Toute matière provient d'une force et n'existe que par celle-ci ... Nous devons présumer l'existence, sous cette force, d'un Esprit conscient et intelligent. Cet Esprit est la matrice de toute matière.
Je considère la matière comme dérivant de la conscience. Nous ne pouvons aller au-delà de la conscience. Tout ce dont nous parlons, tout ce que nous voyons comme existant, suppose la conscience.
«La vérité ne triomphe que si ses adversaires finissent par mourir».
Habituellement, une nouvelle vérité scientifique ne s'impose pas parce que ses adversaires finissent par être convaincus et le déclarent, mais plutôt parce qu'ils disparaissent graduellement, et que la génération montante est dès le départ familiarisée avec cette vérité.
Une théorie nouvelle ne triomphe jamais. Ce sont ses adversaires qui finissent par mourir.
Depuis qu'il existe une science de la nature, on lui a toujours assigné comme fin supérieure de grouper en une synthèse systématique la prodigieuse diversité des phénomènes physiques et même si possible de la condenser en une seule formule. Pour parvenir à ce résultat on a toujours eu recours à deux méthodes opposées. Ces deux méthodes se sont souvent trouvées en lutte mais il est arrivé aussi qu'elles se soient corrigées mutuellement, chacune contribuant à la fécondité de l'autre, ce qui s'est produit surtout quand elles se sont trouvées réunies dans l'esprit d'un même savant qui les a successivement appliquées à un objet commun.
Les vérités scientifiques finissent toujours par s'imposer, pas parce que la vérité triomphe toujours mais parce que leurs ennemis finissent par mourir.
Il y a des savant innombrables pour qui leur science a été le soutien et le réconfort continuel d'une vie extérieurement misérable.
Tel Johann Kepler, dont nous célébrions naguère le 300e anniversaire. Vue du dehors, sa vie n'a été qu'une longue suite de cruelles désillusions. Il fut toujours accablé par le souci du pain quotidien et ne put jamais se libérer de la gêne. A la fin de sa vie nous le voyons même contraint de réclamer à la diète, siégeant à Ratisbonne, le payement du reliquat de sa pension impériale. Mais le moment le plus douloureux de cette existence fut certainement celui où il dut prendre la défense de propre mère accusée de sorcellerie.
Ce qui l'empêcha de céder au découragement et le soutint dans ses travaux, ce fut sa science et, par là, nous n'entendons pas seulement l'accumulation de données numériques résultant de ses observations astronomiques; mais la foi à un univers régi par des rationnelles.
Il serait très instructif de comparer Kepler sous ce rapport avec celui dont il fut le disciple, Tycho de Brahé. Ce dernier possédait, en effet, les mêmes connaissances scientifiques que son élève, il avait à sa disposition le même matériel d'observations, mais il lui manquait la croyance aux lois éternelles. C'est pourquoi Tycho de Brahé est connu seulement comme un astronome de valeur, tandis que Kepler est considéré comme étant le créateur de l'astronomie moderne.
Nous sommes en présence d'une démarche intellectuelle, pour laquelle aucune logique n'est suffisante. S'il veut l'accomplir avec succès, le physicien devra posséder deux qualités : une connaissance approfondie de son sujet et une imagination créatrice puissance.
Il lui faut, en effet : premièrement, être familier avec toutes sortes de mesures et, secondement, avoir une acuité intellectuelle suffisante pour rapprocher deux mesures différentes sous un point de vue commun.
L'histoire nous offre de nombreux exemple de ces rapprochements : [...]. C'est Newton, rapprochant la chute d'une pomme du mouvement de la Lune autour de la Terre. Plus tard, c'est Einstein, rapprochant le mouvement d'un corps soumis à la gravitation, situé dans une enceinte en état de repos, d'une corps échappant à la gravitation et se trouvant dans une enceinte qui se déplace vers le haut avec un mouvement accéléré. Enfin, Bohr rapprocha le mouvement d'un électron autour d'un noyau atomique du mouvement des planètes autour du soleil.
Max Planck est l'illustre savant qui a révélé aux hommes l’existence des quanta