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Critiques de Martine Duquesne (14)
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La solitude des enfants sages

C'est un roman très émouvant que signe Martine Duquesne, sur une époque dont je ne suis pas très coutumière dans mes lectures, une histoire récente que je connais assez mal, celle de l'Algérie des années 60 et plus particulièrement des français qui ont fini par être rapatriés pour échapper aux violences.

Les événements sont relatés à hauteur d'enfant, par le regard d'Angélique qui, à la mort de son père se remémore ces années au cours desquelles, âgée de 7 ans, son monde a basculé. Et c'est la bonne idée de ce livre car le regard de la petite fille permet d'instiller une dose d'humour et de naïveté à un contexte dramatique. En jouant en quelque sorte le rôle d'un candide, elle permet au lecteur de vivre les événements comme s'il y était, de ressentir l'atmosphère de peur qui entourait les "colons" et les tensions de plus en plus fortes entre les partisans de l'indépendance et ceux de l'Algérie française.

Les parents d'Angélique, enseignants reflètent parfaitement la position de nombre de leurs semblables persuadés d'apporter le bien, méprisants envers une population locale jugée ignorante et fainéante, incapables de se rendre compte des réalités. Un contraste fort avec les sensations de la petite fille et des enfants en général plus tentés de faire fi des barrières sociales ou raciales pour partager des jeux et plus curieux de l'autre aussi d'une certaine manière.

Par des allers-retours entre passé et présent, l'auteur recrée les conditions du drame politique mais également du drame personnel, celui d'une famille compliquée avec notamment la personnalité nocive de la mère que le drame algérien et le rapatriement n'ont pas arrangé.

J'ai beaucoup apprécié la précision de l'auteur et sa façon de tisser la trame contextuelle avec finesse, sans pour autant donner une leçon d'histoire mais en faisant la part belle aux sensations tout en permettant aux novices comme moi de rassembler(ou retrouver) les principaux éléments de cette période dont les conséquences se font encore sentir de nos jours.

Et puis il y a cette relation avec Djamila, l'amitié entre deux enfants impactée par la folie des hommes et la violence ordinaire.

Martine Duquesne mêle avec dextérité l'intime et l'histoire dans ce roman qui prend apparemment sa source dans des souvenirs personnels mais parvient à toucher à quelque chose d'universel. A commencer par le coeur.
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La solitude des enfants sages

J’ai d’abord accepté de lire "La solitude des enfants sages" parce que « les évènements » racontés dans ce livre font échos à un pan de mon histoire familiale. Mes grand-parents paternels étaient des français nés en Algérie ou plus communément appelés des Pieds noirs. Le samedi ou le dimanche midi, nous aimions partager un repas souvent composé de Chachouka, d’omelette oranaise, et de poulet aux olives façon tajine. Il n’était pas rare que pour le dessert, mon grand-père serve des fruits déguisés. Toutes ces recettes me mettent encore l’eau à la bouche ! Ils ne sont malheureusement plus de ce monde pour confirmer ce que je suis en train d’écrire mais je pense que ce couple bienveillant a su conserver des habitudes acquises au Maghreb tout en acceptant courageusement de repartir à zéro dans le sud de la France.



Ce texte fut assez difficile à lire pour moi car mon papa avait cinq ans lorsqu’il a quitté sa ville de naissance : Casablanca au Maroc. A peu de choses près, il aurait pu lui aussi, raconter ses souvenirs comme le fait celle que j’ai surnommé affectueusement Angèle. J’ai aimé son caractère. Lorsqu’en 2010, elle doit aider sa mère suite à la disparition suspecte de son père, elle fait preuve d’un grand calme. Ce retour au domicile parental dans le Jura, lui permet de se remémorer des moments forts en émotion à Sebdou au début des années 1960. Elle a sept ans à l’époque. Le langage enfantin qu’elle utilise pour décrire un quotidien rythmé par les attentats, les disputes incessantes de ses parents et l’incompréhension que suscite sa passion pour la lecture, apporte une touche d’innocence à un livre qui rend hommage aux survivants de cette guerre civile en faveur de l’indépendance et de la décolonisation de l’Algérie. Ma prochaine lecture sur le sujet s’intitule "Juifs d’Algérie hier et aujourd’hui - Mémoires et identités" par Joelle Allouche-Benayoun et Doris Bensimon.
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La solitude des enfants sages

Merci aux éditions "La cheminante" et à la masse critique de Babelio pour la découverte de ce livre.

J'ai beaucoup aimé ce livre, qui sort des sentiers battus, différent, les dernières pages prennent aux tripes.

Dans leur résumé (celui de la 4ème de couverture), tout est dit et rien n'est dit en même temps, tout comme le titre, mais assez intrigant pour donner l'envie de se pencher dessus.

J'ai adoré le style très entraînant, ça change, ça rappelle l'enfance, jeux de mots, comptines, contes, des passages en italique. Ou comment faire passer les choses plus facilement.

Angélique est une enfant douce, sage, intelligente, qui aime les livres, s'évader dedans, ça l'a beaucoup aidé. Mais avec cette sacro sainte règle de vouloir protéger les enfants, on lui ment, seulement elle sent que ce qui se passe n'est pas normal et finalement ça ne la protège en rien, et l'inquiète encore plus.

Le livre oscille entre 2 périodes : 1961/1962 où Angélique a 7 ans, et 2010 où son père disparaît. Que lui est-il arrivé ?

Les années d'innocence d'Angélique lui ont été volé à cause de la guerre d'indépendance d'Algérie, et plus d'une fois on tremble pour elle. De la hauteur de ses yeux d'enfant et avec des mots qu'on lui sert qui sonnent faux, on voit les choses se désagréger autour d'elle, on tremble pour elle et sa famille. On voit aussi la merveilleuse amitié se former avec Djamila. Et elles se disent tout, ne se cachent rien, avec elle, elle comprend comment ils sont considérés, comme des roumis, que certains ne veulent plus d'eux, plus de la colonisation française. Elles peuvent partager leurs cultures et s'ouvrir à l'autre. Mais qui peut-elle elle enfant du haut de ses 7 ans, doit-elle subir de telles conséquences ? Et ses parents, ni pauvres, ni riches, qui transmettent le savoir.

Sa famille aussi est compliquée, surtout sa mère surnommée la commandante. On croit que c'est une famille parfaite, mais c'est un drôle de couple, qui se livre une drôle de guerre par moment. La mère a une personnalité particulière, nocive par moment, qui a marqué Angélique à jamais.

Martine Duquesne livre là un très beau récit, qui touche en plein coeur.
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La solitude des enfants sages

J'ai beaucoup aimé "La solitude des enfants sages" de Martine Duquesne. On y suit en parallèle deux périodes de la vie de l'héroïne, Angélique : en 1961, lorsque petite française de 7 ans elle vit avec ses parents dans un village d'Algérie où ils sont instituteurs ; et en 2010, lorsque son père décide de se suicider. A l'insouciance d'une époque s'oppose la gravité de l'autre, même si au final on s'aperçoit petit à petit que l'enfance d'Angélique est loin d'avoir été idyllique. ..

J'ai jusqu'à présent très peu abordé le thème de la guerre d'Algérie dans mes lectures, et la découvrir ici à travers les yeux de cette petite fille a été assez intense : la vie au quotidien avec cette guerre sourde, les menaces, la peur, tout ça avec des parents qui ne veulent rien vous dire pour ne pas vous inquiéter (et ce qui a bien évidemment l'effet inverse), c'est assez glaçant. Le passage sur la fuite et le rapatriement est également très fort. L'autre thème abordé dans ce premier roman est la figure de la mère, absolument monstrueuse : Angélique la déteste sans arriver à mettre ce mot sur ses sentiments, et nous décrit son enfance sans amour dans les cris et la colère. Dur dur à lire quand on est soit-même maman et qu'on essaye de faire de son mieux...

Mais quand même, j'ai beaucoup aimé. En un grand merci à Babelio et aux éditions La Cheminante pour cette belle découverte.





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La solitude des enfants sages

Angélique en 2010 face à une crise que traverse le couple de ses parents et qui vire au drame lors de la disparition de son père, et Angélique en 1962 alors qu'elle a 7 ans et vit en Algérie au milieu de la guerre.



J'ai adoré ce récit qui alterne les points de vue d'Angélique enfant et adulte, au milieux de deux guerres : l'une civile et l'autre familiale. Ce livre est émouvant, juste et délicat et m'a particulièrement touché, peut-être parce que cette famille est pied-noire et que c'est aussi le cas de mon grand-père qui est né et a grandi en Algérie jusqu'à ce qu'il soit appelé pour la seconde guerre mondiale.



Pour ma chronique complète voici le lien vers mon blog: https://chronicroqueusedelivres.wordpress.com/2017/04/24/la-solitude-des-enfants-sages-martine-duquesne/
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La solitude des enfants sages

Lachassagne 2010. Angélique est venue prêter main forte à sa mère qui n’arrive plus à rien avec son mari. Elle se retrouve au milieu d’un couple en plein déchirement, mais elle en a l’habitude. Pourtant, cette fois, Angélique voit son père quitter la maison et disparaître. Avec une arme. Cette fois, c’est sérieux. Les gendarmes sont appelés. Durant ces heures d’attente, Angélique se souvient de son enfance en Algérie.



Sebdou 1961. La famille d’Angélique vit dans un petit village algérien. Ses parents sont en charge de l’école. Son père en est le directeur. Ils enseignent le français à des enfants algériens. Ce qu’on appelle encore les « événements » les ont poussé à quitter la ville, à la recherche d’un peu plus de sécurité.



La suite de ma chronique sur le blog . Lien ci-dessous
Lien : http://leslecturesduhibou.bl..
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La solitude des enfants sages

De Sebdou, Algérie, à Lachassagne, France.

De 1961 à 2010. Hier, l'enfance, aujourd'hui la mort du père.

Angélique, enfant précoce, a six ans en 1961 lorsque s’amplifient les "zévénements". Elle relate deux années d'incompréhension, d'appréhensions. Ses parents, instituteurs se taisent en sa présence, ne répondent pas à ses questions. Pour l'épargner. Ce qui ne fait que l'angoisser davantage. Alors elle écoute aux portes, enregistre, engrange tous les mots nouveaux, les mémorise sans les comprendre, croit souvent que son cœur va exploser.

Elle se réfugie dans les contes, puis dans les livres qu'elle lit et relit, qu'elle fait partager à son amie de cœur Djamila.

L'angoisse de la fillette est palpable, sa force pour résister à la tension extérieure, à celle de ses parents.

Elle doit affronter la dureté de sa mère qu'elle surnomme "la commandante" et découvre la fragilité de la famille.

En 1962 il faut quitter "le pays" avec juste une valise qui ne peut contenir toute une vie.

2010 :"On ne se remet pas de la mort d'un père, même vieux". Un père épuisé qui se donne la mort.

"Le passé ne voulait pas passer".



Il y aurait tellement à écrire sur ce désastre algérien, ses morts atroces, la torture.

Martine Duquesne nous offre un témoignage bouleversant de cette période.

Tout sonne juste.

Je remercie vivement Sophie Darreau des éditions La Cheminante de m'avoir offert ce livre.
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La solitude des enfants sages

Angélique, 7 ans « presque trois-quarts, vit en Algérie avec ses parents lorsque la guerre d’indépendance éclate.

C’est elle la narratrice de ce roman signé Martine DUQUESNE

Par les yeux d’une enfant, loin de tout jugement péremptoire des adultes, nous voyageons entre hier et aujourd’hui.

Entre la petite fille qu’elle fut et l’adulte qu’elle est devenue, forgée par « les événements » et leurs conséquences, par la désunion également du couple parental, qui aboutira à l’acte commis par le père, et qui ouvre cette histoire aux accents de soleil sur fond de tragédie, des années se sont écoulées.

Alors que ce passé douloureux remonte à la surface, que les souvenirs refluent, Angélique couche ses maux. Les mots au secours des maux.

« Le passé ne voulait pas passer ».

Avec un talent de conteuse tout comme j’aime, avec pudeur, justesse et délicatesse, Martine Duquesne fait surgir ombre et lumière, cicatrices et points de suture.

Les portraits sont magistralement brossés, tant ceux des parents (cette mère pour qui il est difficile d’éprouver de l’empathie, ce père dépassé qui s’accroche malgré tout et se refuse à quitter cette Algérie si chère à son cœur), que celui , extrêmement touchant, de Djamila, l’amie, le « double », la sœur de cœur.

Angélique se débat, ne comprend pas (comment comprendre l’incompréhensible quand on est enfant ?), se raccroche à ce qu’elle édifie autour d’elle, ce petit monde fait de chansons, de rires, de lectures... Et malgré tout cela…

Voici un roman qui se lit d’une traite. Emouvant, beau, triste mais pas trop quand même, car la plume de Martine Duquesne est indubitablement trempée dans le soleil de l’espoir.

Le déracinement, les séquelles d’une enfance fracassée par l’éclatement d’un pays et d’une famille côtoient les thèmes de l’amitié, du deuil , de la filiation, du renoncement, du recommencement et de la nécessaire résilience, qui permet d’avancer et de se construire.

« La vie tourne autour d’un nombre restreint de phrases, qu’on met des années à construire, des phrases qui résonnent comme des repères, des balises, les pièces d’un gigantesque puzzle qui, une fois assemblées, vont donner sens à l’ensemble ».


Lien : http://nathdelaude.canalblog..
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S'échapper

Pour une fois que l’on croise un prof qui ne veut pas changer le monde, on se sent enfin dans la vraie vie.

A 52 ans Max, agrégé de Lettres, a choisi d’enseigner en collège par conviction mais il a perdu sa flamme depuis bien longtemps. Alors il bâcle ses cours, oublie son autorité et délaisse ses élèves. L’annonce du cancer de sa compagne Lina, va lui faire perdre ses dernières motivations et le fâcher définitivement avec sa direction.

Et c’est une longue descente aux enfers qui le guette dans la première partie de ce roman vouée à une fin inéluctable et dramatique.

Grâce au carnet écrit puis dicté par Lina, la perception de la maladie racontée au quotidien est moins noire que ce que l’on pourrait imaginer. Pourtant, confronté à la souffrance de celle qu’il aime, Max a des réactions surprenantes qu’il assume difficilement.

Dans une seconde partie, l’idée de participer à un voyage organisé aux Etats-Unis intitulé « Sur la route de l’Ouest » lui laisse présager un vrai changement d’air et il décide de confier son désespoir à la promesse d’un nouvel horizon.

Mais là, rien ne se passe vraiment comme prévu et après tant de douleur et de tristesse, la drôlerie de ce périple fait beaucoup de bien.

Martine Duquesne, en nous offrant ce roman plein de sensibilité, souffle le chaud et le froid et parvient, au bout du compte, à rester positive face à l’adversité. On en ressort éprouvé mais convaincu que la vie continue malgré tout et que l’amour pour ceux que l’on a perdu, nous porte sur le chemin de la reconstruction.

Un roman touchant qui passe du noir et blanc à la couleur, éclairant le chemin chaotique de la vie, d’une lueur d’espoir.

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S'échapper

Lorsque Martine Duquesne, l’auteure de "S’échapper" m’a proposé de lire ce nouveau roman, j’ai accepté pour plusieurs raisons. Contrairement à beaucoup, j’aime l’inconnu et je n’avais pas encore cette auteure. Sa maison d’édition était Suisse et quelques informations révélées m’ont convaincue d’accepter. Je ne le regrette pas.



Même si le début de l’histoire me fut difficile émotionnellement – j’ai beaucoup de mal avec la maladie et la mort – je l’ai continuée avec intérêt. Le roman qui raconte la vie – et la mort – de Lina, est surtout le départ d’une intense réflexion à la fois sur nos capacités à réagir face à l’adversité – et Maxime, le compagnon de Lina, en a peu – et sur le travail de reconstruction après un deuil.



L'équilibre est parfait entre les couleurs sombres qui teintent les premiers chapitres et l'humour malgré tout présent. Le texte se lit avec facilité grâce à une écriture de belle facture classique. On sent la grande maîtrise de l’auteure, sans que ce soit pesant. Tout est limpide et les phrases s’enchaînent élégamment. Le rythme est ainsi à la fois posé et alerte.



J’ai beaucoup aimé la délicatesse avec laquelle Martine Duquesne approche le thème de la reconstruction. Tout est feutré, finement abordé. Elle présente avec beaucoup de doigté les moments difficiles que rencontre celui qui est confronté au deuil. J’aime beaucoup la manière qu’elle a de montrer que même après un grand malheur, le bonheur peut à nouveau apparaître. Les nombreuses références littéraires – et notamment une strophe du magnifique "Elévation" de Baudelaire – musicales et cinématographiques, la visite détaillée de la Californie – où est parti Maxime pour s’éloigner de sa vie d’avant - permettent de s’évader et allègent le poids des souvenirs funestes. En effet, "Le voyage vous transforme. On lâche du lest, on suit le mouvement, sans discuter, décérébré, étrangement calme et souriant."



Oui, j’ai beaucoup aimé ce roman poignant qui finalement sous ses des apparences douloureuses est un hymne à l’espoir, à la vie et à l’amour.



Une bien belle découverte.


Lien : https://memo-emoi.fr
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S'échapper

Certaines histoires font peur. Non pour des frissons d’épouvante mais par crainte de retrouver des situations tristement vécues qui laissent des blessures à vie. Le nouveau roman de Martine Duquesne faisait partie de cette catégorie. Je l’écris à l’imparfait car l’autrice a réussi non seulement à ne pas convertir les pages du livre en une rivière de larmes mais à apporter des rayons de lumière à travers le personnage de Maxime.



Maxime, un enseignant désabusé face à sa hiérarchie, est inconsolable. Il avait trouvé l’amour de sa vie avec Lina, une jeune femme solaire. L’astre s’est éteint après un combat contre la maladie et Maxime culpabilise, pensant, croyant qu’il aurait pu être plus présent, plus à ses côtés. Pourtant, il l’a accompagnée jusqu’à son passage dans l’au-delà mais en plongeant dans l’alcool. Après le décès, il retrouve les carnets de bord écrits par Lina pendant sa maladie ; ce qui ne fait qu’accroître sa peine. Les consultations chez un psy ne résolvent en rien les crises de désespoir. Jusqu’au jour où Maxime décide de s’échapper, non pas de fuir mais d’aller ailleurs, de tenter de se remettre en mouvement ; direction l’Ouest américain.



La romancière a prodigieusement recréé les sentiments qui s’infiltrent dans une personne en deuil, notamment avec ce terrible sentiment de culpabilité, celui de ne pas avoir fait tout son possible pour sauver l’être cher, l’accompagner, cacher ses larmes. Vouloir fuir tout en restant présent. La maladie n’épargne personne : ni la personne atteinte, ni son entourage. Et ce n’est pas forcément un accompagnement psychologique qui peut sauver celui qui reste. Ce besoin de continuer à parler à l’être disparu à jamais, cette descente vers l’enfer. Quand soudain, une petite lumière jaillit et peut vous sauver. Car la vie continue.



Poignant, émouvant, ce roman est magnifique. Le tout sublimé par une plume qui s’adapte à chaque situation, passant de la poésie à des dialogues bruts, de la mélancolie à la colère, de l’abattement à l’envie de vivre. Une réussite à laquelle il ne faut échapper.
Lien : https://squirelito.blogspot...
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S'échapper

Etre confronté à la maladie et à la mort d'un être proche est une expérience extrêmement traumatisante , on ne peut s'en relever que difficilement . C'est ce qui arrive à Maxime , quinquagénaire et professeur de français .

Son amie Lina , qui a vingt ans de moins que lui , est confrontée à un monde cruel , celui des médecins et de l'hôpital . Malgré les soins chimiques qui la rendent douloureuse et somnolente , elle finit par s'éteindre dans son lit de souffrance .

Maxime ressent une telle culpabilité -il n'a pas été assez présent pour aider Lina - qu'il sombre dans l'alcool et qu'il devient absent à son travail (même s'il est présent physiquement ) . A tel point que sa hiérarchie lui conseille d'arrêter l'enseignement et de prendre du repos .

Jusqu'au jour où Maxime décide de s'embarquer pour un voyage dans l'Ouest américain , le mythique pays des grands espaces . Une façon de fuir sa culpabilité et le chagrin qui l'envahit et le mine de l'intérieur .

Le lecteur a de prime abord des doutes sur les effets du voyage , mais , heureusement , on devine qu'une rencontre va lui faire oublier ce chagrin inconsolable . Une rédemption est toujours possible ...

Ce roman est addictif : dès que vous mettez le nez dedans , vous êtes embarqués !

J'ai bien aimé les références musicales et culturelles incluses dans le texte , on passe allègrement des Doors à Charles Baudelaire , on sent que l'autrice possède bien la culture nord-américaine , ainsi que la langue (elle est agrégée ) , on devine qu'elle connait bien les lieux qu'elle décrit .

Merci à Martine Duquesne pour ce roman !
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La solitude des enfants sages

A la vie sans l'amour d'une mère !
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La solitude des enfants sages

Je n ai pas aimé ce livre que je l'ai trouvé ennuyeux et les personnages caricaturaux. L idée du double passage dans le temps n est pas nouvelle
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