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Critiques de Mary Beth Keane (146)
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La cuisinière

Un roman biopic qui ne vous laissera pas indifférent.



Mary Beth Keane nous propose dans ce roman de revenir sur l'histoire de Mary Mallon, jeune migrante irlandaise arrivé aux États-Unis suite à la famine dans son pays, et qui, à force de courage de ténacité est devenue cuisinière dans les grandes familles de New-York… puis accusée d'être porteuse de la typhoïde.



Élément important de ce livre : son impartialité. L'auteur ne juge à aucuns moments les faits et les actions de Mary Mallon dans le récit … nous avons juste un récit neutre qui nous permet de nous faire une opinion. Nous comprenons rapidement qu'en raison des connaissances médicales de l'époque, se voir accuser de tuer par simple contact des aliments à de quoi douter. Au fil du roman, Mary prend peu à peu conscience de cette possibilité jusqu'à terminer sa vie de nouveau à North Brother où elle s'éteindra.

Ce roman est également passionnant avec le personnage d'Alfred (le compagnon de Mary) et ses différents addictions : l'alcool puis la drogue. La manière dont les médecins prescrivaient tout et n'importe quoi sans se préoccuper des dosages et des accoutumances à court terme est hallucinant.



La réalité est certes romancée mais on peut voir en arrière-plan le contexte historique de l'époque avec une Amérique en plein développement, l'émergence de la conception de « salubrité publique », les conditions de vie de ses migrants… Le texte est émaillé d'événements historiques comme l'incendie de l'usine Triangle Shirtwaist qui entraîna la mort de plusieurs ouvrières, le naufrage du Titanic et l'apparition des syndicats, la première guerre mondiale (même si elle n'est que nommée rapidement à la fin).

Un biopic puissant en émotion et d'une incroyable objectivité. J'avais peur que le côté romancé gâchent un peu le récit, mais au contraire, cela apporte le côté « humain » qui manquait aux journaux de l'époque qui qualifiait Mary Mallon de la « Porteuse de germes » ou « Mary Tiphoïde ».
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La cuisinière

Je ne connaissais pas l’histoire de Mary Mallon, une jeune Irlandaise venue travailler aux États-Unis à la fin du XIXe siècle. Employée d’abord comme lingère dans une famille aisée, elle devint rapidement cuisinière, ce qu’elle aimait vraiment. Elle fut engagée dans plusieurs foyers qui avaient tous un point commun : les membres décédaient.



À ce stade là, on pense à une autre « tueuse en série », Hélène Jégado, dont l’histoire a été relatée, à sa façon, par Jean Teulé dans Fleur de Tonnerre. Mais il y a une réelle différence entre les deux. Si d’un côté, la bretonne, avait décidé d’elle-même de se substituer à la grande faucheuse, de l’autre, ce n’était pas le cas puisqu’elle ne savait pas qu’elle semait la mort autour d’elle. Celle qui fut surnommée « Mary Typhoïde » nia toujours son rôle dans ces morts prématurées.



Mary Beth Keane a choisi de nous faire revivre cette histoire à travers le point de vue de Mary Mallon. De ce fait, on se met à la place de cette cuisinière que l’on vient accuser un beau matin et qui ne comprend pas ce qu’on lui reproche. L’incompréhension, l’injustice sont les piliers de ce récit et l’on a bien envie d’hurler : « mais libérez-la, elle n’a rien fait ! » Comment en aurait-il pu en être autrement, par ailleurs, puisque la maladie ne se voit pas.



Je vous conseille vraiment ce roman, d’une très grande richesse, dont l’écriture ne pourra que vous émouvoir.
Lien : https://promenadesculturelle..
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La cuisinière

Début 20ème siècle à New-York, Mary Mallon arrive d'Irlande chez sa tante et désire devenir cuisinière.

Elle se fait engager dans différentes familles mais chaque fois plusieurs personnes sont atteintes de la fièvre typhoïde. Mary est en parfaite santé, croit-elle... elle soigne même avec beaucoup de dévouement les enfants et les personnes atteintes de la maladie.

C'est un patron de Mary qui fait appel aux autorités sanitaires. Elle est suspectée d'être un porteur sain de la maladie. Les médecins veulent lui enlever la vésicule biliaire, siège des bactéries mais elle refuse.

Elle est envoyée en quarantaine sur une île au large de Manhattan où on lui construit un pavillon en attendant son procès.

Le roman biographique ne tombe pas dans la morosité, l'auteure repart dans le passé proche de Mary où on constate qu'elle est une personne tournée vers la vie, l'amitié, l'amour avec un compagnon un peu lourd.

Je ne vais pas tout révéler sur la suite du procès, le sort réservé à Mary mais quelle lecture agréable avec des détails intéressants sur la vie pratique et quotidienne à cette époque.

Je me suis renseignée sur Mary Mallon appelée Mary Typhoïde au début du 20ème aux USA. Mary Beth Keane a retracé très fidèlement les évènements d'une écriture très agréable traduite de l'anglais par Françoise Pertat.

Le roman a été écrit en 2013 aux USA, paru sous le titre de "Fever" bien différent du titre français sans que cela soit un défaut pour moi, plutôt un étonnement. Le titre français est bien choisi si l'on fait référence à la volonté de Mary d'exercer sa profession à tout prix.



Challenge plumes féminines

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La cuisinière

Cela fait très longtemps que "la cuisinière" est dans mon pense-bête puis il y a quelques temps ma libraire préférée me l'a donné et j'ai enfin découvert la vie de Mary Mallon. Quelle vie !!

Si ce livre est en partie romancé, il relate tout de même la vie de cette femme accusée de transmettre la typhoïde en cuisinant. Porteur sain, diront les médecins, Mary Mallon n'y croit pas un instant, elle va pourtant devoir vivre avec ce fardeau.

Son histoire m'a inévitablement fait penser à ce que nous vivons aujourd'hui avec ce covid-19, sa contagiosité, les porteurs sains, le confinement, la quarantaine.

Cette histoire s'est pourtant déroulée à la fin du 19e.

Poignant ce roman m'a captivée. Son histoire avec Alfred son amant, a eu tendance, en revanche, a m'irriter et je n'ai à aucun moment réussi à éprouver une once de sympathie pour cet homme égoïste, egocentré, goujat.

Pour conclure, je dirais que j'ai passé un moment tout à fait passionnant avec Mary.

Injustice ? incompétence médicale ? incohérence ? voilà des thèmes qui restent bien d'actualité.
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La cuisinière

Lorsque l’adhérente de la bibliothèque m’a tendu ce livre pour le rendre, après lecture, en m’en parlant avec enthousiasme je me suis dit qu’il ne fallait pas passer à côté. Il s’agit d’une biographie de Mary Mallon surnommée « la Porteuse de Germes » ou encore « Mary Typhoïde »

Nous sommes à la toute fin du XIXème siècle

Mary Mallon est une jeune irlandaise de 17 ans au caractère bien tempé quand elle arrive chez sa tante Kate à New York. Elle n’a qu’une idée en tête : devenir cuisinière. Malheureusement, elle sera placée dans une famille bourgeoise, par une agence, au poste de blanchisseuse.

Elle gagne ses galons de cuisinière en remplaçant au pied levé la cuisinière titulaire tombée malade. Lors d’un autre contrat, elle entre au service de la famille Kirkenbauer. Durant cette période, le bébé et la Maman décèdent de la typhoïde.

Elle entre ensuite au service de la famille Bowen, là encore des cas de typhoïde se déclarent. Le Dr Soper, ingénieur sanitaire, est chargé de l’enquête et finit par suspecter Mary d’être à l’origine de la maladie.

Elle est gardée en quarantaine sur l’île de North Brother où elle subit des examens contre sa volonté.

Déclarée « Porteur sain », elle est libérée après plus de deux ans de mis à l’écart à la condition de ne plus prendre d’emploi de cuisinière.

Elle est placée dans une blanchisserie avec obligation de contrôle sanitaire trimestriel. Elle quitte ce travail suite à l’incendie de l’immeuble et devient boulangère. Etant retrouvée par le Dr Soper, elle se sauve et sous un nom d’emprunt, est embauchée, comme cuisinière, à la maternité du quartier où elle habite.

Alors que plusieurs cas de la maladie se déclarent à la maternité, elle est retrouvée par le Dr Soper. Elle est, à nouveau, transférée sur l’île North Brother où elle finira sa vie.

Dans cette biographie, Mary Beth Keane nous relate une découverte essentielle dans le phénomène de l’épidémiologie : le principe du porteur sain. Une situation bien difficile à comprendre pour la personne concernée jusqu’au moment où l’évidence (les nouveaux cas de la maternité) apparait et il faut reconnaitre que les méthodes employées par les instances sanitaires, à l’époque, n’étaient pas très pédagogiques.

Une histoire édifiante sur les conditions de vie aux Etats Unis où, dans les quartiers pauvres, l’hygiène laissent à désirer, l’alcool est omniprésent, le travail précaire.

Quant au récit, le style est simple et la lecture est aisée. Les deux personnages principaux sont bien campés. Le caractère, très fort, de Mary est bien présent et Alfred, instable, souvent agaçant devient attachant au fil du récit.

Le roman est intéressant mais, l’histoire entre Mary et Alfred prend trop de place et a été génératrice de longueurs qui faisaient perdre un peu l’intérêt du livre.

Combien y a-t-il eu de Mary Mallon durant la période de la COVID19 ?...

Je ne recommanderai ce livre que pour connaitre le cas de Mary Mallon.

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La cuisinière

Bonne pioche pour moi que ce roman, qui m'a fait découvrir à la fois toute une époque, les Etats-Unis des années vingt, et plus particulièrement la "Grosse Pomme" new-yorkaise et son quotidien, ses coutumes, son économie, sa population, et m'a fait faire connaissance avec la fameuse Mary Typhoïde, malheureuse héroïne de faits divers. Le rythme est soutenu, la personnalité de Mary fort bien construite, crédible. Une excellente lecture de vacances, instructive et passionnante. L'écriture n'est pas transcendante, on sent que c'est le contenu qui prime avant tout, mais les mots coulent de soi, fluides, efficaces.

Un bon moment de culture générale.
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La cuisinière

Aussi haletant qu'un thriller, cet ouvrage retrace le bouleversant destin de Mary Mallon, surnommée en son temps" la femme la plus dangereuse d'Amérique", " la porteuse de germes".....

Passionnant....Un véritable cas pour la science.....

L'auteur réalise cette biographie romancée avec un talent indéniable....un regard incisif, piquant, une plume alerte et incisive, convaincante,vivante,même si ce n'est que son deuxième roman....

Comme tant d'autres immigrés Irlandais,Mary arrive très jeune à New- York, à la fin du XIX° siècle.

Cette ville connaît alors de gros problèmes de propreté et d'insalubrité .....

Mary commence à travailler comme blanchisseuse, puis se découvre une véritable passion pour la cuisine.

Malheureusement, dans toutes les maisons bourgeoises où elle est employée, les gens contractent la Typhoïde, Mary, quant à elle, ne présente aucun symptôme de la maladie -au contraire sa robustesse est presque indécente-...

La médecine commence à faire des progrés, un médecin, le docteur Soper émet l'hypothèse du "porteur sain", en particulier pour la typhoïde.

Il mène son enquête et suit Mary à la trace, un jour, il l'aborde, lui explique qu'elle transmet la maladie en faisant la cuisine....

Mais Mary n'est pas un personnage ordinaire, dotée d'une forte personnalité, d'un caractère bien trempé, elle ne se laisse pas faire, elle vit avec Alfred qu'elle aime et soutient malgré son alcoolisme récurrent....

Elle va être arrêtée et exilée à North Brother, une île , au nord de Manhattan,commence alors un ardent combat pour la liberté pour cette femme indépendante et insoumise....nommée "Mary Typhoïde".....

Elle est mise à l'isolement, en quarantaine, soumise à une série de tests chaque semaine...par les autorités sanitaires...

Soutenue par son avocat, maître O Neill,elle obtiendra sa libération,au bout de trois ans,sous

Condition :en aucun cas ne plus cuisiner pour autrui...

Mais pourra t- elle respecter cette injonction et s'empêcher d'exercer ses talents?

Mary courageuse et obstinée, travailleuse, pragmatique, dotée d'une vraie conscience professionnelle, dévouée à son compagnon,à ses patrons,"celle par qui le scandale arrive", ne peut croire qu'elle donne la mort ,sa volonté est de survivre, sa fierté de gagner honnêtement sa vie, à la sueur de son front, son besoin d'amour se transforme en dévouement...

Elle va se heurter violemment au milieu scientifique Américain dans une montée d'incompréhension mutuelle et de mépris,dans un milieu où les inégalités sociales étaient grandes....

Le porteur sain qui transmet la maladie est une idée novatrice que le citoyen normal comprend mal...la mesquinerie, le manque de dialogue,l'indifférence encouragent Mary qui se braque avec fureur....

L'auteur, talentueuse,avec intelligence parvient à encourager l'empathie du lecteur à l'égard de Mary qui se bat seule contre la société "qui l'isole et l'emprisonne injustement"mais nous comprenons également la position scientifique et judiciaire vu le danger qu'elle représente.....

Le rythme de ce récit ne ralentit jamais, il fixe le destin de Mary l'impertinente,l'indomptable....dans notre mémoire, ce combat d'une autre époque -encore que.-....nous fait penser à d'autres combats scientifiques, actuels ceux - là....

Un ouvrage passionnant de bout en bout ,riche d'enseignements qui nous aide à croire au pouvoir de la littérature....



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La cuisinière

Voilà un roman qui s'appuie sur la vie d'une femme hors du commun. " La porteuse de germes" ou " Mary la typhoïde ", comme on l'a surnommée...



Mais revenons en arrière, en 1899, au moment où tout a commencé : Mary, irlandaise immigrée à New-York, a d'abord dû travailler comme blanchisseuse.Puis l'occasion lui est donnée d'exercer ses talents de cuisinière. Cependant, les gens de son entourage, domestiques et maîtres, décèdent nombreux, de la typhoïde, alors qu'elle n'est jamais atteinte de ce mal.



Intervient alors un contrôleur sanitaire, le docteur Soper, qui établit une relation de cause à effet entre ce que cuisine Mary et les décès qui se succèdent et il la déclare " porteur sain".



Elle est alors emmenée de façon injuste et arbitraire sur une île, en quarantaine. Mais Mary a un caractère fort et ne se laissera pas faire... Et surtout, cuisiner est sa passion...ce sera son drame.



Le livre adopte le principe des retours en arrière, ce qui est parfois un peu confus, et nous livre le point de vue de Mary, qui se sent victime et veut réagir. A ses problèmes avec la justice et la santé s'ajoutent ses soucis personnels, notamment avec son compagnon, Alfred.



Un tableau très juste nous est donné du New-York du début du 20ème siècle, surtout en ce qui concerne le quotidien des domestiques et ouvriers. Et Mary est une femme particulière, intéressante, qui revendique sa liberté et son indépendance.



Néanmoins, il m'a manqué de l'émotion, durant cette lecture, et un style plus personnel. C'est en tout cas une minutieuse reconstitution romancée du destin de la vraie Mary Mallon.



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La cuisinière

J'ai trouvé passionnante cette lecture... Lire sur ce destin de femme surnommée la femme la plus dangereuse de l'Amérique... Une cuisinière porteuse de germes, complétement immunisée, mais qui tue, sans le vouloir (?) les familles pour qui elle travaille. Bien que nous sommes dans un fait réel, la lecture se fait comme dans un bon thriller. Une écriture efficace, qui trace, qui retrace et qui captive ! Une belle découverte, qui a dormi bien trop longtemps dans ma PAL. Un très bon moment de lecture.
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La cuisinière

Et encore un coup de cœur et pourtant l'histoire est plutôt triste comme c'est malheureusement souvent le cas des histoires vraies.



Oui, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, et c'est d'autant plus vrai quand on découvre d'une façon pour le moins expéditive qu'on est porteur sain de la typhoïde sans jamais avoir été malade. Et là, la vie est totalement bouleversée, cuisinière elle était pour son plaisir et celui des autres chez qui elle travaillait, blanchisseuse elle sera pour un temps sans la joie des sensations éprouvées lors de la préparation de mets délicieux, juste les mains en sang de les avoir trop longtemps laisser tremper. Ce n'est qu'un entracte dans la vie de Mary, Mary Mallon de son vrai nom qui passera 27 ans de sa vie en quarantaine sur l'île de North Brother Island, département du Bronx, où elle décédera le 11 novembre 1938.



« Le travail était aussi ennuyeux que le souvenir qu'elle en avait gardé, dépouillé de la magie qui auréolait la cuisine. Alors qu'un couteau et un peu de beurre dans une poêle lui suffisaient pour métamorphoser quelques vilaines petites patates ordinaires en un plat merveilleux, la blanchisserie n'offrait aucune possibilité de transformation. »



De ce qu'elle sait, elle a toujours connu la typhoïde, de sa plus tendre enfance en Irlande à sa première arrestation par Georges Soper, spécialiste des épidémies qui la pistera comme un chien traque un gibier en suivant le chemin des épidémies de typhoïde dans la région de New York. Un sacré enquêteur mais un piètre être humain qui ne peut imaginer que Mary ne réalise pas qu'elle est l'origine des différentes épidémies et du coup, la traite d'une manière assez ignoble en l'arrêtant manu militari. Après avoir fait quelques tests sur elle à l'hôpital, il la transfère sur North Brother Island pour être définitivement mise à l'écart et continue sa traque sanitaire sans imaginer que Mary va essayer de se défendre pour sortir de son isolement infâme.



Un procès il y aura, qu'elle gagnera en même temps qu'une certaine célébrité. Enfin, la liberté retrouvée mais à quel prix, le prix de sa joie, le prix de son métier, trop à risque pour la typhoïde même si beaucoup de précautions sont prises. Elle tiendra le coup un temps et retournera aux fourneaux et à la quarantaine, à vie cette fois. Une histoire qui m'a troublée, je savais que les lépreux étaient parqués, que les gens atteints de la variole étaient mis en quarantaine, que les tuberculeux se retrouvaient dans des sanatoriums, mais ici, la 'fautive' n'est pas malade et pourtant, elle porte la mort en elle sans le savoir, sans jamais comprendre exactement le geste de la faucille car si elle est responsable de la mort de trois personnes, tellement d'autres sont restées vivantes.



« Avec son petit bout de terrain, North Brother était un gigantesque radeau pétri de boue et d'herbe, où les mourants venaient attendre leur tour. »



L'auteure ne se contente pas de retracer la vie surprenante et douloureuse de Mary Typhoïde, elle intègre aussi les faits divers de l'époque. Ainsi, l'échouage du General Slocum sur l'île de North Brother Island le 15 juin 1904 causant la mort de plus de 1000 personnes ; l'incendie de l'usine Triangle Shirtwaist à New York, l'un des plus meurtriers avant l'attentat du 11 septembre, 146 morts principalement des femmes jeunes ; la cure d'Oppenheimer, 1905, qui combat l'alcoolisme avec de la quinine et enfin, la façon de traiter les grands brûlés avec de la morphine bien sûr mais aussi de l'héroïne qui fait des brûlés des camés.



Très bien écrit, super bien documenté, ce roman m'a chamboulé. Déjà, je ne savais pas du tout qu'on pouvait être porteur sain de la typhoïde et Mary Mallon a été la première identifiée dans le monde. Une pestiférée à qui on n'a pas tout expliqué et qu'on a juste condamné à vie.
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Aujourd'hui comme hier

Ce roman familial alterne les focalisations, ce qui rend les personnages paradoxalement moins crédibles, et peut-être plus plats. Cependant, l'auteure s'intéresse à chacun, et aborde, en toile de fond de cette histoire simple et touchante, la maladie mentale et le pardon, l'amitié indéfectible et l'amour. Sans être très original pour autant, il s'agit d'une lecture assez plaisante (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/10/17/aujourdhui-comme-hier-mary-beth-keane/)
Lien : https://pamolico.wordpress.c..
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La cuisinière

Voilà une lecture qui me laisse avec un avis mitigé. La première partie est passionnante, je l'ai lue avec plaisir. Quelle histoire quand même !



Mary Mallon est la première personne désignée comme porteur sain de la typhoïde. Elle est cuisinière et est accusée de transmettre la typhoïde par les plats qu'elle prépare. En cette période de pandémie, ces mots font écho.



La deuxième partie est plus insipide mais il en va peut-être de même avec la vie Marie à cette époque.
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La cuisinière

J'ai passé un bon moment avec cette irlandaise au tempérament de feu. Marie Beth Keane a su la rendre particulièrement "vivante" et l'on ressent très bien les sentiments de Mary, l'injustice, la peur et, finalement, toutes les étapes du deuil qu'elle doit faire de sa vie, en passant un long moment par le déni pour terminer enfin dans l'acceptation. Je crois même avoir fini par être Mary à quelques occasions au cours de ces pages, lorsqu'elle cuisine par exemple, on sent toute sa passion et toute sa chaleur, également lorsqu'elle pleure la mort du petit Tobias et qu'elle en accepte la responsabilité. Bien que j'ai cru percevoir beaucoup d'empathie de la part de l'auteure pour Mary "Typhoïde" je n'ai pas discerné de jugement, c'est au lecteur de se faire une opinion sur les choix de cette dernière. D'autre part j'ai appris beaucoup de choses, pour commencer l'histoire vraie de Mary Mallon que je ne connaissais pas, quelques éléments sur la condition féminine aux États-Unis à cette époque et aussi une foule de détails sur la ville de Manhattan que je n'ai visitée qu'en photos.

C'est un livre facile à lire, le style est simple et abordable, sans prétention. C'est une lecture idéale si vous avez envie de vous détendre (pas de sujet métaphysique au programme) avec une bonne histoire bien écrite.
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La cuisinière

Mwais ... Peut mieux faire !

Surtout quand on lit le quatrième de couverture :

"L'incroyable destin de celle que l'on surnomma « La femme la plus dangereuse d'Amérique ».



Immigrée irlandaise courageuse et obstinée arrivée seule à New York à la fin du XIXe siècle, Mary Mallon travaille comme lingère avant de se découvrir un talent caché pour la cuisine. Malheureusement, dans toutes les maisons bourgeoises où elle est employée, les gens contractent la typhoïde, et certains en meurent. Mary, de son côté, ne présente aucun symptôme de la maladie. Au contraire, sa robustesse est presque indécente. Des médecins finissent par s'intéresser à son cas, mais la cuisinière déteste qu'on l'observe comme une bête curieuse et refuse de coopérer. Pourquoi la traite-t-on comme une malade alors qu'elle est en parfaite santé ? Les autorités sanitaires, qui la considèrent comme dangereuse décident de l'envoyer en quarantaine sur une île au large de Manhattan. Commence alors pour Mary Mallon, femme indépendante, un combat à armes inégales pour sa liberté."



Je ne vais pas vous dire que je me suis ennuyée, mais presque ... Avec un sujet pareil, je m'attendais à qqchose de plus vivant ! J'ai bcp aimé le début du livre. On est tout de suite dans le cœur du sujet. Même si je trouve qu'il est dommage de n'avoir que le point de vue de Mary ...

J'ai moins aimé la deuxième partie. Mary est libre et essaye de continuer sa vie comme si de rien n'était, sauf que ... Cette partie est assez insipide je trouve. On y apprend pas grand chose, et il ne s'y passe pas grand chose ...



Vraiment dommage, parce que avec un sujet pareil, une histoire pareille ... Il y a plus que matière.

La chose à retenir de ce bouquin : ne pas se laisser tenter par une très jolie couverture ! Livre terminé mais seulement parce que je me disais que, forcément, il allait se passer qqchose !
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La cuisinière

Quel destin que celui de Mary Mallon !

Les découvertes passées dans le domaine de la médecine ont parfois brisé la vie de gens ignorants.



Mary est porteuse du germe de la typhoïde sans toutefois en souffrir.

Elle contamine les gens pour qui elle cuisine avec énormément de talent, sans s'en rendre compte.

Comment admettre qu'on tue des gens tout en étant soi-même en bonne santé et, surtout, en leur donnant du plaisir ?..

Mise en quarantaine sur une île proche de New-York, elle se révolte et se bat pour obtenir sa libération...car l'homme qu'elle aime depuis tant d'années et avec lequel elle a une relation difficile et passionnelle, l'attend dans leur petit "trois pièces".

Elle obtient gain de cause et s'apperçoit alors que son homme ne l'a pas attendue et qu'il s'est installé avec une autre femme.

Ils se retrouvent pourtant après avoir l'un et l'autre subit de gros travers chacun de leur côté.

Mais on ne guérit pas d'une maladie qu'on porte sans la développer....



Un très beau roman que j'ai lu avec intérêt jusqu'à la dernière page.

On ne peut s'empêcher d'éprouver de l'empathie pour cette irlandaise au fort caractère qui voit son destin brisé et le doute et la peur l'envahir.



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La cuisinière

Mary Mallon était devenue pour ses contemporains, non plus une personne mais un cas clinique pour le corps médical, une bête de foire pour les uns, un monstre pour les autres , "la femme la plus dangereuse du monde" pour les journaux prompts aux formulations chocs, "Mary Typhoïde " pour tous. MB Keane aurait pu en faire une simple biographie tant le destin de cette femme pourrait suffir en lui même et, c'est justement parce qu'elle n'a pas choisi cette voie unique, que ce livre est passionnant. En effet, sans vous dévoiler le parcours de Mary Mallon, on peut se poser beaucoup de questions sur sa façon d intellectualiser son cas, sa pathologie, son malheur, on peut se demander ce qui l'a poussée à agir comme elle l'a fait, à faire comme si... On peut tantôt la plaindre, tantôt la considérer comme totalement irresponsable. MB Keane , sans la juger, en a fait une femme de chair, amoureuse blessée ou victorieuse, sans manichéisme, sans jugement, sans parti pris et sans pathos. Les pages sur la solitude de l'héroïne sont très émouvantes. Les changements de temps et d'espace, loin de déranger, ont du sens ( que peut-on faire d'autre que de penser au passé quand on est seule et coupée du monde ?) , ce qui en fait un livre à la construction judicieuse . de phénomène de curiosité, Mary Mallon est devenue grâce à cette biographie romancée, une femme curieuse et "porteuse' de questions, de mystères.

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La cuisinière

Je me souviens avoir lu, il y a plusieurs dizaines d'années, un article sur cette cuisinière, porteur sain du virus de la typhoïde, qui avait empoisonné plusieurs membres des familles qui l'employaient. 



Quand ce roman est sorti, en 2014, je me suis promis de le lire, et c'est maintenant chose faite : il figurait dans le gros paquet reçu récemment de 10/18 ! 



Je m'attendais à un roman décrivant la maladie, sa propagation, l'enquête ... 



Il y a de ça, mais pas que. 



Il y a surtout l'histoire de Mary Mallon, son arrivée aux Etats Unis, son désir profond de devenir cuisinière, et non blanchisseuse comme tel était le destin des nouvelles arrivées. 



Puis sa rencontre avec Alfred, son grand amour, celui à qui elle pardonne tout, même s'il ne le mérite pas forcément, celui dont elle financera les différentes addictions (alcool et drogues diverses, en vente libre, et puis plus .. ) 



Le roman nous montre sa vie pendant la longue quarantaine avant son premier procès et sa condamnation, les relations avec les différents médecins, les analyses qui la montent toujours saine alors qu'elle sème la maladie. 



Un mystère de la médecine au début du XXème siècle qui a contribué à la connaissance de cette maladie et aux moyens d'en limiter la propagation. 



Un roman factuel, qui décrit le destin d'une femme qui aurait juste voulu cuisiner pour les autres et partager son goût des bonnes choses !



Un roman qui offre également de belles descriptions du New York du début du XXème siècle et des conditions de vie des primo-arrivants. 



Une écriture fluide et précise.   
Lien : http://les-lectures-de-bill-..
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Aujourd'hui comme hier

J’ai eu l’opportunité de lire ce roman par le biais de la plateforme Netgalley.

Il fait partie de la rentrée littéraire et est paru le 26 août 2021 aux éditions Presses de la Cité.

Ce livre (un beau bébé de 464 pages !)est une histoire de vie passionnante et profondément émouvante.

Nous sommes au cœur de l’Amérique et nous faisons la connaissance de deux familles voisines : les Gleeson et les Stanhope. Les pères sont flics au NYPD et sont amis. Peter : le fils unique des Stanhope et Kate, la fille cadette des Gleeson sont nés quasiment en même temps. Ils grandissent ensemble, s’entendent très bien et deviennent les meilleurs amis du monde. Seules les mères restent à bonne distance l’une de l’autre. Anne Stanhope apparaît froide, distante voire « bizarre ». Chacun possède ses qualités et ses failles, néanmoins la vie s’écoule paisiblement, le temps passe et puis soudainement survient un drame.

Mary Beth KEANE va alors nous entraîner au travers de 30 années de la vie des Gleeson et des Stanhope afin de nous expliquer ce qui a pu conduire à cette tragédie et comment les protagonistes vont faire pour s’en sortir. Elle « photographie » la vie familiale sous toutes ses coutures.

Le destin de ces deux familles sera d'abord séparé puis ensuite réuni.

Les personnages sont bien campés et très attachants. La psychologie de chacun est finement développée. Les chapitres alternent les différents points de vue de ces-derniers de manière à enrichir l’intrigue. Le style de l’auteure est simple, fluide, authentique, humain. Les thèmes abordés nous concernent tous : l’amour, la parentalité, la maladie mentale, l’adultère, le pardon.

J’ai passé un très bon moment de lecture.

Je découvrirai avec plaisir les autres ouvrages de l’auteure.

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Aujourd'hui comme hier

A Gillam, une ville de banlieue à 30 km de New-York, vivent côte à côte deux familles. Les deux pères se connaissent car tous les deux sont entrés dans la police new-yorkaise au même moment. Ils ne sont pas amis, ils ont évolués différemment. La vraie amitié se créé entre le fils unique de Brian, Peter, et la plus jeune des filles de Francis, Kate. Les deux enfants sont inséparables et Kate est un soutien fort pour Peter qui grandit dans la solitude entre un père peu présent et une mère dépressive....Alors qu'ils ont 14 ans, un drame se joue à Gillam et les deux jeunes adolescents vont devoir être séparés l'un de l'autre.

J'ai beaucoup aimé ce roman, avec une belle galerie de personnages très touchants, J'ai trouvé l'écriture très subtile, très bien rythmée, pas de lenteurs. On suit ces deux familles avec beaucoup d'intérêt et on a envie à la fin du livre de les accompagner encore !

Un grand merci aux Presses de la Cité et à Netgalley pour cette lecture.
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La cuisinière

Ce magnifique et documenté ouvrage nous conte l’histoire vraie de Mary Mallon, surnommée par la presse Mary Typhoïde. Un roman passionnant, émouvant et qui retrace le destin cruel d’une femme forte et opiniâtre mais une victime de la maladie, de son déni face aux évènements et bien seule.
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