Marie-Noël Rio

Pour Lili, c'est une histoire d'amour, et une histoire de mort.

Un huis-clos entre deux femmes ; l'une jeune et belle, l'autre vieillissante et malade.

Un amour inconditionnel les lie, à tel point que même si elles sont loin l'une de l'autre, elle ne se manquent pas tant elles ressentent chacune la présence de l'autre.

Ce sont aussi des lettres d'amour, des mots sur la vie, des mots sur la mort.

Un récit touchant, une écriture empreinte de douceur.

Je vous recommande donc ce petit livre d'à peine 65 pages, juste ce qu'il fallait pour toucher en plein cœur.

C'est lors d'un trajet en train, entre Bruxelles et Paris, que j'ai eu la chance de rencontrer une passionnée de lecture, comme moi, qui au fil de la conversation m'a dit avoir écrit et publié trois livres. Très humble et vraiment charmante, je n'ai pu résister au désir de la lire. Et je ne suis pas déçue, Marie-Noël Rio écrit comme elle est, comme elle parle, avec passion et force de détails qui nous font entrer dans son univers...

"A ceux dont le métier est de prendre soin des vieux."



Comme c'est mon cas, ce livre m'est donc dédié. C'est la raison pour laquelle ma libraire indépendante préférée a pensé à moi en le recevant ce matin. Aussitôt acheté et rapporté à la maison, je me suis plongée dedans jusqu'à avoir tourné la dernière page.



Et même si chez nous, on ne parle pas simplement des vieux mais de vieux amis, ce que Marie-Noël Rio évoque de la vieillesse, des pertes de mémoire, de la vie en établissement, des réactions du personnel, de la famille et de l'entourage... ont largement fait échos chez moi.



Le sujet n'est pas réjouissant et ce d'autant plus que tout sonne très juste.

J'ai particulièrement apprécié la manière dont l'auteur s'en est emparée.

Depuis qu'elle a la tête dans les nuages, Huguette a quitté son domicile pour entrer dans une maison de retraite. Malgré son nom "Mon Foyer", elle a bien du mal à s'y habituer et ce ne sont pas les visites qui rythment son quotidien ni les activités qui adoucissent son regret de ne plus vivre chez elle et ce d'autant plus quand elle retrouve tous les autres résidents dans la salle à manger.



L'auteur donne la parole à tour de rôle à chaque personne qui entoure Huguette. Et on ne s'y perd pas du tout grâce à la description de chacun d'eux en début de roman. Et si notre tête à nous aussi a tendance à partir légèrement dans les nuages, il nous suffit de nous y reporter pour que tout soit à nouveau très clair.



J'ai bien apprécié le fait que l'auteur donne en premier la parole à chaque personnage. Elle a d'ailleurs intitulé ce chapitre "Dépositions" On découvre ainsi ce que chacun pense d'Huguette et ce qui les lie ensemble. Qui l'aime vraiment pour ce qu'elle est, qui profite d'elle, qui est en relation avec elle juste par obligation ou du simple fait des liens de famille...



Puis on passe à Huguette elle-même et c'est comme si je m'étais mise à sa place. Bien évidemment ce que certains personnages pensent être de l'altruisme est finement perçu comme de l'intérêt par cette dernière qui n'est pas du tout dupe.

C'est la première fois que je lis un livre où l'évolution de la perte de mémoire est évoquée de manière aussi lucide. Car certains passages de l'histoire sont évoqués plusieurs fois et Huguette ne les évoque pas de la même manière à chaque fois car entre temps son état s'est malheureusement dégradé.



Ne vous arrêtez pas au thème qui peut vous sembler rébarbatif car l'auteur a un réel talent. J'ai senti un profond respect et de l'amour pour nos vieux amis qui sont acceptés tels qu'il sont avec leurs forces et leur faiblesses. Et puis le livre se termine sur un très bel hommage rendu par Laure à sa belle-mère Huguette. Magnifique.



Pour moi ce livre constitue un nouveau vrai coup de coeur en matière de littérature sur le thème très porteur et d'actualité des personnes âgées.

Voici un pur récit de voyage pour quiconque veut se rendre sur l'ïle de la Réunion. Il est l'oeuvre de Roger VAILLAND parti à la fin des années 50 (en pleine guerre d'Algérie) en bateau, via le canal de Suez, l'île Maurice et Madagascar.

Notre auteur nous y fait découvrir un lieu quelque peu magique, mais (déjà dans ces années là) sérieusement abîmé par la présence de l'homme.

Y accoster est quelque chose de difficile. On comprend pourquoi l'île n'a été habitée qu'à partir du début du XVIIème siècle. Depuis ce temps là, la population a explosé et s'est énormément diversifiée avec la présence de chinois, malabars (Indiens), cafres (africains) ou encore de ceux que l'on appelle les z'oreilles (fonctionnaires, ingénieurs européens...).

VAILLAND expose aussi l'émergence de cette île volcanique, la végétation singulière qui s'y est développée (malgré les ravages de l'homme).

Pour quiconque s'intéresse à ce lieu pour voyager ou pour appréhender cette zone du monde du point de vue naturel ou culturel, n'hésitez pas.