Michelle Cuevas

Le monde est un mystère avec un M majuscule, a déclaré le magicien. L'impossible est possible. Et toi, Fleur, tu as l'air d'être le genre de petite fille qui sait que la réalité dépend juste de la manière dont on la regarde.

J'imagine que c'est comme ça que fonctionne le temps. Il vous arrive quelque chose de grave et ça vous coupe la vie en deux avec un Avant et un Après. On ne peut vraiment rien y faire.

En vérité, tout ce qu’on cherche dans la vie, c’est quelqu’un qui nous connaisse, qui sache aussi bien nous voir. Je ne parle pas de nos cheveux ni de nos habits, je veux dire quelqu’un qui nous voie tels que nous sommes. Nous avons tous envie de trouver la personne qui sache qui nous sommes vraiment, jusque dans nos plus petites bizarreries et qui nous comprend quand même.

Réfléchis. Au moment où on voit une étoile, au fil des années qu'il a fallu pour que sa lumière nous parvienne, cette étoile a pu mourir ou exploser. Ce que je veux dire, c'est que le monde est plein d'idiots qui font des voeux en regardant des étoiles qui n'existent même plus, si ça se trouve !

C'est comme ça qu'on reconnaît les gens bizarres : pour eux, les activités bizarres n'ont rien de bizarres.

- Non ! ai-je crié. C'est réellement un vrai ami imaginaire.

Je jette à l'interieur la maquette de notre planète imaginaire. En fait, cette planète n'est pas qu'à nous, puisque c'est un projet qu'on avait fait pour entrer aux éprouvettes , le club de science au collège.

Ca fait un moment que je ne suis pas allé aux réunions. De toute facon, personne ne me parlait jamais là bas.

C'est comme ça, entre meilleurs amis : il existait tout un univers que nous étions les seuls à voir, elle et moi.

Mon ami imaginaire ressemble à une patate et a autant de personnalité.

Mais qu'est-ce que je pouvais bien avoir de spécial, moi ? Difficile de le savoir. Peut-être parce qu'on est toujours trop proche de soi pour bien se voir, comme une fleur qui baisserait la tête et qui penserait qu'elle n'est qu'une tige. J'imagine que le plus important, c'est de croire qu'on l'est. Spécial. Et nos proches le perçoivent de mille et une façons qu'on n'aurait jamais soupçonnées.

Si on la laisse faire, voilà sans doute ce que provoque la douleur : elle nous fissure, laisse entrer la lumière et nous montre ce qu'il y a à l'intérieur de nous-mêmes.

On n'est pas juste fait de bons côtés. Pour être quelqu'un, il faut qu'on ait un est et un ouest, et un sud, aussi. Si on enlève tout ce qui est pénible, on perd quelque chose d'essentiel, on perd le nord.

Imaginaire ou pas, je ne suis invisible que si c'est ce que je crois.

En vérité, tout ce qu'on cherche dans la vie, c'est quelqu'un qui nous connaisse, qui sache aussi bien nous voir. Je ne parle pas de nos cheveux ni de nos habits, je veux dire quelqu'un qui nous voie tels que nous sommes. Nous avons tous envie de trouver la personne qui sache qui nous sommes vraiment, jusque dans nos plus petites bizarreries, et qui nous comprend quand même.

Peut-être qu'un chez-soi, ça ressemble plus à un médaillon - quelque chose qu'on garde sur soi et qu'on peut partager si on en a envie, ou qu'on peut garder secret.

Chez soi. Qu'est-ce que ça signifie vraiment, au juste ?

J'ai toujours cru que c'est quand je vivrais quelque chose de triste et que tu ne serais pas là pour me réconforter que tu me manquerais le plus. Mais en fait, c'est exactement le contraire. Tu me manques surtout quand je vis quelque chose de chouette et que je ne peux pas courir te le raconter à la maison, ni voir à quel point ça te fait plaisir.

On est toujours trop proche de soi pour bien se voir.

C'est fou, quand même, les animaux domestiques. Même les pires d'entre eux arrivent à se faufiler jusque dans votre coeur, s'installent sur un coussin bien au chaud dans un rayon de soleil, pour ne plus jamais vous quitter.

La lumière de la lune est une illusion. Elle ne fait que refléter la lumière du soleil en la réfléchissant comme un miroir. Nous, nous sommes comme la lune : sans ceux qui nous ont imaginés, il n'y a plus que l'obscurité.