Amazone joua longuement et pas une fois il n'ouvrit les paupières. Ses mains papillonnaient, plaquant des accords parfaits sur le piano blanc, sans la moindre fausse note ni même l'ombre d'une hésitation, et pourtant il ne voyait pas ce qu'il faisait. Il sentait, c'était tout. Le Suisse n'en revenait pas. Il venait de comprendre que la musique, lorsqu'elle est jouée parfaitement, n'a pas besoin de lumière. Comme l'Amazonie n'avait aucun besoin des hommes, pas même de leur présence.
La beauté se suffit à elle-même.