Citations de Maude Royer (57)
- On ne peut pas savoir qui sera la prochaine, dit la première feuille. Est-il vrai, est-il bien vrai que d'autres viendront à notre place quand nous serons parties, puis d'autres et d'autres encore...
- Cest sûr, chuchota la deuxième, on ne peut pas se le représenter... c'est au-delà de nos capacités. - Ça m'attriste beaucoup , ajouta la première.
Les deux feuilles se turent un moment. Puis la première se dit tout bas : « Pourquoi devons-nous partir... ?
- Que nous arrive-t-il quand nous nous détachons ? demanda la seconde.
- Nous tombons....
- Et qu'y a-t-il en bas ?
-Je ne sais pas. Les avis sont partagés.. mais personne ne le sait.
- Est-ce que l'on sent encore quelque chose, est-ce que l'on est encore conscient quand on est la, en bas ?
- Qui sait? Aucune de celles qui sont tombées n'est encore jamais revenue pour en parler.
Allait-il devoir atteindre un tel degré de sauvagerie pour satisfaire sa propre perversité ?
Le plus doux des hommes peut se transformer en monstre, du moment qu’on lui donne une raison de le faire.
Demeurer oisif de ce monde, c’est déjà être mort de son vivant.
-En plus, tu as toujours eu un don pour raconter les histoires.
-La plus abominable vient de me revenir
Personne ne peut être tenu responsable de ce qu'il fait une nuit de pleine lune.
Il était un roseau. Ballotté dans la pire des tempêtes, il ployait sans jamais se briser.
De ce cauchemar, il n'était pas prêt de s'éveiller.
Combien de fois j'vais devoir te tuer? Neuf fois ? T'étais un chat, dans une autre vie, c'est ça ?
Tu veux que je te tape sur la gueule jusqu'à ce que tu deviennes un génie dans toutes les matières ?
Le soleil brillait alors d'un rouge éclatant sur les terres de Rodinia. Les dragons s'étaient éteints depuis longtemps déjà. C'était bien avant que, de souvenir à légende, puis de légende à mythe, l'histoire transforme les cigognes en oiseaux bienveillants.
Adoptant un air penaud, l'homme ouvrit son parapluie, qu'il plaça au-dessus de sa tête comme si le plafond fuyait.
- Qu'est ce que tu fais ? gronda Patrick. T'es déficient ou quoi ?
- L'amitié reprend rarement son premier abandon lorsqu'elle a été une fois lésée : les jours qui suivent les orages sont ordinairement froids
Sérieux ? grinça Patrick en lui-même. Mais quelle plaie !
- C'est ben beau tout ça, mon Jimmy, mais là y fais chaud et tu m'fais suer. Tu dégages, avant que j't'enfonce ton parapluie dans l'cul.
L'ostie d'poulet a tout fait pour m'faire cracher vos noms, mais j'étais plus proche de cracher mes dents. J'suis pas un stool.
Les bras de Bernard lui en tombèrent. Son arcade sourcilière rougie bénéficia d'une pause.
La pauvreté fait les voleurs comme l'amour les poètes.
Dans la classe de français, la tête de monsieur Grégoire lui confirma son intuition. Le professeur, assis sur son bureau, les deux pieds posés sur une chaise d’étudiant, était un homme jeune et séduisant, ex-joueur de football. Il tentait de s’enlaidir en s’imposant le port de cols roulés et de lunettes aux verres en cul-de-bouteille. Efforts inutiles qui n’empêchaient nullement ses jeunes élèves féminines de ce pâmer devant lui.
Dès que le dernier élève de sa liste répondit présent, monsieur Grégoire prit une profonde inspiration, chargé qu’il était d’éclairer quelques lanternes.
- la plupart d’entre vous sont déjà au courant, commença-t-il. Pour les autres, j’ai l’immense regret de vous apprendre que deux de vos camarades, Bernard Leroux est Steve Pelchat, ont été retrouvés morts dans la nuit de vendredi à samedi.
Figé dans l’entrée de la maison, Patrick n’en finissait pas de promener ses yeux autour de la grande pièce à aire ouverte. Ayant du mal à croire ce qu’il voyait, il entreprit de compter les jouets qui, installés un peu partout, le regardaient de leurs petits yeux fixes. Leur nombre était tel qu’il rendait l’exercice ardu. Chaque fois que Patrick avançait d’un pas en direction du salon, traversant la salle à manger en se prenant les pieds dans des objets disparates, d’autres marionnettes apparaissaient dans son champ de vision.
Ce n’est qu’une fois la surprise passée que l’odeur immonde imprégnant les lieux monta aux narines du jeune homme.
- Fixez ce pendule et détendez-vous.
- Je suis détendu.
- Dans ce cas, relâchez ces pauvres accoudoirs, ils ne vous ont rien fait.
"Une grue, ça vole, c'est pas très difficile d'y faire voir le ciel. ça prend juste quelques petits coups pour la pousser en bas du nid."
- Les grues font leur nid dans les marais. Si t'en pousses une en bas, elle va pas s'envoler, elle va se noyer.
Logan St Cyr avait entrevu ce que Nil cachait au fond de ses yeux sombres, et il s’était convaincu que c’était quelque chose de grandiose. De rare. Il se sentait privilégié.