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Citations de Mona Azzam (62)


Il est un pays lointain où j’ai laissé mon âme.
Il est un village surplombant la savane où j’ai semé mon être.
Il est un parfum de goyave où mon cœur rêve au lointain.
Il est un regard éteint qui domine la terre rouge.

Il est une voix qui se fige en écho de l’âme.
Il est un pays lointain où l’on ne sème plus.
Il est un parfum aussi douloureux qu’un drame.
Il est un homme oublié qu’aucune mer ne ceindra.
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Ma terre a ce goût sublime d’un soir de pleine nuit givré de sel.
Ronde, elle jaillit de l’abîme, semant la vie et le rire dans une calebasse d’amour.
Ma terre au regard assombri par le désir, sombre le jour, au creux de mes bras, sur un air de Brel.
Soudain, tout redevient magie.
Elle renaît de son sommeil, éparpillant, deci delà, sur mes paupières, une myriade de baisers démultipliés à l’infini.
Et je rêve en m’éveillant ; et je m’éveille en rêvant, au sein d’un éternel faux semblant où vivre est un songe qui ment, aussi gigantesque que les dix-huit montagnes du Man, aussi colossal qu’une trompe d’éléphant.
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Avoir six ans à Beyrouth où l’on meurt mille fois en espérant vivre un fragment de secondes.
Survivre, quand bien même tout s’effondre sporadiquement ; quand les morts ne répondent plus ; quand les bombes se déchaînent.
Le temps, lui, s’arrête. Piteusement.

Les heures, fragments morcelés de vie défient les secondes immuables sur l’échiquier intemporel où s’enlisent et s’emmêlent les minutes : méli-mélo a temporel ; méli-mélo sempiternel.

Comment dire l’indicible ?
Les secondes s’évaporent comme une vague de nuées qui se brise à l’aurore en un fragment d’éternité.
Ma mère n’étant plus, je n’étais plus.
Beyrouth n’était plus qu’une scène où se jouaient les scénarios les plus macabres qui soient. [...]

Semblable à un pantin désarticulé,
divisée de toutes parts,
Beyrouth perdait son souffle, rejetée,
par des hommes qui ne la courtisaient plus.
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En chacun de nous, sommeille un Ulysse dont la voix fait encore écho, par-delà l’immensité des océans. Par-delà les contingences temporelles. Un Ulysse inoublié ; inoubliable. Un héros qui du héros, n’a nulle autre prétention si ce n’est celle de dire. Afin que résonne en nous tel un fracas de vague l’essentiel
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Ceci n’est pas un mythe homérien.
Ceci est une danse primitive, danse des mots nus et envoûtés, danse des rimes écumeuses du chant Un.
Ceci est un refrain percutant et dérouté.
Ceci est la voix de Maïmouna qui se lève, porteuse d’embruns, une voix frêle qui essaime et hèle, sans relâche et rebelle, l’inconnu égaré et le passeur de sel.
Ceci est la voix d’Ulysse. Qui vibre et tournoie au rythme épique. Une voix qui s’insurge, vibrante d’émoi et qui s’élance, en cri : le cri du griot.
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Je n'ai pas oublié que rien n'est absolument noir; rien n'est absolument blanc. Je n'ai pas oublié, qu'entre le noir et le blanc, il y a des nuances, ni tout à fait grises, ni tout à fait pâles. Il y a des nuances qu'il nous appartient de teinter, à notre guise. Et librement. Surtout librement.
C'est ainsi que l'on exprime sa liberté, ses choix. C'est ainsi que le prisme se pare de couleurs, les retient. Ces couleurs que l'on s'attache à vouloir apposer sur la toile de nos actes.
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Lire, écrire, exister.
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Maya, 10 décembre 1995
Premier jour d’école pour le nouvel arrivant.
Un petit de dix ans, en provenance du Sahel et qui vient s’ajouter à mes vingt-trois élèves de 6ème.
Tremblotant malgré la chaleur diffusée par le radiateur en classe, je l’observe qui hésite tandis que les autres élèves s’installent dans un brouhaha de chaises tirées. Il attend que je lui indique sa place, le jeune Amine, dont j’ai juste été informée de l’arrivée, le matin même.
— Bonjour Amine, je suis Madame Maya, votre professeur de français. Bienvenue parmi nous.
Les élèves l’observent avec une forte curiosité.
Sa voix qui répond “bonjour” n’est qu’un murmure, à peine perceptible.
— Amine, vous vous installerez sur la table de devant, à côté de Théo. Théo, tu lui fais de la place?
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J'ai la mémoire des figues de barbarie dressées à perte de vue et des scorpions qui susurrent des mots dans le désert.
J'ai la mémoire des étendues infinies de sable qui ondulent quand rôde le vent.
Je suis Adama, le Peul et le nomade. Je porte en moi la mémoire de chaque ondulation de dune éternellement recommencée.
J'ai la mémoire des brûlures aux pieds au contact du sable brûlant, sous le soleil rude de midi ; et des lèvres desséchées offertes en sacrifice au zénith irradiant que la salive ne suffit pas à humecter. J'ai la mémoire du sable qui crisse entre les dents et du thé brûlant qui s'infiltre dans le corps.
J'ai la mémoire des yeux nimbés d'étoiles et de la fraîcheur des nuits sans bruit.
Je plonge mes yeux dans les yeux noir charbon de ma mère. J'y trouve Adama. Je m'y retrouve. Et j'ai soudain la mémoire des mots, lus, écrits. Des mots qui ne me parlent que du Sahara.
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Il savait que parfois, les cieux se troublent et retiennent prisonnier un goëland dont le rire égaré résonne, silencieux. Et dans ce silence ombrageux, le mot, écho d'antan se fige, victime malgré lui des tourbillons de l'existence.
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Jaillit le silence, riche de sens,
Le temps se tait, bruissement d'or.
Une larme s'évapore en rire sonore,
Et la vie, nue courtisane s'élance ...
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la Terre a soudain parlé.
Il lui a appris les mots.
Et la terre est devenue Écriture.
Et les rues sont devenues livres.
Et le rêve est devenu véhicule.
Alors le monde est devenu poésie.
Et sur ses ailes il a couché le monde.
Et il s’est endormi
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Il savait que parfois, les cieux se troublent et retiennent prisonnier un goéland dont le rire égaré résonne, silencieux. Et dans ce silence ombrageux, le mot, écho d’antan se fige, victime malgré lui des tourbillons de l’existence.
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Mais le temps perdu ne se rattrape pas. Il passe, fugace. Et jamais ne repasse.
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L'école n'est pas en marge de la vie.
Elle est le principal lieu de vie où l'on se forme en tant qu'individu et en tant que citoyen.
Elle est parfois le lieu où l'on se découvre un talent dont on ne soupçonnait pas l'existence.
Et qui se dévoile au grand jour, parce qu'un jour le contexte a été propice.
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Comment dire Beyrouth ? Comment fait-on pour mettre des mots sur l'indicible, sur cette complexité chimérique qu'est Beyrouth?
Je refoule tant bien que mal les larmes qui me viennent aux yeux.
- Beyrouth a le goût des larmes extatiques et douloureuses qui se mêlent au parfum entêtant des fleurs d'oranger et du jasmin.
Beyrouth est une révolte intrépide qui s'égosille en silence, déversant sur la mer son haleine de fer.
Beyrouth, Vincent, c'est ce cri enraciné dans une terre immortelle et qui alimente durablement les cèdres titanesques.
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J'ignore si l'on se remet de la perte d'un enfant. J'ignore si un jour, on y pense moins. Il paraît qu'on s'habitue. Moi, je pense que cette "habitude" n'est qu'une carapace qui sert à protéger autrui, de notre tristesse.
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Alors il a parlé. Il a dit la nouvelle parole. Il a parlé le monde et le monde s'est réveillé.
Et le monde lui a parlé.
Et le soleil est revenu.
Il était le soleil. Il contenait le soleil dans son sourire et le sommeil dans ses mains.
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A quoi cela peut-il servir, la littérature, si ce n’est qu’à offrir une part de rêve ? Rêve qui ne dure que le temps d’une lecture.
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La vie, n'est-ce pas ce murmure chuchoté au seuil d'une porte... et qui s'en va se perdre dans les azurs... sans fracas... mais avec des échos se répercutant à l'infini ?
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