Mille fois heureux celui qui ne perd point avec les ans le frêle pouvoir du rêve bien-aimé, à qui le sort donna de conserver toujours la jeunesse du cœur ; qui dans l'âge mûr et dans celui de la fatigue, comme naguère dans ses plus tendres années, embellit la nature de ses plus tendres pensées, ravive la mort et les déserts. Que le Ciel t'accorde cette faveur ; que la flamme qui te brûle aujourd'hui, te garde amant de la poésie jusque sous les cheveux blancs !