Ce titre est déjà présomptueux. C'est plus d'une estimation du moment du décès dont il s'agit. Le grand nombre de méthodes décrites, les multiples écrits consacrés à ce problème montrent bien qu'il n'existe aucune méthode médicale précise. Les romans policiers ou les films utilisent souvent ces déterminations pour disculper un suspect ou révéler l'assassin. Les médecins légistes sont bien impuissants face à cette littérature infiniment plus précise et compétente qu'eux.
Détermination de l'heure de la mort, p. 34
Certains pays, en Europe du Nord, connaissent un nombre important d'autopsies qui sont demandées dès que le décès n'apparaît pas comme l'évolution d'une pathologie connue.
La France échappe à cette pratique ; les disparités sont très fortes selon les régions. Le crime parfait (du moins celui qui échappe à la Justice) est difficile à réaliser dans les grandes villes, il est beaucoup plus aisé dans les zones rurales peu médicalisées et pauvre en personnel policier et de gendarmerie.
Levée de corps, p. 17
Qu'est-ce donc que cette médecin qui s'affiche comme légale ?
La médecine classique, soignante, concerne un patient (parfois "client") et un médecin, dans un acte singulier de colloque, de dialogue, couvert par le secret professionnel. C'est une pièce (parfois comédie) qui se joue à deux.
La médecine légale est toujours une pièce à trois : le médecin (légiste), le patient (vif ou mort) (entier ou en fragments) et la justice.
La médecine légale, un peu d'histoire, p. 9
L’utilisation du scanner et de l’I.R.M. appliquée aux cadavres médico-légaux est souvent présentée comme une autopsie virtuelle ou « virtopsie ». Celle-ci pourrait ainsi remplacer l’autopsie traditionnelle. […] L’imagerie a cependant des limites, ne parvenant pas à objectiver environ la moitié des lésions présentes. Elle ne peut pas non plus permettre d’examiner à l’échelle microscopique ou biologique.
Les différents arthropodes se succédant de manière régulière sur les cadavres constituent ce qui a été appelé les escouades.
Le développement des greffes et des transplantations par prélèvements sur des personnes décédées a rendu nécessaire une quasi définition de la mort précisée dans le code de santé publique.
Les examens toxicologiques permettent d’expliquer environ 20% des causes de décès.