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Critiques de Mathieu Bélisle (6)
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Bienvenue au pays de la vie ordinaire

Cet essai, c'est un peu comme un miroir grossissant placée sous le nez de la société québécoise! Bienveillant mais intransigeant, Mathieu Bélisle y expose nos travers tout en rêvant d'un Québec qui sait voir plus grand.



La vie ordinaire, c'est quoi? C'est une existence prosaïque axée sur la production et la reproduction, c'est-à-dire le travail et la famille; bref, sur les affaires du quotidien, les choses concrètes et sans grandes envergures. Au Québec, capitale mondiale de l'humour facile et de la piscine hors-terre, la vie ordinaire occuperait toute la place, empêchant par la bande le développement d'autres aspects de la culture, comme la littérature ou la politique.



Le texte est assez consistant mais agréable à lire et, surtout, très pertinent. La pensée de l'auteur est accessible et perspicace. Ce livre pousse à la réflexion et mène inévitablement à la remise en question de nos modes de vie et de pensée. Un essai très réussi!
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Ce qui meurt en nous

Chère lectrice, Cher lecteur,



J’ai décidé de lire Ce qui meurt en nous de Mathieu Bélisle car je trouvais que je ne parlais pas d’essai québécois sur mon blogue. Pourquoi avoir choisi celui-ci? Peut-être parce que le sujet de la mort m’interpelle depuis mes études littéraires, car j’ai travaillé sur des romans mettant en scène des figures discursives adolescentes se suicidant. Alors, j’ai beaucoup lu d’essais psychanalytiques à l’époque sur la pulsion de mort et sur l’apport de Thanatos dans les écrits. Je crois bien que je vais de plus en plus lire des essais car j’ai été profondément marquée par ma lecture de celui-ci.



Dans les quatre parties :

Quelque chose s’est brisé

L’humanité fantôme

Retrouver le pays réel

Un peu de lumière

l’auteur fait connaître sa réflexion sur la pandémie que nous avons connue et par le fait même, il offre un témoignage précieux. Ainsi, notre société se définissait comme ceci :



«Le culte du rendement et de la productivité, l’appétit de vitesse et d’accélération nous ont conduits à considérer la Terre comme un autel immense où tout ce qui vit doit être sans relâche être détruit, dépensé, sacrifié jusqu’à la consommation de toutes choses, jusqu’à la mort de la mort.» (p. 54)



Mais, la pandémie est venue faire basculer notre perception du réel et aura redéfini notre rapport au changement. Après avoir été dans un déni de la mort, nous nous retrouvions confrontés comme jamais à cette dernière. L’auteur présente ainsi un retour sur les événements tragiques qui ont secoué notre monde durant les dernières années et qui ont modifié notre façon d’être. En raison de la COVID-19, des milliers de corps morts ont été affichés sur les écrans des téléviseurs, des ordinateurs, etc. en créant ainsi un effet de banalisation de la mort. Nous étions figés devant nos écrans tout en entendant parler de chiffres, toujours des chiffres pour expliquer le monde (nombre de morts, nombre d’hospitalisations, etc.). La mort comme spectacle s’affichait et elle agissait comme un produit de consommation dont il fallait se délecter jour après jour. Elle était partout et il fallait bien malgré nous la regarder en face. Que ce soit l’échec de la gestion de la pandémie au Québec dans les CHSLD ou encore le manque de leadership dans le réseau de l’éducation, il est évident que cette pandémie aura laissé des traces terribles dans les familles, dans la mémoire collective et dans celle de l’être humain. Comment se redéfinir après cette dernière? Comment percevoir la mort? La lumière peut-elle jaillir après ces années habitées par les ténèbres? L’auteur nous convie à réfléchir. L’être humain a vu son moi éclater et il a perdu ses repères. Comme le mentionne Bélisle :



«Peut-être avons-nous assisté en direct, en temps de pandémie, à la fin de l’idéal moderne du moi unifié, conscient et maître de lui-même : la mise en réseau ne pouvait conduire qu’à l’éclatement du moi, qu’à la dissémination de ses parties aux quatre coins du monde virtuel. Le «je» n’était plus seulement un autre, comme l’avait écrit Rimbaud, mais la somme d’un tout que plus personne n’avait les moyens de reconstituer. » (p.82)



J’ai beaucoup apprécié ma lecture car je me suis retrouvée dans le tragique habitant l’auteur. Il le mentionne dès le départ. Je crois que je n’ai jamais rencontré quelqu’un de plus tragique que moi et je me sentais bien seule avec mon sentiment. Mais, en lisant que Mathieu Bélisle ressentait aussi ce sentiment, je me suis sentie beaucoup moins seule. J’ai vu mon moi éclater durant la pandémie à la fois dans mon corps et dans mon esprit. Comment ne pas penser à la mort dans un tel contexte?



J’ai aussi aimé les liens avec la littérature et que cette dernière pouvait assurer un certain rayon de lumière dans notre monde et je le crois aussi. Sans la littérature, je ne sais pas comment j’aurais pu survivre à cette pandémie. Par exemple, Bélisle fait des liens avec des auteurs comme Romain Gary, Louis Hémon, Paul Kawczak ou Sophocle. Comme il le soulève :



«C’est ici que la littérature nous vient en aide, dans la mesure où elle peut nous apprendre à vivre dans la précarité, nous permettre de tenir en équilibre sur les bords de l’abîme, nous maintenir vivants, sur le seuil de notre disparition. […] Mais la littérature contrairement à la philosophie, n’apprend pas d’abord à mourir, mais à vivre et à rêver. Elle apprend à habiter le monde et à le réinventer.» (p. 91)



Grâce à notre imagination, la littérature nous permet de nous évader d’un réel trop lourd. La littérature comme porte de salut, j’adhère.



Que pensez-vous de ma perception de cet essai?



Bien à vous,

Madame lit



https://madamelit.ca/2023/02/08/madame-lit-ce-qui-meurt-en-nous-de-mathieu-belisle/
Lien : https://madamelit.ca/2023/02..
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Bienvenue au pays de la vie ordinaire

Je viens de terminer la lecture de Bienvenue au pays de la vie ordinaire de Mathieu Bélisle. J’ai lu il y a quelques semaines Ce qui meurt en nous de ce dernier et j’avais trouvé sa façon de vulgariser l’information accessible. Donc, je me suis dit qu’il fallait que je lise son autre essai au titre accrocheur.



Avant de commencer mon billet, j’aimerais juste mentionner que je ne suis pas une intellectuelle; je rédige des chroniques sur ce blogue pour partager mes trouvailles littéraires, pour discuter de livres, pour promouvoir la littérature québécoise. Je suis une lectrice québécoise, c’est tout. Dans une autre vie, j’ai enseigné le français pendant plus de vingt ans. Lorsque mon institution me l’autorisait, je faisais lire l’excellent bouquin d’Éric Plamondon, Pomme S, afin de permettre à mes étudiantes et à mes étudiants de développer leur compréhension de l’histoire de l’informatique. En ce sens, je ne me définis pas comme une intellectuelle, mais plutôt comme une lectrice et un professeure. Alors, c’est avec humilité que je présente mes pensées sur cet essai.



Je sais que je viens du pays de la vie ordinaire. J’ai souvent mentionné que nous sommes fiers d’acheter des maisons toutes pareilles, de regarder les coaches de La Voix les dimanches s’exclamer aux jeunes candidat-es qu’ils sont prêts à intégrer le milieu artistique et qu’ils sont des êtres extraordinaires, de porter les mêmes vêtements griffés, d’avoir un conjoint et deux enfants, d’avoir une piscine hors-terre dans sa cour, etc. Ici, nous aimons vivre dans la conformité absolue. Je viens de ce pays de la vie ordinaire, de ce Québec façonné au gré des saisons. Mais qu’est-ce que le pays de la vie ordinaire? Selon Mathieu Bélisle :



«C’est un pays gouverné par l’habitude, où chacun vaque à ses affaires sans s’inquiéter de rien, tout à la certitude que demain sera pareil à hier, un pays où rien ne se transforme ni ne disparaît vraiment, où les événements ont toujours, par quelque côté, un air de déjà-vu, tant le cours de son histoire, comme celui du grand fleuve qui traverse son territoire, semble n’accuser aucune variation.» (p.9)



Ce n’est pas mauvais d’habiter au pays de la vie ordinaire. Mais il s’avère dangereux de ne plus prendre position et de se laisser porter par le courant.





Cet essai, je l’ai aimé pour plusieurs raisons et je vais m’expliquer. Tout d’abord, j’ai souvent remarqué qu’au Québec, les gens ne veulent pas s’engager dans une cause car ils savent qu’ils devront faire des efforts reliés à la collectivité. Nous ne pensons plus, nous ne réfléchissons plus, nous ne rêvons plus, c’est trop de travail. Les gens préfèrent se terrer dans leur voiture, attendre dans le trafic dans leur VUS qui consomme de l’essence à mourir (alors qu’ils n’ont pas besoin d’un quatre roues motrices pour rouler en ville ), car tous les autres autour en possèdent un, le standard exige… Il faut s’éloigner des personnes qui critiquent car elles sont trop négatives, il faut plutôt aller au centre-commercial la fin de semaine pour consommer encore et encore en se laissant porter par la musique du moment.



C’est beau au pays de la vie ordinaire… mais devient-on des insignifiant-e-s à vivre dans un tel système qui a perdu son sens?



Mathieu Bélisle stipule dès le départ qu’il n’a pas la prétention de sortir les Québécoises et les Québécois du pays de la vie ordinaire. Comme il le relève:



«Je ne prétends détenir aucune réponse, aucune solution. Je ne défends aucun programme. Mais si je devais plaider en faveur d’une idée, ce serait pour la nécessité impérieuse d’un dépassement de la situation actuelle, non par le rejet brutal de tout ce qui a été fait, non par la répudiation de la vie ordinaire ou par quelque autre table rase, mais par la quête d’un nouvel équilibre qui permettrait à la vie de participation et à la vie de contemplation de gagner en force et en autonomie. J’insisterais sur la nécessité de retrouver un certain sens de la hauteur, un goût du vertige et de la verticalité, de renouer avec la ligne du risque.» (p. 15)



Pour brosser son essai, l’auteur aborde le concept de la vie de cette façon :



La vie de la production, de la reproduction et de la consommation

La vie de la contemplation (idées, arts, etc.) et de la participation (engagement dans un projet de société)

Au Québec, nous sommes plutôt dans l’axe numéro 1 et tout le danger réside dans ce dernier. Nous nous éloignons de la vie de la contemplation et de la participation. Nous vivons selon la norme métro-boulot-dodo et nous ne sommes plus solidaires de quelque chose de plus grand.



Le concept de l’ordinaire est ancré dans notre inconscient collectif (nous n’avons qu’à nous référer à la célèbre chanson de Robert Charlebois «Ordinaire» tirée de son album Un gars ben ordinaire). Avec le «Bienvenue» du titre, nous pouvons remarquer que «nous y sommes enfin arrivés» à cet endroit valorisant l’ordinaire et cela s’avère terrifiant, car nous pouvons ressentir une certaine satisfaction d’être «dans la pensée du terminus» comme il est mentionné dans l’essai.



Alors, il faudrait combattre le quant-à-soi, cette anesthésie généralisée qui passe entre autres par l’humour et retrouver un projet de société, une utopie, un vent d’ailleurs. Car à habiter dans un pays qui fait du surplace, nous risquons de ne plus prendre position et de ne plus chercher à atteindre notre inaccessible étoile.



Mais encore, j’ai beaucoup apprécié cet essai car il est question de la littérature et j’ai retrouvé des références aux romans que j’ai étudiés durant mes études en littérature québécoise. L’auteur s’y réfère pour partager sa vision et pour faire réfléchir son lectorat.

Alors, lisez cet essai, c’est brillant, c’est intelligent, c’est un nous terrifiant qui est exposé.



Que pensez-vous de mon article sur cet essai?

https://madamelit.ca/2023/04/03/madame-lit-bienvenue-au-pays-de-la-vie-ordinaire-de-mathieu-belisle/
Lien : https://madamelit.ca/2023/04..
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Les inconvénients du progrès : 50 raisons de ne..

Afin de célébrer la parution de leur 50e numéro, les rédacteurs de l’Inconvénient ont récemment publié un recueil des meilleurs « bogues » parus dans leurs pages depuis la naissance de la revue. Mais que sont les « bogues », demanderez-vous? Il s’agit en fait de brefs traits d’humeur insérés à la fin de chaque numéro, où les rédacteurs tirent à vue sur toutes les absurdités (bien réelles) dont ils ont été témoins. Que ce soit pour nous entretenir d’une décision gouvernementale, d’un slogan publicitaire entendu dans les médias, d’un comportement humain envers un animal ou de la manière de créer une œuvre d’art pseudo contemporaine, les auteurs usent avec talent de différentes figures de style pour nous emmener graduellement à prendre conscience de l’absurdité de certains faits de société. Jubilatoire. Le recueil est trop court, on en redemande.
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Ce qui meurt en nous

Comme toujours, Mathieu Bélisle sait faire flèche de tout bois afin de nourrir sa réflexion, convoquant aussi bien Sophocle, que René Girard, Walter Benjamin, Romain Gary ou Hergé et son Tintin au Tibet.
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Bienvenue au pays de la vie ordinaire

Un homme mollasson, faiblard, ringard, ben ordinaire, qui baigne dans une « coolitude » contagieuse. Les personnages de héros et de gagnants, on laisse ça aux autres. Pierre Le Moyne d’Iberville, connaît pas.
Lien : http://www.journaldequebec.c..
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