Nous ne savons pas ce que l'avenir apportera, mais c'est parce que nous sommes toujours en train de le créer, pas parce que c'est une force étrangère à laquelle nous devons nous soumettre.
Nous relâchons d’autres prises également, les idées et les souvenirs; nous saisissons une vérité un instant pour l’échapper l’instant d’après, comme une touche qui s’avère plutôt un mordillement, ou une grosse prise qui se dégage de l’hameçon au moment même où nous nous croyons vainqueurs. Parfois, plus nous luttons, plus grands sont les risques de perdre.
Le Nord apparaît comme un synonyme de solitude : l'état d'esprit est ici fonction de la latitude. Le Nord n'était pas pour Gould, comme pour certains d'entre nous, une frontière menaçante.... Ce qui animait l'imagination de Gould... c'est le sentiment qu'on éprouve lorsqu'on est seul et isolé – lorsqu'on a pour seule compagnie ses propres pensées.
Quelle consolation durable la philosophie peut-elle donc apporter ? Ses réponses habituelles, comme la théorie des attentes réduites, qui voit le problème dans un désir excessif, peuvent, poussées à l’extrême, conduire au cynisme et à la passivité ou aux deux.
Le Nord évoque la solitude, mais sur la toile de fond du risque partagé. La solitude suppose le partage, l'accomplissement collectif, les conditions qui rendent possible la solitude elle-même.