Contrairement à la plupart des ensembles paroissiaux urbains, celui du Mans voit la construction d'édifices se multiplier, surtout dans la seconde moitié du XXe siècle. Tandis qu'une urbanisation en tache d'huile se poursuit et que la municipalité et l'Etat construisent des zones d'un seul tenant, les équipements cultuels suivent le pas. Cette tendance, marquée dès les années 1920, s'intensifie dans les années 1950. Alors que les espaces étaient, dans un premier temps, éphémères (chapelles de secours, aménagement de lieux de prière dans des salles annexes, etc.), ils sont ensuite bâtis en dur. Ces lieux, pensés des lors comme de véritables équipements, restent en harmonie avec leur environnement. La modestie de leur architecture et les matériaux employés rappellent les techniques appliquées à la construction massive et en série de logements. Leur facture, leur structure et leur esthétique révèlent l'intensité d'un courant de pensée et les innovations techniques propres au XXe siècle. Ces bâtiments, toutes confessions confondues, témoignent d'une histoire commune qui éclaire l'évolution des villes et des mentalités religieuses tout comme l'histoire de l'architecture contemporaine.