Marie-Reine de Jaham

Venue de Paris, Ivane Rouvier-Dulac débarque à Saint Martin, dans les Caraïbes pour assister à l'enterrement d'Armand, son père, surnommé « L'Empereur » car au fil des années et à partir d'une petite épicerie de rien du tout, il a su se bâtir un véritable empire constitué de supermarchés, d'hôtels, de casinos et d'affaires immobilières diverses et variées. L'ouverture du testament provoque autant de déceptions que de surprises dans la famille. Ivane et sa demie sœur Elisabeth obtiennent chacune 49% des parts de la société paternelle, les 2% restants étant attribués à Enri Vargas, un complet inconnu qu'il va falloir retrouver à tout prix. En effet, Armand a été marié deux fois, a collectionné les maîtresses et les enfants adultérins lesquels reçoivent tous quelque chose mais rarement ce qu'ils espèrent... Pour Ivane, son père ne serait pas mort dans un banal accident, il aurait été assassiné suite au sabotage de son avion privé. Mais qui avait intérêt à le faire disparaître ? Mama Love, la grande prêtresse vaudou ? Muriel, la maîtresse bafouée ? Les associés ? La mafia ? Ou Richard le fils adoptif ambitieux ? Tel est le mystère que va tenter d'élucider Ivane.

« Bwa Bandé » se présente au début comme un thriller ou comme un roman policier assez classique. Assez vite, il dérive en roman social et sentimental assez érotique, le soleil des tropiques et les pratiques vaudous échauffant fortement les sens. Et c'est sans doute cela qui représente le plus grand intérêt de ce roman bien écrit qui se lit quasiment d'une traite avec un plaisir certain. Le lecteur apprend pas mal de choses sur les mœurs de la société huppée des Caraïbes et sur les rites et croyances vaudous venus d'Afrique via Haïti. Le personnage de Cornelia Zorobabel dite « Mambo Love » ressort nettement de la galerie de portraits pas forcément sympathiques de cette famille digne des Atrides et de son louche entourage. Tout cela semble croqué sur le vif et sentir le vécu. L'auteure se révèle ainsi être l'une des meilleures spécialistes du monde créole. Cet aspect plus ethnologique du livre éclipse un peu le côté anecdotique d'une intrigue qui part assez vite à la dérive d'une sorte de malédiction où vengeances et envoûtements ont la part belle.


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Dorian s'était approché. Il avait froid, malgré le soleil qui flambait au-dehors.Son corps tremblait. Ses dents claquaient. Petite mamaj l'avait attiré contre elle.Peu à peu, Dorian avait senti sa chaleur passer dans son corps à lui, son sang se déverser dans ses veines à lui.

Le sang du volcan est la suite de l'or des Îles. La saga familiale se poursuit. Les tensions entre les Tara et les Solis s'intensifient. A Saint-Dominque, Boukman pratique le vaudou et combat pour la liberté. Marie-Reine de Jaham décrit fort bien l'incroyable structure sociétale qui s'est mis en place à la Martinique, totalement inconcevable pour un métropolitain du XXIème siècle. Les Grands Blancs entendent garder leur supériorité sur les petits blancs. Mais à forcer de mener des noirs en esclavages, une société métissée s'est construite. Les Vieux Habitants ne sont plus qu'une minorité et la plantation de la canne à sucre leur rapporte moins que le négoce dont se sont emparés les mulâtres. Marie-Reine de Jaham met en scène tous les grands noms de la Martinique, y compris ses ancêtres, jusqu'au point d'orgue final, comme si la Montagne Pelée avait voulu mettre fin aux intrigues politiques des humains.

Ce livre fort bien documenté raconte à travers une saga familiale palpitante l'histoire de Madinina, la Martinique, des Arawaks à la fin du XVIIIème siècle. On y découvre l'île, son histoire, ses personnages emblématiques comme Belain d'Esnambuc et l'arrivée des premiers europées, celle de l'esclavage, la vie dans les plantations, les liens avec la métropole, l'intérêt fluctuant de celle-ci pour cette terre lointaine, les relations avec l'Amérique du Nord, les hollandais et les anglais. Les personnages et leurs destins sont attachants. Aussi, si vous vous intéressez à cette île, foncez !

On part en Martinique et ce livre permet de retrouver le climat, l'ambiance, le créole de là-bas.

L'histoire du Maître Savane, un Béké (= blanc créole), qui refuse de vendre ses terres qu'il tient de sa grand-mère "La grande béké" (autre roman de Marie Reine de Jaham) et là-bas tous les moyens sont permis pour arriver à ses fins.

En 1793, le vent de la Révolution souffle sur les Antilles. A la Martinique, Ruth de Fronsac, 38 ans, veuve sans enfant, béké de petite extraction, sans illusion et sans grande beauté, n’a plus pour seule raison de vivre que la plantation de canne à sucre dont elle devrait hériter à la mort de son grand père. Mais deux rencontres vont bouleverser ce destin si bien tracé : Raphaël, jeune et bel esclave noir dont elle tombe éperdument amoureuse et Lou, lointaine cousine d’Amérique qui débarque avec son jeune fils et qui est loin d’être une naïve oie blanche. Pour ne rien arranger, à Saint Domingue, île toute proche, la révolte des esclaves, mené par Toussaint Louverture gronde. Les propriétaires blancs sont passés au fil de l’épée ou de la machette et leurs terres sont redistribuées. La Martinique connaîtra-t-elle le même sort ?

Un roman historique très intéressant sur une période de l’histoire de La Martinique peu connue. L’auteur s’est appuyée sur une documentation sérieuse qui montre le rôle joué par les Békés dans cette affaire et leurs manœuvres désespérées pour se sortir d’une situation difficile voire catastrophique. On sent que Mme de Jaham, même si elle fait partie de leur milieu, ne les aime pas vraiment. Les personnages (surtout les Noirs) sont attachants et la description de la vie de cette petite société aristocratique et cloisonnée, pour ne pas dire stratifiée par castes, est passionnante. On ne peut pas en dire autant des penchants, tendances et réflexions plutôt anachroniques de Ruth qui raisonne en femme du XXIème siècle, ce qui est assez gênant pour la vérité historique, mais tellement tendance vis-à-vis du politiquement correct.
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Ce livre est excellent, il m'a fait voyagé dans les mystères d'une île maudite où on pratiquait le culte vaudou...Livre à suspense...

Une belle découverte...

J'ai beaucoup appricié la lecture de ce roman historique très bien documenté. J'ai déjà lu plusieurs romans ayant pour trame l'histoire des Antilles mais celui-ci revêt à mon sens deux intérêts. Le premier est que l'intrigue ne commence pas avec l'esclavage comme habituellement mais bien avant, avec les premiers habitants des Antilles, les Amérindiens. Le second, c'est le point de vue des colons qui se considèrent comme des pionniers, des aventuriers, des civilisateurs, les légitimes propriétaires de ces terres du nouveau monde volés aux peuples autochtones et les esclavagistes pragmatiques d'hommes et femmes enlevés d'Afrique et déshumanisés.

Marie-Reine de Jaham transcende ce lourd héritage pour en faire une belle saga.

Je n'ai pas pour habitude d'abandonner la lecture d'un roman. Mais là je souffre vraiment. Cette œuvre semble très bien documentée c'est certain mais l'histoire est racontée d'une telle manière que c'est de mon point de vue totalement insipide.

Les personnages ne sont pas développés, aucune attache n'est possible, 500 ans d'histoire familiale sont énoncés en 200 pages. On passe d'une famille à l'autre sans réelle compréhension. Aucun lien entre les histoires. Le voyage dans le temps intervient de manière brusque et inopinée. Je n'ai pas compris l'intérêt de ce roman. Peut-être démontrer que les occidentaux ont été de vrais bouchers lors de la colonisation des petites Antilles? Je pense que nous sommes déjà au courant. Peut-être qu'entre deux autres lectures je reviendrai dessus mais rien n'est moins sûr.

Bon courage.

Une histoire de l'émergence des sociétés créoles de Martinique et de Guadeloupe, depuis l'époque des indiens/indigènes jusqu'au début du XVIIIème siècle (les siècles suivants seront traités dans les tomes 2 et 3).



L'Histoire est romancée afin que l'on puisse facilement appréhender la manière dont se sont mélangées 3 "races" (les colons blancs européens, les indigènes rapidement massacrés, et les esclaves "noirs" issus d'Afrique) dont les descendants, dont certains métissés, ont lutté pour se faire une place dans la société des Iles, à la politique mouvante.



Malgré cela, de nombreux faits semblent authentiques, et notamment les réactions de "Paris" face aux choix des planteurs des Iles, la difficulté de la France d'appréhender la vie là-bas, la résistance des planteurs, déjà.



C'est donc un roman très instructif, facile à lire, le seul reproche que je lui ferais est, au regard de l'ampleur de la période traitée, de passer rapidement sur chacun des personnages principaux (issus des familles Solis et Tara).



En effet, on s'attache rapidement aux personnages, à leurs aspirations, leurs déceptions, leurs haines même, mais il faut alors les abandonner pour examiner ce qui se passe dans la génération suivante...



Cependant, il semble que ce bémol soit bien atténué dans le tome 2, en cours de lecture, je vous en dirai des nouvelles !



Bien que j'aie mis à peu près 8 ans à me décider à commencer cette saga, récupérée par hasard après un déménagement et qui traînait dans coin, je ne le regrette pas du tout et j'en conseille vivement la lecture, c'est une très belle fresque, très éclairante sur la vie et les préoccupations de ceux vivant dans les îles.



Un autre bémol : ça donne furieusement envie d'y partir en vacances ! ;)

très belle fresque où on remonte le temps jusqu'à l'origine de la colonisation des îles des antilles, empruntes de multiculturalisme qui se retrouve dans ces volumes

très belle série qui nous permet de découvrir l'histoire si riches de ces petits bouts de France à l'autre bout du monde ou presque

très belle fresque qui nous permet de découvrir ces petites parties si singulières de la France depuis leur découverte à nos jours