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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
« Ce matin, vers neuf heures, le roi est passé sous ma fenêtre, passant silencieusement par les rues vides, entouré des gardes nationaux. […] Les habitants accouraient aux fenêtres, mais les persiennes étaient toutes fermées, on n’entendait pas une voix ni ne voyait un seul geste d’insulte. Pour la première fois depuis mon arrivée en France je me suis inclinée à la majesté du peuple, et j’ai respecté son comportement, tellement parfaitement à l’unisson avec mes sentiments. Je peux difficilement vous dire pourquoi, mais peu à peu les larmes ont commencé à couler de mes yeux quand j’ai vu Louis, assis dans un carrosse, aller au-devant de la mort, avec une dignité plus grande que celle à laquelle je me serais attendue, étant donné son caractère. […] Depuis lors je suis restée seule ; et bien que je sois tranquille, je n’arrive pas à éloigner les images qui ont envahi mon esprit pendant toute la journée. […] Je veux voir quelque chose de vivant ; la mort, en tant de formes effrayantes, s’est emparée de mon imagination. Je m’apprête à aller me coucher et, pour la première fois, je n’arrive pas à éteindre ma chandelle » (Wollstonecraft, 1792, p. 226).
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Comme son contemporain Jean-Jacques Rousseau, Mary Wollstonecraft pourrait entrer de plein droit dans l’histoire des précurseurs de la sociologie. Elle fut par exemple, la première, au xviiième siècle, à critiquer les dynamiques sociales à l’origine d’une éducation totalement inégalitaire entre hommes et femmes. Des dynamiques qui déniaient à celles-ci la capacité d’utiliser la pensée rationnelle et dès lors la possibilité d’agir librement et de manière autonome dans leur milieu et à leur époque. Mary Wollstonecraft non seulement se consacra à la publication et à la diffusion d’un traité sur les droits des femmes, mais elle fut aussi une observatrice attentive de la vie quotidienne anglaise et de la Révolution française. Sa pensée critique préfigure à bien des niveaux ce que nous révèlent les analyses sociologiques contemporaines : la description et l’interprétation des faits et des relations sociales, leur critique et la capacité d’en prévoir l’évolution et de proposer des solutions aux problèmes qui se posent.
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4 Mary Shelley décrivit ainsi sa mère : « Mary Wollstonecraft était une de ces personnes qui n’apparaissent qu’une fois dans une génération, et qui se présentent à l’humanité d’une manière si brillante, que même les personnes qui ne partagent pas leurs idées ne peuvent se soustraire à leur charisme. Son génie fut incontesté : elle avait été élevée à l’école de la misère et, comme elle avait connu les souffrances des pauvres et des oppressés, elle garda toujours dans son cœur le désir ardent de réduire ces souffrances. Sa solide intelligence, son caractère indompté, sa sensibilité et sa vive empathie donnent à ses écrits grande force et vérité » (Charo, 1977, p. 15).
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Ces critiques étaient en phase avec ce que soutenait Montesquieu lorsqu’il écrivait que : « Les femmes n’ont jamais exigé l’égalité parce qu’elles jouissent déjà de tant d’autres avantages naturels que l’égalité de pouvoir est toujours pour elles un empire » (Ibid.). De l’autre côté de la Manche, Daniel Defoe et Jonathan Swift pensaient qu’une femme instruite était une meilleure compagnie pour son mari. Mais il y a aussi la voix de John Locke qui souhaitait une éducation qui permettrait aux mères d’être les première enseignantes de leurs fils, et Condorcet qui en 1790 publia un article avec pour titre : « Sur l’admission des femmes au droit de cité ».
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1 Pour une femme seule de classe moyenne-basse, la seule possibilité de travailler se situait essentiellement dans le cadre du service domestique (de la femme de chambre à l’institutrice) et dans les usines, avec des rémunérations très basses. C’était le seul moyen possible pour accumuler une dot et pouvoir se marier. Une femme mariée ne possédait rien en propre, elle ne pouvait ni stipuler des contrats ni avoir des droits sur ses enfants. Ce n’est qu’en 1923 qu’un tribunal anglais permit à une femme de divorcer en raison de l’adultère de son mari, bien que la loi sur le divorce pour adultère fût de 1850.
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Ensuite, Millicent Garret Fawcett, une suffragette devenue ensuite présidente de la National Union of Women's Suffrage Societies, quand elle écrivit l’introduction aux Rights of Woman publiée à l’occasion du centenaire de leur première édition, réévalua la mémoire de Mary Wollstonecraft et la présenta comme la première combattante pour le droit de vote des femmes. Au xxème siècle, Virginia Woolf et Emma Goldman se consacrèrent à la biographie de Mary Wollstonecraft en célébrant l’actualité de ses idées et de sa pratique de vie (Woolf, 1948)
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