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Citation de Piatka


Tu connais François Villon, la Ballade des pendus ?, il secoue la tête, je crois que non, elle porte ce jour-là un rouge à lèvres framboise, Frères humains qui après nous vivez, N'ayez les cœurs contre nous endurcis, tu vois ou pas ?, oui, je vois, mais il ne voit rien, il est aveuglé, des milliers de miroirs se sont formés sur les gouttes d'eau qui vibrent, ils inclinent leur front vers le sol et slaloment entre les flaques, le vélo tintant à l'unisson du reste, chaque parole et chaque geste lestés d'audace et de pudeur comme le recto et le verso d'un même événement, c'est l'éclosion, ils sont contenus dans une lumière de verrière. Et remontent l'avenue comme des princes, énervés mais allant le plus lentement possible, pianissimo, pianissimo, pianissimo, allargando, engloutis dans l'étonnement qu'ils sont l'un pour l'autre, leur délicatesse est inouïe, quasi moléculaire, et ce qui circule entre eux pulse un tempo tournoyant, si bien qu'au pied du funiculaire ils ont le souffle court...
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