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Citations de Marie-Diane Meissirel (33)


Je me sens terriblement vieille, comme si ces deux dernières années avaient été deux décennies. Comment être jeune en pleine guerre, quand l'insouciance est une offense ?
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La pianiste est allée chercher dans les profondeurs de son être des notes si délicates qu'elles m'ont semblé posées à l'extrême pointe du cœur, là où la joie et la tristesse se rencontrent pour atteindre une vérité sincère, là où l'expression la plus intime éclôt pour libérer le chant d'une âme, prête à pousser un souffle plus grand qui embrase, console , porte vers la lumière.
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Sur la banquette en face d’elle, une fillette dans sa robe d’uniforme à col Claudine tient, serré contre son buste frêle, un étui à violon. À côté d’elle, son père pianote sur son téléphone portable. L’écolière ne sourit pas, ses yeux sont cernés par la fatigue, une profonde lassitude se lit dans son regard. Où est la joie de l’enfance sur ce visage déjà usé par la pression parentale ? s’interroge Xià. Réussir, il n’y a pas d’autre chemin en ce monde et l’apprentissage de la musique fait partie de cette marche uniformisée vers l’excellence. Parmi tous ces petits soldats armés de leurs instruments, combien seront touchés, au plus profond de leur être, par le mystère de la musique ? Xià a envie de souffler à l’oreille de l’enfant de chérir son violon comme son meilleur ami, car peut-être détient-elle entre ses mains le secret de son harmonie au monde mais elle désire tout autant la mettre en garde contre le danger de pénétrer dans cet univers intense, riche en émotions et plein de promesses de liberté.
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Seule dans le noir, Tillie guette les derniers rayons du soleil. Ils sont les rares visiteurs de sa maison de Happy Valley, les compagnons de ses interminables journées. Elle aimerait aussi accueillir le vent, sa caresse, ses murmures mais ici, il est sauvage et ne vient qu’en rafales alors les fenêtres restent closes pour éviter que les portes ne claquent et se referment sur sa solitude.
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Dans ce flot, le jeune pianiste finit par disparaître, et seule subsista la musique de Beethoven, sa souffrance, son déchirement, sa colère, sa persévérance et, au-delà de la suffocation insoutenable, sa foi dans la rédemption.
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Tu n'as jamais entendu parler du massacre de Distomo ? Interrogea le deuxième.
Non, reconnu Théodora confuse.
Les Nazis ont massacré à bout portant, tous les habitants d'un village, femmes et enfants compris. Personne n'a survécu. En 2008, la cour d'appel de Florence a confirmé le jugement d'un tribunal grec condamnant l'Etat allemand a indemniser les familles des victimes et elle a exigé comme réparation, la réquisition d'une villa proche du lac de Côme lui appartenant. L'Allemagne a contesté et demandé à ce que le dossier soit porté devant la Cour de Justice du Haye. Ils ne veulent rien lâcher!
Théodora demeura sans voix. Elle n'avait jamais réalisé l'ampleur du traumatisme laissé par l'occupation allemande en Grèce. pge 152
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Dans la nuit de son existence, il prit conscience qu'il y avait toujours eu une lumière, celle d'un amour infini qui lui avait appris à être par la musique et qui s'était révélé sous des traits aimés. Cet amour absolu qui anime, inspire, sublime, console, pardonne et porte l'espoir, était celui qu'il avait voulu mettre au centre de sa musique et de sa vie avec toutes les limites de son humanité mais avec une sincérité inaltérable. Cette révélation fulgurante embrasa son cœur. p. 166
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Le sol, couvert des innombrables portées de notes qui l'avaient maintenu à la surface ces dernières semaines, se mit à vaciller.
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Athènes menacée par les flammes, ce fut la dernière image que Théodora aperçut sur les écrans de télévision de l'aéroport avant de monter dans l'avion qui allait la conduire pour la première fois dans le pays de sa mère défunte, la Grèce. Cette vision de chaos reflétait la confusion qui l'habitait depuis l'appel de son oncle Alexis lui annonçant la disparition de sa grand-mère maternelle et lui demandant de venir à Athènes pour régler sa succession.
Ce coup de téléphone était venu réveiller les fantômes d'un passé enfoui et volontairement ignoré, une boîte de Pandore soigneusement scellée et abandonnée dans les oubliettes de sa mémoire. Théodora ne connaissait presque rien de ses origines grecques. Sa mère, Eleni, avait rompu tous liens avec sa famille bien avant sa naissance, une conduite respectée par son père après la disparition de sa femme. De nature curieuse, Théodora avait essayé de percer ces secrets, n'obtenant jamais plus qu'une description rapide de sa famille maternelle ainsi qu'une vague explication de la brouille fatale. Plus d'une fois, elle avait été tentée de se rendre en Grèce pour rencontrer les siens, mais elle respectait trop son père pour prendre une décision qu'il désapprouverait et qui pourrait même le blesser.
Bernard avait accueilli très froidement la décision de sa fille de se rendre à Athènes et il avait essayé de convaincre Théodora de régler la succession par l'intermédiaire d'un avocat. Le souvenir du clan Pandorakis ravivait trop de vieilles blessures et il craignait pour sa fille, qu'il n'avait pas préparée à cette confrontation. Il avait toujours su qu'un jour elle demanderait à les rencontrer : jusque-là, il avait habilement étouffe ses tentatives. Cette fois-ci, elle était plus déterminée que jamais et il s'en voulait d'avoir attendu qu'une situation aussi critique se présente pour la laisser partir. Il se méfiait d'Alexis plus que de quiconque, derrière l'avocat érudit et séduisant se cachait un être malicieux et manipulateur.
Pour Théodora, le désir de renouer avec la famille de sa mère était devenu plus fort que tout depuis l'appel d'Alexis. Elle avait grandi avec le sentiment qu'une partie d'elle-même lui était inconnue et elle avait rarement osé se pencher sur cette zone d'ombre tant elle sentait qu'elle était abyssale. Aujourd'hui, elle était convaincue d'être prête à faire ce voyage. Elle voulait en savoir plus sur sa mère, ses parents, ses frères, son enfance, sa jeunesse en Grèce, les vraies raisons de sa rupture familiale... Dans l'avion, elle pensait à toutes les questions qu'elle poserait à son oncle, la liste était sans fin ! Au téléphone, il s'était montré charmant et elle avait hâte de le rencontrer. Il n'était certainement pas aussi détestable que son père le décrivait, ces querelles remontaient à tellement d'années maintenant !"
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La lecture de ces poèmes dirigera peut-être vos pensées vers moi, les miennes resteront tournées vers la lune.
« Chaque mois la lune essaie en vain
De peindre votre portrait ;
Échouant à saisir votre grâce,
Elle détruit son œuvre et recommence. »
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Nimbée d'une lumière ocre, floutée par l'ombre dansante des arbres, la silhouette de cet ami venu de loin épousait les formes de ce paysage si familier et dansait entre ciel et terre, dans un espace affranchi de tout temporalité. D'un autre monde.
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(…) les notes se délient lentement sous ses doigts, portées par les silences, dans une gravité sereine. (…) une ascension progressive, un rythme cardiaque qui s’accélère avec la mélodie, (…) le souffle qui s’emballe à l’approche de l’extase, (…) le corps qui tremble dans sa solidité, près d’atteindre le point d’équilibre, celui où la souffrance s’évapore dans un chant lumineux qui éclaire les ténèbres de l’âme.
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Il avait le téléphone en horreur, parce qu'il trompait l'instant par l'illusion de la présence et laissait un vide que seuls les mots écrits pouvaient combler.
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Tout être porte sur son dos l'obscurité et serre dans ses bras la lumière.

Lao-tseu
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La musique a une résonance universelle, elle offre un espace de dialogue avec soi-même et avec les autres, elle crée un lien entre la terre et le ciel, elle œuvre pour l’harmonie du monde.
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Enfants, nous aimions grimper en haut des des piles du dépot de bois, je demandais alors à mon jumeau d'écouter le bruit du vent qui s'infiltrait entre les planches, chacune détenait un peu des secrets de l'univers et que, bientót, une fois que la magie Steinway aurait opéré, elles les restitueraient en musique. Nous humions les ceintures de bois avec piété et remplissions nos poches de sciure comme s'il s'agissait de poussière d'étoiles. Fascinés nous observions la mécanique des claviers et insistions pour connaître le nom et le rôle de chacun des composants. Souvent, Joseph rêvait dans un coin tandis que je restais auprès d 'Opa lors de son inspection finale des pianos : je l'écoutais religieusement contrôler chacune des notes et contemplais la dextérité avec laquelle il effectuait les derniers réglages, ponçant ou piquant le feutre des marteaux, jusqu'au moment où il déclarait que le piano avait trouvé son harmonie. Å ces mots, mes yeux s'illuminaient et je tapais de joie dans mes mains. Tout cela appartenait au passé désormais ; on ne produisait plus de Steinway. Opa était désœuvré, seul dans sa petite maison à Astoria. C'est là que mon pere l'a trouvé dans son lit, son cœur l'avait lâché en pleine nuit.
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La jeune femme ajuste son assise, baisse la tête, ferme les yeux, inspire profondément, retient sa respiration avant d'expirer en trois temps, déjà son souffle épouse le rythme de l'Adagio. Alors, son majeur gauche vient à la rencontre du clavier et égrène six notes timides, son index le retrouve pour lui donner la force d'un accord, puis son petit doigt vient en renfort et offre à sa main droite l'élan nécessaire pour porter la mélodie. Le corps de Tillie s'est enfin immobilisé, son âme vibre à nouveau. Le morceau fini, les deux femmes écoutent les résonances du silence. Lorsque enfin elles se regardent, elles se rencontrent dans la sérénité d'un même sourire.
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Le tumulte de la révolution culturelle étouffait le chant des âmes.
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Son majeur gauche va à la rencontre du clavier et égrène six notes timides, son index vient alors à son secours pour lui donner la force d’un accord, puis son petit doigt se joint en renfort pour qu’enfin sa main droite ait l’élan nécessaire pour porter la mélodie. L’Adagio de Bach, Xià frissonne.
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Sur la pointe des pieds, je me suis glissée à ses côtés, me suis mise au piano voisin et ai repris avec lui les notes de l’Adagio de Bach, le seul morceau qu’il joue. Nous l’avons interprété à l’unisson à plusieurs reprises sans échanger ni regards ni paroles. Je devinais dans le jeu de mon père, derrière ces notes si familières, une douleur profonde.
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