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Citations de Monique Etienne (66)


C’est l’été une fois de plus et la terre exhale des effluves sensuels d’herbe sèche.
(page 27)
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Je suis heureuse qu'elle ait quitté à temps ce monde à la dérive - ce qui lui faisait dire : "ce n'est plus mon monde" - avant cette grande confusion qui aujourd'hui pourrait conduire à un nouveau conflit mondial et au retour des idéologies fascisantes. Même si sa vie ne fut pas épargnée par les tragédies atroces qui ont marqué la grande avancée humaine vers "l'oméga" comme disait Teilhard de Chardin qu'elle admirait. Qu'étaient devenus nos espoirs d'un monde meilleur quand on n'en finissait plus de défendre des acquis qui un à un étaient balayés par le vent dominant de la doxa ultralibérale ?
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Comme elles sont étranges ces retrouvailles, entre joie et tristesse dans ce pré alourdi de chaleur et de souvenirs. Il avait fallu ce rendez-vous avec la mort dont l’ombre plane dans toutes les têtes pour qu’ils se regroupent, étonnés de se trouver vieillis, cheveux grisonnants et premières rides, heureux de se toucher, de se reconnaître, chacun décidé à jouer sa meilleure partition pour leur ami.
(page 18)
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Quand celle-ci survient alors que vous avez dix-sept ans, elle vous prend et ne vous lâche plus. La guerre ne cessera jamais de l'habiter, elle hantera ses nuits, alimentera ses cauchemars. Elle en gardera ce goût de poussière caractéristique des bombardements qui rend les lèvres sèches.
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On touchait là, à la quintessence du conflit entre hommes et femmes : le mâle ne souhaitant que la baise et la femelle ayant besoin de séduction et d’attentions pour trouver les chemins de la sexualité, le corps n’étant jamais très loin de la tête. Si l’homme avait inventé les prostituées, n’est-ce pas pour échapper à tous ces prémices obligées afin d’aller directement à l’essentiel ?
(page 110)
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Je suis parfois stupéfaite d'entendre les médias parler comme d'une nouveauté du XXIe siècle, des idéaux qui ont pourtant été le fondement des luttes issues de 1968 : la critique du productivisme, la recherche solutions écologiques alternatives ; la question de la démocratie et de l'autogestion ; la libération des femmes et des homosexuels ; l'intégration des immigrés à la société française. Sur toutes ces questions, 1968 a été un mouvement extrêmement novateur et il aura fallu presque cinquante ans pour qu'elles soient enfin reconnues comme fondamentales pour l'avenir de l'humanité.
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L’oubli est la victoire de la mort.
(page 137)
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Pour survivre, elle s'astreint à un emploi du temps. Le pire dans la vieillesse, c'est cette antinomie entre le ralentissement du corps et l'accélération du temps. Si elle n'y veille pas, la journée est avalée par le néant.
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Gabrielle prenait la mesure de la puissance de l’ordre moral quand il s’appuyait sur un pouvoir médical majoritairement masculin. L’ordre des médecins, aux relents pétainistes, relayant fort efficacement le Vatican, imposait aux femmes, dans le plus grand mépris, des lois qui, en les dépossédant de leur corps, prétendaient les soumettre. S’érigeant en gardien du temple – en l’occurrence le ventre des femmes -, l’ordre patriarcal veillait à la pérennité de sa progéniture, en imposant une justice de classe, puisque seules les femmes des milieux populaires tombaient sous le coup de la loi. Il y avait longtemps que les bourgeoises partaient se faire avorter en Hollande, en Angleterre ou en Suisse. Les pauvres, elles, n’avaient pas d’autre choix que de recourir à des avortements sordides où elles risquaient leur peau. L’hypocrisie était totale puisque, en même temps, il était interdit de faire une quelconque propagande sur les méthodes contraceptives qui continuaient de circuler sous le manteau, via le Planning familial. On était pourtant en 1974 ! Et la contraception était légalisée depuis la loi Neuwirth de 1965.
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Le SIDA permit – ce fut bien le seul côté positif de ce fléau – d’ébranler la « toute puissance » des médecins qui avançaient à tâtons dans la compréhension de cette nouvelle pandémie et devaient accepter de se plier aux arbitraires imposés par un virus qui, déjouant tous les diagnostics, évoluait avec chaque malade dont la coopération devenait indispensable.
(page 129)
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À dix-huit ans, on se moque de l’héritage des générations précédentes, on ne mesure pas ce que les conquêtes sociales ont coûté de sang et de larmes, ce que la création de la Sécurité sociale avait de révolutionnaire quand elle avait été créée par le communiste Ambroise Croizat.
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Il régna, cette nuit-là, comme une magie des corps envoûtés par la danse, dans l’insouciance de leur jeunesse, les yeux brillants de trop de champagne, les mains empoignant les croupes, émerveillés de tant de joie et de liberté. Ils étaient comme sur un bateau ivre, affranchis de toute étiquette réductrice, au-delà de toute vulgarité, magiciens de leur vie.
(page 101)
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Je suis parfois stupéfaite d’entendre les médias parler comme d’une nouveauté du XXIe siècle, des idéaux qui ont pourtant été le fondement des luttes issues de 1968 : la critique du productivisme, la recherche de solutions écologiques alternatives ; la question de la démocratie et de l’autogestion ; la libération des femmes et des homosexuels ; l’intégration des immigrés à la société française. Sur toutes ces questions, 1968 a été un mouvement extrêmement novateur et il aura fallu presque cinquante ans pour qu’elles soient enfin reconnues comme fondamentales pour l’avenir de l’humanité. (page 178)
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Le grand rassemblement du Larzac fut l’apothéose de cette année 1973. Au Rajal del Gorp, un cirque naturel dans les paysages désertiques du Causse, cent mille personnes convergèrent pour défendre cent trois paysans menacés d’expulsion par l’extension du camp militaire. Les brebis de Roquefort n’en crurent pas leurs yeux.
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Enfin, ce fût le choc de la révélation ! Elle survint lors d’un camp d’ados qu’encadraient les prêtres de l’aumônerie. Il devait avoir juste treize ans. Toute cette fraternité virile l’exalta et quand la nuit fut venue et qu’il partagea sa tente canadienne avec un joli garçon, il se mit à bander. Honteux, il sut, à cet instant précis, qu’il avait perdu l’innocence et que désormais sa vie serait faite de duplicité et de mensonge. Il se sentit banni, car à aucun moment il ne crut pouvoir avouer ces désirs coupables.
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Comme les arbres se dépouillent en automne, chaque jour apporte un renoncement supplémentaire, un deuil à faire, la nostalgie d'une défaite. La vieillesse se définit par l'accumulation de ces petites morts quotidiennes.
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Gabrielle avait eu dix-huit ans en 1968. Ces événements qui avaient bouleversé sa vie furent, pour elle, l’aboutissement d’une démarche de libération, tant sociale que culturelle. Le carcan moral implosait enfin, sous les coups de boutoir d’une jeunesse qui se révoltait contre une société figée sur des traditions qui entraient en contradiction avec la société de consommation qui se profilait sans autre valeur que celle de l’Avoir.
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Anna retrouve avec effarement des relents de la propagande nazie dans les termes utilisés par le pouvoir français pour désigner les combattants algériens.
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Peut-être qu'on n'en finit jamais de revenir à son enfance, à ses émotions originelles faites d'odeurs, de couleurs, à ce sentiment neuf et bouleversant d'exister, à ses premières réflexions existentielles et ses rêves d'avenir, à la passion de sa jeunesse.
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"Ni victime ni soumise, Gabrielle apprenait à dire "Je" grâce au "Nous" collectif."
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