J'ai découvert cette collection « Dilaceratio Corporis » des éditions Fage qui aborde des sujets variés mais tous centrés sur le thème de la mort.
Pas très réjouissant me direz-vous…
Ma curiosité morbide m'a poussée vers celui de la médecine légale.
L'auteur étant justement médecin légiste, il nous expose en quelques dizaines de pages son métier. Ce n'est pas un cours à proprement parlé mais une bonne introduction si cette spécialité vous intéresse.
On y parle de mort suspecte, de mort violente et de ce lien particulier avec la justice.
Quelques anecdotes illustrent le tout histoire de pimenter le récit… on saura donc comment on a découvert un corps dans un jardin, tombé du ciel…
Et si le sujet mortuaire devient votre nouvelle passion, vous pourrez assouvir votre soif avec « La mauvaise santé par les plantes » ou « Cadavres exquis »
Le petit plus bien apprécié est le savoureux témoignage de Marcel, 51 ans, mort sur son vélo d'un infarctus du myocarde, qui nous parle de son expérience inédite de cette nouvelle vie après sa mort… humour noir garanti !
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Appréciant les séries policières comme le genre littéraire, la figure du médecin légiste, même si rarement centrale, reste un personnage clé de l'intrigue ou du bon déroulement de l'enquête. Je me suis donc laissée tenter par ce petit format. Écrit par un médecin légiste, cet essai est synthétique. L'auteur a su vulgariser le sujet avec une pointe d'humour (quelques pages imprimées sur fond noir donnent le témoignage du « point de vue » du mort qui va être autopsié). J'ai apprécié la part accordée à l'évolution de la médecine légale, quelle soit historique, technologique ou éthique. Ce livre permet d'avoir une vision concrète du métier de médecin légiste, de ses compétences. Un choix de photographies de morts violentes commentées, une typologie des causes mortelles et un glossaire complètent avantageusement ce petit traité.
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Ce titre est déjà présomptueux. C'est plus d'une estimation du moment du décès dont il s'agit. Le grand nombre de méthodes décrites, les multiples écrits consacrés à ce problème montrent bien qu'il n'existe aucune méthode médicale précise. Les romans policiers ou les films utilisent souvent ces déterminations pour disculper un suspect ou révéler l'assassin. Les médecins légistes sont bien impuissants face à cette littérature infiniment plus précise et compétente qu'eux.
Détermination de l'heure de la mort, p. 34
Certains pays, en Europe du Nord, connaissent un nombre important d'autopsies qui sont demandées dès que le décès n'apparaît pas comme l'évolution d'une pathologie connue.
La France échappe à cette pratique ; les disparités sont très fortes selon les régions. Le crime parfait (du moins celui qui échappe à la Justice) est difficile à réaliser dans les grandes villes, il est beaucoup plus aisé dans les zones rurales peu médicalisées et pauvre en personnel policier et de gendarmerie.
Levée de corps, p. 17
Qu'est-ce donc que cette médecin qui s'affiche comme légale ?
La médecine classique, soignante, concerne un patient (parfois "client") et un médecin, dans un acte singulier de colloque, de dialogue, couvert par le secret professionnel. C'est une pièce (parfois comédie) qui se joue à deux.
La médecine légale est toujours une pièce à trois : le médecin (légiste), le patient (vif ou mort) (entier ou en fragments) et la justice.
La médecine légale, un peu d'histoire, p. 9
L’utilisation du scanner et de l’I.R.M. appliquée aux cadavres médico-légaux est souvent présentée comme une autopsie virtuelle ou « virtopsie ». Celle-ci pourrait ainsi remplacer l’autopsie traditionnelle. […] L’imagerie a cependant des limites, ne parvenant pas à objectiver environ la moitié des lésions présentes. Elle ne peut pas non plus permettre d’examiner à l’échelle microscopique ou biologique.
Les différents arthropodes se succédant de manière régulière sur les cadavres constituent ce qui a été appelé les escouades.