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Critiques de Mireille Delaunay (6)
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Le grand almanach des femmes

Le Grand Almanach des Femmes de Lettres Remarquables – Mireille Delaunay



–Vous trouverez pour chaque mois une dizaine d’écrivaines, des femmes surprenantes, inspirantes, célèbres ou militantes. Au total plus d’une centaine de portrait d’auteures, triées par ordre chronologique du 19ième siècle à nos jours.

Le livre est magnifiquement illustré et le contenu est passionnant ! Pour découvrir ou redécouvrir des autrices du monde entier.



– Le Grand Almanach des Femmes–

Qui est celui sorti en 2022. J’ai tellement aimé le concept et la découverte de celui de cette année que je me suis acheté ce tome précédent, le premier almanach consacré à des écrivaines. Nous y trouvons des femmes de lettres du monde entier, connues ou oubliées, de l’antiquité à nos jours. Les portraits sont aussi triés par ordre chronologique, toujours une dizaine par mois.



Ces deux superbes ouvrages rendent hommage à de nombreuses écrivaines souvent méconnues que j’ai aimé découvrir pour leur courage, leur combat ou leur résilience. A travers elles, nous entrevoyons l’évolution de la condition féminine dans le monde depuis l’antiquité jusqu’au 21ième siècle.



Je vous invite à lire et feuilleter ces 2 almanachs, riches en photos, portraits et illustrations colorées. Leur lecture est captivante, extrêmement instructive et enrichissante.




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Dix portraits d'écrivaines françaises rebelles ..

Dans cet essai joliment illustré par des portraits de Flora Gressard, Mireille Delaunay rend hommage aux écrivaines françaises qui ont contribué par leurs œuvres, leurs combats, leurs tempéraments souvent libres et audacieux, à faire évoluer la condition féminine et le droit pour les femmes d’accéder à l’instruction (droit réclamé notamment par Christine de Pizan dans « la cité des dames »), de recevoir une éducation analogue à celle des garçons (revendication présente dans les textes de madame de Lambert). D’autres, comme Louise Labé, ont revendiqué également le droit à la création littéraire.

Chacune a lutté à sa façon pour sa propre émancipation et celle de ses contemporaines, en vivant pour certaines de leur plume (comme Christine de Pizan ou George Sand), en se prononçant ouvertement contre le mariage forcé (contes de madame d’Aulnoy, roman Indiana de George Sand), en ouvrant des salons mondains ou littéraires. Ces attitudes, révolutionnaires pour leur époque dans des sociétés patriarcales, étaient souvent risquées et c’est ainsi que la « Déclaration des droits de la femme et du citoyen » a conduit Olympe de Gouges à l’échafaud.

Mais avant d’être des militantes, ces écrivaines étaient avant tout des femmes, et c’est avec talent que Mireille Delaunay nous fait découvrir ce que furent leurs joies, leurs amours et leurs souffrances. Ainsi, on admire l’existence si libre et passionnée qu’elles ont parfois réussi à conquérir, on s’émerveille de la capacité qu’elles ont eue à prendre en main leur destin, à trouver des solutions pour publier leurs écrits, quitte à employer un pseudonyme masculin.

Cet essai, dans lequel on navigue aisément grâce à l’écriture fluide de l’auteure, est riche d’enseignement et peut contribuer à faire prendre conscience aux générations à venir du chemin parcouru depuis le Moyen-âge jusqu’au droit de vote des femmes en 1944 et jusqu’à nos jours.

En somme, un excellent livre qui se lit avec la soif d’apprendre et la joie de la découverte.



Parme Ceriset

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Dix portraits d'écrivaines françaises rebelles ..

Avec des mots simples, Mireille Delaunay brosse le portrait de 10 femmes dont la voix s’est élevée dans une société où elles auraient dû se taire, n’être que silence résigné et soumis. Elles ont pourtant bravé l’hypocrite l’adage « sois belle et tais-toi ».



Professeure de lettres pendant 40 ans et férue d’Histoire, Mireille Delaunay vit dans les monts du Lyonnais. Elle vient de publier un court essai, Dix portraits d’écrivaines françaises rebelles en leur temps, à l’usage des esprits curieux aux Éditions Complicités, illustré par Flora Gressard.



Il est de saines rébellions, nécessaires à l’avancée d’une société plus juste. Dès lors que l’autorité est abusive, l’insoumission est légitime. Oh ! Pas une révolte violente, non ! Celle, subtile et sûre, que nous donnent les connaissances. C’est ainsi que ces femmes ont gagné leur émancipation. Et n’oublions pas : il fut des temps où refuser de se taire fut l’acte d’un véritable courage.



Dans ce bref essai, Mireille Delaunay remet à l’honneur ces écrivaines qui ont bravé les limites que leur imposait l’éducation de leur sexe, de leur époque ou de leur couleur. « Ces portraits, explique Mireille Delaunay, sont présentés dans un ordre chronologique, ils sont brefs, vivants, détaillés et replacés dans leur contexte historique pour que tout lecteur, et un jeune-homme ou une jeune-fille en particulier, puisse se repérer et mieux comprendre l’évolution de la condition féminine, la différence de traitement et les inégalités auxquelles les femmes ont dû faire face. C’est un livre concis (100 pages) et facile à lire. »



Des voix féminines



« Il était une fois des petites filles, et quelques pères en avance sur leur temps, n’acceptant pas qu’on les éduque et qu’on les traite différemment des garçons. » Ainsi commence la 4e de couverture, qui donne la tonalité de ces portraits, rapidement brossés, prémices d’une émancipation féminine.



Marie de France, Louise Labé, Madame d’Aulnoy, Madame du Châtelet, Olympe de Gouges auront laissé leur empreinte dans les manuels de nos lycéens, mais connaissez-vous Hubertine Auclert (1848-1914), la première suffragette qui « n’imaginait certainement pas à l’âge de treize ans, âge où son père meurt, qu’elle deviendrait plus tard une militante féministe très active ! » ou encore Paulette Nardal, « la première étudiante noire à être admise à la prestigieuse Sorbonne en 1920 » et première femme journaliste noire ?



À qui s’adresse cet essai ?



On pourrait penser spontanément aux jeunes filles en quête de modèles de femmes courageuses, mais aussi à tous les « esprits curieux » de l’histoire en général, de l’évolution des relations hommes-femmes en particulier.



Enfin, cet ouvrage rappelle l’importance du combat de ces femmes, à l’heure où l’on considère, à tort, l’émancipation féminine comme étant définitivement acquise.



Nathalie DUNAND

nathalie.infochalon@gmail.com



Dix portraits d’écrivaines françaises rebelles en leur temps, à l’usage des esprits curieux, (100 pages), de Mireille Delaunay



Illustrations et couverture : Flora Gressard

Les Éditions Complicités, 2020, Paris

10 €, disponible en ligne ou en librairie.



Mail : contact@editions-complicités.fr
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Dix portraits d'écrivaines françaises rebelles ..

Le commentaire de Martine :

Ce livre est très abordable, il est facile à lire, chaque écrivaine est présentée par un court texte concis qui explique très bien sa démarche afin de pouvoir oser écrire des textes intéressants. Des textes qui dépeignent la société dans laquelle elle vit, ainsi que la place de la femme dans cette dite société. Leur histoire s’inscrit dans un monde gouverné par des hommes, ce qui rend encore plus audacieuses leurs démarches de se faire reconnaître comme écrivaine.

Un livre qui met en lumière les inégalités entre les filles et les garçons, les femmes contre les hommes. Les positions sociales, la condition féminine, le patriarcat, les études et le savoir, etc. Une lecture très intéressante, éducative et qui démontre l’audace de ses femmes de lettres qui se sont battues pour leurs droits. C'est un livre à lire !
Lien : https://lesmilleetunlivreslm..
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Le grand almanach des femmes

Un livre absolument remarquable, un hommage aux femmes de lettres de l'Antiquité à nos jours afin qu'elles ne soient pas oubliées, un trésor qui fourmille d'informations et de récits passionnants, merveilleusement illustré de surcroît. L'objet livre est très beau. Il devrait figurer dans tous les collèges et lycées de France.
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Le grand almanach des femmes





Mireille Delaunay publie Le grand almanach des femmes de lettres surprenantes de l’Antiquité à nos jours aux Éditions Métive. Sur sa première de couverture, un bandeau signé Amélie Nothomb qualifie ce livre de « passionnant et excellent ».



Pour en savoir plus, nous donnons la parole à Mireille Delaunay.



– J’aimerais avant tout savoir comment vous est venue l’idée d’un tel livre ? Et que signifie la présentation de votre éditeur qui le désigne comme étant « le premier almanach consacré à des écrivaines, des femmes surprenantes, inspirantes » ?



Après avoir écrit Dix portraits d’écrivaines françaises rebelles en leur temps à l’usage des esprits curieux (Éditions Complicités, 2020), le projet de réaliser un almanach, avec un poème ou un texte en prose, une citation et une figure de style par jour, m’est venu. J’ai contacté plusieurs éditeurs et seul Romain Naudin, directeur éditorial à Geste Éditions, m’ a répondu en me demandant d’écrire 150 portraits d’écrivaines pour un almanach qui n’avait jamais été encore conçu, eux-mêmes produisant déjà une quinzaine d’almanachs des régions. Il existe toutes sortes d’almanachs mais aucun sur les femmes de lettres.



–Vous dédiez ce livre à Edith Thomas. Qui est cette femme et pourquoi a-t-elle attiré votre attention ?



Je dédie ce livre à l’écrivaine Édith Thomas car ce fut une résistante, seule femme à participer à la création du CNE (Comité National des Écrivains), collaborant à l’Almanach des Lettres françaises : dédicacé par Paul Éluard à une résistante, cet ouvrage contenait les lettres clandestines diffusées par la résistance de 1942 à 1944. Sa rupture avec le PCF, après un voyage à Moscou en 1946, a annulé la publication de son Humanisme féminin, anthologie de 43 écrivaines, par leur maison d’édition. Ce fut une femme extrêmement courageuse car elle souffrait d’une tuberculose osseuse mais ce lourd handicap ne l’a pas empêchée de partir comme reporter à Vienne ou en Espagne pendant la guerre civile. De Gaulle a lu l’un de ses poèmes lors de son discours à Alger pour honorer sa mémoire.



–Avant de parler du contenu de votre Almanach, invitons les lecteurs à admirer sa magnifique présentation, la qualité du papier glacé, l’abondance des photos et l’excellente mise en page de l’ensemble des rubriques. Que pouvez-vous nous dire de la graphique, pour utiliser un terme générique, de votre livre ?



Il faut en effet souligner le remarquable travail graphique et iconographique de Céline Garcia avec laquelle j’ai pu collaborer et il est vrai que le succès de ce livre est dû en grande partie à la grande qualité de l’ouvrage, au papier glacé, à la mise en page d’ Alice Rousseau et à la variété des illustrations, notamment des tableaux anciens ou des belles photos. A chaque fois qu’une personne ouvre le livre, c’est toujours le même regard étonné et admiratif. On ne voit plus ce genre d’ouvrage. C’est ce qui fait son originalité.



–La structure de votre livre est celle de l’almanach, genre littéraire très populaire qui impose une suite calendaire au développement du récit. En revanche, vous aviez toute votre liberté quant à son contenu. Comment avez-vous choisi les personnalités qui composent cet almanach ? Précisons que vous parlez à un moment donné de femmes célèbres, mais aussi d’autres tombées dans l’oubli.



J’ai tout simplement respecté l’ordre chronologique. Je les ai cherchées comme une sorte de chasse au trésor. J’ai noté leur nom quand je lisais le Monde des livres ou lorsque je les entendais par hasard lors d’une émission littéraire sur France Culture ou à La grande librairie ou comme relation d’une écrivaine dont je faisais le portrait. Une fois j’ai demandé à une amie qui avait épousé un Brésilien quelle était la plus grande écrivaine du Brésil et elle m’a répondu immédiatement Clarisse Lispector dont je n’avais jamais entendu parler ! Lors d’une interview d’Amélie Nothomb, elle a cité une écrivaine belge qu’elle aimait beaucoup : Jacqueline Harpman. Je ferai son portrait dans le nouvel almanach qui sortira en septembre 2023.



–Nombreuses sont les figures de femmes célèbres. Mais tout aussi nombreuses sont celles moins connues, pour ne pas dire inconnues du grand public. Prenons d’emblée deux exemples : la grecque Hypatie et la française Dhuoda. Pouvez-vous nous décrire brièvement ces deux femmes et nous dire en quoi sont-elles gravées dans la mémoire de l’Histoire ?



Hypatie, philosophe et mathématicienne de la Grèce antique, m’ a marquée car j’avais vu le film Agora. On est tellement choqué par la mort atroce et la barbarie de ceux qui l’ont dénudée, lapidée, démembrée et brûlée pour la simple raison qu’elle était pour ces chrétiens fanatiques, obéissant aux ordres de l’évêque Cyrille, une payenne, une femme libre, une savante, une intellectuelle adulée. Il y a hélas encore aujourd’hui des femmes comme Taslima Nasreen, bangladaise, dont la vie est menacée par huit fatwas depuis la publication de son premier roman La Honte. Dhuoda est la première femme à avoir écrit au Moyen-Âge le premier traité d’éducation Manuel pour mon fils. Le fils n’ a guère suivi ses conseils et fut décapité pour trahison à l’âge de vingt-quatre ans mais son petit-fils, Guillaume le pieux, a fondé l’abbaye de Cluny, réhabilitant ainsi la mémoire de sa grand-mère.



–Une autre figure sur laquelle je souhaite nous arrêter est celle de Phillis Whealtley. Lors d’une réunion en 1772, la question suivante est posée à dix-huit notables : « Un Nègre est-il capable de produire des œuvres littéraires ? ». Qui est cette jeune femme et pourquoi on l’appelle la «Mère de la littérature afro-américaine » ?



Phillis Wheatley a été capturée en Afrique à l’âge de huit ans. Vendue à un négrier, envoyée sur un bateau portant le nom de Phillis, elle est achetée à Boston par John Wheatley pour servir son épouse Susanna. C’est elle qui lui donne son nom. Heureusement ce couple progressiste se rendit compte des capacités exceptionnelles de Phillis capable de composer des poésies dès quatorze ans et un éloge funèbre à dix-sept ans. Susanna fait éditer les poèmes mais son succès va engendrer des polémiques car, au XVIII° siècle, Phillis vit dans une société en majorité raciste. D’où la question posée lors d’une réunion en 1772 à dix-huit notables : “un nègre est-il capable de produire des oeuvres littéraires?” Cela me fait penser à une autre anecdote : quand un professeur à la Sorbonne demanda à l’élève qui avait obtenu la meilleure note de se lever et qu’il vit Jane Nardal, martiniquaise, il répéta plusieurs fois sa question parce que pour lui une femme noire ne pouvait être la première.



– On ne peut pas parler de Nelly Sachs sans évoquer la grande figure du poète Paul Celan. Quels sont leurs liens communs et en quoi la poésie de cette femme est importante pour l’histoire du siècle passé ?



Nelly Sachs est une jeune-femme juive allemande qui a pu échapper au persécutions nazies en 1940 grâce au soutien de Selma Lagerlöf, l’autrice du Merveilleux voyage de Nils Holgersson. A partir de 1943 elle devient le porte-parole de tous les juifs martyrs disparus. Elle correspond avec Paul Celan, autre grand poète juif allemand, pendant quinze ans. Elle reçoit le prix Nobel en 1966 (partagé avec Shmuel Yosef Agnon) devenant la première poétesse juive obtenant cette distinction. Paul Celan se suicide en se jetant dans la Seine le 20 avril 1970. Nelly mourra le 12 mai de la même année. Le philosophe Adorno avait déclaré qu’«écrire un poème après Auschwitz est barbare». Nelly Sachs et Paul Celan, tout comme Charlotte Delbo, ont prouvé le contraire. Elle disait qu’il fallait «donner une stèle de paroles» à ceux dont on avait voulu ne garder aucune trace. Elle avait raison.



–Marina Tsvetaieva se retrouve, quant à elle, de l’autre côté du mur de l’horreur. Mettons ici le portrait que Boris Pasternak fait d’elle : « une femme à l’âme masculine, résolue, guerrière, indomptable ». En quoi ces qualités dépassent-elles son destin tragique ? Que devons-nous retenir de son œuvre, de sa vie ?



La vie de Marina Tsvetaieva bascule à partir de 1917 : son mari ayant rejoint l’armée blanche, elle se retrouve seule avec ses deux filles, l’une d’entre elles va mourir de faim dans un orphelinat. Exilée à Paris, elle est rejetée par la communauté d’émigrés russes qui ne comprend pas son admiration pour le poète Maïakovski et encore moins sa poésie inclassable. Celui-ci se suicide en 1930. Son amant le jeune poète Gronski meurt accidentellement dans le métro. En pleine terreur stalinienne, elle décide de retourner à Moscou sans savoir ce qui l’attend. Misérable, méprisée, sans travail, elle préfère se suicider en se pendant à une poutre. On la considère comme l’une des plus grandes poétesses russes. C’est une poésie vibrante, vociférante, incandescente. «La démesure de mes mots n’est que le pâle reflet de la démesure de mes sentiments», dit-elle.



–Parlons aussi des suffragettes et de Louise Weiss. En quoi consiste le combat de ces femmes ?



Louise Weiss est une grande bourgeoise rebelle, une militante infatigable, ayant combattu toute sa vie pour l’égalité des droits des femmes au XX° siècle. Agrégée de lettres contre l’avis de son père, infirmière pendant la Première Guerre mondiale, puis journaliste, directrice de la revue L’Europe nouvelle, elle lutte pour le pacifisme et la création d’une Europe unie. En 1933 elle publie un article “on ne pactise pas avec Hitler” qui ne retiendra pas l’attention des hommes politiques. En 1934 elle fonde l’association Femmes nouvelles, réclame le droit de vote comme en Grande Bretagne. Elle multiplie les provocations : lâcher de ballons rouges lestés de tracts pendant la finale de la coupe de France de football, barrage de la rue Royale en s’enchaînant les unes aux autres, cadeau de chaussettes raccomodées aux députés, présentation symbolique de candidates aux élections municipales et législatives, jet de poudre de riz parfumée sur les agents, occupation de la piste de Longchamp avec des pancartes “La Française doit voter”. C’est la digne héritière de Hubertine Auclert. Ce qui montre à quel point nous sommes toutes liées les unes aux autres et nous héritons de leurs combats, nous avons des dettes envers ces femmes qui se sont battues avant nous et pour nous.



–Enfin, je vous propose de nous dire quelques mots la femme qui ferme votre almanach, l’afghane Nadia Anjuman. Là encore, le destin tragique de cette femme en dit long sur la condition féminine, surtout dans des pays comme le sien qui vit sous la terreur talibane. Peut-on parler dans son cas d’un vrai exemple de femme martyre pour la liberté ?



J’avais débuté cet almanach par la première poétesse connue, née il y a vingt-trois siècles avant Jésus-Christ dans l’empire sumérien et je voulais terminer symboliquement par une jeune poétesse afghane du XX° siècle, battue à mort en 2005 par son mari car elle faisait partie d’un cercle clandestin de femmes étudiant la littérature. La police a conclu à un suicide. Oui, on peut parler de femme martyre pour la liberté. C’est un hommage à toutes ces femmes extrêmement courageuses et en même temps un rappel que le pire obscurantisme et la pire régression peuvent arriver dans un pays sans qu’on s’y attende comme en Iran depuis 1979 par exemple ou comme dans La servante écarlate, cette géniale dystopie de Margaret Atwood. Comme le disait Simone de Beauvoir “N’oubliez jamais qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis”.



Propos recueillis par Dan Burcea



Mireille Delaunay, Le grand almanach des femmes de lettres surprenantes de l’Antiquité à nos jours, Éditions Métive, 2022, 352 pages.
Lien : https://lettrescapitales.com..
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