AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782330047788
148 pages
Actes Sud (15/04/2015)
3.92/5   168 notes
Résumé :
Une grand-mère habille son petit-fils en petite-fille.
Outre une réflexion sur la définition de soi à travers son corps et sa sexualité, l’occasion de confronter trois époques : des années 1930 aux années 2000 en passant par les années 1970.
(Nouvelle édition)
Que lire après La favoriteVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
3,92

sur 168 notes
5
11 avis
4
11 avis
3
7 avis
2
0 avis
1
0 avis
Fin des années 70, petit village de la Brie. Constance vit avec ses grands-parents dans une demeure bourgeoise. A dix ans, elle n'a jamais eu le droit de sortir de l'enceinte de la propriété ni de côtoyer d'autres enfants, sa seule compagnie est un chat, c'est sa grand-mère qui s'occupe de son instruction cinq heures par jour. De ses parents, elle sait seulement qu'ils sont morts. De sa tante Eléonore décédée à dix ans, en revanche, elle entend beaucoup parler - des photos et des souvenirs de la défunte trônent partout.
Constance est souvent punie : « Grand-mère m'obligeait à passer la nuit dans le grenier si je faisais une grosse bêtise. Elle voulait m'éduquer à la dure. Sur l'échelle des punitions, le grenier était la plus haute, juste au-dessus du martinet. » Le grand-père est alcoolique et couard, il se laisse mener par le bout du nez par son acariâtre de bonne femme et ne réagit pas lorsqu'elle se montre excessivement sévère avec Constance. Il la laisse même *** attention spoil *

Je ne spoile pas vraiment ici, puisque la quatrième de couverture l'annonce d'emblée, et c'est d'ailleurs cette thématique qui m'a donné envie de découvrir cet album. Mais je trouve dommage que cet élément de l'histoire soit dévoilé dès la présentation par l'éditeur, alors qu'on l'apprend assez tard et que son annonce participe à la montée en puissance de l'intrigue.

Cette BD m'a déçue, parce que j'attendais davantage de subtilité *** re-spoil *
On est mal à l'aise dès les premières pages, la maltraitance est vite affichée, et le graphisme épais et ingrat alourdit encore l'ambiance pesante. Certes, on va de surprise en surprise dans cette intrigue sombre, et pourtant on se dit qu'on aurait pu deviner les rebondissements et le dénouement, tant on a déjà lu/vu ce genre d'histoire.

• Merci à Babelio et aux éditions Actes Sud pour ce partenariat.
Lien : http://www.canelkiwi.com/arc..
Commenter  J’apprécie          341
Pas de résumé sur la quatrième de couverture, aucune information permettant de savoir de quoi il retourne avant de se lancer, c'est rare et ça me plait. On entre donc dans cette BD sur la pointe des pieds pour découvrir Constance, jeune fille enfermée dans le grenier du château familial par sa grand-mère et obligée d'y passer la nuit sans matelas ni couverture au milieu des araignées. Glaçant.

Constance ne sait rien de ses parents. Élevée à la dure par cette mamy acariâtre, elle ne peut trouver de soutien auprès d'un grand-père lâche et alcoolique. Constance n'a aucun contact avec l'extérieur, elle ne va pas à l'école et tâte du martinet à la moindre occasion. L'arrivée d'une famille portugaise et de ses deux enfants dans une dépendance du domaine va changer la donne. A leur contact, Constance va découvrir sa véritable nature. Car Constance n'est pas celle que l'on croit…

Un sujet plombant mais traité sans le moindre apitoiement, à hauteur d'enfant. Constance souffre mais elle rêve, elle s'évade, elle joue. Surtout, elle se révèle au contact des autres et face à leurs réactions. Il y a beaucoup de folie, de naïveté et de cruauté dans ce récit. Une bonne dose de méchanceté aussi, de la rancoeur, de la bêtise, des secrets de famille profondément enfouis dans les placards. La tragédie en cours reste malgré tout porteuse d'espoir et laisse au final la porte ouverte à une possible reconstruction.


Le noir et blanc est d'une densité incroyable, le trait vif et souple oscille entre réalisme et caricature avec une facilité déconcertante. Mathias Lehmann ose des planches totalement déstructurées où s'insinuent des touches de fantastique. Il marche sur un fil, enchaînant les prouesses graphiques en restant constamment au service de son récit, son travail est bluffant.


Un drame social troublant, qui met mal à l'aise mais reste, dans son traitement, d'une surprenante subtilité. Un album impressionnant qui va me marquer durablement, c'est une certitude.

Lien : http://litterature-a-blog.bl..
Commenter  J’apprécie          190
À force d'entendre du bien de « La favorite », j'ai fini par arriver à me le procurer. La bande dessinée de Matthias Lehmann proposait un parti pris graphique intéressant couplé à une histoire intrigante. Mais les promesses étaient-elles tenues ? le livre est paru chez Actes Sud BD et pèse pas moins de 150 pages.

Constance est orphelin. Élevé par ses grands-parents, elle subit les brimades de sa grand-mère qui n'hésite pas à la punir pour un oui ou pour un non. Son grand-père, lâche et passif, laisse faire. Les brimades sont à un point tel que Constance doit s'habiller en petite fille alors qu'il est un garçon ! Isolé dans cette grande maison de la Brie, l'âge aidant, des envies de se rebeller commencent à germer en lui. L'arrivée d'une famille de Portugais et de leurs deux enfants dans la maison, pour entretenir l'ensemble, va rompre la solitude de l'enfant.

Quel curieux ouvrage que voilà ! Outre le thème malsain, Matthias Lehmann développe des planches variées, pleines d'inventivité et souvent déconstruites. Ainsi, il n'y a pas réellement de continuité dans le livre. Des scènes se succèdent, racontées par Constance. Cela peut-être une anecdote, une explication d'ensemble, des flashbacks… Cette richesse pourrait rebuter, mais c'est au contraire ce qui fait toute la force du bouquin. Varié et inventif, on a l'impression d'être devant une oeuvre assez unique, porté par un thème fort.

Malgré la haine et la cruauté très présentes dans « La favorite », le livre évite tout manichéisme. L'auteur aurait pu se contenter de montrer l'horreur de la situation, façon fait divers, mais ce n'est pas le cas ici. Chaque personnage est porté par son caractère, son histoire et ses motivations. On ne cherche pas d'excuses aux grands-parents, mais des explications.

Au-delà du cercle familial, très fermé, la description de la Brie, de son village et de ses notables est savoureuse également. Leur culpabilité est abordée implicitement, leur cruauté bien plus frontalement. Que de petitesse et de frustration se dégagent de « La favorite ! ».

Afin de mieux encrer dans l'ambiance « fin de race » de l'ouvrage, Matthias Lehmann utilise un dessin en noir et blanc hachuré, façon gravure du 19ème siècle. le choix est très pertinent, renforçant les ambiances de vieille France. le dessin reste simple en soit, mais sait s'adapter aux situations, montrant une grande maîtrise de l'auteur dans la gestion des noirs.

Doté d'une histoire forte et de planches déconstruites remarquables, « La favorite » fait partie de ces livres qui pousse la bande-dessinée dans ses retranchements. Voilà un one-shot de grande qualité qui vous tiendra en haleine du début à la fin. du grand art !
Commenter  J’apprécie          70
Il n'y a rien de pire que la maltraitance des enfants, ces petits êtres innocents qui peuvent être souillés par la méchanceté des adultes. En l'occurrence, on fait la connaissance d'une petite fille d'aspect et de sa grand-mère plutôt acariâtre qui n'hésite pas à la battre avec son martinet ou la mettre au grenier sans la nourrir. le décor est planté d'emblée dans cette vaste demeure bourgeoise au coeur de la France profonde. On va alors entrer petit à petit dans la psychologie de ce petit personnage qui essaie de vivre dans les limites qui lui ont été fixé.

Et puis, il y aura le choc d'une première révélation. Puis, cela ira en crescendo afin de distiller l'horreur de la situation. La fin dévoilera tout et la lecture deviendra plus pénible émotionnellement pour peu qu'on s'intéresse au sort des enfants. Fort heureusement, il y aura des moments plus comiques comme l'apparition d'un certain président de la république adepte des au-revoir et qui n'hésite pas à s'inviter à la table des français moyen.

Le procédé graphique utilisé est celui de la carte à gratter. Depuis les oeuvres de Thomas Ott, j'aime beaucoup. Cela colle d'ailleurs à merveille avec la noirceur assumé de ce récit. On ne regardera plus les personnes âgées de la même manière. le mal peut se cacher partout.

Le titre intrigue un peu. Après cette lecture, on se rend compte que finalement, ce n'est peut-être pas aussi bien que cela d'être le favori. On peut en payer le prix. Au final, cela sonne comme un fait divers qui s'est sans doute déjà produit. L'auteur a réussi un tour de force avec cette oeuvre intensément psychologique et qui parait presque authentique. La dernière page tournée, on est encore sous le choc.
Commenter  J’apprécie          60
(EM971) Ouah !!!! Eh bien voilà une BD qui décape, déroute, dérange, détonne tant par le dessin que par le scénario. Malheureusement les pulsions sadiques d'une grand-mère hystérique du martinet conjugué aux démissions d'un grand-père sans doute castré par cette même grand-mère (heureusement pas complètement finalement...) et à l'identité troublée (et pour cause !!!!) de notre héros (dont l'imagination débridée (faut bien s'échapper !) nous réserve de belles surprises)...me semblent un peu dures à digérer dans le cadre du Prix....Mais vaut pleinement le détour par ailleurs .

(LX971) bof bof ! Je me suis forcé à aller au bout, pas vraiment passionné par cette histoire tirée par les cheveux (de la petite). Si le dessin est parfois séduisant, j'ai trouvé l'humour souvent facile et la caricature trop grossière. J'ai trouvé la narration bizarrement menée ; l'auteur m'a donné l'impression de se débarrasser du dernier tiers du récit en livrant tout d'un coup, sans crier gare, un flash-back super explicatif . Il résout ainsi une enquête qu'on ignorait sans ménager de suspense ou d'intrigue. L'époque et l'univers me semblent en plus très (trop) loin des élèves ; le côté franchouillard avé l'accent en plus, c'est very too much. Non merci pour le Prix !

(SC971) Brrrr ! C'est glauque, ça fait froid dans le dos et en même temps un peu tiré par les cheveux, servi par un graphisme qui ne me séduit pas du tout. Bref pour moi c'est non pour la sélection collège.
Commenter  J’apprécie          60


critiques presse (5)
BoDoi
14 août 2015
Dans une mise en scène parfois proche du strip, son livre manque toutefois d’intensité par moments, mettant peut-être une distance trop grande entre ses personnages et le lecteur. Mais l’album est original et bien mené, et mérite donc d’être découvert.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Liberation
15 juillet 2015
Dans la Favorite, la plume de Lehmann creuse la fibre de la page comme on travaille la terre. En profondeur.
Lire la critique sur le site : Liberation
BDGest
12 mai 2015
Avec ce dessin qui rappelle les gravures d’antan et ces planches aux constructions éclatées, il propose de fait une succession de tableaux, de pans de vie qui, ensemble, forment une destinée morcelée, chahutée.
Lire la critique sur le site : BDGest
Telerama
22 avril 2015
Avec son dessin à la plume d'une vivacité très loquace, dans une mise en scène d'un éclectisme déstructuré, il déjoue le réalisme pour insinuer ce qu'il faut d'imaginaire, de fantastique.
Lire la critique sur le site : Telerama
Chro
31 mars 2015
La beauté des images de Lehmann est bien de s’en tenir toujours au cauchemar, (...) sans s’égarer dans les dévoilements faciles d’une sauvagerie qui ne serait que du voyeurisme.
Lire la critique sur le site : Chro
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Gna gna gna
"Si on vous prend pour une fille, c'est parce que vous êtes beau"... VIEUX FOU !! Ça serait pas plutôt parce que ma grand-mère m'oblige à porter des robes et les cheveux longs !!?
Commenter  J’apprécie          60
Sur l'échelle des punitions, le grenier était la plus haute, juste au-dessus du martinet. (Et selon l'intensité des coups.)
Commenter  J’apprécie          40
Parfois, il pleurait, et j'ignorais si c'était à cause de sa vie, du vin ou de Gustav Mahler.
Commenter  J’apprécie          50
Quand je passais la nuit dans le grenier, je ne dormais pas.

Parfois, Pépé m'apportait une collation et une lampe de poche ; sans quoi je restais à grelotter de froid ou de peur, en guettant l'arrivée du jour par la lucarne.

Je vivais avec mes grands-parents dans une grande demeure d'un village de la Brie (près de Coulommiers).

Mon seul espace de jeu était un très grand jardin dont il n'était pas autorisé de franchir les limites et si je l'avais fait, le grenier n'aurait pas suffi à punir une telle audace.
Commenter  J’apprécie          00
Il n'y a rien de plus précieux en ce monde que le sentiment d'exister pour quelqu'un.
Commenter  J’apprécie          40

Lire un extrait
Videos de Matthias Lehmann (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Matthias Lehmann
Avec son album Chumbo, publié chez Casterman, l'auteur Matthias Lehmann dévoile une partie de son enfance mais s'attache surtout à raconter les années de Plomb au Brésil à travers le destin de deux familles avec une maîtrise du dessin fantastique, offrant ainsi une vision artistique et politique, belle et insolente. Dessinateur pour la presse, et éditeur de fanzine, Matthias Lehmann a été choisi avec d'autres artistes pour illustrer le Grand Paris. Il était l'un des invités du festival BD à Bastia, soutenu par le Centre national du livre. Son Livre avec Matthias Lehmann c'est parti ! Matthias Lehmann a reçu une bourse du CNL pour la réalisation de Chumbo. Il a publié entre autres, "L'étouffeur de la RN 115" aux éditions Actes Sud en 2006 et "La Vengeance de Croc-en-Jambe" avec Nicolas Moog" aux éditions Fluide Glacial en 2019.
Suivez le CNL sur son site et les réseaux sociaux :
Site officiel : www.centrenationaldulivre.fr Facebook : Centre national du livre Twitter : @LeCNL Instagram : le_cnl Linkedin : Centre national du livre
+ Lire la suite
autres livres classés : bande dessinéeVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (284) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5224 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}