Citations de Marie Benedict (60)
L’argent et le pouvoir l’emportent toujours.
Vous avez prouvé en maintes occasions que vous étiez une vraie nazie, et la « Walküre » de l’Allemagne. Mais le gouvernement britannique n’a jamais voulu saisir le rameau d’olivier que je lui tendais, ni reconnaître à notre nation le droit de ramener dans son giron les territoires dont on l’a privée. Il nous refuse même de rassembler les peuples germaniques que le traité de Versailles a placé sous la tutelle de la Pologne…
Unity voyage à bord d’une voiture roulant vitres baissées. Les cheveux plaqués en arrière, elle est assise entre Magda Goebbels et Anna von Ribbentrop, deux épouses de dignitaires nazis rencontrées aux réceptions auxquelles l’a conviée Hitler pendant le printemps. La foule s’écarte à leur passage, comme la mer Rouge devant Moïse, une référence biblique qu’elle garde pour elle…
Dès que ses hommes et lui sont attablés, elle (Unity ) feint de se replonger dans son livre. Elle en tourne les pages lentement pendant que les deux heures que dure leur repas, tout en observant Hitler à la dérobée. Certaines de ses admiratrices le traquent et guettent ses apparitions, allant jusqu’à s’offrir à lui, nues sous leurs manteaux.
L'étincelle qui couvait en moi s'est muée en un désir irrépressible de me salir les mains en aidant les victimes de Franco. Maintenant que j'entrevois jusqu'où je vais devoir aller pour empêcher Diana et Unity de répandre la tyrannie fasciste, je réalise que j'avais besoin de constater par moi-même ses ravages pour comprendre contre quoi je me battais.
- Faut-il s'inquiéter, papa ?
Ma peur devait être visible parce qu'il serra mes mains entre les siennes en essayant de me rassurer.
- J'aurais dû garder mes craintes pour moi, Hedy. Personne ne sait à quoi mènera toute cette agitation. Mais si quelqu'un peut te protéger, c'est bien lui. Friedrich Mandl sera peut-être en mesure d'assurer ta sécurité en ces temps troublés.
Excellente découverte!
Le livre est très bien écrit. Les sentiments de Mileva Máric sont tellement bien dépeints. On y reconnaît la quête de beaucoup de femmes modernes (celle de l'indépendance et de l'égalité femmes-hommes), la passion amoureuse qui nous fait tous faire des choix pas très rationnels (de l'extérieur tout le monde pense que l'on se plante et parfois c'est bien le cas) et les réalités du mariage (une fois la passion retombée, seuls les enfants et la bienséance nous poussent à rester ensemble bien souvent).
Notre sortie n'avait peut-être pas pris la tournure qu'elle souhaitait, mais moi, être intégrée dans un groupe d'hommes, pouvoir discuter avec eux et noter la confiance de M. Enstein à mon égard me faisait sentir vivante et m'électrisait comme ces courants qui traversaient Zurich de part en part
D'autres que lui avaient déjà fait subir des choses bien pires à mon corps, sans que je leur en tienne rigueur très longtemps, mais peu de gens avaient blessé à ce point mon cœur et mon esprit.
Mon passé s'infiltrerait dans mon présent comme de l'eau à travers les fissures d'u barrage mal consolidé.
J'étais comme un oiseau exotique qui n'avait la permission de quitter sa cage dorée que pour se produire en public avant d'y être de nouveau enfermé.
« - Débarrasser à jamais la société allemande des juifs ? » dit Fritz en formulant la question que je me posais moi-même.
Qu'est-ce que Hitler voulait dire par là ?
- Oui, enchaîna le dictateur en semblant se
détendre. Les Juifs représentent un problème qu’il
vous faut résoudre. On ne peut tout simplement les
laisser vivre plus longtemps au sein de la population allemande. Les lois de Nuremberg ne sont que la
première étape d'un plan qui, je l'espère, sera un jour
plus global, en particulier une fois que le Reich aura
étendu sa domination sur tout le continent.
L'esquisse d'un cri d'exclamation m'échappa. Je me
figeai. Quelqu’un mavait-il entendue ? Je guettai un
silence dans la conversation ou des bruits de pas qui m’auraient indiqué que j'étais sur le point d'être décou-
verte. Quand la discussion reprit, je me faufilai hors de
la pièce, longeai le couloir et ressortis sur le balcon.
J’avais du mal à en croire mes oreilles,
Mon mari. le Marchand de mort, se montrait à la hauieur du surnom qui lui avait été donné des années plus tôt.
Et, il s’apprêtait à apporter lui-même la mort à l’Autriche
et à son peuple.
What would make these people break from their regular Sunday routines to search for a woman they don’t even know? He certainly wouldn’t do it.
J'avais dit un jour à Albert que si nous étions une seule et même pierre, ce n'était pas un seul et même cœur qui battait en nous. Cette accusation s'était révélée une prédiction troublante d'exactitude, surtout sous le ciel inhospitalier de Prague.
- Félicitations, madame Einstein, m'a-t- il murmuré à l'oreille. Nous sommes maintenant Ein Stein, une seule et même pierre. J'ai hâte de franchir le seuil de notre appartement en te portant dans mes bras.
- Je crois bien que c'est la première fois que je vous vois un tel sourire, a-t-il dit en me regardant fixement. C'est tout à fait plaisant. J'aimerais en arracher davantage à votre petite bouche si sérieuse.
L'espace d'un instant, je me sentie libre et comblée. Oubliés les fausses apparences, les subterfuges et la douleur. Il n'y avait plus que moi et l'eau. Tout en dérivant, je m'interrogeai : éprouverais-je de nouveau un jour ce sentiment que rien ne manquait à mon bonheur ?
Et vous savez que le meilleur moyen pour une femme d’apparaître mystérieuse est d’être belle et de se taire.
Je me partageais donc en deux. Le jour, je mettais le masque de Hedy Lamarr en maquillant mes lèvres et mes yeux et en jetant des regards énigmatiques devant la caméra. La nuit, je redevenais Hedy Kiesler, une femme inquiète pour les siens. Une femme à la fois viennoise et juive, même si ma religion ne m'avait jamais vraiment définie à mes yeux avant que je quitte l'Autriche.
- John Crowmwell m'a fait comprendre qu'il avait de gros plans pour moi. Ne devrait-on pas répéter l'action que nous allons insérer dans la scène ?
- Mademoiselle Lamarr, ce plan fixe, avec son éclairage et son angle mûrement réfléchi, constitue un gros plan.
- Mais je ne fais rien, dis-je complètement déroutée.
- Pour la simple et bonne raison que vous n'avez rien à faire, répliqua M. Howe avec un agacement évident. (...) Et vous savez que le meilleur moyen pour une femme d'apparaître mystérieuse est d'être belle et de se taire.
Se taire. Une fois de plus, on exigeait de moi le silence. J'avais quitté Fritz et son monde en partie parce qu'il ne voulait qu'une jolie poupée muette et obéissante pour compagne. Tout en ayant conscience de me bercer d'illusions, j'avais quand même espéré un meilleur traitement en Amérique. Mais il semblait que Hollywood attendait de moi exactement la même chose que lui.