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EAN : 9782070531332
Gallimard (26/09/1991)
3.69/5   8 notes
Résumé :
Comment un fils de tisserand génois devient-il le "très magnifique seigneur don Cristobal Colon, amiral de la mer océane, vice-roi et gouverneur perpétuel des îles et de la terre ferme des Indes, capitaine de la Mer pour le Roi et la Reine"?

En quatre voyages, de 1492 à 1504, Christophe Colomb invente et ouvre l'Amérique, paradis et enfer, paradis des îles, enfer de l'esclavage des Indiens
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les petits livres de la collection Découvertes de Gallimard sont toujours de véritables pépites passionnantes. Alliant un texte court et précis et une riche iconographie, plus une annexe d'archives, le tout dans un petit format, ils nous permettent de découvrir un sujet ou une personnalité de façon rapide et pédagogique.

Ici il s'agit du plus célèbre navigateur de l'histoire, l'amiral de la mer Océane, Christophe Colomb. Ce nom que l'on connait tous, passé à la postérité, synonyme dans l'inconscient collectif d'une date et d'un lieu ; 1492, Amérique.
Cette découverte fortuite a été un évènement d'une portée considérable dans l'histoire de l'humanité et un tournant majeur dans la vision du monde jusque là connu. Mais qui était-il et comment la découverte s'est-elle déroulé ? C'est que l'on va apprendre dans cet ouvrage.

Tout d'abord, l'auteur va essayer de retracer l'enfance et les origines de Christophe Colomb mais il nous apprend rapidement que c'est presque impossible du fait du faible nombre de sources le concernant, ou parfois à cause de soucis apocryphes ou falsifiées. Il nous explique cela clairement en démêlant, autant que possible, le vrai du faux et il nous expose les rares éléments fiables; à savoir qu'il fut génois, issu d'une famille de tisserands et qu'il a une expérience de marin depuis sa jeunesse.
Mais l'auteur ne se contente pas de nous parler de Colomb individuellement, il replace également tout le contexte géopolitique de l'époque et dresse l'états des lieux des connaissances du monde de cette deuxième moitié du XVI siècle. Il nous rappelle que les portugais sont pionniers dans le domaine de la navigation exploratrice; ils connaissent et possèdent de nombreux comptoirs sur les côtes africaines et surtout ils ont découvert le cap de Bonne-Espérance en naviguant jusque'à l'extrême pointe du continent. C'est dans ce contexte, d'un Portugal en avance mais surtout d'un empire Ottoman restreignant l'accès aux Indes depuis la chute de Constantinople, que Christophe formera la rêve et l'ambition d'atteindre les Indes par l'ouest c'est à dire en traversant l'Atlantique. Mais Colomb se heurtera à un grands nombres d'obstacles et de refus, avant de pouvoir au bout de sept ans, grâce à l'aval des Rois Catholiques (Isabelle de Castille et Ferdinand d'Aragon), mettre sur pied son expédition.

Le 4 aout 1492 le départ a enfin lieu, et à partir de là ce sera un périple exceptionnel dont Michel Lequenne va nous raconter le déroulé exact. C'est absolument passionnant à lire. On va suivre pas à pas la traversée, les craintes et les tensions engendrées, puis la délivrance ; l'arrivée en terre nouvelle le 11 octobre 1492 après près de deux mois de navigation. On lira surtout, et ce fut le plus passionnant à mes yeux, comment s'est passé la rencontre avec les tribus locales, les Taïnos et les Caraïbes, nommés abusivement Indiens (puisqu'ils pensaient être aux Indes). Car lorsqu'ils accostent ils découvrent devant eux des hommes et des femmes ni tout à fait noirs ni tout à fait blancs, cheveux épais, qui vont presque nus, visage peints, pas ou peu armés, qui les accueillent aimablement et dont, détail surprenant aux tragiques conséquences, les femmes s'offrent aux nouveaux arrivants. Bref c'est véritablement la découverte d'un nouveau monde et d'une nouvelle civilisation.

Grâce aux récits conjugués de Michel Lequenne et des écrits de Colomb lui même, on va découvrir les moeurs, les habitudes et le mode de vie de ces tribus locales et c'est absolument fascinant. On comprend d'ailleurs que ces modes de vie ne sont absolument pas homogène et diffèrent selon les tribus et selon l'île. Ce sont des témoignages d'autant plus précieux que l'on sait que moins d'un siècle plus tard il ne restera quasiment rien de ces milliers (peut-être millions) d'individus, décimés par l'arrivée des Européens sur leur continent.
Il y a néanmoins dans ce premier voyage, une contradiction importante que l'auteur nous apprend et qu'il est intéressant de relever; l'objectif était de découvrir une routes vers les Indes par l'ouest, du moins atteindre l'Asie tout court, continent que l'on sait depuis Marco Polo et même avant, extrêmement riche. Mais c'est le navire chargé de pacotille que part l'équipage, pacotille qui n'aurait jamais dupé les souverains d'Asie… Donc Lequenne suppose que l'objectif initial était de découvrir une route certes, mais d'ensuite explorer les zones australes inconnues. Car Colomb n'aura de cesse, à chaque découverte d'aller toujours plus au sud (alors qu'il sait que les empires asiatiques se situent au nord).
Après ce premier voyage réussi l'équipage rentrera en Espagne quelques mois plus tard, couvert de gloire et le renommé de Christophe Colomb, ainsi que ces récits feront le tour de l'Europe. Quatre autres voyages suivront ente 1493 et 1502, où chaque fois il tentera d'aller plus loin dans les terres ou toujours plus au sud à la recherche d'un détroit, mentionné par Marco Polo, dont il pense qu'il lui permettrait de relier ces terres aux Indes. Mais plus le temps passe et plus les relations avec les locaux iront en s'aggravant, à coups d'évangélisation forcée et de recherche frénétique d'or, pour finir par tourner au cauchemar.
Et lorsque Vasco de Gama, en 1498, réussira l'exploit d'atteindre les Indes en contournant l'Afrique, les découverte de Colomb susciteront de moins en moins d'intérêt, puis à la mort de la reine Isabelle de Castille, il perdra un soutient important, et quelques temps après mourra à son tour, dans une quasi disgrâce.

Il y a un autre point important que l'auteur soulève et souligne; le fait que, et contrairement ce qui a été longtemps cru et que beaucoup croient encore; Christophe Colomb avait compris qu'il venait de découvrir une terre nouvelle. Pour cela il s'appuie sur une lettre du navigateur datant de 1498, jamais publiée où il mentionna clairement un « nouveau monde », tandis que la postérité à laissé cette paternité (et le nom) à Amerigo Vespucci, alors que celui-ci ne l'a constaté qu'en 1502.

Bref, c'est absolument passionnant à lire, l'auteur balaye à la fois les faits et le déroulé des évènements mais aussi les idées reçues ou erreurs de jugements sur Colomb qui ont longtemps perduré; on le comprend l'auteur a à coeur de réhabiliter le navigateur dans sa pleine légitimité mais sans occulter les nombreuses zones d'ombres. C'est clair et compréhensible et surtout on y apprend énormément.

L'ouvrage se termine, comme dans toute la collection, avec une très riche annexe, que j'ai trouvé absolument passionnant ; il y a les récits De Las Casas, des extraits du journal de bord de Colomb, des extraits de certains de ces contemporains et pas mal d'autres extraits de Lequenne lui même issus de ces autres ouvrages sur Colomb, chacun de ces documents a pour but de remettre en perspective ce que l'on vient d'apprendre ou de nous éclairer davantage soit sur la personnalité de Colomb, sur les rites des Indiens ou sur le drame de la colonisation etc.
Et bien sûr l'iconographie, comme d'habitude, absolument superbe qui parsème le livre, riche et variée et qui apporte un important support visuel à un récit tout aussi visuel.

Formidable livre de la collection !
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Un livre intéressant, facile à lire et très bien illustré.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ni surhomme, ni saint, il a été un aventurier de l'esprit et de l'action, un de ses hommes dont, certes, la grandeur ne doit pas effacer, mais estompe, les petitesse et quelques noirceurs ; de ces hommes qui font l'histoire, mais ne peuvent jamais la dominer, parce qu'elle est l'œuvre de tous ; une figure sur laquelle l'unanimité ne se fera jamais, mais dont le prodigieux destin étonnera toujours et restera dans la mémoire, « tant qu'il y aura des hommes ».
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Dès mon arrivée aux Indes, je pris par la force quelques indigènes dans la première île que j’avais découverte, afin de leur faire apprendre la langue, et pour qu’ils pussent me renseigner sur tout ce qui se trouvait dans ces régions-là; et le fait est que nous nous fîmes comprendre aussitôt, et nous comprîmes aussi bien ce qu’ils voulaient dire, soit par des signes ou en parlant.
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