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Citations de Melanie Klein (39)


Lorsque quelqu’un –inconsciemment- éprouve le sentiment de manquer d’amour et de bonté et craint que ce défaut ne soit découvert par le partenaire amoureux ou ne le blesse, alors il commence à être jaloux et à rechercher chez l’autre un manque d’amour afin de ne pas voir ce défaut en lui-même, afin de voir le mal chez un rival au lieu de le voir en lui.
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Une fois que nous voyons le mal dans une autre personne, il devient possible, et il peut sembler nécessaire, de libérer l’agressivité refoulée éprouvée contre cette personne ; d’où le rôle important que jouent dans la vie la condamnation des autres et, d’une façon générale, la critique, la dénonciation et l’intolérance. Ce que nous ne pouvons tolérer en nous-mêmes, nous ne sommes pas prêts de le tolérer chez les autres. En condamnant les autres, nous pouvons aussi trouver une double satisfaction, directement du fait de nous libérer de nos tendances agressives, et également en nous sentant rassurés parce que nous nous conformons aux normes de ce qui est bien et parfait et que nous les observons.
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[…] de nombreuses personnes ne se sentent réellement heureuses et satisfaites qu’avec ceux qui leur sont inférieurs d’une façon quelconque, peut-être intellectuellement, socialement, ou même moralement. Ces inférieurs sont ceux dont elles ont réellement besoin et dont elles dépendent dans la vie. Ces personnes, qui ont besoin de s’assortir avec des inférieurs, sont naturellement le contraire des snobs, mais au fond ces deux types d’individus cherchent la même chose d’une manière différente. Tous deux ont besoin d’être rassurés, ils ont besoin qu’on leur garantisse qu’ils ne sont ni pauvres, ni misérables, ni vides, qu’ils sont dignes d’estime et d’amour.
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Lorsqu’une petite fille en est venue à craindre inconsciemment les pulsions destructrices à l’intérieur d’elle d’une façon si intense qu’elle doute de pouvoir jamais engendrer autre chose que des matières altérées et sales (comme de mauvaises fèces), lorsqu’elle éprouve le sentiment que même si elle pouvait s’emparer sans risque d’une graine de bébé (sans culpabilité, sans faire mal à un frère, ou à son père et à sa mère, sans les voler), le bébé mourrait sûrement parce que son intérieur à elle est si plein de choses mauvaises, lorsque donc elle ressent tout cela, elle se détourne avec terreur de cet aspect de la vie et un côté masculin se développe chez elle.
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Des sentiments de rancune et d’injustice –l’idée que personne ne m’aide- se développent également en tant que projection sur les autres de la connaissance inconsciente de notre propre paresse et de notre vilenie.
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Le fractionnement d’une bonne chose en plusieurs morceaux diminue le danger de frustration, de privation, ainsi que le risque que notre propre avidité ou notre cruauté ne détruise et ne ruine la chose bonne ou la personne aimée auxquelles nous attachons un prix.
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Ceux qui cherchent à obtenir beaucoup des autres donnent en fait rarement beaucoup aux autres.
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J’ai déjà dit que la haine peut être utilisée pour écarter ou dissimuler le désir ou l’amour. Ici, chez des personnes particulièrement grégaires et « bien vues », c’est l’amour qui est utilisé pour écarter la haine et ses dangers. […] avoir des amis et être aimées leur prouve qu’elles sont elles-mêmes bonnes, c’est-à-dire que ce qu’il y a de dangereux en elles n’existe pas ou a été éliminé sans danger.
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Dans leur fuite, on peut observer une interaction des pulsions d’amour et de haine. Le rejet peut même être une façon d’aimer, déformée certes, mais dont le but est la préservation d’une chose inconsciemment ressentie comme « trop bonne pour moi ». L’abandon « sauve » alors l’état de bonté ainsi reconnu, ne lui porte pas atteinte et le met à l’abri (de notre propre indignité qui pourrait le détruire).
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En fuyant une chose bonne, qui est devenue plus ou moins mauvaise à nos yeux, nous préservons –en esprit- une image de ce qui était bon, qui avait presque été perdue. Et, en la découvrant ailleurs, c’est comme si nous la faisions revivre dans un autre lieu.
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Ces gens passent leur vie à chercher, à trouver et à être ensuite déçus parce que, soit en qualité, soit en intensité, leurs désirs sont démesurés et irréalisables. En fin de compte, ils ne se détournent, méprisent et rejettent que pour recommencer immédiatement à chercher
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Ayant réussi dans notre esprit à localiser le danger à l’extérieur de nous et à le concentrer, nous procédons alors à une deuxième manœuvre projective, qui consiste à décharger les pulsions agressives en nous sous forme d’une attaque contre ce danger extérieur : l’agressivité première qui constitue un danger est expulsée et localisée ailleurs en tant que chose mauvaise ; ensuite, l’objet investi de danger devient le but vers lequel décharger l’agressivité qui se forme ultérieurement.
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Dans la vie quotidienne, l’exemple le plus simple de la projection est le toi aussi. Si quelqu’un nous attribue une chose déplaisante, nous supposons souvent instantanément qu’en fait cette chose est en lui.
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Dans une certaine mesure, le bébé prend conscience de sa dépendance, il découvre qu’il ne peut pas satisfaire tous ses propres désirs ; il pleure et il crie ; il devient agressif. […] Cette expérience lui permet une prise de conscience de l’amour (sous la forme du désir) et une reconnaissance de la dépendance (sous la forme du besoin) en même temps qu’elle s’accompagne, inextricablement liés à elle, de sentiments et de sensations irrésistibles de douleur et de menace de destruction à l’intérieur et à l’extérieur. Le monde du bébé échappe à son action ; dans ce monde qui est le sien se sont produits une grève, un tremblement de terre, tout cela parce qu’il aime et qu’il désire, qu’un tel amour peut apporter douleur et ruine. Pourtant, il ne peut maîtriser ou extirper ni son désir, ni sa haine, ni ses efforts en vue de saisir et d’obtenir ; toute cette crise détruit son bien-être.
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Il va de soi qu’une attaque, ou une tentative en vue de voler ou de faire du mal et de causer ainsi un dommage, fera naître des sentiments agressifs chez n’importe quelle personne normale et chez la plupart des animaux. A côté cependant de l’attaque de l’extérieur, il existe une autre source à ce sentiment de frustration et de douleur. En nous, un désir insatisfait peut, s’il est suffisamment intense, créer ce même sentiment et cette même douleur et éveiller l’agressivité, exactement de la même façon que le ferait une attaque.
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Nous étudierons dans ce livre quelques aspects de la vie affective des hommes et des femmes qui font partie des communautés civilisées, aspects dont les manifestations quotidiennes sont bien connues de nous tous. Ces manifestations affectives ont deux sources fondamentales ; ce sont les deux grands instincts primitifs de l’homme : la faim et l’amour ; autrement dit, l’instinct de conservation et l’instinct sexuel. Notre vie est essentiellement au service d’un objectif double : s’assurer des moyens d’existence et, en même temps, tirer du plaisir de cette existence. Nous savons tous que ces buts engendrent des émotions profondes et qu’ils peuvent être la cause de grands bonheurs ou de grands malheurs.
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Les auteurs de ces exposés ont retrouvé l’origine de nombreux éléments de la vie adulte jusque dans la petite enfance. D’un autre côté, ils nous montrent que, chez l’adulte, beaucoup de traits établissent la persistance de modes de pensée primitifs. Ce va-et-vient de l’enfant à l’adulte et de l’adulte à l’enfant est inhérent au sujet et, de prime abord, peut s’avérer déconcertant. Le fait est que l’inconscient de l’adulte ne diffère pas tellement de l’esprit de l’enfant. C’est pourquoi, tout en établissant une distinction entre la personnalité et le mode de pensée d’un adulte et ceux d’un enfant, il faut reconnaître que, d’une certaine manière, les psychanalystes attribuent aux adultes un mode de pensée infantile.
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Si au fond de notre inconscient, nous sommes devenus capables d'effacer dans une certaine mesure les griefs ressentis contre nos parents, nous pouvons alors être en paix avec nous même et aimer les autres dans le vrai sens du mot.
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Le sculpteur qui met la vie dans ses objets d'art, que ceux-ci représentent ou non une personne, restaure et recrée inconsciemment les personnes autrefois aimées, qu'il a détruites en fantasme.
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