Chez Martial Leiter, le vide a peu à peu changé de sens. Désormais, il n'est plus synonyme d'asphyxie mais de respiration. Ses théâtres clos, aseptisés et quadrillés sont devenus des paysages ouverts au vertige. L'ironie s'est effacée devant le sens cosmique. Les montagnes se sont libérées du treillis qui les tenait enfermées. L'incarcération volontaire a pris fin. Fallait-il descendre aux enfers pour s'approcher de la beauté du monde ?
(Philippe Garnier, L'apprentissage du vide)
A dix-huit ans, au culot, j'ai loué une salle dans mon village pour y organiser ma première exposition. J'ai épinglé au mur une cinquantaine de dessins, dont une grande partie sur la guerre, ce qui était sans doute un peu insolite pour un jeune Suisse vivant paisiblement dans le Jura.