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EAN : 9782848862217
282 pages
Lucien Souny (30/09/2008)
3.5/5   3 notes
Résumé :

La mort de Félix Cluzeau a réveillé le passé. Vengeance ? Trahison de ses anciens amis ? Règlement de comptes ?

L'ancien marchand de toile, milicien aux heures sombres de Vichy, reconverti dans le négoce des surplus américains à la Libération, a été abattu dans la rue.

Pour Thérèse et Joseph, ses voisins, il n'en faut pas davantage pour que, soudain, le passé remonte à la surface. A commencer par les assiduités de Cluzeau ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique

En 1935, Joseph Dumay termine son apprentissage de coiffeur à saint-Léonard de Noblat. Il s'installe à Solignac, proche banlieue de Limoges. Il trouve un logement chez le forgeron Émile Fraissex. Sa fille, Thérèse, occuppe un emploi, dans la porcelaine, une spécialité de Limoges, avec la chaussure. Elle réside chez une cousine et ne rentre que les vendredis soirs au domicile familial. Un soir d'hiver, alors qu'elle se hâte pour rejoindre la gare des Charentes afin de prendre la car qui la mène à Solignac, elle se tord une cheville. Elle souffre et un jeune homme, Félix Cluzeau, de passage la reconduit chez ses parents. Mais au cours du trajet il tente d'abuser d'elle. Elle parvient à lui échapper. Peu de temps après la mésaventure de Thérèse, Émile, son père est victime d'une violente agression : il est plongé dans le coma. Il se remet de ses blessures mais il perd la mémoire immédiate et ne peut identifier ses agresseurs.
Joseph et Thérèse tombent amoureux et cette union comble de bonheur Émile. Ils se marient et vont s'installer, rue du Clocher, à Limoges. Joseph travaille chez Lucien Lafrange, coiffeur, rue Jean Jaurès, et Thérèse est employée à la manufacture de porcelaine. le couple attend un enfant. Suite à une chute dans l'escalier de son immeuble, Thérèse perd son emploi. Enceinte de six mois, elle doit s'aliter afin de conserver son enfant. Un petit Louis vient égayer le couple et fait la joie des grands-parents, Émile et Madeleine et toutes les fins de semaine, la famille Dumay va s'oxygéner à Solignac…
En 1939, la guerre éclate, Joseph est appelé, Louis reste seul avec sa mère. Limoges et sa banlieue reçoit de nombreux réfugiés, essentiellement des alsaciens et des lorrains. le 10 mai, 1940, fin de la « drôle de guerre ». La signature de l'Armistice dans la forêt de Retondes, le 22 juin 1940 bouleverse la vie du pays. « Un ordre nouveau régnait sur la France, celui du III ème Reich ». le maire de Solignac est révoqué par le gouvernement de Vichy et le baron Paul Buron de Richebourg, un membre de la Cagoule qui occupe le fauteuil de premier édile. Émile entre dans un mouvement de Résistance. Les amis de Joseph, le patron de Thérèse, juifs, sont arrêtés. Félix Cluzeau poursuit de ses assiduités la jeune femme. Elle parviendra à les ramener à la vie civile, avant une nouvelle arrestation, grâce à l'intervention de Félix… Qu'a donc fait cette jeune femme pour que ses amis et patrons retrouvent momentanément la liberté ? Quel a été le prix payé par cette femme téméraire et qui vit seule avec son petit garçon. Thérèse, comme son père entre en résistance. Leurs actions ne seront pas vaines. Son époux s'évade et revient dans le Limousin et lui aussi, entre en résistance. Nous assistons aux embuscades, aux actions menées par «  lou Grand », Guingouin et son maquis, sis à Saint-Gilles les Forêts.
Dans ce roman social, relatant la vie quotidienne de la région , Michel Demars nous narre une belle page d'histoire. Ses personnages sont très attachants. le récit douloureux de Thérèse, rapporté par son fils témoigne de la volonté de cette femme. Elle a fait preuve d'abnégation et de noblesse de coeur pour retrouver ses amis. Cette blessure subie, elle la révèle à son époux. Une belle preuve d'amour, de communication. C'est tout à son honneur. Aurions-nous agi de la même façon ? Il faut savoir faire preuve d'humilité, d'humanité, de vérité, quitte à y laisser sa dignité, sa fierté. Combien de personnes ont-été trahies ? Nous traversons Limoges, taquinons la truite dans les eaux claires de la Brance. Un bon roman régional qui nous plonge dans la période noire de la deuxième guerre mondiale traversée par nos parents, grands-parents ou arrières-grands-parents. N'oublions pas les sacrifices qu'ils ont faits, afin que nous conservions notre LIBERTE.
Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Un roman social, profondément humaniste, qui ravira ceux et celles qui ont le coeur à gauche, ou du moins n'ont pas encore perdu le sens de la justice. L'auteur brosse le portrait d'un garçon coiffeur, Joseph, dont le destin va traverser dix années d'une période particulièrement troublée du vingtième siècle, allant de 1935 à 1945. Autour de Jean, gravitent des personnages masculins et féminins, sa proche famille, leurs amis, les relations qui se nouent et se dénouent dans ce village de la campagne limousine, au gré des remous de l'histoire. On a vite fait de classer les personnages en bons et méchants, tant l'auteur est désireux de nous voir partager ses idées généreuses en matière de justice sociale et de droits de l'homme. Un roman honnête, écrit avec justesse, sur une humanité sans doute un peu rêvée mais terriblement présente. Émotion garantie…
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
La grande faiblesse de l'homme par rapport à l'animal, c'est de savoir qu'il va mourir, mais il ne sait pas quand et comment, et cela lui pourrit la vie. Maintenant qu'il savait, l'épouvante avait fui. Il était devenu inaccessible à la peur. Il était habité d'un sentiment de sérénité et de paix qu'il n'avait jamais connu auparavant.
page 261
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Il avait suffisamment d'expérience pour savoir que cette sérénité ne serait pas éternelle, aussi en appréciait-il goulûment la saveur. Carpe diem était sa devise. Depuis longtemps il avait fait sienne cette invitation à jouir de l'instant présent. Il n'était pas sans savoir que la quiétude du moment laisserait place tôt ou tard à des événements plus ou moins perturbateurs. Le cours de la vie n'est-il pas à l'image des eaux de la Briance, tour à tour dormantes et torrentueuses ?
page 71
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C'était comme dans la vie, il est des moments où certains doivent se sacrifier et se salir les mains. CE n'était pas la première fois qu'il aurait les mains pleines de sang.
page 177
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Hélas, si l'homme propose, c'est la vie qui dispose, et personne alors n'aurait pu dire ce que serait le monde dans lequel le bébé allait naître.
page 105
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