Ce qu'ils avaient vécu ensemble, Ailsa et lui, était exceptionnel. Aucune de ses nombreuses conquêtes, pour la plupart éphémères, n'avaient à ce point changer sa vie. Lorsqu'il l'avait rencontrée il avait pris pleinement conscience de ce qui avait manque jusque-là à son existence.
Sa dernière petite sœur se mariait et, inévitablement, tout le monde allait lui demander quand viendrait son tour. Au secours ! Comme si elle allait remettre le couvert après s'être fait quitter quasiment devant l'autel, non pas une fois, mais deux !
Rosie, sa colocataire, vint s'asseoir en face d'elle et piqua l'une de ses tartines.
– Demoiselle d'honneur pour la troisième fois hein ? lança-t-elle entre deux bouchées. Tu en as de la chance !
Le soupir d'Audrey aurait fendu l'âme à une pierre.
– C'est déjà suffisamment la plaie de l'être à répétition, marmonna-t-elle, mais au mariage de sa propre mère, c'est encore pire. Et, à nouveau, avec ce fichu Harlan Fox, par-dessus le marché. C'est à croire que les deux tentatives précédentes ne leur ont pas servi de leçon !
Rosie eut une moue qui se voulait compatissante.
– J'admets que ça complique un peu les choses, acquiesça-t-elle.
– Si tu m'embrasses, je t'arrache les yeux, dit-elle d'une petite voix dont le tremblement démentait sa mise en garde.
– Avant, ou après le baiser ?
– Pendant.
L’amour, c’est comme un jardin. Il faut s’en occuper, surtout aux changements de saison.