Michel Demars

En 1935, Joseph Dumay termine son apprentissage de coiffeur à saint-Léonard de Noblat. Il s’installe à Solignac, proche banlieue de Limoges. Il trouve un logement chez le forgeron Émile Fraissex. Sa fille, Thérèse, occuppe un emploi, dans la porcelaine, une spécialité de Limoges, avec la chaussure. Elle réside chez une cousine et ne rentre que les vendredis soirs au domicile familial. Un soir d’hiver, alors qu’elle se hâte pour rejoindre la gare des Charentes afin de prendre la car qui la mène à Solignac, elle se tord une cheville. Elle souffre et un jeune homme, Félix Cluzeau, de passage la reconduit chez ses parents. Mais au cours du trajet il tente d’abuser d’elle. Elle parvient à lui échapper. Peu de temps après la mésaventure de Thérèse, Émile, son père est victime d’une violente agression : il est plongé dans le coma. Il se remet de ses blessures mais il perd la mémoire immédiate et ne peut identifier ses agresseurs.

Joseph et Thérèse tombent amoureux et cette union comble de bonheur Émile. Ils se marient et vont s’installer, rue du Clocher, à Limoges. Joseph travaille chez Lucien Lafrange, coiffeur, rue Jean Jaurès, et Thérèse est employée à la manufacture de porcelaine. Le couple attend un enfant. Suite à une chute dans l’escalier de son immeuble, Thérèse perd son emploi. Enceinte de six mois, elle doit s’aliter afin de conserver son enfant. Un petit Louis vient égayer le couple et fait la joie des grands-parents, Émile et Madeleine et toutes les fins de semaine, la famille Dumay va s’oxygéner à Solignac…

En 1939, la guerre éclate, Joseph est appelé, Louis reste seul avec sa mère. Limoges et sa banlieue reçoit de nombreux réfugiés, essentiellement des alsaciens et des lorrains. Le 10 mai, 1940, fin de la « drôle de guerre ». La signature de l’Armistice dans la forêt de Retondes, le 22 juin 1940 bouleverse la vie du pays. « Un ordre nouveau régnait sur la France, celui du III ème Reich ». Le maire de Solignac est révoqué par le gouvernement de Vichy et le baron Paul Buron de Richebourg, un membre de la Cagoule qui occupe le fauteuil de premier édile. Émile entre dans un mouvement de Résistance. Les amis de Joseph, le patron de Thérèse, juifs, sont arrêtés. Félix Cluzeau poursuit de ses assiduités la jeune femme. Elle parviendra à les ramener à la vie civile, avant une nouvelle arrestation, grâce à l’intervention de Félix… Qu’a donc fait cette jeune femme pour que ses amis et patrons retrouvent momentanément la liberté ? Quel a été le prix payé par cette femme téméraire et qui vit seule avec son petit garçon. Thérèse, comme son père entre en résistance. Leurs actions ne seront pas vaines. Son époux s’évade et revient dans le Limousin et lui aussi, entre en résistance. Nous assistons aux embuscades, aux actions menées par «  lou Grand », Guingouin et son maquis, sis à Saint-Gilles les Forêts.

Dans ce roman social, relatant la vie quotidienne de la région , Michel Demars nous narre une belle page d’histoire. Ses personnages sont très attachants. Le récit douloureux de Thérèse, rapporté par son fils témoigne de la volonté de cette femme. Elle a fait preuve d’abnégation et de noblesse de cœur pour retrouver ses amis. Cette blessure subie, elle la révèle à son époux. Une belle preuve d’amour, de communication. C’est tout à son honneur. Aurions-nous agi de la même façon ? Il faut savoir faire preuve d’humilité, d’humanité, de vérité, quitte à y laisser sa dignité, sa fierté. Combien de personnes ont-été trahies ? Nous traversons Limoges, taquinons la truite dans les eaux claires de la Brance. Un bon roman régional qui nous plonge dans la période noire de la deuxième guerre mondiale traversée par nos parents, grands-parents ou arrières-grands-parents. N’oublions pas les sacrifices qu’ils ont faits, afin que nous conservions notre LIBERTE.
Lien : https://lucette.dutour@orang..

Un roman social, profondément humaniste, qui ravira ceux et celles qui ont le cœur à gauche, ou du moins n'ont pas encore perdu le sens de la justice. L'auteur brosse le portrait d'un garçon coiffeur, Joseph, dont le destin va traverser dix années d'une période particulièrement troublée du vingtième siècle, allant de 1935 à 1945. Autour de Jean, gravitent des personnages masculins et féminins, sa proche famille, leurs amis, les relations qui se nouent et se dénouent dans ce village de la campagne limousine, au gré des remous de l'histoire. On a vite fait de classer les personnages en bons et méchants, tant l'auteur est désireux de nous voir partager ses idées généreuses en matière de justice sociale et de droits de l'homme. Un roman honnête, écrit avec justesse, sur une humanité sans doute un peu rêvée mais terriblement présente. Émotion garantie…

Je remercie Babelio Masse Critique et les éditions Lucien Souny de m'avoir offert ce roman.



L'histoire : 30 juin 1950 ... Un jour qui marquera à jamais la vie de Firmin. Il a onze ans. Ses parents quittent la petite maison insalubre où ils habitaient et où il était né, pour une HLM, dotée de tout le confort moderne. Un déracinement d'autant plus douloureux qu'une autre galère l'attend : l'arrivée d'une petite soeur. Rouquin, malingre, le physique disgracieux, il devient un enfant aigri, solitaire, teigneux, parfois même cruel. Dans la cité du Mas-Neuf, il découvre ses voisins, des individus pittoresques qui s'aiment, se détestent, s'entraident et s'affrontent. Tout ce petit monde se côtoie pour le meilleur et pour pire et partage la jouissance des lieux, une promiscuité parfois pesante. la vie de Firmin s'égrène lentement, ponctuée de petites joies et de grandes douleurs. Il croit avoir découvert l'amour en la personne de sa voisine, une belle Espagnole. Hélas, celle-ci n'a d'yeux que pour Parot, l'autre voisin à la rutilante Cadillac, un jeune homme mystérieux et inquiétant.

La nature n'a-t-elle condamné irrémédiablement Firmin à être dans le camp des perdants, des laissés-pour-compte ? Parviendra-til à renverser la vapeur ? Le défi de celui que l'adversité n'abattra jamais ...



Le roman est construit sous forme du journal intime de Firmin, les confessions d'un homme triste, aigri, négatif.



Je n'ai pas vraiment accroché. Le quatrième de couverture annonçait un roman subtil, émouvant. Je n'ai rien ressenti. Je m'attendais à plus de descriptions de la vie dans les années 50. Le roman est resté assez superficiel.



L'écriture est assez simple. Je pense que ce livre plaira peut-être à un public jeune.

Bernadette Biojout a quatre-vingt-cinq ans et passe sa vie derrière sa fenêtre, à broder au crochet nappes et napperons. Une vieille dame bien tranquille ? Voire… Retour quarante années en arrière, et nous voilà au cœur d'une parenthèse bien agitée dans la vie de cette dame si tranquille. Michel Demars sait nous tenir en haleine, avec ses mots tout simples, ses phrases dignes des dictées de notre enfance. Il cache bien son jeu, cestui-là ! Et son héroïne a de la lecture, elle connait Maupassant, et sait s'en servir le moment venu. Une agréable promenade, de Limousin en Bretagne en passant pas Collioure, qui ravira tant les amateurs de romans régionalistes que les amateurs de thrillers. Surfez sur la vague, et régalez-vous…

C'est une histoire simple et émouvante. Après avoir fermé le roman ( qui s'apparente beaucoup à une nouvelle) je suis restée sur un sentiment de tristesse à l'égard de Firmin, le chat écorché. Ainsi, le point fort du roman réside dans la création d'un personnage palpable de réalité, Firmin, le mal aimé, le teigneux, le chat écorché qui n'attendait qu'un peu d'amour des autres. L'auteur nous déroule toute sa vie de l'enfance à l'âge adulte, une vie marquée par le rejet, les moqueries. Une vie qui se clôt sur une tragédie alors que Firmin pensait enfin avoir trouvé de la reconnaissance au sein du garage où il fait son apprentissage. Comme si le destin lui même lui refusait ne serait ce qu'une période de bonheur dans sa vie. Avec le personnage de Firmin, l'auteur convoque la figure de Poil de carottes, tout aussi roux et mal aimé que le premier. Le récit est simple et émouvant mais le roman aurait gagné à être plus étoffé car je suis resté sur ma faim de lecteur. Le personnage de Firmin aurait mérité un récit plus ample.

J'ai reçu ce livre dans le cadre de Masse Critique et je remercie Babelio et les éditions Lucien Souny pour l'envoi de ce roman.

Récit sur les blessures de l'enfance et les conséquences qu'elles peuvent engendrer à l'âge adulte, ce roman promettait d'être "captivant et déchirant", "poignant".

Il aurait pu être tout cela, j'attendais d'éprouver tout cela à la lecture du résumé, mais j'avoue que je suis restée sur ma faim.

Confessions d'un homme hanté par un secret qu'il n'a jamais dévoilé, mais qui pèse trop lourd à la veille de mourir, le thème aurait effectivement pu être "captivant", mais le récit reste superficiel. Le narrateur revoit sa vie, et rétrospectivement, raconte certains évènements qui l'ont marqué tout au long de son enfance et adolescence, une suite d'épisodes, mais on ne ressent aucune émotion, aucun sentiment à l'énoncé de ces évènements.

Je partage entièrement le sentiment du narrateur lui-même qui annonce :

"Il est temps de me soulager de ce fardeau et d'en partager la charge. Je le fais sans états d'âme..." [...] C'est ce que j'ai ressenti, de la froideur, aucun attachement pour aucun des personnages....

Style simple, lecture facile mais qui, pour moi, manque de profondeur. Dommage !

C'est au coeur d'un village du Limousin des années soixante que Michel Demars nous emmène dans un roman empli de non-dits et secrets. Au fil des pages, l'auteur nous entraine, à travers les yeux de l'instituteur du village, dans la vie de ce village pour démêler page après page les différents secrets.

Un joli moment de lecture avec ce roman Terroir.

Un récit remarquable de fraîcheur. Des personnages au grand cœur, que l’on aimerait croiser plus souvent au cours de son existence. L’univers de Michel Demars est fait de ces petits riens qui apaisent la souffrance et font que l’on croit en cette vie, contre vents et marées. L’histoire de "Boris", SDF victime d’un accident l’ayant rendu amnésique, rappelle celle de bien des personnages tirés de l’univers d’un Simenon ou d’un Japrisot. L’amnésie est un des plus puissants ressorts dramatiques, le départ d’une quête de l’identité qui tient le lecteur en haleine tout du long. Mais chez Michel Demars, tout est tellement simple et évident que les ficelles disparaissent et que les marionnettes qu’elles tiennent échappent à son auteur. Ne reste que la vie, une vie certes idéalisée, de livre en livre l’auteur n’en démord pas, mais qu’est-ce que ça fait du bien…

J'ai passé un moment bien sympathique avec ce livre.

Les personnages sont attachants et d'une simplicité touchante. Même si certains passages sont prévisibles et d'autres moins probables, notamment la relation entre un as de la crime et un jeune stagiaire mais bon cela ne gêne en rien l'histoire et la qualité d'écriture. Ce qui m'a vraiment plu c'est le ton du livre on y retrouve l'âme de la Bretagne et surtout du pays Vannetais que je connais bien d'ailleurs. Et l'enquête est intéressante et le dénouement à la hauteur du livre. Bref je recommande sa lecture pour passer un moment bien agréable surtout si on connait Vannes.