A lire ou entendre quelqu'un qui lit à voix haute, on fait vagabonder son imagination par-delà les murs de la chambre. Mais il y a dans la lecture, ou dans la remémoration d'oeuvres littéraires, quelque chose qui va bien au-delà de la "distraction", de l'oubli temporaire de sa peine; quelque chose qui se rapporte au sens de la vie, à la dignité maintenue, à l'humanité maintenue, en dépit des mutilations, des soins humiliants; qui touche à la recomposition de l'image de soi, un soi parfois blessé au plus profond de lui-même.