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3.96/5 (sur 41 notes)

Biographie :

Max Izambard a vécu plusieurs années en Ouganda. Son premier roman, "Marchands de mort subite", paraît en 2021 dans la collection Rouergue noir.

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Titres de la collection Rouergue Noir de l'année 2021


Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Les images de ces instants de bonheur affluèrent dans son esprit : la découverte d'une crique cachée, le parfum enivrant des citronniers dans les venelles, les figues gonflées de sucre qu'il suffisait de cueillir du bout des doigts sur le chemin de la plage, le rire d'Anne dans son cou lorsqu'il la portait sur ses épaules en trottant comme un cheval, la beauté radieuse de Susan lorsqu'elle émergeait de l'eau, les yeux fermés, le visage ruisselant. Tout cela n'était plus et pourtant cela avait été. L'inéluctable et cruelle marche en avant du temps. L'impossible retour en arrière. Ce temps qui écrase les êtres, qui les supprime, mais qui ne les efface jamais complètement des mémoires. Il faut vivre avec ses souvenirs, cette accumulation forcée, ce fatras d'images, d'odeurs et de bruits, comme un bagage trop lourd, jusqu'à l'épuisement, jusqu'à la fin.
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Mais il aurait fallu être aveugle ou stupide pour ne pas voir que l'injustice s'était progressivement immiscée dans les moindres recoins de l'existence [...] La police kidnappait et extorquait. Les notables locaux accaparaient des terres et rasait des forêts protégées pour les transformer en plantations. Les députés votaient, dans une même journée, l'augmentation de leurs salaires et des coupes claires dans les budgets de la santé et de l'éducation. L'odieux et l'intolérable étaient devenus les nouvelles normes de la moralité.
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– Monsieur le consul, entendez-vous ce que je suis en train de vous dire ?

– Parfaitement, madame l’ambassadrice, je… je dois dire que je suis surpris, effaré même, oui c’est le mot juste, de constater que cette disparition a déjà fuité dans la presse. J’attendais votre retour pour vous en informer. C’est que, vous étiez en déplacement… cette conférence à Nairobi… vraiment compliqué de vous joindre…

– Arrêtez vos inepties. Vous avez entendu parler du téléphone ? Graham Bell, 1876. Très pratique. Vous devriez essayer.
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– Alors, papa, en difficulté à ce que je vois ? dit-elle sur un ton mi-grave mi-enjoué.
Elle se baissa et lui chuchota un mouvement à l’oreille. Il fit battre en retraite sa tour pour protéger sa reine.
– Tu arrives toujours à ma rescousse au moment opportun. Allez, viens t’asseoir près de moi. J’ai besoin d’un cerveau supplémentaire pour battre Antoine.
Antoine protesta pour la forme, mais il était visiblement flatté de la remarque de son oncle. Il entrelaça ses doigts fins devant son visage, fronça les sourcils et fixa le plateau de jeu comme si sa vie en dépendait.
– Tu vas voir, Anne, dans quelques minutes, des jets de fumée vont lui sortir par les oreilles, lança Pierre, un bref sourire ironique au coin des lèvres.
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Il parvint à réserver un siège sur un vol vers l’Ouganda qui partait le lendemain matin de Roissy. Il passa quelques appels téléphoniques pour prévenir des amis. Des conversations chaotiques, gorgées d’angoisses et de non-dits qu’il abrégea en prétextant des préparatifs de départ. Le trajet en voiture fut un long calvaire. Le soleil, qui perçait par intermittence au travers des cumulus, l’éblouissait d’une lumière violente. Une odeur écœurante de sel, d’iode et d’algues pourries flottait dans la voiture. Son esprit, trop rationnel pour se bercer d’illusions, se perdait en de multiples scénarios. Un labyrinthe de questions sans réponses.
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Anne était journaliste, comme lui autrefois. Cela les liait, même si elle mettait un point d’honneur à se démarquer de lui et à souligner, chaque fois que l’occasion se présentait, sa conception exigeante du métier. Dans ces moments-là, Pierre la trouvait agaçante avec ses airs de donneuse de leçons, ses litanies à propos de la quête de vérité et sa volonté farouche d’indépendance. Il lui faisait remarquer, narquois, qu’elle pouvait se permettre de rester pure, elle qui n’avait pas d’autre bouche à nourrir que la sienne et qui vivait de piges dans un pays où le prix des loyers était cinq fois plus faible qu’en France
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Un instant, une fraction de seconde, Pierre vit Susan assise en face de lui, telle qu’il l’avait connue au début de leur rencontre sur les bancs de la Sorbonne, les mêmes cheveux châtains qui tombaient en mèches désordonnées sur ses épaules, le même visage étiré, pâle, l’expression singulière de son sourire et la lumière dans ses yeux ; Susan, dans toute la perfection de sa jeunesse, tout juste arrivée de Leicester, émerveillée par Paris, son phrasé hésitant, avalant les « r », changeant les « ou » en « u », et sa façon si soudaine d’éclater de rire qui le faisait sursauter.
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Pierre fut pris d’un vertige. Il s’accroupit, ferma les yeux et posa une main sur le sable pour garder l’équilibre. Quand il sentit que sa tête s’arrêtait de tourner, il se releva lentement et marcha jusqu’à la mer. Juste avant d’atteindre la marée montante, il retira ses chaussures, retroussa son pantalon jusqu’aux genoux et s’avança de quelques mètres dans l’eau gelée. Puis, il se lava les mains dans les vagues grises et, pour la première fois depuis de nombreuses années, se mit à prier.
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Ce n’était pas leur première rencontre, mais auparavant, il traitait affaires uniquement avec le Mzee et son secrétaire privé. Le mois dernier, à la fin de leur rendez-vous à la State House, le vieux lui avait annoncé que son fils aîné gérerait désormais toutes les affaires de la famille. La semaine suivante, le fiston était promu général trois étoiles en charge des forces spéciales. Une ascension fulgurante pour un homme de quarante-cinq ans sans expérience de combat.
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La devise de Ron lui revint à l’esprit. « Le seul moyen de savoir où se trouvent leurs limites, c’est de les franchir ». Elle était passée de l’autre côté. La frontière était dans son dos, et devant elle se dressait un territoire inconnu. Ils allaient tracer la ligne de démarcation sur son corps, la creuser profondément dans sa chair, comme ils l’avaient fait avec Ron et avec tant d’autres. Pour la dompter, pour la faire taire, pour qu’elle se souvienne à jamais
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