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Critiques de Matthias Lehmann (82)
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Chumbo

L'histoire brésilienne du XXème siècle en un peu moins de quatre-cent pages, et plus précisément celle de l'état du Minas Gerais, le coeur de l'industrie minière du Brésil : c'est le programme que nous propose Matthias Lehmann.



Il nous fait découvrir le quotidien de la famille Wallace, propriétaire d'une concession minière menacée par les ouvriers grévistes. Si l'histoire est surtout centrée sur les deux frères, Severino et Ramirez, chaque membre de la famille mérite un petit arrêt sur image : un père bien décidé à faire plier ses ouvriers, quitte à les bastonner, une mère désillusionnée attendant que son mari passe l'arme à gauche, une fille ainée dévote et plus conservatrice que l'ensemble de la fratrie, une autre fille qui s'amourache des journalistes communistes, et la dernière qu'un rien effraie.



Les années s'écoulent, et l'on voit ce joli petit monde balloté de droite à gauche par les évènements qui secouent le Brésil, entre militantisme et arrivée de la gauche au pouvoir, puis tractations politiques et alliances entre industriels et conservateurs qui mènent à la dictature militaire et à son lot d'horreur.



Le principal intérêt de cette bande dessinée est qu'elle montre les trajectoires de chacun des personnages et les mouvements sociaux qu'ils traduisent : jeune fille d'une famille pauvre devenant professeur à l'université, gérant bourgeois doublé par son associé, homme de main plutôt niais devenant un des tortionnaires les plus retors de la dictature, et j'en passe.



Le récit peut sembler un peu indigeste au premier abord, et manque de repères pour un lecteur qui ne serait pas familier de l'histoire brésilienne ; mais j'ai beaucoup aimé la manière qu'à l'auteur de passer d'un monde à l'autre : salons de Belo aux favelas sordides, rues surpeuplées à la jungle…pas forcément moins agitée !



Le style de dessin n'est pas celui que je préfère, mais mention spéciale tout de même aux nombreuses cases où le père embarque sous son bras ses deux fistons à la mine déconfite, ou aux nombreuses scènes de turluttes en tout genre qui parsèment le récit, pour ne pas ternir la sulfureuse réputation du géant sud-américain !

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Chumbo

Des mines du patriarche à la plume d'un de ses fils, Chumbo tire le fil des années de plomb au Brésil. Cette saga familiale, fruit d'une auto-fiction, met en scène tous les acteurs et grands moments de la vie du pays entre les années 1930 et le début de ce siècle. Le dessin à la Crumb donne un ton subversif mais aussi très sensible, même si parfois crû, à ce roman graphique ambitieux et réussi. On apprécie derrière le trait faussement naïf, la consistance des personnages et la vérité des situations. Le récit, vivant et animé, est très réussi avec force élipses, riches de sens, de sous-entendus et, souvent, d'humour. La mise en scène alterne les genres au gré d'angles variés : les Unes de presse, les affiches de rues posent la réalité, des planches plus oniriques suggèrent le rêve ou les visions, avec un découpage et des plans adaptés. Les dialogues sont on ne peut plus vivants et percutants. Le tout est très riche - quelle documentation en amont de ce travail ! - et prenant. On ne s'ennuie pas et prend aussi le temps de poser l'album pour mieux digérer. Le héros a pour passion le cinéma, cet album lui fait honneur et nous y entraîne, même avec son noir et blanc apparemment simpliste.
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Chumbo

Je salue le travail extrêmement fouillé de Matthias Lehmann qui a livré un labeur énorme, à retracer l'histoire de la riche (au début) famille Wallace. L'auteur a puisé dans sa double culture et dans ses souvenirs d'enfance l'envie de tracer cette fresque énorme, couvrant quelques 80 ans de l'histoire brésilienne. En revanche j'ai trouvé la lecture laborieuse, pour deux raisons : le côté "trop de tout", trop de référence, trop d'évocation politique, économique, sociale. Il m'a fallu souvent vérifier sur Internet pour comprendre de quoi on parlait exactement.

Deuxièmement, je sais que la technique de gravure est importante pour l'auteur, mais j'ai trouvé qu'elle ne fonctionnait pas toujours ici : ainsi le noir et blanc, le trait "en gros" ne s'applique pas tellement pour rendre la sensualité d'une étreinte ou d'un plat gastronomique. On ne reconnaît pas toujours bien les personnages d'autant qu'ils vieillissent, et des personnages il y en a ! En bref un gros morceau (près de 400 pages grand format !) à réserver à un public avec une bonne connaissance préliminaire du Brésil et de son histoire.
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La favorite

La favorite...quelle drôle d'histoire !



J'ai reçu et lu ce livre dans le cadre de l'opération "masse critique : roman graphique" et malheureusement j'ai été spoilé à la lecture du résumé.



Dommage, parce qu'il existe un rebondissement intéressant (que je ne dévoilerai pas ici) mais qui aurait certainement rendu mon avis plus positif si j'avais été surpris à la lecture.



La favorite c'est une histoire plutôt sombre, voire malsaine. Des dessins en noir et gris, des traits grossiers que personnellement j'ai trouvé assez laids (mais chapeau l'artiste, car on ne peut pas nier le talent du dessinateur et les dessins collent parfaitement au sujet).



Si le côté thriller et le dénouement sont intéressants, j'ai trouvé que le récit comportait beaucoup de passages peu utiles.

Néanmoins j'ai apprécié les références culturelles et les clins d’œil fait au cinéma, à la politique et à l'époque en général.



Une note moyenne donc, pour un avis mitigé. Pas mauvais, mais pas du tout mon genre de lecture.

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La favorite

La Favorite, c'est d'abord une claque visuelle, le dessin en noir et blanc haché à la plume style gravure de Mathias Lehmann est à couper le souffle, mais aussi une claque scénaristique : dans les années 70, Constance doit supporter de vivre enfermée dans une grande demeure bourgeoise avec sa grand-mère acariâtre aux méthodes d'un autre temps et son grand-père lâche et porté sur la bouteille.



Ce récit sombre et cruel, illuminé par l'imagination grouillante du personnage principal, est réellement fascinant et percute le lecteur avec son dénouement inattendu et glaçant.
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Chumbo

Une œuvre fleuve...



Matthias Lehmann, auteur complet sur cette BD, réalise quelque chose de rare : suivre une famille brésilienne sur le temps long, de 1937 aux années 2000. Autofictionnel, l'auteur a puisé dans ses propres souvenirs de famille pour faire ce livre.



Le challenge est immense ! L'auteur a du accumuler une somme de travail colossale pour arriver à ce résultat. Mais quelle maîtrise de Matthias Lehmann, c'est bluffant, à en être jaloux !



L'histoire est particulièrement dense, profonde. Matthias Lehmann restitue avec réalisme l'ambiance du Brésil contemporain, en en soulignant les enjeux (dictature, patriarcat, partage des richesses, insécurité, sexisme, ségrégation, corruption...), tout en développant les ramifications de son scénario avec brio. Il n'hésite pas à mettre en évidence certaines contradictions : comme celles de Severino Wallace, fils à papa qui passe par le communisme, avant de devenir un richissime auteur de romans...



Le découpage des pages est tout aussi intelligent. Si les compositions de Lehmann sont variées, ses choix sont toujours justifiés. L'ensemble est très dynamique, avec des respirations de temps en temps (doubles ou pleines pages) et le livre ne m'est pas tombé des mains, ce qui est régulièrement le cas quand je me lance dans un roman graphique.



Ses dessins, au stylo, sont également très plaisants. Un peu comme dans La vengeance de Croc-en-jambe (du même auteur), les protagonistes du livre ont l'allure de pieds-nickelés, littéralement. Longtemps auteur de fanzines, la composition graphique de Matthias Lehmann grouille de traits, de hachures et autres canevas. De cette manière, il souligne la couleur de peau, la crasse ambiante ou encore l'âge de ses personnages, qui vieillissent inexorablement.



Ces graphismes, qui évoluent à chaque chapitre, influencent notre discernement. Tout est en noir et blanc. De cette façon, Lehmann voulait « éviter de faire du tropicalisme ». Ainsi, on peut parfois être attristé par une scène dramatique, souvent soulignée par une case plus grande, une mise en page spécifique. Inversement, les personnages, aux looks un peu caricaturaux, prêtent souvent à sourire. Car, finalement, la vie de ces personnages n'est pas totalement tracée, elle est aussi assez absurde, avec de nombreuses situations imprévues. Cela tempère pas mal nos émotions : on n'en vient jamais aux larmes, mais on ne rit pas non plus à gorge déployée...



De ce fait, je n'ai rarement eu d'émotion forte en lisant ce livre, qui alterne entre le chaud et le froid. Mais, j'ai apprécié plonger dans une certaine ambiance, dans un ailleurs, un autre temps... et découvrir les vies de ces personnages, tout en relief.



Une certaine perception des années de plomb brésiliennes (Chumbo)...



à lire et à relire.
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La favorite

Un dessin légèrement enfantin et espiègle, parcimonieusement naïf, noir et blanc et exclusivement hachuré porte un récit familial sombre et tragique dont les clefs du dénouement ne sont données au lecteur qu’en fin de récit.



La rondeur primitive des silhouettes contraste avec la dureté du propos. Tel un clin d’œil aux comics, la carrure des personnages est épaisse, presque grossière. Il y a du Robert Crumb dans ce dessin !



Les traits puérils des personnages tranchent avec l’univers sombre et violent du propos. Il est question de genre, de déterminisme social, d’isolement, de déviances psychologiques. Matthias Lehmann nous entraine dans l’entre-soi d’une famille dévoyée, ravagée par un héritage familial trop lourd.



Tel un dessin de Thomas Ott dans lequel on aurait inversé la couleur dominante, le rendu est figé. Le blanc, couleur par défaut, domine le dessin en constituant le fond de l’image alors que les scènes semblent s’échapper des cases pour s’étaler anarchiquement sur l’ensemble des planches.



Beau travail glaçant.
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La favorite

Je remercie Actes Sud BD et Babelio de m’avoir fait parvenir ce livre suite à une opération Masse Critique.

J’ai adoooooré ce livre !

D’abord, le graphisme est une pure merveille – le trait est expressif et parfaitement maîtrisé.

La plume alterne entre intelligence et humour décapant et cynique.

L’histoire est, elle, une petite pépite. Difficile de la raconter sans trop en dévoiler. Aucune envie de spoiler, je me contenterai donc de placer les fondations : Constance vit chez ses grands-parents, recueillie par cette grand-mère acariâtre et violente et ce grand-père complètement sous la coupe de son dragon de femme.

Au fil des pages, la trame se délie et la lectrice que je suis a été subjuguée par la force du récit, l’implacabilité des événements et j’en suis ressortie complètement conquise. Nul doute que je vais pousser plus en avant la découverte de l’œuvre de Matthias Lehmann et me procurer d’autres albums de cet auteur.




Lien : https://letempslibredenath.w..
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La favorite

Dans les années 70, la petite Constance vit avec ses grands-parents, enfermée dans un manoir qui a connu des temps meilleurs. La grand-mère, qui lui dispense non seulement les cours à domicile, mais également les coups de martinet, est paranoïaque, aigrie et violente. Le grand-père, lâche et alcoolique, ne lui est pas non plus d’un grand secours. Et pour couronner le tout, la pauvre Constance doit également vivre dans l’ombre d’Eléonore, la fille que le couple a jadis perdue et dont ils tentent désespérément de combler le vide…



C’est un récit particulièrement sombre et cruel que propose Matthias Lehmann. Néanmoins, en situant la narration au niveau de cet enfant maltraité, le lecteur met du temps à découvrir toute l’horreur de ce fait divers. Au fil des pages, des découvertes et des réactions de l’enfant, le récit livre progressivement toutes les pièces du puzzle, pour ne livrer le fin mot de cette captivité qu’en toute fin d’album.



Le dessin noir et blanc en style gravure/carte à gratter contribue également à installer une ambiance sombre et lugubre à ce récit qui fait froid dans le dos.



Une excellente surprise !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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La favorite

L'histoire touchante d'une enfant, Constance, élevée par une femme hystérique et cruelle et un homme complètement dépassé par l'attitude de sa femme.

J'ai aimé la fin surprenante et la mise en page originale, un peu moins le style des illustrations.
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La favorite

Constance a une dizaine d’années. Orpheline, elle vit avec ses grands-parents dans la riche demeure familiale.



Constance n’a pas d’amis, elle ne connait aucun autre enfant. Sa grand-mère lui donne des cours, à raison de cinq heures par jour. Le reste du temps, elle lit les livres qui lui sont « prescrits » par sa grand-mère. Au mieux, elle a le droit de jouer dans le jardin de la propriété.



Constance ne sait rien de ses parents d’ailleurs, elle ne sait même pas si ce sont les parents de sa mère ou ceux de son père qui l’élèvent.



Constance ne peut profiter d’aucun geste d’affection, d’aucun signe de tendresse. Ses journées se déroulent dans un huis-clos où grand-mère impose sa loi, son diktat. La vieille bique acariâtre est omniprésente, omnipotente. Le pépé quant à lui préfère procrastiner, limitant ses déplacements de la chambre au salon. Ses loisirs : lire le journal et descendre ses litrons d’alcool.



Constance a peur. La moindre entorse à la règle est sévèrement réprimée par les coups de martinet de la vieille… quand ce n’est pas l’isolement dans le grenier… quand ce n’est pas les coups de poings.



Rien ne semble capable d’ébranler ce quotidien morose et silencieux. Jusqu’à ce que la grand-mère décide d’embaucher un couple de gardiens pour veiller sur le manoir.







Matthias Lehmann livre un récit prenant. L’huis-clos se déroule dans une riche demeure familiale et met en scène un couple qui inculque à leur petite-fille des règles d’éducation très strictes. La matriarche fait régner sa loi et toute entorse au code de conduite qu’elle impose est sévèrement réprimé. Bien qu’il désapprouve les positionnements de sa femme, son époux se montre pourtant totalement incapable de faire front face à elle. Le couple d’aïeuls part à la dérive, incapable de se donner de l’affection, chacun se mure dans on monde et leurs rares échanges donnent lieu à des confrontations verbales d’une grande violence. Perdue dans cet univers austère, l’enfant n’a d’autres choix que celui de satisfaire les désirs de sa grand-mère. L’enfant ne remet rien en question, ni le fait qu’elle est consignée à demeure, ni le fait que ses temps de sortie dans le jardin sont réglementés et chronométrés, ni le fait qu’elle ne peut fréquenter l’école ce qui la prive du contact avec ses pairs. Enfin, l’absence de communication est telle que l’enfant ne sait rien de ses origines.



L’auteur fait évoluer trois personnages torturés, aigris et désabusés. Le grand-père brille par sa passivité ; on le sent détenteur d’un lourd secret mais il préfère noyer ses pensées dans l’alcool plutôt que d’affronter la réalité. La grand-mère quant à elle est une femme intelligente et machiavélique ; elle est omniprésente et omnipotente auprès de ses proches. Le manoir familial est plus qu’une demeure, c’est son territoire : elle y agit en chef de meute et ne cherche même pas à épargner ses proches des différentes humeurs dont elle peut être l’objet. Méchante, malsaine, colérique, elle ne peut vivre sans régner sur les autres, obligeant ces derniers à subir la violence psychologique qu’elle entretient à chaque instant. Pire encore, elle exulte presque lorsqu’il s’agit de corriger la petite qui n’a pas bien débarrassé la table ou qui est rentrée une minute trop tard de son temps de jeu quotidien dans le jardin. Généralement, le tête-à-tête entre l’enfant fautif et l’adulte autoritaire se termine dans le grenier, lieu où les coups pleuvent, où parfois les liens qui enserrent les poignets sont si serrés qu’il est impossible de bouger les mains, où les privations de nourriture tenaillent le ventre… Ce qui sauve l’enfant, c’est finalement la richesse de son monde imaginaire, un univers dans lequel l’orpheline peut se réfugier.



(...)



Lire l'article complet sur le blog
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
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La favorite

Dans une mise en scène parfois proche du strip, son livre manque toutefois d’intensité par moments, mettant peut-être une distance trop grande entre ses personnages et le lecteur. Mais l’album est original et bien mené, et mérite donc d’être découvert.
Lien : http://www.bodoi.info/la-fav..
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Chumbo

Je remercie Babelio – via sa Masse Critique – et les éditions Casterman de m'avoir permis de découvrir ce superbe roman graphique.

Matthias Lehmann s'inspire de son histoire familiale pour conter l'histoire du Brésil de 1937 jusqu'au début des années 2000. J'avoue que l'histoire brésilienne ne m'était pas du tout familière avant d'entamer ce livre et… j'ai appris plein de choses sur ce pays, son histoire, sa politique et son peuple.

Les personnages et leurs destins se croisent et s'entrecroisent dans ces 364 pages pour le plus grand bonheur du lecteur.

Mais, personnellement, plus que l'histoire, c'est vraiment le graphisme de Matthias Lehmann – que je connaissais déjà suite à la lecture de la Favorite – qui m'a convaincue. Les personnages sont magnifiés par cette illustration faite de courbe et de traits, avec de sublimes doubles planches. Même s'il tarde au lecteur de découvrir la suite de l'histoire, je n'ai pu m'empêcher de rester scotchée sur plusieurs pages afin d'admirer la technique choisie, celle-ci étant parfaitement maîtrisée.
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La favorite

Mais que c'est glauque ! Ma lecture fut éprouvante par le ton du récit, glaçant de noirceur dans le traitement de cette pauvre enfant. Et pourtant, l'auteur manie si habilement le récit que j'ai été scotché tout du long jusqu'au final plein de retournements que je n'avais pas vu venir. Quelle horreur, tout de même !



Comme beaucoup d'autres, de ce que j'ai lu, la part du réel dans le récit reste en suspense, mais je trouve que le récit sonne si juste et si vraisemblable dans ses détails qu'il est logique de le penser vrai. Si c'est une adaptation d'un fait divers, le travail est remarquable. Si c'est une pure invention, il l'est encore plus ! Tout s'emboite parfaitement, au fur et à mesure, pour avancer dans l'horreur de cette situation : la famille bourgeoise vieillissante, le château et les manières aristocratiques, les employés portugais, le développement des questions du lecteur et de Constance, jusqu'à la première révélation. Une révélation qui surprend déjà et nous fait comprendre que d'autres arrivent.



Et franchement, je ne peux que recommander la lecture de ce récit qui étonne. C'est la véritable force du récit : la surprise qui arrive à chaque révélation et la compréhension de ce que tout cela implique. Les personnages sont attachants par leur faiblesse, mention spéciale au grand-père qui est franchement touchant dans sa lâcheté. Et en même temps il reste victime de tout ce qui s'est passé, comme Constance.

En ajoutant le dessin à la carte à gratter qui fait ressortir à merveille les figures grotesques et les corps étrange, faisant ressortir l'atmosphère oppressante de la maison dans laquelle tout se joue, on arrive à une BD qui se joue du fond et de la forme. Sans doute une des Bd les plus bizarres que j'ai lu cette année, à la fois dingue dans son scénario mais aussi terriblement réaliste. Elle dépote, il n'y a pas à dire.
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La favorite

Roman graphique reçu dans le cadre de la dernière masse critique.

Livre commencé le 24 décembre, ambiance festive qui dénote par rapport à la teneur du bouquin.

Le trait est gras, les hachures durcissent les propos.

L’intrigue est glaçante, le malaise est au coin de chaque bulle.

Les tableaux sont déstructurés dans l’espace de la page, parfois énormes et imposants quand ils remplissent une double page, d’autres fois tout riquiqui, serrés dans un coin quand ils évoquent le fouillis dans lequel les personnages vivent.

Malgré le dévoilement partiel de l’intrigue, Constance ou Maxime, le suspens est maintenu jusqu’au bout.

Une tranche de vie, la folie d’une union contre nature, une folle à lier incapable d’aimer, un pauvre être extraverti qui n’a pas osé affronter sa différence, mais qui par son désir de vengeance permettra à la favorite de vivre enfin sa vraie vie.

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La vengeance de Croc-en-jambe

Une plongée dans la vallée de la Fensch, au nord de la Moselle, grâce aux aventures de deux pieds nickelés Nic et Matt, musiciens itinérants.

L'occasion pour Nicolas Moog et Matthias Lehmann de dresser un portrait humoristique mais sans complaisance de ce coin de Lorraine. de multiples clins d'oeil sur les particularités locales émaillent la bd (les "ui" à la place de "oui" et les "an" à la place des "on" , notamment m'ont faire rire) mais même sans les remarquer faute de connaitre le coin, l'histoire est pleine de rebondissement et d'humour... et d'amour...
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La favorite

Une BD choc aux allures de thriller.





L'histoire :



Constance est une enfant de 10 ans élevée dans un manoir de la Seine et Marne, non loin de Coulommiers par un grand-père et une grand mère qui dans un premier temps semblent tout droit sorti d'un livre ancien tant ils semblent être de la vieille école. La grand-mère Adélaïde se révèle être une véritable harpie face à un mari alcoolique et lâche.



La petite fille reçoit son instruction chez elle et a pour interdiction formelle de dépasser la limite imposée du jardin. En cas de manquements, elle est sévèrement fessée ou pire contrainte de monter passer la nuit dans le grenier qui l'effraye. Elle parvient cependant à souffler un peu dans son imagination le soir quand les lumières sont éteintes, en parcourant l'aile inhabitée du château, en poursuivant son chat Noirette dans les allées du jardin, en lisant des récits d'aventure, ...



Jamais, les questions qu'elle rêve de poser sur ses parents ne sont soulevées ou sur le portrait de cette petite fille, seule photo présente dans la maison, elle est bien trop effrayée par les réactions épidermiques de sa grand-mère.



Puis, arrive un jour une famille portugaise, les Costas, chargés de veiller sur le château et aider aux différentes tâches et avec eux deux enfants, les premiers que la petite fille voie ...



Ce que j'en pense :



Passer d'un récit digne de la Comtesse de Ségur, à un récit d'horreur mêlant haine, cruauté et perversité sans qu'on n'est envie de reposer le livre, c'est ce qu'a réussi à faire Matthias Lehman. Je ne dévoilerai rien n'ayez crainte, des différentes révélations nous emmenant progressivement vers un véritable thriller.



Ce récit qui aurait pu être particulièrement lourd car horrible et dramatique, est heureusement amené avec des moments de respiration tels les pointes d'humour, de la connivence entre Constance et le grand-père et graphiquement de grandes plages laissant du blanc afin d'éviter l’oppression. C'est ce qui en fait sa force !



" A vrai dire j'ignorai même lequel des deux était leur enfant : mon père ou ma mère ? "



Il a été intéressant de contempler également les différences existant entre les décennies. L'histoire se déroule dans les années 70 mais la petite fille vit comme l'on vivait au début du siècle. Dans ce village et parmi ces gens le temps s'est arrêté et le progrès comme l'évolution n'ont pas leur place.



C'est aussi une histoire de construction individuel, comment se construit-on et aborde-t-on sa sexualité aux origines ? Quel est le poids du regard des autres ?



" Si on vous prend pour une fille c'est parce que vous êtes beau. "

Le dessin strié m'a beaucoup fait penser à Moi ce que j'aime c'est les Monstres d'Emil Feris. J'ai eu l'impression de retrouver un peu de cet univers particulier sauf qu'ici les visages sont plus réalistes et cela nous plonge plus facilement dans une vraie chronique sociale.

J'ai beaucoup aimé la description des villageois dont l'auteur nous dévoile l'air de rien leur implication et leur connivence.



Un coup de cœur !
Lien : http://depuislecadredemafene..
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La vengeance de Croc-en-jambe

Lecture très plaisante. Quelques pointes d'humour dans un livre noir et un dessin au trait léger. Un vrai régal de règlement de comptes.
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La favorite

Une BD à l'ambiance pesante. Les graphismes illustrent à merveille l'histoire. Ils nous plongent dans un univers à la fois morbide, glauque et paranoïaque.



Constance est élevée par ses grand-parents. Ses parents sont morts. Elle survit entre l'éducation à la dure et les corrections administrées de main leste par sa grand-mère. Les rares moments de répits, elle les passe à jouer dans le jardin et s'invente différentes existences.



La BD vaut le coup de l’œil, elle est surprenante. Malheureusement, je suis restée en retrait tout au long de ma lecture. Je ne me suis pas attachée au personnage principal, même si j'ai terminé ma lecture.

A découvrir, selon votre bon plaisir !



Bonne lecture :)
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La favorite

La jeune Constance vit quasi-recluse dans le manoir de ses grands-parents, entre une grand-mère irascible et à la main leste et un grand-père alcoolique qui préfère fermer les yeux pour éviter d’avoir à affronter sa femme. Une enfance pleine de violence, de secrets, de non-dits bâtie sur un immense mensonge. Sombre et fort !
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