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Critiques de Nadège Erika (63)
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Mon petit

Tout d'abord merci à la "Masse critique" de m'avoir fait découvrir ce premier roman d'une auteure généreuse.



Pour nous dire le quotidien de Naëlle qui grandit entre les domiciles de sa grand-mère et de sa mère Jeanne, N.Erika nous fait profiter de son verbe nature.

Jeanne c'est la maman, l'infirmière foutraque et bohème, reine de l'impro, de la débrouille et du compte en banque à découvert. Elle peine à gérer seule sa smala, issue de quelques amours sincères mais provisoires (ou vice-versa, comme on voudra).

De l'amour, oui elle en donne.



Grand-maman c'est celle qui prend le relai quand Jeanne est au boulot ou en galère, c'est à dire souvent. Chez Grand-maman, pas de pagaille comme chez Jeanne. Son amour à elle est un repère plus stable, peut-être, comme l'autre face d'une pièce, un côté pile qui brille comme une balise.

La balise pile qui n'efface pas la balise face.



Vite grandie, vite amoureuse, Naëlle se retrouve jeune maman de jumeaux et encombrée d'un mari dont elle mesure d'abord combien il est peu fiable, et puis de moins en moins fiable, et enfin carrément un danger.

Tout ça fonctionne vaille que vaille et ça irait quand-même, si le destin ne s'en mêlait pas.

Car le destin frappe un des deux jumeaux, la maladie s'en mêle, un mauvais médecin s'en mêle...



Ça sent le vécu ce parcours, ça envoie des odeurs épicées et parfois aigres derrière lesquelles l'auteure écrit "je" pour nous dire la douleur d'une mère, et son cri sonne comme si c'était elle qui avait perdu un enfant.

De Nadège à Naelle il n'y a que deux consonnes et on comprend vite, bien sûr, que ce roman-cri est un cri du cœur autobiographique...



On peine parfois un peu à s'y retrouver dans son capharnaüm mais il faut encaisser son désordre jusqu'au bout, notamment jusqu'aux trois dernières pages du final qui m'ont fait oublier mes agacements d'un peu trop de foutoir.

Car ce final, qui claque sur une porte fermée, je l'ai trouvé très réussi.



Et d'ailleurs la vraie vie c'est souvent du bazar... 



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Mon petit

Un roman qui parle d'une cité HLM, de ses habitants, des huissiers, de l'injustice qui pèse sur les enfants de la cité.

Un roman qui parle de maternité douloureuse, de souffrance du quotidien.

Nadège Erika a su à travers sa plume transcrire les émotions des ados des cités HLM.

Bien qu'ayant une dizaine d'années d'écart avec Nana, le personnage principal, son vécu et ses ressentis de l'enfance m'ont plongé dans la mienne.

J'ai retrouvé une ambiance, des bruits, des odeurs, des objets, une façon de parler, une façon d'être, des signes de reconnaissance de la vie dans une cité.

Ici la cité c'est Belleville. Cité possédée d'une âme qui vous marque au point de vous appartenir.

Puis Nana grandit, s'émancipe un peu tôt... et devient maman.

Changement de sujet. L'autrice expose cette maternité et ses difficultés de mère et de couple.

Puis le drame.

Celui qui transpire dans le récit de Nana.

Cette mélancolie parsemée de regret et de tristesse qui nait en filigrane dans l'écriture direct , impulsive, réaliste.

Je me suis sentie moins concernée que par le 1er tiers du livre, mais j'avoue que la description des états d'âmes de cette maman est bouleversante.

Là aussi une situation qui met l'injustice de "mal-naitre" au coeur du roman.

Une lecture qui laisse place à l'émotion sur des sujets qui reflètent notre société et sur lequel l'autrice marque son engagement par sa plume.

A découvrir.

Merci à Babelio et les Editions Livres Agités pour ce roman de la rentrée littéraire dans le cadre de l'opération masse critique privilège.
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Mon petit





Mon petit c'est le petit nom affectueux que donne Grand-Maman à Naëlle.

Élevés par leur grand-mère et leur mère, Nana et ses frères et sœurs sont en garde alternée. La semaine à Belleville et le week-end à Porte de Montreuil.

Deux ambiances . Et beaucoup d'amour quand même. Même si la vie chez maman est bancale.



Mais qu'il est réussi ce roman!

Une première partie enlevée et rafraîchissante où Nana raconte le Belleville de son enfance ( pas celui des bobos, juice bars et autres thés matcha...vraiment bien sentie d'ailleurs la description du quartier "gentrifié").

Entre petits bonheurs, larcins, vie de quartier.



Vient alors une suite poignante. Nana grandit, tombe amoureuse, puis enceinte.

Un drame survient. Le désespoir et la sidération sont extrêmement bien restitués.



Un livre marquant découvert grâce aux 68 premières fois.
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Mon petit



Sur les conseils de @delphinecardonne de la médiathèque, je me suis plongée dans ce roman qui s'est avéré une pépite!

Touchée plein coeur et bim!!



Un premier roman pour l'autrice, une si jolie écriture, j'ai adoré.



Naelle la quarantaine revient sur les pas de son enfance  à la Villette, le quartier où elle a vécu avec ses frères et sœurs dans les années 90. 



Elle se souvient de tout dans les moindres détails, des bruits, des odeurs, de l'appartement à  l'époque où Grand-maman les gardait et s'occupait d'eux  avec amour et respect des usages pour tenter de pallier à l'esprit bohème de leur maman qui avait une vision de l'éducation trop libérale et croulait sous les impayés et les visites des huissiers.



C'est ainsi qu'elle nous embarque  dans un quartier vivant et populaire où toutes les familles se côtoient quelque soit leurs origines. Ils se connaissent tous très solidaires les uns envers les autres pour former une immense famille bigarrée alors qu'ils voient se dessiner au fil des années un changement radical du quartier et de ses habitants dans lequel ils ne se reconnaîtront plus.



Naelle va grandir sans doute plus vite que les autres et lorsque adolescente elle tombe amoureuse de Gaspard le plus beau du quartier, sa vie va être merveilleuse, elle en est sûre.



Mais un drame  survient, l'impensable, l'indiscible et elle en sera à jamais détruite, cabossée et vidée de sa substance vitale.



Mon petit c'est le surnom que donne à Naelle sa grand-maman mais au fil de la lecture il a pris pour moi une autre signification.



Je vous encourage vivement à  lire cette très belle histoire si poignante et touchante pour garder dans votre cœur une petite place pour Naelle.



Chère Erika, j'ai hâte de lire votre prochain roman, merci pour ce cadeau.



#booksta #passionlivre #passionlecture #lirelirelire #lectricepassionnee #instabook #monpetit
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Mon petit

Nadège Erika nous livre un premier roman construit comme un recueil de souvenirs racontés par une narratrice de 45 ans (le double littéraire de l’autrice ?) sur son enfance, son adolescence et son début de jeune femme, entre Belleville et la porte de Montreuil, d’une grande force émotionnelle.



Aînée d’une fratrie de 5 enfants de pères différents et absents, elle reçoit une éducation stricte la semaine auprès de sa grand-mère qui habite Belleville, lieu magique qu’elle affectionne particulièrement, même si son Belleville à elle n’est nullement celui des bobos riches qui commencent à y habiter, et bohème les week-ends passés chez sa mère porte de Montreuil. Pas facile de se construire dans ces conditions entre deux univers diamétralement différents pourtant si proches d’un point de vue géographique. Cette « autofiction » prend un virage à 180 degrés après une première partie plutôt bon enfant avec l’arrivée d’un drame qui va encore plus bouleverser la vie émotionnelle de Naëlle. S’ensuit un lourd moment de pression, bouleversant qui va durer des années et sera imprégné à vie sur « Mon Petit », affectueux surnom donné par sa grand-mère à Naëlle.



Que ce soit dans la narration de souvenirs entre anecdotes et faits relatés, ou dans la description de cette tragédie atroce que va vivre Naëlle, l’autrice Nadège Erika se révèle d’une grande habilité et finesse d’écriture, qui nous fait tenir le livre et tourner les pages. Un moment de lecture fort et agréable, qui procure des émotions diverses, surprenant par la maturité qui se dégage de ce premier roman, superbe portrait d’une femme résiliente, énergique malgré tout, qui a du grandir avant l’heure. Les mots sont justes, parfois poignants, Nadège Erika nous fait entrer dans l’intimité de Naëlle, d’un quartier (Belleville), montrant ou démontrant au final que l’écriture peut être une thérapie. Mais se remet-on vraiment d’un tel parcours ?



Je remercie les Editions Livre Agités et Babelio pour cette découverte lors d’une masse critique privilège.



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Mon petit

Escalier E, rue Piat, Paris 20 eme. La porte est toujours brinquebalante. Les sentiments aussi.



La narratrice revient dans ce quartier qui l’a vue grandir, souffrir, mourir, survivre, vivre. Ce quartier qui a bien changé depuis les années 90.



Nana, adolescente, vit chez sa Grand-Maman, rue Piat, avec ses frères et sœurs, nés de pères différents. Mais chuut, il ne faut pas en parler. Le week-end, ils vont à Montreuil, chez Jeanne, leur mère.



La vie n’épargne pas cette famille. Mais au moins, ils sont ensemble, mais avec Grand-Maman. Puis Nana tombe amoureuse de Gustave, le beau grosse du lycée. A 19 ans, elle tombe enceinte : doublement comblée, des jumeaux ! Le drame qui s’en suit n’en sera que doublement féroce.



Avec ce premier roman, Nadège Érika réussit un tour de force : sans jamais tomber dans le pathos et en jouant habilement avec l’émotion du lecteur, elle nous entraîne dans son passé, ses silences et ses maux. Elle peut enfin crier et exposer toutes ces choses dont il ne fallait pas parler : les pères différents, le manque d’argent, les morts infantiles… Entre colère et rédemption. Indignation et reconnaissance. Acceptation et cicatrisation.



Attention lecteur, ce roman, c’est un uppercut dont tu sortiras bouleversé! A découvrir absolument !
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Mon petit

Un premier roman prometteur qui met à l'honneur une jeune métisse dans une famille un peu particulière.



Papa absent, maman fantasque et une grand-mère qui fait office de maman.



On la voir grandir puis devenir jeune fille.



Le premier amour et une grossesse très rapide.



Et rien ne se passe comme il le faudrait.



Un vrai cri du cœur, à découvrir.
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Mon petit

Le début du roman est assez lent à se mettre en place. J’avais un peu du mal à me concentrer sur son histoire.

C’est un livre où on se balade dans Paris, surtout entre Belleville, Ménilmontant, Porte de Montreuil.

Il faut lui donner sa chance et préserver car d’la deuxième partie de l’histoire est hyper touchante.

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Mon petit

Coup de cœur, coup de foudre pour ce (premier) roman de la rentrée littéraire. Découvert par hasard sur les réseaux et très tentée par les retours que j’ai pu lire avant sa sortie, je n’ai pas hésité et j’ai craqué. Et je ne regrette absolument pas, bien au contraire ! J’ai été sensible à la plume de Nadège Erika dès les premières pages. Je l’ai trouvée merveilleuse. Belle. Juste. Délicate. Pertinente. L’autrice choisit les mots parfaits et les place toujours au bon moment, c’est un vrai bonheur de lecture. Une fois ce livre commencé, j’ai eu beaucoup de mal à m’arrêter, tant je voulais en savoir toujours plus sur l’histoire de Naëlle. Nous la suivons au fil des années, la voyons évoluer au gré des chapitres et nous grandissons avec elle. Nous traversons avec elle, les joies, les peines et épreuves de la vie… Son histoire m’a chamboulée. Remuée. Bouleversée. Touchée. Profondément… c’est tellement bien écrit et si réaliste que je n’ai pas pu retenir mes larmes face aux événements dramatiques qui nous sont présentés… Au fond, cette histoire est riche d’espoir, pleine de résilience et selon moi, c’est une véritable leçon de vie. Ce roman est une vraie pépite littéraire. Un livre incroyable que je ne suis pas près d’oublier. C’est donc, sans hésiter que je vous recommande cette magnifique lecture !
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Mon petit

📖 Naëlle est éduquée par ses deux « mamans », l’une habite à Belleville, l’autre à la porte de Montreuil. Sa Maman et sa Grand-Maman s’occupent d’elle, ainsi que de ses frères et sœurs (tous de pères différents et inexistants dans le quotidien des enfants).

Les enfants font la navette entre Paris et Montreuil.



Ces deux femmes sont complètement différentes.

Chez la grand-mère maternelle, les enfants sont suivis, il y a des règles et ils reçoivent une éducation. Chez leur mère, c’est la liberté totale et la débrouille, c’est là que les choses ont « déraillé » selon Naëlle.

Trois générations de femmes si différentes…



Naëlle est une enfant qui va grandir trop vite et la vie ne va vraiment pas l’épargner.



❤️ Mais que ce premier roman est beau, non en fait, il est Magnifique.

J’aurais tellement voulu être cette maison d’édition qui a découvert cette talentueuse écrivaine. Merci à Livres Agités d’avoir trouvé cette pépite et accompagné son autrice !

J’ai voyagé, dans Belleville (quartier dans lequel j’ai travaillé dans les années 90) et dans le Montreuil d’avant, auprès de cette gamine si touchante.

J’ai, jusqu’au bout de ma lecture, été happée par cette tranche de vie si poignante.



Tout ce qui constitue ce roman est un énorme coup de cœur pour moi, et je ne vous parle pas de la couv qui est incroyablement belle.


Lien : https://clairement-livre.com
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Mon petit

🌻 « C’est uniquement la force que l’on peut avoir en soi qui permet de s’arranger avec le réel et de composer avec, une force qui vous fait tenir, qui vous traverse et que l’on ne choisit pas. Le courage n’existe pas ».

(P261-262)



🌻 C’est au cœur de Belleville que commence cette histoire. Naëlle a quarante-cinq ans, elle est « diminuée physiquement et souffre d’une affection chronique » et elle vient de quitter son job dans la fonction publique ; « il se passe des choses que je ne veux plus voir ni savoir ». Elle a besoin de respirer, de ne rien faire et de se laisser porter ; à 45 ans, elle veut se délester de toutes ces responsabilités, elle veut enlever tout ce poids sur ses épaules et peut-être enfin, vivre. Si tant est que cela soit encore possible. Alors, comme elle l’a souvent fait, elle se laisse porter par ses pas et, machinalement, c’est à Belleville qu’elle se retrouve. Au berceau de son enfance, la où tout a commencé, dans la rue Piat.



🌻 Il faut dire que Naëlle n’a pas eu une enfance comme les autres ; sa mère, Jeanne, était une jeune femme célibataire, libre et affranchie, amoureuse de l’amour et des mauvaises personnes, des hommes qui veulent son corps plutôt que son cœur et qui lui donneront plusieurs enfants. Aucun d’eux ne grandira avec une figure paternelle ; quand Jeanne ne peut pas s’occuper des enfants car elle travaille, c’est chez Grand-Maman qu’ils vont. Ils quittent alors l’appartement vétuste, les dîners au Banania, les Jackson Five qui tournent à fond, l’absence de lumière ou d’électricité, l’absence de ligne téléphonique et la visite régulière des huissiers. Ils quittent ce quotidien si dur pour se réchauffer auprès de leur grand-mère. Rue Piat.



🌻 Là-bas, c’est un cocon de douceur et de légèreté. Naëlle devient « mon petit », elle redevient l’enfant qu’elle doit être. Sa vie est faite de cette errance ; entre adulte trop tôt et jamais vraiment la petite fille qu’elle rêvait d’être. Chez Grand-Maman, elle apprend à parler correctement, elle s’habille comme il faut. On lui tient la main, on l’encourage, on la réchauffe. Chez Jeanne, elle s’occupe de ses frère et sœurs. Entre les deux, il y a le parc, il y a les chemins qu’elle emprunte, il y a les questions sans réponse, les rencontres brutales ou passionnées, les hommes qui touchent le corps et ceux qui touchent le cœur. A 19 ans, il y a Gustave. Il est de bonne famille, il est beau avec ses yeux verts et son air détaché. Naëlle l’intrigue ; il l’aime d’abord mal. Avant de l’aimer follement.



🌻 Chez la mère et la grand-mère, il y a ce point commun, il y a le chaos, ces problèmes qui s’accumulent, les éclats de voix, les cris et les larmes mais il y a aussi ce silence assourdissant qui ponctue les CD qu’on écoute trop fort et les chamailleries entre frères et sœurs ; les secrets s’engouffrent dans cette famille. On tait les aventures de la mère et les frasques des oncles. On tait les douleurs passées, on les enferme en soi et on n’en parle jamais. Jamais. Alors, quand Naëlle tombe enceinte à 19 ans, la surprise laisse vite place à l’euphorie… jusqu’au jour où le silence, « aussi pesant qu’un porte-avion qui passe » (Biolay) fait son grand retour. Un silence qui ne finira jamais. Un silence qui s’apparente à un cri inaudible, inexprimable, et qui prend la forme d’un abîme dans lequel Naëlle ne cessera jamais de s’engouffrer.



🌻 Comment vous parler de ce premier roman ? Il y aurait tant de choses à dire. Il y a la frénésie d’abord, la rage de vivre, de croquer la vie à pleines dents, mais il y a aussi la tragédie, la réalité qui rattrape, la violence d’un quotidien marqué par le manque et l’absence. Il y a cette errance en permanence, ces chemins de traverse, les refuges que l’on cherche désespérément : dans un parc, dans les bras d’un homme, et dans le silence autrefois redouté. Ce premier roman est magistral.
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Mon petit

Naëlle est adulte maintenant. A quarante-cinq ans elle sillonne les rues de Belleville, ce quartier auquel elle est tellement attachée. C'est ici qu'elle a grandit, naviguant avec ses frères et sœurs entre chez sa grand-mère et sa mère. Au cœur des années 1990, elle apprend vite à être indépendante et taire les secrets de famille.

Je tiens à remercier Babelio et les éditions Livres Agités pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique privilégiée.

C'est un coup de cœur. J'ai refermé le livre et l'ai serré contre mon cœur comme j'aurais voulu serrer Naëlle contre moi. Pour la consoler, lui dire que je comprends que ce qu'elle a vécu et ressenti. Pour qu'elle se sente moins seule.

J'ai aimé ce livre dès les premières pages car elle m'a immergé dans mon enfance. Je n'ai pas grandi à Belleville dans une banlieue, et j'ai retrouvé beaucoup de ce que j'ai vécu. L'éducation stricte mais bienveillante de la grand-mère, sa tendresse et les disputes entre les frères et sœurs. Les goûters fait de crêpe à la confiture, les Nuts et les cassettes vidéo.

Sa façon de raconter est sans fioritures ou effet de plume, c'est nature, franc et honnête. Le genre d'écriture que j'aime beaucoup.

Naëlle nous dévoile ses secrets de famille, ceux-là même qui l'ont étouffée toute sa vie. Elle nous raconte, l'absence de son père, l'absence de sa mère. Tout ce dont il ne faut absolument jamais parlé.

Et la mort de son fils, dont personne ne veut lui parler non plus. Elle étouffe sous ses non-dits, elle implose de rien pouvoir exprimer à ses proches.

Alors je referme ce livre avec émotion, bouleversée par cette histoire qui est celle de tant de femmes mais qui ne pourront jamais prendre la parole ou la plume pour la raconter.

Je ne peux que vous conseiller ce roman bourré de nostalgie et de tendresse.
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Mon petit

Naëlle est une jeune fille qui grandit à Montreuil, avec ses frères et sœurs et une mère non-conformiste, Jeanne, infirmière de métier et continuellement en galère financière ; et auprès de grand-mère maternelle dans un quartier HLM de Belleville où Naëlle aime à se réfugier.



A 19 ans, Naëlle tombe amoureuse d'un garçon du quartier, Gustave, après des débuts difficiles ces deux post-ado ne peuvent plus rester éloignés l'un de l'autre. Après une enfance difficile Naëlle découvre la vie de famille, une vie entourée d'adultes bienveillants, et désire vivre pleinement celle qui s'offre à elle au point de tomber enceinte.

Alors qu'elle n'a atteint vingt ans Naëlle devient mère de deux garçons, des jumeaux nés prématurément et malheureusement les difficultés s’accumulent et il devient difficile de les surmonter. Pourtant la vie n’a pas fini de semer des embûches sur son chemin. Le drame survient et l’ultime épreuve sera de rester debout.



Roman magnifique sur l’amour et l’envie d’exister. La force de la narratrice est indéniable, comment surmonter autant de difficultés, de drames, et rester debout, continuer d’avancer. L'écriture est fluide et l'histoire amène lentement le lecteur vers un malheur sans égal. Ce récit reste très marqué par la perte et le deuil, laissant peu de place au bonheur notamment celui d’être mère. Il est sombre tout en étant puissant.
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Mon petit

Je sors à peine de cette lecture sur laquelle il n'est pas si évident de trouver des mots... Il commence sur une vie bancale, celle de Nana, partagée avec ses trois frère et sœurs entre l'appartement de Jeanne, la mère bohème, ses coupures de courant et les repas au Banania, et celui de Grand-Maman, et ses règles qui empêchent la misère, la séparation, la fratrie en éclats. Nana grandit entre Belleville et la Porte de Montreuil, elle pousse comme elle peut, s'occupe des petites, ne sait rien ou pas grand chose de son père absent, rencontre Gustave, le plus beau du quartier...



Et il y a dans ce récit une douceur autant qu'une âpreté, beaucoup d'amour, parfois mal distribué. Et l'on traverse avec Nana les quartiers de son enfance... Je pense que ce roman parlera d'autant plus aux Parisien-nes, dont je ne fais pas partie, tant les lieux, les rues, participent au récit. Un peu plus difficile de s'y sentir intégrée, quand on ne les connaît pas ou peu.



Et puis arrive la deuxième partie, les "lendemains [qui] vous scient les jambes", et l'on quitte les rires et les moment difficiles pour une douleur égale à aucune autre. Le sujet abordé étant particulièrement difficile, je l'indique ici, pour celles et ceux qui le souhaiteraient :



Les émotions changent et se bousculent, et ce roman, vibrant, poétique et douloureux devient plus émouvant encore. Mais dur aussi. Dur, vraiment.
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Mon petit

J’ai pu lire le livre Mon petit de Nadège Erika grâce à la Masse critique. En librairie c’est malheureusement le genre de roman que j’aurais passé devant sans trop m’y attarder. Heureusement, je l’ai plusieurs fois vu passer sur les réseaux sociaux et les nombreux avis dithyrambiques m’ont convaincu de lui donner sa chance. Je tiens donc à remercier Babelio et les éditions Livres Agités pour m’avoir donné l’opportunité de découvrir ce roman très touchant.



Dans ce premier roman, Nadège Erika nous plonge dans le Paris du 19ème et 20ème arrondissement, à Belleville où Naëlle tout en parcourant les rues de son ancien quartier, s’abonne à ses souvenirs. Elle nous dévoile son passé, sa nostalgie d’une enfant qui n’a pas eu le temps de l’être, qui a grandi trop durement, confrontée très vite aux responsabilités de la vie d'adulte. Ballotée entre deux domiciles, celle de sa mère et celle de sa grand-mère, avec ses frères et sœurs, Naëlle évoque les difficultés du quotidien dans les quartiers populaires, le manque d’équilibre, les questions sans réponses et le sentiment d’abandon. Elle nous conte les drames qui ont ponctué sa vie, ses souffrances qu’elle a tu, ses douleurs qu’elle a enfoui parce que dans sa famille les non-dits ont une place importante.



Je ne vais pas en dire plus, ce récit mérite qu’on prenne le temps de le découvrir par nous-même, de nous imprégner des mots justes et poignants de Nadège Erika. L’autrice nous offre un récit absolument émouvant. La plume est entrainante, sans fard, et en même temps tellement poétique. Ce roman est un cri du cœur réel, assourdissant et silencieux, celui des invisibles, de celles et ceux qu’on préfère ignorer. A travers les pages, on suit le parcours de vie courageux d’une jeune fille noire attachante devenue femme trop tôt, pleine de volonté, d’espoir et d’amour. Malgré les situations tragiques qu’elle a dû faire face, il y’a eu des moments de joies, des rires, des souvenirs heureux. C’est une histoire de transmission, d'amour, de désillusion et de résilience !



Mon petit est une ode poétique, « des mots sur des maux », qui capte le lecteur par sa douceur et sa sensibilité malgré sa dureté. Au-delà d’une histoire traversée par la souffrance, ce récit est la réalité vraie et sans fioritures de milliers de jeunes filles, de femmes qui doivent tous les jours trouver la force de s'arranger avec la réalité, pour continuer d’avancer en dépit des épreuves, grâce à ces moments qu’on chérit, et à ceux qui nous accompagnent. A travers Mon petit, Nadège Erika offre le portrait une vie humaine pleine de richesses, digne d’être menée.

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Mon petit

Le livre est de ceux qui vous apprennent la résilience malgré les épreuves. Malgré une mère absente et un homme violent. Malgré le deuil et la souffrance. Malgré l'incompréhension et le mépris. Ce roman est une plongée dans la vie de Naëlle qui voit son quotidien bouleversé par l’arrivée de jumeaux à seulement 19 ans. Aujourd’hui, elle en a 45, et elle déambule dans son quartier de Belleville qu’elle ne reconnaît plus.



Nadège Erika signe un premier roman bouleversant, où l’humanité nous transperce le cœur. L’histoire est dramatique, le destin tragique, mais jamais la plume ne le devient. L’héroïne fait preuve d’une force qu’elle puise dans sa rage de vivre.



Lorsque la vie s’acharne contre vous, qu’elle vous défie de résister, il faut saisir la chance d’être heureux, justement parce que vous n’en avez aucune.



@lecturesauhasard
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Mon petit

Accompagnant Naëlle faire un tour de Belleville, le quartier de son enfance, j'ai pendant les quelques premiers chapitres eu l'impression d'être perdue dans un roman pas pour moi. Un roman de parisien, un roman de Bellevillois même, endroit où je n'ai jamais mis les pieds et où je ne reconnaissais rien de ce qui m'était présenté. Et puis, peu à peu, je me suis attachée à cette femme qui nous présente, plus que son quartier, l'histoire de bien des familles, avec la tristesse parfois des familles perdues, mais les sursauts d'amour et d'envie qui font qu'on avance, toujours.



Et nous voilà à tourner les pages, à comprendre que ces quartiers sont l'appui d'un monde qu'on pourrait croire disparu, repris aux pauvres par les plus riches, mais qu'on croise quand même si on creuse un peu. Une histoire fascinante, des personnages attachants, et tellement émouvant. Accrochez vous sur ces premières pages si vous n'êtes pas du coin et découvrez ce monde inconnu... Et pourtant pas si éloigné de nous.
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Mon petit

Naëlle, jeune métisse Parisienne, évolue dans les années 90 un petit peu chez sa grand-mère un petit peu chez Jeanne sa mère…

En cause, une mère un peu volage, un peu immature qui lui laisse souvent à charge ses petits frères et sœur dont aucun n’a le même papa…

Venez-vous balader à travers les rues de Belleville, avec une Naëlle qui va grandir et faire face à la vie et ses tourments… et en subir ses fatalités.



Attention, car derrière cette couverture au visuel énergique et colorée se renferme une histoire puissante.



Ah Naëlle ! Ce personnage central est dotée d’une très grande force ! Une enfant trop vite confrontée aux responsabilités de la vie d’adulte.

Sa grand-mère essaye de la faire grandir sainement… tenue correcte exigée, langage approprié, paroles moralisatrices… comme si elle la paré d’un bouclier pour affronter la vie et ses difficultés. Une femme que j’ai senti si aimante !

Naëlle, sa mère et sa grand-mère, 3 générations de femmes courage qui gèrent chacune leur tribu bien différemment… mais non sans amour.



L’histoire est pleine d’émotions. Ayant grandi dans un climat incertain, Naëlle aspire à une vie plus « normale » . Son tempérament fougueux et son espoir ardent sont palpables au fil des pages.



Son union avec son conjoint est intéressante… Ce sont deux familles aux modèles économique et socials bien différents qui se lient.



Nadege Erika nous livre un conte urbain moderne. Je vous le recommande si vous aimez les récits de gens marqués et marquants.

Une excellente lecture à lire sur un tempo de bon vieux rap français !
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Mon petit

❝Je n’ai jamais parlé d’autre chose que de moi.❞

Alain Robbe-Grillet, Le miroir qui revient



❝Certains vivent au bord de la mer, d'autres au bord d'une rivière, d'autres, moins chanceux, vivent au bord d'une route ; je vis au bord des larmes.❞



Nadège Érika a choisi d’écrire son premier roman sous pseudonyme, comme beaucoup de primo-romanciers qui éprouvent le besoin de rebattre les lettres de leur nom, de remplacer leur « je » par un autre, tout en restant dans le domaine de l’intime dont ce « je » se veut le garant.



Comme le serait une autobiographie, Mon petit est une narration rétrospective où l’adulte que la narratrice est devenue revient sur l’enfant qu’elle était, juxtaposant les perspectives dans un style à la fois vif et simple, recomposant la géographie du quartier de l’enfance, Belleville, la rue des Pyrénées, la rue Piat et l’immeuble sis au 40.



❝Belleville, ça reste chez moi. Belleville, c’est à moi. Je pourrais me coucher là, par terre, et ne plus en bouger.❞



Le nom en couverture a beau avoir été changé, le lecteur n’est pas dupe. À travers le personnage de Naëlle phonétiquement si proche, Nadège Érika ne parle pas d’autre chose que d’elle dans cette vie dont on ne sait si elle est ne serait-ce que romancée/fictionnalisée. Inutile d’aller fouiller pour démêler le vrai du faux parce que de tels récits sont moins intéressants pour le lecteur que pour celui/celle qui écrit, s’y découvre et s’y construit. Mon petit est un écrit cathartique – encore un – dans lequel Nadège Érika se dissèque pour mieux se recomposer,



❝J’écris pour emballer mes tourments dans un corps de papier et mettre des mots sur une histoire qui en a manqué.❞



en donnant la parole à cette autre qu’elle, à Naëlle Muet (on appréciera au passage la potentialité signifiante du choix onomastique au regard de l’histoire), enfant de Belleville, grandie dans une famille de silences et de non-dits. Fa(m)ille - Famille/faille : une lettre vous manque...



Dans une première partie, les souvenirs reviennent sous forme de vignettes dont le puzzle raconte le quartier avant sa gentrification, le passé entre tourments et douceurs, les semaines que Naëlle, son frère aîné Raphaël et ses jeunes sœurs Gaby et Georgia,



❝quatre mômes de quatre couleurs et quatre pères différents❞



partageaient entre l’appartement de leur mère Jeanne Porte de Montreuil et celui de Grand-Maman à Belleville, deux pôles d’une même boussole. Naëlle raconte d’une part les visites d’huissiers, l’électricité comme le téléphone coupés à cause de factures impayées, les repas biscottes/Banania devant un frigo désespérément vide ou privé d'électricité, la crainte de la visite des services de la DDASS et, d’autre part, la vie certes modeste mais plus calme et ordonnée dans l’appartement de leur grand-mère bien à la peine quand il s’agit de comprendre sa fille et ses choix de vie, mais soucieuse d’apporter un peu de normalité à ses petits-enfants.



On se rend vite compte que le Belleville de Naëlle est un monde de femmes ; un monde de ❝famille asymétrique❞, les pères étant, tous sans exception, aux abonnés absents ; un monde de violence ordinaire, de vols à l’étalage, de fugue, de scolarité chaotique. Un monde de modèles qu’il est à la fois périlleux de reproduire et difficile de ne pas reproduire ; Naëlle tombera enceinte très jeune, comme sa mère avant elle ; elle aura des jumeaux avec Gustave, père plus ou moins concerné selon les jours par la vie de son foyer.



À sa moitié, le roman prend un tour différent qui cueille le lecteur. L’écriture, jusque-là pleine d’allant et d’humour, volontiers irrévérencieuse devient l’expression de la douleur violente d’une jeune femme vivant désormais ❝au bord des larmes❞, incapable de mettre autrement qu’en cri des mots sur le drame, drame qu’il m’est impossible de dévoiler.



❝J’étais sidérée, j'ignorais encore à quel point j'allais mourir de cela ma vie entière.❞



Si je me suis volontiers laissé embarquer par la première partie, par la chronique douce-amère du monde à jamais révolu de l’enfance que l’on aimerait retenir, par l’évocation aimante d’un quartier que l’on apprend, nous lecteurs, à connaître au gré des va-et-vient de Naëlle, j’ai peiné à apprécier la seconde, quand il s’est agi pour elle de traduire l’intraduisible, la fracture intime, le manque, l’absence, le trou, la béance, le gouffre ouvert sous ses pieds. Je sais combien cela peut être choquant de n’être pas bouleversée par ce qu’a vécu Naëlle/Nadège, mais je crois n’être tout simplement pas la lectrice-cible de ces romans(?)-là.

Pourquoi ?

Parce que je suis lasse du règne de Narcisse, de l’ambiguïté que cultivent ces récits autobiographiques qui répugnent à dire ce qu’ils sont vraiment et ne s’assument pas. C’est moi et ce n’est pas moi semblent dire ces auteurs égocentriques au sens strict du terme – ego moi centrum centre – dont le je remplace le il, mais n’osent pas aller jusqu’à dire je suis je et trompent allègrement le lecteur en faisant mine de fonder avec lui un pacte romanesque qui, de fait, n’existe pas.

Faut-il en passer fatalement par là pour gagner un statut littéraire en 2024 ?



Premier roman, lu pour la sélection 2024 des #68premieresfois
Lien : https://www.calliope-petrich..
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Mon petit

📚 L'histoire - Naelle, la narratrice, se souvient. De son enfance, dans le Belleville populaire des années 90, avec frère et sœurs ; quatre enfants, quatre pères différents. De son enfance partagée entre l'appartement de Grand-Maman à Belleville et celui de leur mère, dysfonctionnelle, Porte de Montreuil. De la naissance de son couple, de ses propres enfants aussi.



🖊️ Grandir, devenir adulte, n'est pas facile pour Naelle... Une vie âpre, faite de coups (très) durs, de minuscules fragments de bonheur aussi.



🖊️ Un premier roman. Un vrai ton. Une écriture intéressante, cohérente. Un texte âpre, moderne.



🖊️ Être au plus près de la vie de la narratrice, de l'autrice probablement en filigrane. Et la suivre dans les rues de Paris, très présentes dans ce texte, dans les différents appartements de sa vie, dans les services de l'hôpital.



😔 Bilan ? Lisez-le, la plupart des lecteurs ont infiniment apprécié ce roman. Je reconnais ses indéniables qualités, mais au bout d'un moment, je m'en suis détaché émotionnellement : tant de malheurs, de souffrances, qui s'abattent sur une seule personne...



😔 Extrait : "Je ne serai plus jamais heureuse. À présent, tout ce qu'il adviendra de ma vie sera toujours trop long."
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