J'étais un révolutionnaire, un républicain et un patriote : j'agis en révolutionnaire, en républicain et en patriote, convaincu qu'un révolutionnaire n'abandonne pas la Révolution, qu'un républicain ne combat pas la République et qu'un patriote ne renie pas sa Patrie.
Tout est désormais joué.
La guerre s'est emparée de tout l'être de Péguy.
Assis dans le salon de Geneviève Favre sur un petit banc de tapisserie,il en parle,il l'évalue,il en pronostique la durée et croit, comme tout le monde, qu'elle sera courte et rapide.
La victoire ne fait pour lui aucun doute
"Je vous écrirai du Palatinat" a t il lancé quelques jours auparavant à des amis .
Il confie qu'il vit " les plus belles heures" de sa vie.
Il s'enthousiasme de la "conduite d'Hervé".
Il voit dans son ralliement le signe d'un élan profond et l'assurance d'un véritable salut.
Geneviève Favre,qui l'écoute en silence le trouve " transfiguré, éblouissant de lumière intérieure".
Il est prêt à se donner sans réserve, à se sacrifier sans hésiter, à servir la République avec " une joie sans pareille", persuadé
que " l'histoire ne s'intéresse pas aux personnes qui mettent cinquante ans à mourir dans leur lit".