AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Marie-Thérèse Bertini (6)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Pour des têtes bien faites !

Il est des livres qui, pour rapides qu'ils soient à lire, sont difficiles à chroniquer en ce qu'ils nous dérangement ou dérangent nos habitudes. Celui-ci en fait partie, et je tiens donc tout d'abord à présenter mes excuses à Babelio et aux éditions L'Esprit du temps pour le retard avec lequel je publie la critique que voici.



Avec Pour des têtes bien faites, Marie-Thérèse Bertini entend publier un véritable programme de refondation de l’enseignement français. L’ambition est en effet celle de la réforme tandis que le ton n’est pas loin de celui employé par nos politiques, avec un maniement extraordinaire de l’impératif et de ces formules impersonnelles tant usitées que creuses lorsqu’elles ne font pas l’objet d’un consensus réel, les fameux « il faut » et « l’on doit ». Si les idées ne sont pas toutes dénuées d’intérêt, leur formulation génère alors l’agacement et non seulement ce dérangement qui pourrait être bon signe en ce qu’il manifesterait une capacité à bousculer les esprits et à faire réfléchir. Il n’en demeure pas moins que l’on ne peut que partager le constat de départ de l’auteur, qui veut que l’enseignement prodigué aujourd’hui s’avère profondément insatisfaisant en ce qu’il ne permet pas aux élèves de s’adapter parfaitement à une société qui exige pourtant toujours plus d’eux. Ceux-ci peineraient à saisir la structure qui sous-tend non seulement chacune des matières abordées avec eux mais aussi l’ensemble de notre monde, et là serait la raison principale de cet échec. Pour y remédier, Marie-Thérèse Bertini propose donc de s’appuyer sur la logique des systèmes informatiques, de l’enseigner dès le plus jeune âge et d’en faire un paradigme à partir duquel penser toute l’élaboration des séances portant sur d’autres domaines de l’apprentissage. Elle prend notamment l’exemple de la lecture, pour tenter de nous persuader qu’une compréhension de la structure de la langue suffirait à faciliter l’apprentissage de la lecture : « Je dirais qu’il faut surtout apprendre d’abord à entendre, dans tous les sens du terme, (aussi comme une opération de l’intelligence), c’est-à-dire à appréhender une forme structure dans sa globalité, avec ses articulations propres, qu’il s’agisse du mot, de la phrase, du texte, avant de commencer à décomposer…Entendre des sons qui forment une unité, avant de voir les lettres, pour dire les choses d’un autre point de vue ». Seulement, si l’intention est louable, on perçoit alors directement les limites d’une telle proposition : nous ne sommes pas loin ici de la méthode dite globale, dont on connaît les graves conséquences qu’elle a pu avoir sur la génération sacrifiée qui fit les frais d’une telle expérimentation, et de tels propos ne peuvent donc manquer de refroidir. Mais cela n’est rien comparé aux diatribes tenues tout au long de l’ouvrage contre le savoir, quoique l’auteur s’en défende quelque peu dans les dernières pages. Considéré à plusieurs reprises comme inutile, encombrant et même inégalitaire par nature donc certainement néfaste, il se trouve sans cesse opposé à cette notion de structure tandis qu’il faudrait davantage penser leur complémentarité. Effectivement, apprendre et accumuler des savoirs dont l’on ne peut rien faire faute d’en comprendre la logique est peu productif, mais éliminer tout savoir de l’enseignement l’est tout autant voire plus. L’auteur ne s’en alarme visiblement pas, en venant même à proposer de recentrer les programmes sur les seules disciplines qui lui paraissent essentielles, à savoir l’informatique, la grammaire, le latin, le grec et les mathématiques. S’il est nécessaire de s’interroger en effet sur la multiplication des disciplines qui a pu conduire à un émiettement du savoir, l’on s’étonnera toutefois que la solution proposée réside dans l’annulation même du bien-fondé de l’acquisition de savoirs variés et approfondis. Que dire ainsi, par exemple, du silence total qui est fait sur une discipline comme l’Histoire, dont il n’est nullement question mais qui demeure pourtant fondamentale en ce qu’elle permet à chacun de s’interroger sur le passé, de se construire un ethos de citoyen et ainsi de trouver sa place dans son pays ? De la même façon, comment accepter de ne plus inviter les jeunes gens en formation qui nous sont confiés à acquérir un véritable esprit d’analyse, indissociable de l’acquisition d’un savoir minimal à partir duquel réfléchir et même véritablement penser ? Une discipline comme le français est censée pouvoir le permettre pour peu que l’on ne réduise pas l’approche des textes à la seule compréhension de leur « architecture formelle » ainsi que le propose Mme Bertini, pour qui l’action (c’est-à-dire la réalisation de tâches ordonnées par une instance supérieure ?) doit de toute façon primer sur la réflexion. Alors bien sûr il n’y a pas d’intelligence réelle sans structure et sans compréhension des structures si bien qu’il nous faut leur accorder une place de choix dans notre enseignement et Mme Bertini a le mérite de le donner à penser, mais il n’est pas inutile de rappeler qu’il s’agit là d’un moyen et non d’une fin en soi dès lors que l’on ne considère pas les choses simplement du point de vue du chef d’entreprise pour lequel bien des éléments capitaux pour la formation de l’individu paraissent rapidement superfétatoires.
Commenter  J’apprécie          127
Pour des têtes bien faites !

"Comment maîtriser l'information qui nous submerge?Au lieu de créer du désordre en accumulant les contenus sans hiérarchie, l'école devrait avoir pour objectif d'initier de façon simple et concrète les très jeunes enfants à la notion de traitement de l'information. Elle devrait donner les moyens à ceux qu'elle accueille de mettre le réel en forme afin de pouvoir en faire le meilleur usage." (p39)

"La liberté telle que je la définis, c'est le pouvoir de mener à son terme une action que j'ai décidée sans devoir y renoncer à cause d'aléas imprévus qui surgissent en cours de route; et la non liberté c'est de ne pas pouvoir faire ce que j'ai décidé.La pensée logarithmique, en permettant de prévoir et d'intégrer en amont l'éventail des possibles à chaque étape de la réalisation du projet, est donc un formidable outil de liberté. Elle donne la possibilité de décomposer la réalité , de manière exhaustive, et donc de créer le seul véritable espace de liberté qui soit réel. On pourrait dire, 'je pense (juste), je suis libre' " (p42-43)



Ces deux extraits ne peuvent laisser indifférent. Ils donnent un contenu nouveau à des idées qui nous sont forcément chères: celle du savoir qui libère, de l'action qui transforme le réel, de la pensée qui éclaire l'action.



Les nouveaux hussards noirs de la République sont-ils à recruter parmi les ingénieurs en informatique? C'est au fond toute la question posée par cet ouvrage dont la lecture m'a je dois dire posé plus d'un problème.



Car les pépites citées ci-dessus apparaissent en vrac dans une pâte plus ou moins verbeuse de redites, d'affirmations peu étayées, de généralités consensuelles et politiquement correctes, relevés d'une pointe d'idéologie néo liberale. C'est comme un cake dont tous les raisins seraient tombés au fond.

Ce livre est écrit sans plan véritable, et ce qui est un comble vu son sujet: il pèche au niveau formel!

Si on en retient les trois idées-force,:

1) Il faut enseigner le savoir formel, qui permet de comprendre et de traiter l'information

2) Il faut apprendre aux élèves de tout niveau à gérer leur temps (à l'aide de planème, qui permet de tenir les délais)

3) C'est à travers l'action, et non la réflexion que s'acquiert le savoir (il faut tout de même "penser juste" pour agir adéquatement),

on ne saisit pas comment les mettre en oeuvre très concrètement.

On pressent que cela passe par un allègement des programmes, un décloisonnement des apprentissages par matière, un retour aux fondamentaux, (maïtrise vraie de la langue, de la grammaire, des règles du discours, approche très précoce de la formalisation logico-mathématique) et surtout une formation très différente des enseignants. Boîte de Pandore que notre auteur, bardée de diplômes et chef d'entreprise, se garde bien d'ouvrir.



Il y a tout de même des éléments intéressants dans cette approche trop superficielle à mon goût.

D'abord une dénonciation plaisante du mésusage scolaire actuel du numérique à l'école (ordinateurs, tableaux tactiles…) qui consiste à amuser les élèves avec l'outil plutôt que leur apprendre à le connaître et à le maîtriser.



On ne peut qu'applaudir à une rationnalisation de l'enseignement qui mettrait fin à une inflation du contenu au profit de la forme. En sachant que personne ne sera d'accord pour sacrifier quoi que ce soit de sa propre matière.

Et en se souvenant de l'effet désastreux de certains racourcis polémiques (l'effet "Princesse de Clèves")



On peut admettre que la culture se ravale à un objet de consommation comme un autre si on n'a pas appris à l'école les codes et les moyens d'accès à cette culture, sous quelque forme qu'elle se présente.



L'auteur souligne aussi que le savoir des contenus est a prori élitiste et inégalitaire, alors que le savoir formel est accessible à tous et permet donc une meilleure répartition des chances de réussite scolaire. On peut en prenant cette idée comme boussole,arriver sur des rivages idéologiques très différents..

Car tout de même, on peut faire, bien ou mal, de l'enseignement de masse, la réussite individuelle, scolaire et/ou sociale, demeure une alchimie très complexe, faite de déterminants sociaux, familiaux, de compétences valorisées ou non socialement,et de quelques bonnes ou mauvaises rencontres.

Il y a aussi le mystère du désir de chacun, Le système scolaire est un moule, dont la forme n'est pas du tout subsidiaire, mais pas entièrement décisive non plus. Il faut surtout veiller à ce qu'il ne soit pas systématiquement écrasant pour certains.



C'est pourquoi j'acquiescerais volontiers aux propositions d'élaguage, et même j'en suggère une moi-même. Pourquoi une épreuve supplémentaire d'histoire des Arts, alors que la notion d'Art est encore incertaine pour un élève de troisième , et que celle d'histoire se trouve ravalée à une liste des personnes qui auraient fait quelque chose au même moment?



Inversement, même si j'approuve l'idée que la forme doit reprendre l'avantage sur le fond, et qu'une dissertation très intéressante devient odieuse à lire si elle est truffée de fautes (le futur écrit au conditionnel par exemple..), je ne peux concevoir qu'on inculque aux élèves que l'écriture littéraire est affaire de "boîte à outils", et qu'ils puissent penser in fine que maîtriser les règles du discours, c'est distinguer une notice d'appareil ménager d'une élégie.



Quant à la maîtrise du temps.. cela passe aussi par une répartition raisonnée et concertée des travaux demandés. Car les élèves de collège et de lycée n'ont pas un, mais 6 ou 7 patrons, qui semblent n'avoir qu'un seul objectif commun, celui de demander des travaux ou de procéder à un contrôle des connaissances la même semaine, si ce n'est le même jour.



A la décharge des professeurs, dont il est bien dit que le livre n'est pas une charge contre eux, je soulignerai qu'il faut tenir compte du cadre de l'enseignement, et de son contexte.Prenez une classe de 28 élèves, et soyez-en le professeur.Passez 20 minutes de cours en tout, à obtenir, non pas le silence, mais un bruit de fond compatible avec l'enseignement des trois premiers rangs (les autres n'entendent rien) Votre enseignement, formel ou non, sera passé au crible de ce contexte si particulier d'une classe en ce début du 21ème siècle.



Que dire au total, de ce livre?

Il contient des idées très claires et importantes, sur l'usage nécessaire de la règle, de la grammaire, surtout, l'idée que toutes les "grammaires" sont nécessaires, et pas seulement celle de la langue que l'on parle.

Il parle de la différence entre l'autonomie véritable (se donner à soi-même ses règles) et son erzatz, le laisser faire comme on veut; de la prime à une certaine roublardise, valorisée aujourd'hui chez les élèves "débrouillards".

Il est un peu court sur les moyens à mettre en oeuvre..

Il m'a intéressée, il m'a déçue car un peu laissée sur ma faim.. J'espère qu'il pourra avoir un prolongement, ou des épigones.

En tout cas merci à l'éditeur L'Esprit du Temps, et à Babelio, dont l'opération "Masse critique" m'a donné accès à cet ouvrage.



Commenter  J’apprécie          81
Pour des têtes bien faites !

Inscription à Masse critique, et réception de l'ouvrage peu de temps après (c'est d'ailleurs super ce système, merci!)



Page de couverture : une dame guillerette sur fond de orange : en boa poilu autour du cou et en fard sur les joues ...Ouille ! Bon outre le fait qu'elle a l'air très sympathique sur la photo (si, si, même avec tout ça!) je m'interroge sur le sérieux de l'ouvrage (oui, je sais, on est un peu bête parfois).



Mais je l'ai reçu et je compte bien le lire ! D'autant que cela promet une lecture intéressante (la refonte de l'école) sur un système auquel j'appartiens (quand je ne suis pas en vacance, absente ou en grève bien sûr … Pardon pour ce cynisme mais c'est la fin de l'année...) et puis le titre, référence littéraire très juste, m'a de suite plu ! amandine.laborie SethiSelim



Alors go !

Début du livre première crainte,

« Mon propos ne se développera pas contre les professeurs, mais plutôt de leur faire comprendre pourquoi l'enseignement dispensé, avec la meilleure volonté du monde, n'est pas adapté aux besoins de la vie de la plupart d'entre nous, tant personnelle que professionnelle »

… Et là, dans me petite tête, j'entends le discours de certains parents et enfants « De toute façon ce qu'on fait ça sert à rien » … Et là j'ai envie de pleurer … (de rire, de désespoir, sur le moment je ne sais pas trop). Bref, un livre qui paraissait intéressant dans ses annonces se révèle, au début, juste le reflet d'une idée commune vraiment agaçante et qui sous-entend que oui, vraiment, l'école ne sert à rien … (et que dire des professeurs …)



Mais je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin, malgré mes grincements de dent …

En continuant je vois que son propos veut permettre à l’école de « développer l’esprit d’initiative et la capacité d’innover » et je me détends, parce que oui, nous autres pauvres professeurs, c’est aussi notre rêve à tous de faire des enfants des adultes capable de réfléchir et d’agir activement sur leur environnement. Ok c’était un peu mal amené, mais si on a les mêmes objectifs … La fin justifie les moyens 

Pour réformer ce « système éducatif en piteux état » (et malheureusement sur ç on est d’accord…), M.T Bertini propose d’ « appréhender correctement l’informatique » pour faire de cet enseignement « un apprentissage du raisonnement, un raissonement fondé sur des concepts structurants, à partir d’un travail qui utilise la notion d’algorithme. Sinon c’est juste […] une simple pratique consumériste ».

Alors là, c’est bon, je suis acquise à sa cause. Oui effectivement je suis d’accord sur cette utilisation idiote de l’informatique … pourtant devenu l’apanage de bons nombres de ‘’penseurs’’ de l’éducation nationale qui ne cesse de nous pousser à cette consommation justement !

Donc ça y est ! Je rentre enfin dans cette lecture !



Mais là, c'est le drame … Enfin l'incompréhension totale plutôt ! Parce que oui, je suis bien d'accord avec l'idée que « au lieu de créer du désordre en accumulant les contenus sans hiérarchie, l'école devrait avoir pour objectif d'initier de façon simple et concrète les très jeunes enfants à la notion de traitement de l'information, donner les moyens de mettre le réel en forme afin de pouvoir en faire le meilleur usage » mais la mise en pratique ….



Je vous laisse donc à votre lecture (et votre compréhension) de la visée algorithmique que propose d'instaurer M.T Bertini, parce que c'était vraiment trop intellectuel pour moi, et malgré mon réel désir d'adhésion (et a forciori de compréhension), je ne suis arrivée à rien …

A votre lecture donc, parce que même si le contenu semble d'abord indigeste, le fond de la pensée est vraiment très bien, même si la compréhension reste difficile … On aborde quand même des notions très intéressantes (comme le planème), que l'on peut mettre à profit dans sa vie privée, ou celle de ses enfants, et puis l'ensemble est bon, très bon même, lorsqu'enfin on arrive à déchiffrer le sens !



Donc si je peux me permettre, une vulgarisation de cette vulgarisation serait la bienvenue si quelqu'un y arrive ! J'attends vos publications avec impatience (et je crois que je vais le relire, une deuxième fois, armée de fluos...)



Promis la prochaine fois je ne me moquerai pas de la photo de l'auteur sur la première de couverture, parce que là, vraiment, c'est moi qui passe pour une andouille :)





Commenter  J’apprécie          42
La Fabrique des chômeurs. Un patron de PME bri..

Bon alors vraiment j'ai traîné pour le lire, mais j'avoue franchement que j'avais d'autres livres bien plus intéressants à lire...



Pour la forme :

Pas trop mal, c'est chapitré correctement le sens du récit colle avec.

La couverture est un peu tristoune quand même, le genre de couverture qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille du genre : "oulala on va passer un sale moment tous les deux et on sera tous les deux responsables".



Pour le fond :

Je résume par "Pfff"



Voilà c'est fait...



Bon sans rire, c'est un peu trop un jeu de "Moi Je", L’introduction au livre le résume assez bien, c’est une glorification du « moi », le moi étant ici Marie-Thérèse BERTINI (la liste de titres qu'elle a aurait dû me mettre aussi la puce à l'oreille).

Le constat des aides dispensées est bien là, mais aucune solution concrète n'est apportée pour modifier le système.

Et puis c'est un peu : "moi je sais ce qu'il se passe mieux que vous parce que je l'ai vécu" le style de phrases bien énervante qui est l'argument de ceux qui n'ont pas d'arguments.



Bref, je ne dévoile rien car il n'y a rien a dévoiler, on s'ennuie en lisant ce bouquin, on a l'impression de perdre son temps, et pourtant je l'avais coché ce bouquin, j'attendais vraiment quelque chose, mais rien de rien.



Je conclurai donc comme j'ai commencé : "Pfff"





Commenter  J’apprécie          20
La Fabrique des chômeurs. Un patron de PME bri..

Avant de vous donner mon avis, quelques précisions s'imposent : Tout d'abord je ne suis pas du tout apte à juger si ce qui est dit dans ce livre est vrai ou pas, je vous donnerai mon ressenti personnel, mon point de vue par rapport à ce sujet mais je ne suis aucunement qualifiée pour le faire. Je n'ai pas de connaissance particulière en la matière, j'ai juste mon expérience en tant que salarié et citoyenne. Et enfin ce livre date un peu puisqu'il a été écrit en 2011 et franchement je ne sais pas trop si les choses ont évoluées ou pas...



Voilà maintenant que j'ai clarifié un peu les choses, je tiens à dire que j'ai trouvé ce livre très intéressant et ce pour plusieurs raisons :



- D'une part, je trouve que Marie Thérèse Bertini s'est vraiment mise à la hauteur de tous les lecteurs qu'ils soient passionnés d'économie, chefs d'entreprise ou lecteurs plus lambda comme moi, tout le monde peut comprendre ce qu'elle dit. J'ai vraiment compris ses explications, ses déductions ou ses propositions et je ne vous cache pas que j'en partage certaines mais j'ai un peu de mal avec d'autres...



- Ensuite, les PME étant assez mal cotées en France, le fait qu'un chef d'entreprise prenne la parole est très pertinent. J'ai trouvé très intéressant la manière dont elle voit notre système économique, comme elle voit le chômage, le travail, les institutions....J'ai également aimé découvrir une partie du fonctionnement dans son entreprises avec différents exemples à l'appui.



- Ensuite, elle a fait un récit très concis et structuré : elle ne nous perd pas dans des chapitres à rallonge, c'est vraiment fait sous forme de synthèse avec une introduction, un plan détaillé et une conclusion. Elle a aussi un style d'écriture vraiment très agréable, il fait 112 pages, je l'ai presque lu d'une traite tellement j'étais dedans.



- Et dernièrement, ça fait du bien de voir quelqu'un qui ne mâche pas ses mots !!! Elle n'y va vraiment pas de mains mortes avec les institutions françaises avec notamment le pôle emploi qu'elle nomme "la plaie emploi" ça veut tout dire et pour cela je la rejoins totalement : Actuellement, cette institution est plus faite pour entretenir le chômage que pour un réel retour à l'emploi. Le fait qu'elle ne sache pas s'adapter aux individus, à leurs situations, est également un gros handicap et je dois dire que sa proposition en ce qui concerne ce pole emploi me plait assez si cela permet un suivi plus proche du chômeur.



Personnellement, j'ai un peu la même vision que Marie Thérèse Bertini ence qui concerne la France, son système économique, son fonctionnement gouvernemental, le travail (même si elle est un peu utopique), les chômeurs (elle distingue bien deux genres de chômeurs : ceux qui profitent du système et ceux qui cherchent réellement un travail), les médias...



Mais mon côté salarié ne peut pas adhérer à tout, notamment, quand elle parle des intermittents du spectacle en disant qu'ils faut choisir entre créativité-précarité et une vie plus rangée ou encore des médecins qui, d'après elle, seraient un des freins à l'emploi à cause des arrêts maladie donnés trop facilement. Je comprends la colère et le dégoût d'un salarié qui donne sa vie pour une société et se voit congédier du jour au lendemain. Je ne pense pas qu'il ait envie de se ré-investir pour une autre entreprise et franchement je ne pense pas qu'il voit l'entreprise de la même façon qu'elle.



Je ne sais pas si les mesures qu'elle propose sont viables mais certaines sont intéressantes, comme par exemple : encourager la mobilité, reformer les institutions sociales, encourager la mobilité, traiter différemment les chômeurs...



J'ai également apprécié le fait qu'elle se remette en cause et qu'elle dise que les entreprises françaises doivent aussi évoluer, aller vers plus de souplesse, favorises les formations mais plus intelligemment...



Le seul petit bémol que je voudrais soulever et qui n'a rien à voir avec le récit, c'est la police d'écriture du livre qui donne vraiment mal aux yeux...


Lien : http://www.everbookautrement..
Commenter  J’apprécie          20
La Fabrique des chômeurs. Un patron de PME bri..

J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique, que je remercie !



Sorti en 2012, ce livre demeure inévitablement dans l'actualité, puisqu'il s'attaque au problème de l'explosion du chômage en France.

L'intérêt d'un tel ouvrage se trouve principalement dans l'expression de l'expérience d'une dirigeante de PME.

Pourtant, on ressort déçu de ce témoignage, marquée avant tout par des caricatures innombrables : des jeunes, même diplômés, qui ne savent rien faire en sortant de leurs études, des fonctionnaires qui ne s'investissent pas et lorgnent plutôt sur l'horloge, des chômeurs qui ne veulent pas travailler et préfèrent rester sur leur canapé, des employés près à tout pour partir à la première occasion chez une grande entreprise, des PME uniques créatrices d'emplois, d'innovation face aux grandes entreprises aidées par les pouvoirs publics mais inutiles dans la bataille contre le chômage.



Bien sûr, quelques constats sont exposés, sans qu'on n'y trouve rien de nouveau : inutilité de certaines formations professionnelles, sclérose de Pôle Emploi, rigidité parfois absurde de la règlementation à l'égard des PME, offres d'emploi non pourvues.



Le témoignage peut être intéressant pour découvrir le sentiment d'un dirigeant de PME qui ne parvient apparemment pas à trouver des candidats pour ses offres d'emploi. Mais à aucun moment le rôle des PME elles mêmes n'est questionné. Les "vérités" sont énoncées les unes à la suite des autres, sans la moindre justification. Sublimant son rôle et son action, Mme Bertini frise parfois le pathétique. Fière d'embaucher des "cas sociaux", de former des bons à rien qui n'ont même pas la reconnaissance du ventre, s'est-elle seulement demandée pourquoi certains quittaient si précipitamment son entreprise ? Peut-être parce qu'ils ne partagent pas une vision de l'entreprise où on regrette de ne pas avoir la possibilité de licencier un salarié en congé maladie pour le remplacer.

Cette vision déshumanisante de l'entreprise amène à s'interroger sur la vision des dirigeants d'entreprise, plus préoccupés par le bon fonctionnement de leur business que par le bien commun, notamment à travers leur rôle dans la lutte contre le chômage. A contrario de l'objectif initialement exposé, on a le sentiment que la lutte contre le chômage, si elle peut entrer dans le logiciel de Mme Bertini, vise avant tout à répondre à des problématiques personnelles. Généralisant des expériences professionnelles et des rencontres personnelles, elle dresse un bilan bancal de la situation actuelle. Mme Bertini tente ainsi de combattre le chômage, en s'attaquant aux chômeurs. Une tactique usée par le candidat Nicolas Sarkozy lors de la précédente campagne présidentielle, avec le succès que l'on sait.

Commenter  J’apprécie          20


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marie-Thérèse Bertini (10)Voir plus

Quiz Voir plus

Paris en poésie

Guillaume Apollinaire - "Le pont ..."

Mirabeau
Louis-Philippe
des Arts

10 questions
199 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poésie française , Paris (France)Créer un quiz sur cet auteur

{* *}