Celui qui habite le palais des septièmes Demeures est Amour. Or l'amour est toujours en mouvement pour se donner. Il ne saurait cesser de se répandre sans cesser d’être lui-même.
Dans l'océan de la divinité chacun puise, dit saint Jean de la Croix, avec le vase qu'il apporte.
Grands désirs et humilité peuvent marcher de pair, se garantissent et se fécondent mutuellement. Seule l'humilité peut conserver aux grands désirs leur regard confiant vers les sommets à travers les vicissitudes intérieures et extérieures de la vie spirituelle. D'autre part, l'humilité serait fausse qui ferait renoncer une âme à ses grands désirs et la vouerait ainsi à la tiédeur ou à une honnête médiocrité.
Tel est l'enseignement de Sainte Thérèse sur la croissance spirituelle, souple et vivant, précis et respectueux du mystère. Toute la grâce et le génie théréziens très heureusement s'y étalent : sa merveilleuse science de l'homme et son sens éminent de Dieu, sa puissance pénétrante d'analyse qui discerne les moindres événements psychologiques de l'âme et les plus délicates onction de Dieu, sa puissance de synthèse que les détails n'aveuglent point...
...Il suffirait à lui seul à placer sainte Thérèse parmi les plus grands maitres de tous les temps.
Le Père céleste a dit une seule parole : c’est son Fils. Il la dit éternellement et dans un éternel silence. C’est dans le silence de l’âme qu’elle se fait entendre.
Berger ou mage, on ne peut atteindre Dieu ici-bas qu'en s'agenouillant devant la Crèche de Bethléem et en l'adorant caché dans la faiblesse d'un enfant.
Thérèse de l'Enfant-Jésus, à la suite de sainte Thérèse d'Avila, n'aspirera qu'à une chose, à conduire à l'amour, à révéler l'amour, à lever une légion de petites âmes pour les conduire à la fournaise de l'amour (Ms B, 5v°). Elle s'est livrée à l'amour ; l'amour lui a répondu, l'amour est venu à elle, c'est l'amour uniquement qu'elle a voulu donner et c'est l'amour qu'elle donne. Sa mission n'est pas personnelle, c'est la mission de tout le Carmel thérésien qu'elle a voulu assurer et qu'elle met en lumière, pour qu'à notre tour nous l'assurions après elle et nous la réalisions. Le Carmel thérésien, à la suite de sainte Thérèse, marche vers la fournaise d'amour.
Il n'y a pas d'acte de pur amour séparé d'un acte de volonté et, par conséquent, des imperfections de notre volonté.