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Citation de Cielvariable


ALBERTINE À 60 ANS. C’est le renfermé que ça doit sentir. Mais j’ose pas ouvrir le châssis… J’ai trop peur d’attraper mon coup de mort… J’me sus enfermée dans la maison où chus venue au monde… même pas… dans une chambre de c’te maison-là… pour me protéger des senteurs du dehors. Y’a pus rien qui peut me toucher, j’ai perdu l’odorat.

ALBERTINE À 70 ANS. Ça sent la mort au compte-gouttes ! J’ai-tu passé à travers tant d’affaires juste pour en arriver là ?

Les autres la regardent.

Elle se mouche avec un kleenex.

Ça va aller mieux demain.

ALBERTINE À 60 ANS. Tu penses ?

ALBERTINE À 70 ANS. Oui, j’le pense !

[…]

ALBERTINE À 60 ANS. J’ai pus aucun souvenir, d’aucune senteur. Même pas celle des sapins qui m’avait tant étourdie quand j’étais arrivée à duhamel. Toute ma vie, après, quand on parlait de senteur, j’me revoyais, debout sur la galerie, en train de me remplir les poumons de santé ! Aujourd’hui… (Elle regarde Madeleine.)… même si t’essayais de me décrire c’te senteur-là pendant des heures, j’m’en rappellerais pas.
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