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Critiques de Marie de France (37)
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Lais

J'avais déjà eu l'occasion de lire un récit de Marie de France dans un recueil consacré au fantastique. Ce récit intitulé "le Bisclavret", une histoire de loup-garou, m'avait bien plu mais je craignais tout de même que lire plusieurs récits de ce type à la suite ne se révèle lassant. Heureuse surprise, ce n'est pas le cas.



J'ai pris beaucoup de plaisir à retrouver "le Bisclavret" et les autres lais. Ces récits qui font la part belle au merveilleux et à l'amour courtois sont divertissants et parfois surprenants. Je n'ai ressenti aucune lassitude en enchaînant la lecture des histoires alors même que les motifs récurrents d'un lai à l'autre sont nombreux : la femme mal-mariée et tenue recluse, les hommes qui se transforment en animaux...

Ce qui frappe avant tout, c'est l'évocation du sentiment amoureux. Contrairement à l'idée reçue, qui dit amour courtois ne dit pas forcément amour chaste et paisible. Dans les lais, l'amour est un sentiment très fort, passionné, source de félicité mais aussi de grande souffrance. L'amour absolu est aussi un sentiment vertueux en lui-même et qui dépasse la morale. Ainsi, dans ces histoires le fait qu'une dame mal-mariée prenne un amant n'est pas jugé comme outrageux puisque celui à qui elle accorde cet amour est noble, beau et sincère. La fidélité au sentiment amoureux semble plus important encore que la fidélité au sens marital. L'amour au moyen-âge, un sujet passionnant à creuser...



J'ai pris grand plaisir à la lecture de ces récits pleins de poésie et de merveilleux. Ce sont de petits joyaux de notre patrimoine.



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Lais

Les Lais, rédigés au XIIème siècle par Marie de France, sont la traduction d'anciens contes bretons.

J'y retrouve tout ce qui me passionne: l'époque médiévale, le merveilleux au sens littéraire du terme, la tradition courtoise, et bien sûr ma chère Bretagne, terre si propice aux récits merveilleux.

Tous les lais sont brefs et simples à lire, les pages de gauche sont réservées au textes originaux et celles de droite à leur traduction. Le va-et-vient entre les deux permet de se rendre compte de l'évolution de la langue, celle du XIIème siècle étant bien obscure pour des novices! J'ai choisi de faire découvrir quelques uns de ces textes à des collégiens qui demeurent bouche-bée face à cette langue, à la fois si proche et si différente de (celle qu'ils parlent) la nôtre.

Les lais, je le disais plus haut, mêlent parfois l'amour au merveilleux (Bisclavret, Lanval, Guigemar). Ceux-là sont mes préférés. Mais même si les fées n'interviennent pas systématiquement, chacun des textes est un pur moment de plaisir, une véritable plongée dans une époque incroyable.



Ecoutez Marie, embarquez avec elle...



" Ore oëz le comencement!"

("Ecoutez, maintenant, le récit commence!")
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Lais

Les Lais de Marie de France regroupent une douzaine de récits, des contes narrant les légendes moyenâgeuse. J'ai beaucoup aimé ces histoires, qui nous parlent d'amou, de trahison et d'honneur. On plonge avec plaisir dans cet univers merveilleux, rempli de héros parfaits, de chevaliers courtois, de gentes dames, mais aussi de fées, de loups garous et d'autres figures fantastiques. Une lecture agréable et indispensable pour qui veut se replonger dans un monde révolu.
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Lais

Le lai en ancien français est en vers mais le modèle narratif rappelle les contes de fées. La situation initiale donnée est la suivante : un roi, un homme puissant de haut lignage, vit en son royaume. Le lai s'attache soit au seigneur lui-même, soit à sa jeune épousée, soit à l'amant, soit aux enfants à venir. L'amour courtois n'est pas toujours platonique, il est parfois charnel, comme un péché. Marie de France rendrait n'importe quel péché vertueux. Les Lais rendent immortelle la Matière de Bretagne, les aventures amoureuses des chevaliers avec les belles dames, mariées ou non (le terme - aventure - prend tout son sens ; qu'advient-il une fois la relation consommée ?)

Il y a rencontre, séparation, serment, rupture du voeu, retrouvailles, reconnaissance grâce aux objets qui semblent dotés de pouvoir qu'il s'agisse d'un anneau doré (mon précieux), d'une ceinture symbole de chasteté, d'etoffe de Constantinople ...

Les belles dames sont assez souvent enfermées dans leur château mais le chevalier trouve toujours un accès jusqu'à la belle, soit parce que la belle est complice soit parce qu'elle est l'instigatrice. Les femmes sont prisonnières en leur forteresse mais fort puissantes. En effet l'amour courtois place l'homme sous la domination de la dame à laquelle il rend hommage, comme s'il était sous l'emprise d'une certaine magie. Lorsque l'homme tombe sous le charme de la dame, il frôle la mort jusqu'à ce qu'elle lui accorde le don de "l'amoureuse merci".

Quelle est la loi des lais, de l'amour courtois dès lors qu'une fée violée par un chevalier tombe amoureuse de son agresseur ? Quelles sont les frontières du domaine d'amour dès lors qu'on traverse la rivière, qu'on part à la poursuite d'une biche blanche et qu'on est blessé par ses propres flèches ? Dès lors que les métamorphoses s'accomplissent et que les animaux prophétisent ?
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Lais

Marie de France a sans doute vécu, après la conquête normande, en Angleterre, à la cour des Plantagenêts. Les lais qu'elle a composés s'inspirent donc largement du folklore breton, des aventures dont se nourrissaient les conteurs, des deux côtés de la Manche, avec leur penchant si caractéristique pour le surnaturel. Marie de France s'inspire également de la tradition courtoise : ses personnages appartiennent à la chevalerie, ils sont avides de gloire mais aussi d'amour. Celui-ci est d'ailleurs le thème récurrent de ces lais, un amour le plus souvent interdit et parfois aussi tragique qu'absolu, qui se heurte aux combinaisons sournoises d'une réalité qu'il transcende. Ces lais ont gardé une étonnante fraîcheur, une musicalité qui séduit encore, un lyrisme plein de sensualité et de mystère, une douceur qui contraste avec la violence de leur époque.
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Lais

Ce recueil de lais, composés par Marie de France, est un petit bijou : il est vraiment passionant de découvrir la sensibilité d’une femme du Moyen Age (même si l’origine du texte reste quelque peu incertaine). L’auteur nous offre une analyse très précise des problématiques liées à la condition de la femme au Moyen Age, notamment concernant le mariage forcé. L’ouvrage, marqué par une présence du merveilleux très prononcée et par un fort héritage issu des traditions orales ou de la légende de Tristan et Iseut, se compose également d’une analyse et une réflexion minutieuses de l’amour, qui passe par des sentiments variés tels que la souffrance face à la séparation, la trahison, la mort d’amour, le bonheur lié au plaisir d’aimer.
Lien : http://metamorphoses-de-psyc..
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Lais

A l'époque de Marie, des jongleurs originaires de Bretagne armoricaine chantaient, en s'accompagnant de la rote ou de la harpe, des chansons qu'ils nommaient des lais et que le public appelait lais bretons, à cause surtout de l'origine de ceux qui les chantaient.

Nous ne savons pas grand chose de ces chansons dont l'existence est cependant attestée. Les jongleurs bretons y avaient recueilli les traditions légendaires de leur pays, entre autre chose.



Ces lais n'ont été qu'un point de départ pour Marie qui a puisé à bien d'autres sources pour les développer en nouvelles: légendes celtiques, Ovide, Wace...
Lien : http://promenades-culture.fo..
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Les deux amants

Déniché complètement par hasard (le nom de Laure Adler sur la couverture a attiré mon attention), un très beau livre agrémenté au fil des pages des illustrations de Gabriel Lefebvre.



J'ai pris plaisir à découvrir les lais de Marie de France, poétesse du XIIeme siècle qui aurait vécu à la cour d'Henri II d'Angleterre. Ses récits, à l'allure de contes, sont des légendes médiévales qui nous immergent dans un monde féerique. Au centre, un facteur commun : une histoire d'amour empêchée.



La préface de Laure Adler évoque la perception globale de l'œuvre de Marie de France, moins considérée que celles de ses contemporains masculins : "Pour Lagarde et Michard, on ne peut décidément pas être à la fois femme et poète : "Ses récits sont parfois grêles, mais sa gaucherie naïve ne manque pas de grâce." Nous y sommes. Il est question de la féminité du style."



La préface est suivie d'un avant-propos de Paul Tuffrau, repris de la préface de sa traduction des lais de Marie de France parue en 1923. Un texte joliment écrit.



Plusieurs récits sont présents dans ce livre :

- Les deux amants

- Lanval (qui se rapporte à la littérature arthurienne)

- Le chèvrefeuille

- Guigemer

- Le Laüstic



En résumé, un véritable coup de cœur pour cette littérature courtoise, un livre qui se dévore en une journée. Mon récit préféré: celui de Guigemer. Pratique : le petit lexique des mots vieillis situé à la fin de l'ouvrage.
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Lais

La première chose qu’on flaire lorsqu’on commence cette œuvre, c’est son époque. Parce que tout est différent de ce dont on a l’habitude dans nos romans contemporains, tant au niveau de la construction que la narration, que les personnages, que les situations… C’est une œuvre étonnante car très cyclique et répétitive. J’ai beaucoup apprécié : ça donne un parfum d’exotisme.



Tout d’abord, qu’est-ce qu’un lai ? C’est un poème narratif destiné à être chanté et accompagné de musique. Il est écrit en vers, mais la traduction de l’ancien français au français moderne modifie les rimes et le nombre de syllabes, et elles ne sont donc plus qu’occasionnelles. Le lai est court, une dizaine de pages en moyenne (voire 15-20 pour les plus longs), et a pour sujet principal l’amour, et notamment l’amour courtois.

Les personnages principaux sont donc systématiquement de preux chevaliers et de belles et nobles dames. Des êtres qui brillent par leur perfection, leur amour irréprochable, leur sens de l’honneur, leurs vertus guerrières ou sociales. Des personnages que, de nos jours, nous pourrions qualifier de fades et plats. L’emploi exagéré des superlatifs renforce cette impression : « C’était le plus noble des chevalier », « c’était la plus belle femme du royaume », « Jamais l’on n’avait vu chevalier si preux », « rien n’égalait sa beauté ». Ces thermes, utilisés pour tous les personnages, pendent toute crédibilité. Mais il ne faut pas les prendre au premier degré et bien se rappeler que ce texte est presque cinquante fois plus vieux que nous (que moi, en fait^^). Quand on y pense, c’est quand même impressionnant…



Les situations sont purement incroyables. Le destin fait tellement bien les choses que s’en est énervant. On ne s’étonne de rien, tout est déjà préétabli. Mais c’est peut-être parce que les scénarios ont été surexploités par la suite (tant dans les livres que dans les films ou les séries).

Le réel merveilleux est présent dans tous les lais et il fait partie du quotidien des personnages. Par exemple dans « Yonec », un oiseau se transforme en chevalier, on ne sait même pas comment, ni pourquoi. Cela donne une ambiance un peu mystique et mystérieuse que j’ai bien aimé. Le surnaturel ne doit pas être expliqué, sinon il perd tout son charme.



Au final, je ne sais pas trop quoi penser de ce livre. La lecture ne m’a pas déplu, les histoires sont courtes et les pages se tournent vite (bout à bout, mon temps de lecture ne doit pas dépasser trois heures). Mais ce sont souvent les mêmes intrigues réutilisées sans cesse. La principale originalité de l’œuvre est le rythme de lecture, qui est donné par le texte à moitié en vers. En fait, on ne peut pas vraiment juger une œuvre vieille de presque 1 000 ans. Le contexte culturel était tellement différent du nôtre ! Personnellement, je pense que c’est un livre qui gagne à être lu, en particulier pour ceux qui s’intéressent à la littérature médiévale. C’est assez facile à lire pour qu'on puisse le proposer dans les programmes de collège (parce que, hein, Yvain ou Le Chevalier au Lion, c’était bien mais à petite dose).
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Lais

Quelle formidable lecture!!Je ne suis pas particulièrement adepte de littérature médiévale mais ces Lais sont l'exception qui confirme la règle.Un petit trésor qui sous la plume de Marie De France nous retranscrit toutes les légendes et mythes du moyen-âge ainsi que la condition des femmes,la question du mariage,la seigneurie,avec humour et poésie.Je vous le recommande vivement.
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Lais

La littérature médiévale, ce n'est pas seulement des épopées tragiques pleines de fureur, de sang, de quêtes et de malédiction ; pas plus que des farces grivoises. Non, ça peut être aussi des textes

nimbés de grâce et brodés de féerie, frais comme le printemps et son parfum de mousse. Sucré comme une chanson pop qu'on écoute en été (un petit air du Pouvoir des Fleurs ou du Cantique Mécanique) et éthéré comme les mélodies d'une Cécile Corbel. Un truc un peu doux, un peu enchanteur comme le sont les Lais de ce recueil, bulles d'encre et de savon.



On ne saura jamais vraiment qui était Marie de France mais on lui doit d'être l'une des premières conteuses, voire poétesses à avoir écrit en langue vulgaire, ce qui au XII°siècle devait être une petite révolution. Si je ne suis pas une fervente admiratrice de Henri II Plantagenêt qui semble être le dédicataire de Lais, j'aime à penser que Marie de France fut de sa cour et de celle d'Aliénor, sans nulle autre raison que parce que cela s'accorde bien avec ce que j'imagine de l'entourage de la reine d'Aquitaine.



Les lais, ce sont des récits assez courts, des contes souvent inspirés de légendes. Ceux de Marie de France sont au nombre de douze. Certains d'entre eux sont fameux et ont trouvé une place dans des recueils, des anthologies de textes médiévaux (Lanval, le Lai du chèvrefeuille...) quand d'autres sont beaucoup moins connus (Le Bisclarvet). Plusieurs fois centenaires, ils ont malgré tout conservé leur fraîcheur d'eau de source et de fleurs de printemps. L'élixir de jouvence tient sans doute à plusieurs éléments: les octosyllabes d'une part qui savent rythmer un texte et faire résonner sa musique et la brièveté des récits. Pas de longs monologues ici comme c'était pourtant la tradition, le style est épuré bien que sensible ! Qu'ils doivent d'ailleurs être beaux en langue originale ces lais pour peu qu'on la déchiffre (l'anglo-normand...)... Encore que grâce soit rendue aux éditeurs et aux traducteurs qui nous mettent entre les mains des éditions bilingues qui rendent possible le va et vient entre deux dialectes!



C'est la matière de Bretagne (décidément, on y revient toujours!) qui a donné lieu à la plupart de ces histoires, matière assemblée, modifiée, sculptée par Marie de France. Elle leur a peut-être fait perdre un peu de leur magie ou de leur rudesse en les reprenant, mais au moins, elle les a écrit ! Chez les bretons, les chevaliers sont fils ou amants de fées, un pont ou un chemin de brumes mène dans l'autre monde, les épées et les miroirs sont magiques et les amours parfois fatales. En sus de cette thématique merveilleuse, Marie de France répand dans ses écrits celle de l'amour courtois, en vogue au XII°siècle. L'amour apparaît définitivement comme le fil conducteur des lais, mais s'il est courtois, ce dernier n'est pas toujours serein. Le feu couve sous la mousse et les passions interdites fleurissent comme autant de roses et d'épines. Neuf des contes mettent en scène un amour adultère, dont mon favori : le chèvrefeuille !

Ce qui sauve ces récits d'un bouquet trop bleu, ce sont leur chute : bien que faisant intervenir le merveilleux, les lais se concluent souvent sur une note pessimiste où l'amour finalement apporte plus de douleur que de félicité. Sous la magie, le réel finalement et peut-être l'aveu de l'échec de l'amour courtois, par trop idéal et donc par définition inatteignable,et de la réalité de la condition des femmes de l'époque, qui contrairement aux héroïnes de Marie de France ne pouvaient prétendre à tant d'expériences et de péripéties...



Qu'on s'abandonne à l'étude de ses dénouements un peu tristes où qu'on préfère rêver aux fées et à l'amour fou et éternel, « Les Lais » de Marie de France sont un ouvrage à part, la porte ouverte vers un monde enchanté où la littérature et la poésie forment un élixir parégorique autant qu'un voyage dans le temps. Ce n'est pas révolutionnaire mais ça fait du bien.

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Les lais de Marie de France

Les Lais sont de courts récits poétiques, généralement chantés, glorifiant pour la plupart l’amour courtois.

Ceux de Marie de France, au nombre de 12, sont particulièrement agréables à lire, légers et bien tournés. On y retrouve des éléments de la matière de Bretagne (les fées, les métamorphoses, la cour arthurienne, Tristant et Yseut…) mais aussi des thèmescomme l’amour, la fidélité, la chevalerie, dans une vision à la fois simple et idéalisée.

Nous sommes loin ici des difficultés de lecture posées par les romans de chevalerie et les chansons de geste. Par leur brièveté, l’action est ici condensée. Pas de répétitions de formules toutes faites non plus. Pas d’incessants combats. Pas de description des armes et des écus à n’en plus finir… Marie de France est toute en délicatesse, sentiments et subtilités. On ne s’intéresse pas à un héros pour ses exploits guerriers mais pour sa moralité et la sincérité de son cœur.

J’ai donc beaucoup aimé et ces Lais seraient bien susceptibles d’apaiser tous les fâchés de la Chanson de Roland ou de Chrétien de Troyes.

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Lais

Naissance de la littérature et de ses premiers textes de romance et d'amour. Dulcinée, rose et tendresse vont apparaître dans ce qui deviendra une littérature. Celle de cœur et de passions que de grands noms ennobliront par la suite.

Vulgarisation des sentiments pour leur offrir tout leur lustre aux années à venir, Marie de France par sa force et sa modernité d'écriture, offrira ses premières lettres de noblesse à "l'amour courtois".

Très belles découvertes d'un temps et de ses sentiments s'écoulant à l'encre du premier grand talent féminin de notre littérature.
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Lais

J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ces lais, entre le poème et la nouvelle, dont certains sont fantastiques et d'autres "réalistes" (quoique mettant en scène de nobles et beaux et vaillants personnages). J'ai lu quelques octosyllabes mais ai surtout lu la version en français moderne. La narration est simple et on aime le style.

Mes lagarde et michard sont un peu vieux jeu quand ils affirment que Marie de France a un style "féminin" (qu'est ce que cela veut dire ?) et qu'elle est un peu gauche dans son écriture. Je n'ai pas trouvé. Les fins se devinent (ex. Le Frêne), mais je ne l'ai pas spécialement lu pour le suspense.



J'ai particulièrement apprécié le Laostic (le rossignol) et Bisclavret (un loup-garou). Les symboles animaux et végétaux apparaissent à maintes reprise dans les douze lais. Les gens sont des Chevaliers et des Dames, et c'est vrai que tout est Grandiose un peu comme dans les contes. Je me souviens notamment d'une biche blanche sur qui la flèche du chevalier chasseur rebondit, et qui maudit le chevalier en question (cette biche est un peu Fée) .

C'est vrai que ces lais sont assez simple, mais c'est aussi ce qui fait leur charme si les longues sagas vous effraient. Ils mériteraient d'être plus connus je trouve. (Déjà que le Moyen Age est assez méconnu historiquement, philosophiquement, artistiquement... du grand public).
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Lais

J'ai lu ce livre tout d'abord parce que je devais le lire pour mon cours de littérature du Moyen-Age, qui, pour tout vous dire, ne m'inspire pas énormément. C'est donc avec pas mal d'à priori que j'ai entamé ma lecture des Lais de Marie de France, d'autant plus que la version des éditions Lettres Gothiques est bilingue ancien français.

C'est finalement avec plaisir que j'ai lu ces lais (qui m'ont permis de comprendre ce qu'était un lai), j'oserais même vous avouer que j'ai jeté quelques coups d'œil sur la version originale du texte afin de mieux saisir les nuances du texte traduit.

Les notes de bas de pages sont truffées de réflexions et de références que j'ai listé et que j'ai hâte d'aller regarder (notamment un article sur les mélusines). De plus le format des lais, qui font environ 800 vers, est assez simple à lire par petites touches.

A travers ces lais, qui sont finalement comme de petits contes versifiés, se dessine une réflexion sur l'amour, ponctuée de l'intervention du merveilleux.

Mes lais préférés sont ceux du "Malheureux" et du "Rossignol". Les deux sont assez courts, le premier est l'histoire d'une femme qui a quatre amants et le second l'histoire de deux amants et la cristallisation de leur amour. On retrouve beaucoup de motifs des contes classiques encore transmis aujourd'hui : la mal mariée, le loup garou, et des interventions merveilleuses de créatures surnaturelles. Ajoutez cela à un univers arthurien et chevaleresque, le cocktail n'en est que délicieusement plus épicé.

Ainsi que le souligne l'introduction : le plaisir du conteur "seul peut appeler le plaisir de l'auditeur ou du lecteur", c'est exactement ce qui se passe dans ce recueil et je dois avouer appréhender avec plus de sérénité la littérature du Moyen-Age.

Rendez-vous chez Chrétien de Troyes la prochaine fois !

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Lais

Ces récits sont d'une part adaptés (non pas trop simplifiés, mais la traduction est bien dite "adaptée"), d'autre part sélectionnés parmi un nombre plus important (4 sur 12) - bref, il s'agit d'une version jeunesse.



Je vais être forcément partiale, puisque j'ai toujours chèrement aimé la littérature médiévale, et que l'imaginaire celtique a fortement influencé le mien. J'ai trouvé ravissantes ces courtes histoires d'amour et de valeur, prouesse, qui en disent parfois long sur des erreurs ou défauts humains, et qui font plus réfléchir qu'il n'y paraîtrait tout d'abord. Guigemar dédaigne l'amour, Bisclavret est trahi par son épouse, Lanval est victime de jalousie et médisance, et Eliduc tombe amoureux d'une jeune fille alors qu'il est marié.



Outre des histoires d'amour que le format court de ces récits permet toutefois d'élaborer de manière vivante, ce sont des histoires de justice, c'est un peu le point commun que je vois entre les quatre récits : justice du roi, justice de l'amour et de la dame, toute-puissante pour le chevalier courtois. On y voit bien la société, certes idéalisée, du Moyen-Âge, avec hommage des vassaux, fêtes, vie à la cour, divertissements, tournois…



Le vocabulaire est juste et précis, favorise une lecture simple, mais conserve bien le ton médiéval, ce qui ne m'étonne pas de cette collection "étonnants classiques". Le texte est complété par ailleurs par une introduction qui explique les éléments culturels chevaleresques, et par un dossier de jeux et tests à la fin de l'ouvrage.

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Les lais de Marie de France

L'âge d'or du XIIème siècle, juste avant le fatidique XIII siècle produit par Saint Thomas D’Aquin qui allait provoqué la première réduction de la personne humaine a un corps et une âme, en réduisant l'esprit.



Non, ici nous sommes encore en un temps ou les humains et personne humaines rencontre les petits peuples des bois et forêts, des rivières et des battisses, ou les frontières sont encore des marches, légèrement poreuses.

Un temps ou toutes choses, personnes, créatures et environnements sont sacrée, et possèdent une dignité et non pas un prix, une valeur numérique, merveilleuse.
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Lais

Ce fameux recueil composé de courts textes poétiques écrits à la fin du XIIème siècle contient maintes petites merveilles, oscillant entre aventures chevaleresques chantées par les troubadours et anciens mythes de Bretagne, amours inaccessibles pour une belle dame et voyages vers l'au-delà merveilleux du légendaire celtique. Lisez le lai du Frêne, Guigemar ou encore Lanval et retournez avec bonheur 800 ans dans le passé à travers une littérature mystérieuse, mais dont le charme reste encore aujourd'hui intact.
Lien : http://laurent.femenias.free..
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Lais

Marie de France est une des 1eres écrivains françaises. Nous avons peu d'informations sur elle, mais c'est touchant de lire ce qu'elle a écrit à la fin du XIIe siècle. À mi-chemin entre le conte et le poème, ses lais étaient à l'origine des histoires contées oralement, et que Marie a mises par écrit. On y retrouve des personnages de la table ronde, des chevaliers et des dames amoureux.

J'ai lu ce livre pour valider un item du challenge multi-défi 2020, mais je dois avouer ne pas trop apprécier l'écriture médiévale, et ces histoires d'amour rapides ne correspondent par trop à mes codes de références. Cependant, je pense que j'aurais adoré étudier cet ouvrage pendant mes études ou le voir conté dans un spectacle, pour mieux appréhender le système de pensée de nos ancêtres médiévaux et comprendre tous les symboles et références.
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Lais

Malgré une étude assez poussée pour les cours et quelques passages à vide de certains contes qui ne contiennent pas de merveilleux, j'ai globalement beaucoup apprécié cette oeuvre, et je vous la conseille vivement si vous appréciez les contes et la matière de Bretagne !



Voir le reste de la chronique sur mon blog !
Lien : http://laplume-ou-lavie.blog..
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