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Citation de brigetoun


– Un jour, derrière la fenêtre de l’infirmerie, je dessinai la tourelle de cadavres érigée au milieu de la cour. Leur immobilité tragique. Les bouches entrouvertes pour happer le dernier souffle d’air. Les doigts minces, fragiles, gantés d’une peau blanche, à peine bleutée…Et tout à coup, en-dessous, ça commence à bouger, d’abord doucement puis avec force, et voici qu’un cadavre écarte les autres, se fraie un chemin, sort la tête, les yeux exorbités, regarde à gauche et à droite pour repérer l’endroit, d’éventuelles présences, se dégage, se lève, se met à courir et soudain s’arrête, gêné au pied, continue à courir à cloche-pied tout en arrachant l’étiquette fixée à son orteil, cette étiquette des morts qui portait le nom, le numéro, la nationalité, qui ne voulait pas se laisser arracher, et l’homme, comique dans son agacement, qui triomphe enfin, repart en courant et disparaît.
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