Certains n'avaient pas mal, mais ils souffraient beaucoup. Ce n'était plus la douleur physique ou morale. C'était cet état qui ni les antalgiques ni les antidépresseurs ne parvenaient à lever.
Ce qui les avaient soutenus jusque-là-un projet, un espoir, une date à atteindre-n'avait plus d'objet.
Ils ne se sentaient plus concernés par rien, mais ils avaient peine à entendre leur femme, leurs enfants, les haranguer pour leur remonter le moral, pleurer pour les apitoyer, crier pour les secouer. Ils n'étaient pas indifférents, ils étaient fatigués.