Michel J. Lévesque

Ce premier tome de la saga « Soixante-six » intitulé « La Prisonnière » est composé de deux histoires parallèles. Celle d'Alexia, belle adolescente meneuse de claques (entendez ici pompom-girl), stéréotype de Claire Bennett dans Heroes, et celle de Jack Soho, voleur charismatique et entreprenant, un peu Arsène Lupin sur les bords. Pourtant, malgré le manque d'originalité des personnages principaux, on s'y attache très vite et l'histoire menée à tambours battants nous emmène d'une douce ville californienne ensoleillée aux sombres profondeurs d'un monde dévasté par un terrible virus à la Resident Evil. le contraste entre ces deux univers est frappant et tout au long de ce 1er tome, on se demande comment les deux scénarios vont bien pouvoir se rejoindre. Et l'auteur Michel Lévesque y arrive pourtant. Doucement, avec subtilité et suspense, on évolue avec les personnages et les voyons petit à petit liés à travers l'informateur Fletcher Christian.



La couverture m'a vraiment attirée, les dessins sont superbes et reflètent bien l'univers dressé par Lévesque ainsi que ses deux personnages principaux. La quatrième de couverture m'a convaincue de céder à la tentation.

On passe d'une Lexie aux couleurs chaudes à un Soho plus sombre, se servant d'une arme contre une légion de contaminés, comme le scénario passe d'un monde idyllique à l'apocalypse.



La fin de ce premier tome répond à certaines de nos interrogations, nous surprend, nous tient en haleine, tout en gardant une part de mystère pour maintenir notre intérêt et nous encourager à acheter la suite... et ça marche !



Le style mêle habilement chapitres à la première personne et à la troisième personne du singulier, commençant par un petit récit d'une Lexie « contemporaine » avant de nous plonger dans les faits ayant mené à cette sorte d'interview. Quelques flashbacks viennent aussi ponctuer le récit ici et là pour éclaircir quelques zones d'ombre à des moments particulièrement propices. Bref, voici une intrigue bien ficelée que je recommande chaudement aux amateurs de dystopies !
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Tandis que l'univers d'Alexia Lincoln 17 ans, habitante de Tea-Walls aux états-unis, se fissure progressivement pour révéler une réalité autre, à Hastings Horizon en Californie, le jeune malfrat Jack Soho et les siens font face à une subite attaque de morts-vivants... Quel est le lien entre ces deux récits qui se fond échos de chapitres en chapitres ? Le lecteur finira par découvrir une partie de l'histoire dans ce premier tome de Soixante-Six qui apporte aussi tout un lot d'interrogations.



Écrit dans un style simple (mais pas simpliste) faisant la part belle aux scènes d'action, ce roman un peu foutraque mêlant histoire de teenageurs, histoire de mafia, histoire de Zombies, réalité virtuelle (avec pas mal de référence implicites à Matrix), complot financier planétaire, est un OVNI littéraire.



Est un roman pour ado, comme pourrait le laisser supposer la mièvrerie des scènes entre jeunes ? Ou bien un roman pour adultes lorsque l'action vire au gore ou qu'on s'embarque dans des explications sciencefictionnesques ? Mystère.



Si ce roman était un film, ça serait du Tarantino, si c'était une BD, on pense immédiatement à un manga en noir et blanc avec scènes brossées à gros traits.



La description des personnages est sommaire et parfois un peu caricaturale (ils sont tous beaux, jeunes, on a même droit à l'homosexuel de service...), mais leur raison d’exister est avant tout en tant que faire valoir de l'histoire qui part un peu dans tous les sens, tout en restant prenante.



Malgré quelques coquilles orthographiques oubliées à la relecture (guère plus que pour de plus gros éditeurs finalement.), malgré quelques séquences au style moins fouillé, lorsque par exemple l'auteur reprend quasi mots pour mots un précédent paragraphe très certainement pour mieux appuyer son propos, on se laisse immerger dans cette histoire improbable, et à la fin du livre, on attend avec une certaine impatience ce que nous réservera la suite à venir. (L'auteur a annoncé la couleur dès les premières pages, son histoire fera plusieurs volumes.)



On regrettera juste un recours un peu maladroit à la réalité virtuelle qui comme dans un jeu vidéo, permet de tuer un personnage tout en laissant entendre qu'il n'est pas définitivement mort... Du coup la réaction des personnages face à la mort semble décalée et très atténuée, ce qui renforce l'impression d'une certaine vacuité dans leur psychologie.

Excelent livre combat, mystère, créature imaginaire et une belle histoire d`amour (ben plus ans les autre Arielle Queen). Je ne peut plus me passer de ce roman vous allez trop l'aimer.