Le sens de ce transfert dont elle bénéficie par le jeu d'un hasard invraisemblable – la compatibilité inouïe de son sang et de son code génétique avec ceux d'un être mort aujourd'hui -, tout cela devient flou. Elle n'aime pas cette idée de privilège indu, la loterie, se sent comme la figurine en peluche que la pince saisit dans le fatras de bidules amoncelés derrière une vitrine de la fête foraine. Surtout, elle ne pourra jamais dire merci, c'est là toute l'histoire. C'est techniquement impossible, merci, ce mot radieux chuterait dans le vide.