Citations de Marine Gautier (35)
— C’est parti pour une saison d’enfer !
J’éclate de rire face à cette sentence. L’été s’annonce sous les meilleurs auspices.
Ellya et Greg n’avaient rien d’aimants ni de protecteurs. Si la plupart des familles étaient ravies d’avoir un enfant, eux n’avaient pas embrassé cette possibilité avec tant de ferveur. En effet, accueillir un bébé dans son foyer avait un coût. La fécondation ne se faisait plus de manière naturelle, tant les problèmes de fertilité et de mort utérine s’étaient multipliés. À présent, tout se passait en laboratoire, de façon à ne fournir que des nouveaux-nés en bonne santé à ces parents en devenir. À prix d’or, bien sûr.
L’amour apportait toujours les réponses, qu’il soit au fond d’un loch, dans les bras d’un Highlander, dans les yeux d’une sœur romantique, dans la douleur d’un être maudit, dans les blagues douteuses d’amis précieux…
« Chaque membre du parc aura eu une incidence sur un autre, l’aura aidé d’une quelconque façon à devenir une meilleure personne, à grandir, se trouver, dompter ses peurs ou même à discerner le bonheur. Une main tendue, une oreille attentive, un cœur prêt à aimer… Aucun ne ressortira de la saison inchangé. »
— Bien trop longtemps, votre peuple a saccagé sa terre et ses étendues d’eau. Aujourd’hui, vous avez fait preuve d’humanité, pour cela je vais vous récompenser en mettant mon don à profit de votre environnement. À vous de prendre soin de ce présent… Il est très rare d’avoir une seconde chance de cette envergure. La nature a besoin de vous, mais vous avez encore plus besoin d’elle !
Un bruissement se fit entendre, puis un autre, et Callie scruta le ciel orangé. Majestueux, les soldats du crépuscule s'élevèrent au-dessus des toits d'ardoise d'Erygia, semblables à un essaim de papillons nocturnes, offrant leurs silhouettes au jour qui déclinait.
Les saisons pourraient bien s’écouler, il y aurait toujours de la lumière pour guider les âmes égarées au seuil de l’auberge.
Mais qu’était ce navire maudit pour qu’il ait causé tant de défaites dans les rangs ? Son histoire remonte en 1720, à Marseille plus particulièrement. Après avoir été chargé de nombreuses marchandises, valant cent mille écus, le bâtiment tristement célèbre a rallié le port du sud de la France. Bien que plusieurs décès furent déplorés à son bord, il ne fut pas stoppé par les autorités sanitaires. Une négligence qui s’avèrera tragique puisque suite à son mouillage, plus de quarante mille habitants succombèrent, contaminés par la peste.
Terrorisée, Gladys restait dos collé à la paroi terreuse. Si elle avait pu se fondre dedans, elle l’aurait sans doute fait. Tremblante, elle osa enfin ouvrir les yeux et eut un hoquet de surprise face à la personne qui se tenait au-dessus d’elle. Si elle s’était attendue à voir le visage taillée à la serpe de Samuel Bellamy et son acolyte aux cheveux blond cendré, elle n’avait pas anticipé ça. En haut de son trou se trouvait une tête presque enfantine auréolée d’une tignasse rousse. Pas de sourire machavélique ni de reictus de satisfaction, seulement un regard pétillant teinté de compassion.
« Enfin, la soirée se termina dans la joie et les confidences, comme c’était de plus en plus le cas à la faveur d’un hiver qui, étrangement, semblait réchauffer les cœurs et lier les amitiés. »
« Arrivée à la fin du mois d’août, je peux regarder en arrière et être fière du chemin parcouru ! J’ai pris la bonne décision, pas la plus facile, mais celle qui me rendra la plus heureuse, j’en suis sûre. »
Tandis que les flocons hivernaux tourbillonnaient dans le ciel et que l'hiver s'abattait durement sur les terres d'Ecosse, un homme ne quittait plus le chevet de sa bien-aimée. Avec douceur, il bordait son épouse avec d'épaisses couvertures en tweed alors que le tartan familial recouvrait ses jambes tremblantes. Les yeux embués, il gravait dans sa mémoire chaque moment partagé avec sa tendre compagne. Difficilement, il se faisait à l'idée qu'il serait désormais seul pour élever leurs deux filles, lui, le Highlander sauvage que seule sa femme avait su apprivoiser. La rage lui serrait les poings, tandis qu'il contemplait le visage encore trop jeune de la mourante.
« Avant de te rencontrer, j’étais une coquille vide qui n’avait jamais succombé à l’amour. Tu m’as ramené à la vie de tellement de manières que j’ai peur de mourir à la seconde où tu disparaîtras de mon univers. »
« Les heures filaient, il ne restait que deux jours. Deux jours pour sceller leur destin et la courbe du temps. »
« L’espace d’un instant, Tobbias perçut son geste. Il allait venir se blottir contre lui. Au dernier moment, il rectifia sa trajectoire et se positionna contre la barrière. Cela avait beau faire des mois qu’Erik était dans le passé, certaines habitudes avaient la vie dure. Se cacher en permanence et étouffer ses élans naturels restait difficile pour lui, mais jusqu’à présent il avait toujours réussi à se maîtriser, ne commettant aucun impair en public. »
« Tobbias serra les doigts tendus et lui broya les phalanges au passage, histoire de bien marquer son territoire. À côté, Erik soupira, même si un léger rictus fronçait le pli de ses lèvres. Rien qu’à son regard, le cowboy pouvait deviner les pensées de son amant. « T’as qu’à lui pisser sur les chaussures tant que t’y es », semblait dire la lueur malicieuse dans ses yeux. »
« — S’il te tourne autour ou qu’il pose ne serait-ce qu’un regard un peu lubrique sur la cambrure de tes reins – qui soit dit en passant est ultra sexy… –, je lui fais bouffer le sable ! Compris ?
Erik se contenta d’étouffer un rire avant d’avancer dans le couloir, en direction des cuisines. »
« Le destin le mettait sans doute à l’épreuve. Son âme sœur lui avait été offerte, mais ce cadeau demandait des sacrifices bien plus grands que ce qu’il avait imaginé. Toutefois, il se sentait prêt à tout pour son beau cowboy, même à tirer un trait sur son indépendance et sa véritable nature, du moment que cet amour était réciproque et pourrait s’épanouir à l’abri des regards. Mais pour cela, seul l’avenir lui apporterait les réponses et lui dirait si tous ces sacrifices en valaient la peine. »
« Comment imaginer un seul instant qu’une magie telle que le voyage dans le temps pouvait exister grâce à un vœu murmuré aux étoiles ? Sa tristesse d’alors se trouvait loin à présent, effacée par un sentiment plus puissant. Bien qu’il n’ose le formuler dans son esprit, son cœur, lui, savait que l’amour s’était invité en son sein. Il n’avait pas eu besoin de beaucoup de temps pour tomber éperdument fou de cet homme dont il avait rêvé tant de fois au fil des ans. »
« Et moi, je ne sais pas si je peux te laisser partir. »
Cette phrase de Tobbias tournait en continu dans la tête d’Erik. Son cœur affolé frappait fort dans sa poitrine. Le cowboy dont il avait rêvé maintes et maintes fois durant sa jeunesse venait de lui faire un aveu à mi-voix. Cette confession avait suivi un moment de volupté intense. Si intense qu’il se sentait d’ores et déjà prêt à remonter en selle. Cette pensée lui arracha un sourire involontaire. »