrits la zone désertique de Tafafilt avec ses montagnes, les maigres pâturages, l’unique route de terre, l’arrivée en car dans la grande ville, ses rues, ses devantures de magasins, la grande demeure dans le quartier des riches avec ses pièces spacieuses, sa piscine, la cuisine, la discothèque avec ses lumières, le palais du cheikh et son encore plus grande piscine avec ses palmiers, la demeure modeste de l’imam. L’artiste s’inscrit dans une veine réaliste, un peu simplifiée, immergeant le lecteur dans un quotidien concret et consistant, que ce soient les lieux, les pièces des bâtiments et leur aménagement, les accessoires et les tenues vestimentaires, les modèles de véhicule, les gestes et postures, ou encore les expressions de visage. À plusieurs reprises, le lecteur remarque la force et la justesse des plans de prise de vue et de leurs cadrages. Les scènes de rapport sexuel ne sont pas édulcorées de manière hypocrite, et pour autant, le lecteur ne se retrouve pas en position malsaine de voyeur. Il voit Jbara se livrer à cette activité, avec son point de vue et sa force de caractère qui fait qu’elle ne se représente jamais en position de victime. Il assiste à un accouchement dans la rue, deux pages d’une intensité terrible, même s’il ne voit jamais le bébé et alors qu’il n’y a aucun gros plan sur la venue au monde elle-même. En pages cinquante-neuf à soixante-et-un, Jbara revient à Tafalit, alors qu’elle est maintenant beaucoup plus à l’aise financièrement que ses parents, et que ceux-ci la voient comme une bienfaitrice, lui rendant grâce comme à une personne digne de louanges. Le lecteur regarde la jeune femme et ressent les émotions qui la traversent, avec une solide empathie, une très belle réussite.



Comme toute adaptation, celle-ci effectue des choix par rapport au roman originel, accentue certaines intentions, en atténue d’autres. L’autrice a imaginé une trajectoire de vie pour une adolescente de la campagne qui devient une de ses femmes faciles assouvissant le désir des hommes qui ne peuvent le faire avec les femmes respectables, observant les prescriptions de la religion afin d’être des épouses dignes selon ces critères. Il s’agit d’un récit féminin, une femme rendue très sympathique grâce à une narration visuelle prévenante et nuancée. Une mise en scène de la vie d’une jeune personne, femme et pauvre, s’adaptant intuitivement avec courage et à propos, au fonctionnement systémique d’une société qui ne la ménage pas.
Commenter  J’apprécie          312
Divine : Vie de Sarah Bernhardt (BD)

Surnommée par Victor Hugo "la voix d'or", Sarah Bernhardt était unanimement considérée comme la plus grande tragédienne française du 19e siècle.



Femme moderne fantasque et fascinante, elle aura bousculé les traditions et connu une destinée follement romanesque.



Sarah Bernhardt connut la consécration avec Ruy Blas, de Victor Hugo, qui l'initiera au spiritisme.



Devenue « la Divine », elle commanda un cercueil pour en faire son lit.



Tout cela on le voit dans la biographique d' Eddy Simon et Marie Avril qui nous montre une femme libre un tempérament volcanique et extremement attachante



Leur biopic se focalise surtout su les années 1870 à 1900 où la tragédienne va construire sa légende qui a fait d'elle le monstre sacré comme Cocteau qui a inventé la formule pour elle le dira



Le récit d'Eddy Simon s'article sur nombreuses scènes de dialogues insistant bien sur le coté très pugnace de Sarah Bernhardt qui n'avait pas peur de provoquer .





Les illustrations de Marie David- confidences pour Allah- à l'aquarelle et à la gouache qui s'inspire beaucoup des affiches de l'époque, sont très colorées et composées et appuient joliment ce destin follement romanesque .



Un album remarquable pour une femme qui l'était tout autant !!
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          272
Confidences à Allah (BD)

Jbara ne doit jurer que par Rebelle, le délicat et sensuel parfum de Rihanna.

D'ailleurs Riri, si tu me lis, merci pour les royalties, eu égard à la pub gratos susmentionnée.



Née dans un bled, destinée à y mourir aussi pauvre et inéduquée que ses parents sous le regard d'Allah visiblement hermétique à la moindre de ses prières.

Qu'à cela ne tienne, le changement, c'est maintenant, qu'elle s'est dit la gamine de seize printemps attirée par le brillant de la ville.

Foi en Allah avec qui elle converse journalièrement, ok, mais surtout foi en ses courbes affriolantes susceptibles de lui faire changer de tranche d'imposition en quelques coups de reins grassement rétribués.



La mode est au support BD dès lors qu'un bouquin a plutôt bien marché.

Pourquoi pas, au regard de la qualité indéniable de ce récit sublimé par un graphisme léché, forcément, aux couleurs diaprées.



Joli portrait de femme qui aura choisi de jouir de la vie plutôt que de la subir, au risque de s'aliéner quelques esprits chagrins, fervents adeptes d'un conservatisme séculaire.
Commenter  J’apprécie          254
Confidences à Allah (BD)

Après le théâtre c'est au tour de la bande dessinée de proposer son adaptation du roman de Saphia Azzeddine qui nous relate dans « Confidences à Allah » le destin de la belle Jbara. Née dans un petit village miséreux et presque totalement coupé du monde, la jeune bergère âgée de seize ans se désespère de son quotidien et de ses perspectives d'avenir limitées. Un désespoir dont elle parle régulièrement à Allah à l'occasion de monologues crus mais néanmoins touchants lors desquels la jeune fille n'hésite pas à entretenir son Dieu des détails les plus intimes de son existence : « Pardon Allah de te parler aussi crûment, mais comme tu entends tout ce qu'on pense au profond de nous, ce n'est pas un mot déplacé ou deux qui vont t'offusquer, n'est-ce pas ? ». Le dégoût que lui inspire son père et les religieux du coin, ses expériences sexuelles, son goût pour le luxe, ses envies de liberté..., autant de sujets que Jbara aborde sans aucun tabou, confiante dans l'amour de son Dieu, quand bien même elle avoue avoir pleinement conscience que certaines de ses décisions risque de le décevoir. Car en dépit de ses croyances et de sa stricte éducation, la jeune fille n'entend pas se laisser enfermer par les carcans définis par la religion et la société. L'héroïne de Saphia Azzedine est bouleversante d'humanité et de sincérité et on s'attache sans mal à cette magnifique jeune femme au tempérament déterminé et volontiers joyeux qui évoluera au fil du récit d'une confiante et touchante naïveté à un nécessaire pragmatisme qui se transformera en une forme de cynisme résigné.



Il faut dire que Jabara accumule les coups durs, notamment à cause des convoitises qu'elles ne manquent pas d'attiser chez les hommes. Que ce soit pour payer son loyer, se nourrir, garder son travail, voire seulement pour continuer à recevoir les petites friandises dont elle raffole, l'héroïne comprend vite qu'il lui faudra abandonner son corps. Ce qui n'est d'abord qu'une question de survie va peu à peu se transformer en ce qu'elle considère comme une formidable occasion de pouvoir s'élever au dessus de sa « condition ». Si les hommes sont prêts à payer pour son corps, pourquoi, après tout, ne pas en profiter pour avoir accès à tout ce dont elle a été privé la majeure partie de sa vie ? Les scènes de sexe sont ainsi très nombreuses et, si elles font bien souvent naître une certaine mélancolie chez Jbara, celle-ci se garde toutefois de s'apitoyer sur son sort. Les dessins de Marie Avril ne sont pour leur part jamais voyeurs ou gênants pour le lecteur qui ne manquera pas, comme la plupart des personnages, de rester admiratif devant la beauté qui se dégage de l'héroïne. Outre la qualité des graphismes, l'ouvrage séduit aussi et surtout par l'originalité et le culot avec lesquels sont abordés des sujets pourtant peu évidents à traiter. A l'heure où des fanatiques n'hésitent pas à tuer et détruire au nom d'Allah, on découvre notamment par les yeux de Jbara un Dieu tolérant, bienveillant et aimant, à mille lieues de l'image que beaucoup s'en font aujourd’hui. La question du statut de la femme est également au cœur de l'ouvrage même si l'histoire de la jeune fille ne laisse cette fois guère de place à l'optimisme.



Marie Avril et Eddy Simon signent avec cette adaptation du texte de Saphia Azzedine un très bel ouvrage mettant en scène une héroïne décomplexée cherchant par tous les moyens à s'émanciper et qui tirera l'essentiel de sa force de son amour pour Allah. Une histoire difficile mais touchante et finalement porteuse d'espoir. A découvrir.
Commenter  J’apprécie          230
Confidences à Allah (BD)

Jbara habite à Tafafilt. Personne ne connait par ce que Tafafilt c'est la mort. Pour une jeune fille de 16 ans il n'y a rien. Elle s'occupe de ses chèvres et donne son corps pour quelques friandises. Elle parle à Allah, aussi, beaucoup, passionnément. C'est le seul qui l'écoute alors qu'elle est jetée sur les routes, qu'elle se prostitue pour survivre et même un peu plus.



Cette bande dessinée est une jolie intrusion dans l'intimité d'une jeune arabe que la vie n'épargne pas. Elle se confie à Dieu dans un monologue en voix off. Elle lui raconte sa vie, ses hontes, ses envies de liberté. Elle lui pose beaucoup de questions, lui envoies ses doutes, ses prières. Il ne répond jamais mais elle sait qu'il l'écoute malgré tout. A travers ses paroles, on peut suivre le cheminement de ses pensées et comme dans un journal intime connaitre les moments où elles se sent libre, femme, ou au contraire les moments de honte, de manque de foi.



Les dessins contiennent eux aussi cette émotion que l'on retrouve dans le récit. Ils contiennent presque une certaine pudeur malgré les cènes crues qu'ils peuvent montrer. Plus en douceur qu'en violence alors que la vie de Jbara n'a pas été un long fleuve tranquille.



Une très belle adaptation du roman de Saphia Azzeddine.
Commenter  J’apprécie          180
Confidences à Allah (BD)

J'avais vu la pièce de théâtre, il y a quelques années, Confidences à Allah. Le récit de Saphia Azzedine et la prestation de la comédienne m'avaient époustouflés. Tout naturellement, lorsque j'ai vu que le roman et la pièce de théâtre avaient été adaptée en bande dessinée, je me suis jetée dessus!



Au Maroc, une jeune fille pauvre est rejetée par sa famille car elle est tombée enceinte. Se poursuit alors pour Jbara une existence difficile dans laquelle elle tente de survivre. Son seul réconfort est de se confier à Allah en tentant de justifier ses choix.



Les dessins sont vraiment magnifiques en couleur ainsi que ceux en aparté, en noir et blanc. Le récit ainsi illustré devient encore plus cru et difficile mais il permet aussi au lecteur d'avoir plus d'empathie pour le personnage. Bien entendu, cette bande dessinée n'est pas à mettre entre les mains des plus jeunes mais je la conseille.
Commenter  J’apprécie          180
Divine : Vie de Sarah Bernhardt (BD)

« La Divine » était le surnom que la comédienne Sarah Bernhardt acquit à force de travail, mais aussi grâce à son charisme irrésistible de femme libre et en dehors des conventions (une bravoure et une audace qui lui valurent en contrepartie un paquet d’ennemis et d’ennuis dans la société française de la fin du XIXe siècle, pas toujours prête pour toutes ses extravagances).



C’est aussi le nom de cette bande dessinée qui se veut un hommage aux mille vies que Sarah Bernhardt se construisit (même si, face à la promesse du passage de son nom à la postérité, celle-ci déclare avoir en horreur « cette éventualité mortifère », elle qui craignait d’être « honorée comme une vieille relique démodée »). On y découvre ainsi la vie d’une femme qui n’eut jamais peur du défi et sut se réinventer, surtout quand les affaires marchaient moins bien, pour toujours vivre sa passion du théâtre, à ses propres conditions (dictées souvent par des coups de tête !)



La bande dessinée suit ainsi assez linéairement sa vie, du moment où elle devint la coqueluche du public en transformant le théâtre de l’Odéon en hôpital militaire pour les blessés de la guerre contre la Prusse jusqu’à la fin de sa vie, en la segmentant tout de même par thématiques, sortes de chapitres introduits chacun par une pleine page d’illustration magnifiques, inspirées des véritables affiches de spectacles de Sarah Bernhardt.

J’ai découvert ainsi une artiste engagée (politiquement notamment, puisqu’elle fut un ardent défenseur de Dreyfus et Zola, indignée qu’on puisse juger sur ses origines, elle qui était juive, mais aussi féministe avant l’heure, aimant des hommes, des femmes, s’indignant, encore !, de ne pas avoir le droit de vote a cause de son sexe), éprise autant de théâtre que de liberté, complètement fantasque et n’en faisant qu’à sa tête, voulant tout, tout de suite et tout le temps (sa devise n’était-elle pas « quand même » ?). Bref, une sacrée madame !

Je regrette juste un dessin un peu classique, et surtout dominé par des couleurs bistres, sépia, quand la vie de Sarah Bernhardt m’a semblé plus vive et tonique. Mais ces couleurs ternes ne réussissent pas à amoindrir l’éclat de cette femme inoubliable, et que je suis ravie d’avoir découverte plus en détail.
Commenter  J’apprécie          170
Divine : Vie de Sarah Bernhardt (BD)

Quand on aime le XIX° siècle -ô siècle chéri!- et le théâtre -ô Cyrano! ô

Lorenzaccio!-, il y a toujours un moment où on rencontre Sarah Bernhardt. Moi, elle m'a tout de suite fascinée: quel destin, quelle flamboyance, quel talent! Quel carafon aussi! Et cette liberté, ces paris fous et cette audace! "La Voix d'or" est passionnante et inspirante à plus d'un titre.



A l'instar de George Sand, elle est de ces femmes artistes qui ont fait le XIX° siècle et qui ont su également et à leur manière faire avancer la cause des femmes. Elle est aussi de ces femmes dont les vies furent si romanesques qu'on a peine à y croire, de ces femmes qui ont vécu vraiment et qui furent les seules capitaines de leurs navires.



Je n'ai donc pas pu résister à "Divine: vie(s) de Sarah Bernhardt", ni à sa très belle couverture , flamboyante à l'image de son personnage principale.

Le roman graphique de Marie Avril et Eddy Simon est une réussite, un bel hommage à la grande Sarah et à tout un pan de notre histoire artistique et culturelle.



Si les toutes premières pages se consacrent à l'enfance de la comédienne, l'album se concentre ensuite sur la période courant de la guerre franco-prusse de 1870, au cours de laquelle Sarah se rendit célèbre pour avoir transformé l'Odéon en hôpital militaire, aux années 1920 où s'achève dans la sérénité de Belle-Ile une vie passionnée et passionnante, tellement remplie que c'en est improbable.

Nous ne sommes donc pas face à une biographie des plus exhaustives mais l'ouvrage demeure précis et très complet.

Par ailleurs et c'est ce qui fait le sel (ou la cerise) de "Divine: vie(s) de Sarah Bernhardt", le livre est un petit bijou, tendance art nouveau, un régal pour les yeux.

L'intrigue -comme au théâtre- est découpée en actes et la narration est extrêmement fluide, s'appuyant sur des dialogues savoureux et pleins d'esprit qui rendent hommage aussi bien au théâtre qu'au caractère volcanique et obstiné de celle pour qui Cocteau forgea l'expression " monstre sacré" et qui se révèle une femme aussi caractérielle qu'attachante, avec ses poses de Diva - Que dis-je de diva? De tragédienne!- et ses éclats.

Quant aux illustrations, signées Marie Avril, elles sont éclatantes, très colorées mais jamais criardes et d'une composition très fine qui n'est pas sans rappeler celle des affiches d'Alfons Mucha. Ainsi le dessin rend un bel hommage à la Belle-Epoque et à ses artistes tout en épousant parfaitement la fabuleuse et romanesque destinée de la grande Sarah. Une réussite!



C'est peu dire que se plonger dans "Divine: vie(s) de Sarah Bernhardt" est, en attendant de pouvoir retourner au théâtre (mais quand? Quand?), un antidote (un vaccin?) à la mélancolie et la morosité, et ça, ça lui aurait plu à Mademoiselle Bernhardt. Quand même.

Commenter  J’apprécie          160
Confidences à Allah (BD)

Marie Avril & Eddy Simon adaptent le roman de Saphia Azzeddine dans un roman graphique coup de poing.



Suivre Jbara dans son histoire n'est pas facile, malgré une plume fluide. Tant de misère, tant de servitude, tant de violences à l'encontre d'une jeune femme qui subit en espérant que chaque petit morceau de confort gagné lui apportera la liberté... Elle s'émancipe de la religion, de la société, plus généralement des hommes, en s'appropriant son corps et en l'utilisant pour s'émanciper. Elle se confie à Allah, le remerciant, le maudissant, se demandant ce qui pouvait le pousser à mettre des gens dans de telles situations. On sent bien qu'elle est partagée entre une émancipation que certain.e.s jugeront amorale et la volonté de ne plus être seulement un objet de désir. de faire autre chose de sa vie.

C'est une histoire forte, qui ne finit ni bien, ni mal, avec un personnage attachant et réaliste, montrant la noirceur humaine et toutes les contradictions qui nous animent.
Commenter  J’apprécie          150
Divine : Vie de Sarah Bernhardt (BD)

Sarah Bernhardt était une actrice hyperactive, une femme libre et passionnée, c'est ce que l'on ressent à la lecture de cet album. Les auteurs réalisent ici un superbe hommage, à travers un très joli graphisme. La couverture est superbe et donne envie de découvrir cette biographie.
Commenter  J’apprécie          120
Quelques pincées de désir

Dans la même collection que Phantasia à savoir Tapages Nocturnes, on trouve quelques pincées de désir. Je dois dire que ce titre m'a plutôt bien convaincu bien que cela soit assez irrégulier.



En effet, nous avons 7 nouvelles différentes réalisées par 5 autrices totalement différentes : Marie Avril et Marine Tulmelaire (France), Megan Rose Gedris (USA), Niki Smith (Allemagne) et enfin Ariel Vittori (Italie). C'est un regard érotique féminin et pour le moins très intéressant avec une vision positive du corps et de la sexualité.



J'avoue avoir totalement craqué pour le travail de Marine Tumelaire qui dessine les corps presque à la perfection : voir « So real » ou encore « Lien végétal » qui donne à réfléchir.



On regrette presque qu'il n'y ait pas un ouvrage entièrement réalisé par cette dernière qui enseigne d'ailleurs le dessin d'observation dans une école de cinéma de la région parisienne après avoir mis en couleur le travail de nombreux auteurs pour Dargaud.
Commenter  J’apprécie          121
Confidences à Allah (BD)

Je ne sais pas ce que vaut le roman, mais dans cette BD la seule chose que j'ai aimé ce sont les couleurs. Les mots sont répétitifs, comme pute et Allah qui en fait un pourcentage élevé sur la totalité. L'histoire d'une bergère maghrébine qui va s'émanciper en se prostituant. Je suis la seule à en faire une critique négative ? !
Commenter  J’apprécie          121
Confidences à Allah (BD)

Cette BD est un long monologue entre une femme et son dieu, Allah. Mais l'histoire est universelle, et personnellement je n'ao pas accordé beaucoup d'importance à l'aspect "musulman" des choses.



Pour se sortir du bled, Jbara va oser faire le pas. Plutôt que de subir les assauts de son père, elle avorte en solo, devient servante dans les bonnes familles et se fait un matelas avec quelques fellations par mois. Puis elle voit plus grand et se prostitue, s'affiche avec un cheikh, se fait prendre pour prostitution, fait de la prison. Elle sort et devient la troisième femme d'un imam qui décède peu après.



Alors, elle reprend la route.



Mais, toujours, elle parle à dieu. Et cherche les signes qu'il veut bien lui envoyer.



C'est brillant. Le ton est juste et sincère. C'est raconté sans fausse pudeur. Un quotidien de femme, comme il y en a tant, quel que soit le pays. Peu importe la religion.



Le dessin est pertinent, réaliste, juste ce qu'il faut, rendant hommage aux femmes.



Une belle réussite.
Commenter  J’apprécie          120
Confidences à Allah (BD)

Une BD qui parle avec douceur de la condition de la femme au Maghreb et de la religion.

La narration est faite comme un journal intime. On est plongé dans les pensées de Jbara, une fille simple et pauvre. On se sent du coup très proche d'elle, il n'y a ni jugement ni moralité. Juste une tranche de vie avec beaucoup de difficulté, une façon d'essayer d'avoir une meilleure vie et de s'acclimater pour le vivre au quotidien avec en plus cette relation particulière avec Allah et de vivre avec la religion. Il y a toujours une douceur et une pudeur dans le récit malgré les sujets lourds et intimes. J'ai vraiment aimé le ton de la BD et ce recul qu'a Jbara.

Jbara est très humaine, et même si on ne vit pas la même chose qu'elle, il est facile de s'y retrouver. On la comprends très bien et du coup nous non plus nous n'émettons aucun jugement.

Les dessins sont très agréables et lumineux.
Commenter  J’apprécie          110
Confidences à Allah (BD)

Jbara, petite bergère des montagnes est pauvre, sans avenir et jeune femme dans un monde ou la religion les classe dans les rangs inférieurs de l’humanité. Mais la petite bergère est libre dans sa tête et dans son corps. Cela ne lui portera pas toujours chance mais ce sera peut-être sa chance. Elle ne sait pas si Dieu existe vraiment mais elle sait que les hommes en font plus une superstition parce qu’ils le craignent plus qu’ils l’aiment. Elle, elle lui parle comme à un simple ami, un copain imaginaire sans doute. Elle ne s’embarrasse pas du protocole que demande la soumission face à un être immanent mais surtout face aux hommes qui nous l’imposent. Peu importe la voie qu’il faut emprunter pour échapper à sa condition de miséreux. Jbara sait que la seule aide de Dieu qu’elle peut recevoir, elle vient de ses décisions à elle et non des prières ou simplement de la formule magique qui excuse tout et autorise à ne pas m'être responsable de ses acte, « Inch’Allah ».



Lire cette bande dessinée juste après le roman que j’ai trouvé si intense était un challenge. Le risque d’être déçu était grand. Je dois dire que les illustrations sont très belles, même si l’héroïne ne ressemble pas celle que j’avais imaginé lors de la lectures roman. Le scénario, bien que parfois il emprunte des raccourcis, est assez respectueux de l’écrit. L’exploit de l’auteur est sans doute d’avoir su retranscrire en image un roman qui n’est qu’un monologue, une pensée. Même si le résultat est dans l’ensemble moins intense que le roman, c’est plutôt une belle réussite.

Commenter  J’apprécie          110
Confidences à Allah (BD)

Ne connaissant ni le roman, ni la pièce de théâtre, ce sont la couverture et la 4ème de couverture qui m'ont attiré : le graphisme, les couleurs, les quelques mots.



Jbara vit dans un bled perdu du Maroc, elle donne son corps contre quelques friandises? C'est son univers quel qualifie de trou du cul du monde. Sa grossesse et la découverte d'une valise occidentale avec des objets et de l'argent vont changer son destin immédiat.



Jbara est belle mais elle ne le sait pas encore. Elle fait tourner la tête aux hommes et va améliorer son quotidien en vendant son corps. Jbara dialogue en permanence avec Allah, elle l'interpelle, lui confie ses peines, ses peurs mais aussi ses doutes. Allah ne lui répond pas mais elle interprète certains signes comme des réponses qui l'aident à faire des choix.



Jbara fait la pute comme elle dit mais elle veut gagner de l'argent, rencontrer des hommes influents pour choisir l'homme qu'elle voudra. La vie de Jbara est décrite sans complaisance. Cette jeune femme cherche à s'émanciper et sortir du joug de la tradition et de la religion tout en interpellant Allah en permanence, ce qui n'est pas le moindre des paradoxes.



Les textes sont crus, parfois très crus (cf la technique de Sidi Mohamed pour que ses partenaires restent vierges pour le plus beau jour de leur vie).



Les dessins et les couleurs de Marie Avril sont magnifiques. Le corps de Jbara est magnifié comme l'histoire de sa vie. Mais la dessinatrice sait aussi nous montrer Jbara sans fard dans toute sa détresse mais aussi sa simplicité.



L'histoire de Jbara pourrait être un fait divers sordide, les auteurs ont font la lutte d'une femme pour exister pour aimer. Je vais lire le roman de Saphia Azzedine pour retrouver l'atmosphère première et voir si les auteurs de la BD ont respecté le texte original.





















Commenter  J’apprécie          100
Divine : Vie de Sarah Bernhardt (BD)

C'est en 1871 que s'ouvre ce roman graphique retraçant le destin exceptionnel de Sarah Bernhardt. La guerre frappe alors la France et la comédienne décide de transformer le théâtre de l'Odéon en hôpital militaire afin de faire face à l'afflux de blessés.



Puis, Sarah reprend le chemin des planches à l'Odéon et à la Comédie Française. Elle montera également par la suite sa propre compagnie de théâtre et effectuera des tournées à travers le monde.



Cet album nous livre le portrait d'une femme passionnée, ambitieuse, insoumise et libre. Surnommée la «Divine», cette actrice au caractère fort et fantasque tient les rênes de sa vie en faisant fi des conventions. 



Une lecture qui met en avant les temps forts de sa carrière mais aussi ses liaisons amoureuses, ses rencontres avec, entre autres, Victor Hugo et Edmond Rostand ainsi que les moments plus douloureux de son existence.



Après le superbe Confidences à Allah, j'étais ravie de retrouver Eddy Simon et Marie Avril qui font une nouvelle fois preuve de beaucoup de talent avec cette biographie illustrée.



Les planches sont superbes avec notamment de somptueuses pleines pages et des personnages expressifs. Le scénario, quant à lui, est habilement découpé en actes et les dialogues sont succulents.



Juste un petit bémol toutefois concernant certains événements évoqués, parfois un peu trop brièvement à mon goût. Heureusement, la note chronologique située à la fin de l'ouvrage nous offre les éclaircissements désirés.



Un très bel hommage rendu à cette femme fascinante, une remarquable tragédienne qui a marqué son époque. Une bande-dessinée passionnante.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
Commenter  J’apprécie          90




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Marie Avril (333)Voir plus

Quiz Voir plus

Du Polar avec Jean Gabin

D'après le roman de Pierre-René Wolf, Martin Roumagnac est un film réalisé par Georges Lacombe sorti en 1946. La vie de Gabin, entrepreneur en maçonnerie, prend un mauvais tournant lorsqu'il rencontre une belle aventurière, interprétée par celle qui partagea sa vie: (Indice: L'ange bleu)

Greta Garbo
Marlene Dietrich
Arletty

12 questions
18 lecteurs ont répondu
Thèmes : jean gabin , polar noir , romans policiers et polars , acteur , cinema , adapté au cinéma , adaptation , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}