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Critiques de Michel Lequenne (5)
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Christophe Colomb : Amiral de la mer Océane

Les petits livres de la collection Découvertes de Gallimard sont toujours de véritables pépites passionnantes. Alliant un texte court et précis et une riche iconographie, plus une annexe d'archives, le tout dans un petit format, ils nous permettent de découvrir un sujet ou une personnalité de façon rapide et pédagogique.



Ici il s'agit du plus célèbre navigateur de l'histoire, l'amiral de la mer Océane, Christophe Colomb. Ce nom que l'on connait tous, passé à la postérité, synonyme dans l'inconscient collectif d'une date et d'un lieu ; 1492, Amérique.

Cette découverte fortuite a été un évènement d'une portée considérable dans l'histoire de l'humanité et un tournant majeur dans la vision du monde jusque là connu. Mais qui était-il et comment la découverte s'est-elle déroulé ? C'est que l'on va apprendre dans cet ouvrage.



Tout d'abord, l'auteur va essayer de retracer l'enfance et les origines de Christophe Colomb mais il nous apprend rapidement que c'est presque impossible du fait du faible nombre de sources le concernant, ou parfois à cause de soucis apocryphes ou falsifiées. Il nous explique cela clairement en démêlant, autant que possible, le vrai du faux et il nous expose les rares éléments fiables; à savoir qu'il fut génois, issu d'une famille de tisserands et qu'il a une expérience de marin depuis sa jeunesse.

Mais l'auteur ne se contente pas de nous parler de Colomb individuellement, il replace également tout le contexte géopolitique de l'époque et dresse l'états des lieux des connaissances du monde de cette deuxième moitié du XVI siècle. Il nous rappelle que les portugais sont pionniers dans le domaine de la navigation exploratrice; ils connaissent et possèdent de nombreux comptoirs sur les côtes africaines et surtout ils ont découvert le cap de Bonne-Espérance en naviguant jusque'à l'extrême pointe du continent. C'est dans ce contexte, d'un Portugal en avance mais surtout d'un empire Ottoman restreignant l'accès aux Indes depuis la chute de Constantinople, que Christophe formera la rêve et l'ambition d'atteindre les Indes par l'ouest c'est à dire en traversant l'Atlantique. Mais Colomb se heurtera à un grands nombres d'obstacles et de refus, avant de pouvoir au bout de sept ans, grâce à l'aval des Rois Catholiques (Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon), mettre sur pied son expédition.



Le 4 aout 1492 le départ a enfin lieu, et à partir de là ce sera un périple exceptionnel dont Michel Lequenne va nous raconter le déroulé exact. C'est absolument passionnant à lire. On va suivre pas à pas la traversée, les craintes et les tensions engendrées, puis la délivrance ; l'arrivée en terre nouvelle le 11 octobre 1492 après près de deux mois de navigation. On lira surtout, et ce fut le plus passionnant à mes yeux, comment s'est passé la rencontre avec les tribus locales, les Taïnos et les Caraïbes, nommés abusivement Indiens (puisqu'ils pensaient être aux Indes). Car lorsqu'ils accostent ils découvrent devant eux des hommes et des femmes ni tout à fait noirs ni tout à fait blancs, cheveux épais, qui vont presque nus, visage peints, pas ou peu armés, qui les accueillent aimablement et dont, détail surprenant aux tragiques conséquences, les femmes s'offrent aux nouveaux arrivants. Bref c'est véritablement la découverte d'un nouveau monde et d'une nouvelle civilisation.



Grâce aux récits conjugués de Michel Lequenne et des écrits de Colomb lui même, on va découvrir les moeurs, les habitudes et le mode de vie de ces tribus locales et c'est absolument fascinant. On comprend d'ailleurs que ces modes de vie ne sont absolument pas homogène et diffèrent selon les tribus et selon l'île. Ce sont des témoignages d'autant plus précieux que l'on sait que moins d'un siècle plus tard il ne restera quasiment rien de ces milliers (peut-être millions) d'individus, décimés par l'arrivée des Européens sur leur continent.

Il y a néanmoins dans ce premier voyage, une contradiction importante que l'auteur nous apprend et qu'il est intéressant de relever; l'objectif était de découvrir une routes vers les Indes par l'ouest, du moins atteindre l'Asie tout court, continent que l'on sait depuis Marco Polo et même avant, extrêmement riche. Mais c'est le navire chargé de pacotille que part l'équipage, pacotille qui n'aurait jamais dupé les souverains d'Asie… Donc Lequenne suppose que l'objectif initial était de découvrir une route certes, mais d'ensuite explorer les zones australes inconnues. Car Colomb n'aura de cesse, à chaque découverte d'aller toujours plus au sud (alors qu'il sait que les empires asiatiques se situent au nord).

Après ce premier voyage réussi l'équipage rentrera en Espagne quelques mois plus tard, couvert de gloire et le renommé de Christophe Colomb, ainsi que ces récits feront le tour de l'Europe. Quatre autres voyages suivront ente 1493 et 1502, où chaque fois il tentera d'aller plus loin dans les terres ou toujours plus au sud à la recherche d'un détroit, mentionné par Marco Polo, dont il pense qu'il lui permettrait de relier ces terres aux Indes. Mais plus le temps passe et plus les relations avec les locaux iront en s'aggravant, à coups d'évangélisation forcée et de recherche frénétique d'or, pour finir par tourner au cauchemar.

Et lorsque Vasco de Gama, en 1498, réussira l'exploit d'atteindre les Indes en contournant l'Afrique, les découverte de Colomb susciteront de moins en moins d'intérêt, puis à la mort de la reine Isabelle de Castille, il perdra un soutient important, et quelques temps après mourra à son tour, dans une quasi disgrâce.



Il y a un autre point important que l'auteur soulève et souligne; le fait que, et contrairement ce qui a été longtemps cru et que beaucoup croient encore; Christophe Colomb avait compris qu'il venait de découvrir une terre nouvelle. Pour cela il s'appuie sur une lettre du navigateur datant de 1498, jamais publiée où il mentionna clairement un « nouveau monde », tandis que la postérité à laissé cette paternité (et le nom) à Amerigo Vespucci, alors que celui-ci ne l'a constaté qu'en 1502.



Bref, c'est absolument passionnant à lire, l'auteur balaye à la fois les faits et le déroulé des évènements mais aussi les idées reçues ou erreurs de jugements sur Colomb qui ont longtemps perduré; on le comprend l'auteur a à coeur de réhabiliter le navigateur dans sa pleine légitimité mais sans occulter les nombreuses zones d'ombres. C'est clair et compréhensible et surtout on y apprend énormément.



L'ouvrage se termine, comme dans toute la collection, avec une très riche annexe, que j'ai trouvé absolument passionnant ; il y a les récits De Las Casas, des extraits du journal de bord de Colomb, des extraits de certains de ces contemporains et pas mal d'autres extraits de Lequenne lui même issus de ces autres ouvrages sur Colomb, chacun de ces documents a pour but de remettre en perspective ce que l'on vient d'apprendre ou de nous éclairer davantage soit sur la personnalité de Colomb, sur les rites des Indiens ou sur le drame de la colonisation etc.

Et bien sûr l'iconographie, comme d'habitude, absolument superbe qui parsème le livre, riche et variée et qui apporte un important support visuel à un récit tout aussi visuel.



Formidable livre de la collection !
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Grandes dames des lettres, tome 1 : De Sapp..

« Comme ces fleurs superbes qui éclosent et s’épanouissent sur le sol ingrat des pentes rocheuses, voire volcaniques, des œuvres de femmes ont surgi soudain sur l’écrasante misogynie patriarcale. Dans les deux cas s’agit-il de miracle ? »



La littérature et son histoire ont été confisquées par les dominants, par les hommes.



Michel Lequenne, avec grand talent, nous livre quelques analyses sur ces grandes dames qui ont déchiré le voile de la misogynie et tracé des pistes nouvelles aux mondes imaginaires.



Un voyage réjouissant de l’autre coté des lettres. Une invitation à se plonger dans des œuvres rares.



Curieuses et curieux, immergez-vous, au gré de vos humeurs et désirs, dans ces lettres variées. Je ne connais que le Dit du Genji de Murasaki Shikibu ou les poèmes de Louise Labé, mais j’ai savouré les propos érudits, les présentations sympathiques des contextes historiques et des différentes œuvres.
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Christophe Colomb : Amiral de la mer Océane

Un livre intéressant, facile à lire et très bien illustré.
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Contre-révolution dans la révolution : Du commu..

en l'année du centenaire de la révolution de 1917, il n'était pas étonnant qu'un vieux marxiste révolutionnaire écrive pour la célébrer. Mais avec Michel Lequenne il ne pouvait être seulement question de célébration, mais aussi d'enseignement de vérités cachées, et surtout de sa défaite par la contre-révolution que fut le stalinisme.
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Le catalogue (pour Mémoires) : Montre-moi ta ..

Comme le souligne l’auteur dans ses pages liminaires « Comment me lire ? » un lecteur ou une lectrice fait nécessairement la « découverte navrante », du nombre limité de livres abordables au cours d’une vie (je n’ai jamais pu vraiment accepter cette idée). Chacun-e en tirera une ou des méthodes de choix fantasmatiques au nom de ses réalités intimes, des hasards objectifs, des amours, etc…



Presque deux cent entrées, une part belle aux ouvrages dits classiques, aux surréalistes, une plongée dans le vingtième siècle, comme autant d’entrelacements, rencontres, amitiés, amours fous, littératures, arts et engagements.



Les choix de l’auteur, sont riches de nombreuses surprises, y compris dans ses oublis. « Il peut y avoir certains avantages à être autodidacte. A coup sûr celui, au lieu de se laisser imposer les choix des maitres et de leurs programmes, de se laisser guider, à partir de ses premières illuminations, au fil de leurs affinités, amitiés, recommandations… »



Reste, cela fâchera probablement Michel Lequenne, que certaines pages, de cette rétro-promenade, mais non errance, dans la vie et dans les livres, sont significativement moins intéressantes que d’autres. Sans renoncer à la force de ses idées, l’auteur, aurait pu porter un regard apaisé sur les divergences politiques, les choix organisationnels, les jugements et les polémiques du siècle éteint. Son œuvre, de passage de témoin aux générations du vingt et unième siècle, aurait été plus utile, en faisant une part plus belle aux doutes et aux incertitudes.



Des partis pris quelques fois irritants, mais un livre passionnant, un livre de goinfre « qui ne trouve pas de contradiction, mais conciliation entre ce que j’ai aimé et ce que j’aime maintenant. ». Les souffles combinés de la révolte, de l’émancipation et de la connaissance.
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