Une rencontre au Dépôt Imaginaire (Lyon) autour de l'anthologie "Civilisations disparues" aux Editions Luciférines.
Avec Barbara Cordier, Victor Fleury et Mathieu Rivero.
Que serait le monde sans ambition et prétention ? Ce n’est qu’une expression du désir et de la volonté.
On organisa pour moi un banquet pendant lequel je siégeai entre le Jagannâtha et Khalid. Je demandai à ce dernier si sa mère assistait aux libations.
- Elle est morte. Mon père l’a tuée, dit-il tout simplement.
- Pourquoi ?
- Parce que la seule autre issue aurait été de mourir et de perdre son titre. Elle l’a défié, et mon père a gagné. C’est ainsi qu’il est resté Jagannâtha.
[Azi Dahaka] Je pense qu’il y a deux écoles : celle du faible, qui se borne à repousser l’ennemi, et celle qui s’assure la paix en coupant l’herbe sous les pieds de l’assaillant. Les pertes ne sont qu’accessoires. C’est par le combat qu’on cherche à affirmer sa valeur.
[Tarik à Shéhérazade] Je ne me restreints pas par plaisir, mais parce que j’aurais du mal à contrôler les conséquences de mes actes. Ose me dire que tu n’as jamais douté du bien-fondé de la position de sultans. Un homme peut-il diriger son peuple vers la guerre et la famine de façon légitime ? La condition royale offre peut-être trop de pouvoir. Ma puissance n’est pas celle des rois, mais je sais qu’elle me confère une responsabilité conséquente, car elle peut changer la face du monde.
Entre fin mot et mot de la fin, la différence est de taille.
Les montagnard profitèrent de l’occasion et se jetèrent dans la bataille, désorganisés mais faisant preuve d’une violence sans pareille. Le regard du général se reporta sur une étoile pourpre qui filait au-dessus du champ de bataille. Cette comète n’était autre qu’Azi Dahaka. Son armure dorée, rougie, accrochait la lumière.
Le sultan fusait de toit en toit en agitant sa lance. La traînée de sang aux reflets d’or suivait la hampe à la manière d’un étendard. Azi Dahaka fit signe aux cieux, les appela, et ils répondirent à son invocation. La foudre fendit l’air pour venir toucher la pointe d’argent. Elle fourcha dans la direction qu’il indiqua et un archer ennemi tomba d’un toit. Le sultan épuisa l’orage entier tandis que Bubahl menait ses hommes contre le reste des barbares effrayés.
Oui, la magie est périlleuse, mais c'est un instrument. Quel outil n'a pas ses risques ? Il s'agit là d'un pouvoir brut, un pouvoir essentiel. Tu n'es pas djinn ou mage, tu n'es pas lié aux fils de la destinée. C'est là que réside le danger: tu es libre. Combien de rêves peux-tu faire fleurir avec mon aide? Laisse-moi être ton champion secret. Laisse-moi t'ouvrir la voie.
La lumière filtrait au travers de la grande ziggourat. Abû n'exagérait pas lorsqu'il la décrivait comme “la ruine vivante de Babylone” ou “la lèpre de sa cité” : l'immense tour à degrés, culminant comme un pic, donnais une image de grandeur passée. La bâtisse avait le flanc ouvert, comme une carcasse aux entrailles dévorées par les charognards, et son sommet se dressait, incomplet, dans le ciel. Combien d'étages aurait-il fallu ajouter pour que la tour touche les nuages et le ciel? se demanda Azi.
[Tariq à Shéhérazade] Tu aimes l’idée d’une voix qui crée la réalité : c’est la seule magie dont tu es capable.
Comme le vent, la magie apporte du changement en ce monde. L’un et l’autre vont de pair.